![]() | Carmen SEVILLA | |
Actrice et chanteuse espagnole | ||
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Carmen Sevilla a formé avec Luis Mariano un couple d’opérettes qui a séduit un vaste public des deux côtés des Pyrénées. Au temps de leur gloire commune, les ragots les ont souvent fiancés. On sait, depuis lors, à quel point la chose n’était pas possible. Née Maria del Carmen Garcia Galisteo, elle voit le 16 octobre 1930, à Séville, ville d’où elle tirera plus tard son nom d’artiste. Son père, parolier de chansons, écrit sous plusieurs pseudonymes. Très tôt, l’adolescente montre des dispositions pour le chant et la danse, dons qui poussent ses parents à là confier à d’éminents professeurs comme Laura de Santelmo, Luisa Terricet et surtout Estrellita Castro. En 1946, membre de la troupe d’Estrella Castro, elle paraît pour la première fois sur scène dans un spectacle musical, Rapsodia española. Elle y est remarquée par le réalisateur Juan de Orduna qui lui donne son tout premier (petit) rôle dans Sereneta española en 1947. Les films vont alors s’enchaîner jusqu’en 1978. Pour sa deuxième apparition à l’écran, Jalisto canta en Sevilla, elle côtoie l’acteur-chanteur mexicain renommé Jorge Negrete. Andalousie d’opérette Assez rapidement, Carmen Sevilla entame une carrière franco-espagnole. Le couple qu’elle forme avec Luis Mariano dans Andalousie de Robert Vernay, Violettes impériales de Richard Pottier et La belle de Cadix de Raymond Bernard séduit les spectateurs des deux côtés des Pyrénées, charmés davantage par leurs filets de voix que par leurs qualités d’interprètes. Elle est également la partenaire d’Antonio Vilar dans Le désir et l’amour d’Henri Decoin et, de manière plus surprenante, de Fernandel dans Don Juan. Son personnage d’Andalouse plus ou moins folklorique, héroïne d’opérette au sens propre du terme, distrait les Français. Bien sûr, “La Sevilla” fut l’interprète de toute une lignée de cinéastes espagnols et sud-américains ignorés en France, mais qui firent une carrière prolifique dans les pays hispanophones comme Florian Rey, Luis Lucia, Ignacio Iquino, José Maria Forque, Rafael Gil, l’Argentin Leon Klimowsky, le Mexicain Emilio Fernandez. Seul nom notoire de cette longue liste, celui de Juan Antonio Bardem qui lui donne comme partenaires Raf Vallone et Jorge Mistral dans La Vengeance, première œuvre espagnole à concourir pour l’Oscar du meilleur film étranger. L’actrice tente alors d’obtenir des rôles plus profonds que ceux desquels on l’a jusque là éloignée. Brèves escapades hollywoodiennes Tandis qu’elle grimpe dans la hiérarchie des étoiles du 7e art ibérique, Carmen Sevilla participe à des tournées en Amérique du Sud. Le cinéma d’outre-Atlantique lui fait même de l’œil puisque, après une première apparition dans un film hispano-américain de 1952, Babes of Bagdad, la voici dirigée par Don Siegel dans Flamenco et par Nicholas Ray qui fait de Carmen une remarquable Marie-Madeleine dans la biblique superproduction Le roi des rois. Mais l’aventure s’arrêtera là… Et Carmen Sevilla de s’en retourner dans les profondeurs d’un cinéma national espagnol alors refermé sur lui-même. Elle s’y montrera longtemps belle et avantageuse. Ainsi, la quarantaine affirmée, danse-t-elle, chante t-elle et brille-t-elle encore de mille feux andalous dans El relicario, en compagnie du torero Miguelin. En 1958, elle épouse le compositeur Augusto Alguero, dont elle a un enfant, Augusto, pour lequel elle mettra, pendant quelques années, un frein à sa carrière. Le divorce est prononcé en 1968. La quarantaine sexy Libérée des contraintes conjugales, elle donne un tournant plus sensuel à sa carrière d’actrice en dévoilant une légèreté inattendue dans des œuvres révélatrices d’une libération des mœurs dans une Espagne où le franquisme se délite (Sex o no sex, Terapia al desnudo, Strip-tease à l’anglaise). En 1978, l’actrice chanteuse abandonne les plateaux et diversifie ses activités, elle présente des programmes télévisés, commercialise une ligne de parfum, se produit à la radio… tandis qu’en 1993, elle nous dévoile ses Petits secrets dans un récit vaguement autobiographique. En 1985, elle convole en secondes noces avec l’impresario Vicente Patuel, décédé en avril 2000. Depuis 2004, la Mama de la télévision espagnole anime Ciné de barrio, au grand désespoir des nostalgiques de Franco. Atteinte de la maladie d’Alzheimer, Carmen Sevilla décède à Madrid le 27 juin 2023 à l’âge de 92 ans. FILMOGRAPHIE : | |
![]() Avec Raymond Bernard et Jean Tissier |
1947 : Serenata espagñola de Juan de Orduña 1948 : Filigrana de Luis Marquina 1948 : Jalisco canta en Sevilla de Fernando de Fuentes 1949 : La Guitarra de Gardel de León Klimovsky 1949 : La Révoltée (La Revoltosa) de José Díaz Morales 1950 : Cuentos de la Alhambra de Florián Rey 1950 : Andalousie (El sueño Andalucía) de Robert Vernay, Luis Lucia 1951 : Le Désir et l’Amour d’Henri Decoin & Luis María Delgado 1951 : La belle Andalouse (La Hermana San Sulpicio) de Luis Lucia 1952 : Plume au vent (Pluma al viento) de Louis Cuny & Ramón Torrado 1952 : Les mille et une filles de Bagdad (Babes in Bagdad) de Jerónimo Muhura 1952 : Violettes impériales (Violetas imperiales) de Richard Pottier 1953 : Reportage (Reportaje) d’Emilio Fernández 1953 : Ah cette Gitane ! (Gitana tenías que ser) de Rafael Baledón 1953 : La Belle de Cadix de Raymond Bernard 1954 : Un Caballero andaluz de Luis Lucia 1954 : Le Moulin des Amours (La Pícara molinera) de León Klimovsky 1954 : Requiebro de Carlos Schlieper 1955 : Congresso en Sevilla d’Antonio Román 1955 : La Mégère apprivoisée (La Fierecilla domada) d’Antonio Román 1955 : Don Juan (El amor de Don Juan) de John Berry 1956 : Flamenco (Aventura para dos) de Don Siegel 1956 : Le Fils du Cheik (Los amantes del desierto) de Goffredo Alessandrini 1957 : Vengeance (La Venganza) de Juan Antonio Bardem 1957 : Secretaria para todo d’Ignacio F. Iguino 1958 : Pain, Amour et Andalousie (Pan, amor y… Andalucía) de Javier Setó 1960 : Le Roi des Rois (King of the Kings) de Nicolas Ray 1961 : Buscando a Mónica de José María Forqué 1962 : Le Balcon la lune (El balcón de la luna) de Luis Saslavsky 1963 : Crucero de verano de Luis Lucia 1966 : Camino del rocío de Rafael Gil 1967 : Viva Mexico (La guerillera de Villa) de Miguel Marayta 1969 : Le Reliquaire (El relicario) de Rafael Gil 1969 : Un Adulterio decente de Rafael Gil 1969 : El taxi de los conflictos de José Luis Sáenz de Heredia & Mariano Ozores Hijo 1970 : El techo de cristal d’Eloy de la Iglesia 1970 : Enseñar a un sinvergüenza d’Agustín Navarro 1970 : Una Señora llamada Andrés de Julio Buchs 1971 : Hold-up à Sun Valley de José Antonio de la Loma 1971 : Antoine et Cléopâtre (Anthony and Cleopatra) de Charlton Heston 1971 : El apartamento de la tentación de Julio Buchs 1971 : Embujo de amor de Leo Fleider 1972 : La cera virgen de José María Forqué 1972 : Nadie oyó gritar d’Eloy de la Iglesia 1973 : No es bueno que el hombre esté solo de Pedro Olea 1973 : La loba y la paloma de Gonzalo Suárez 1974 : La cruz del diablo de John Gilling 1974 : Sex o no sex de Julio Diamante 1974 : Una mujer de cabaret de Pedro Lazaga 1974 : Strip-tease à l’anglaise (Strip-tease a la inglesa) de José Luis Madrid 1975 : Canciones de nuestra vida d’Eduardo Manzanos Brochero 1975 : Muerte de un quinqui de León Klimovsky 1975 : Nostros, los decentes de Mariano Ozores Hijo 1975 : Terapia al desnudo de Pedro Lazaga 1976 : Beatriz de Gonzalo Suárez 1976 : La noche de los cien pájaros– de Rafael Romero Marchent 1976 : Guerreras verdes de Ramón Torrado 1976 : La promessa de Ángel del Pozo 1977 : El apolítico de Mariano Ozores 1977 : Rostros de Juan Ignacio Galván & Cecilia M. Bartolomé 1978 : El asalto al castillo de la Moncloa de Francisco Lara Polop Filmographie de Carmen SEVILLA | |
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