Tatiana SAMOILOVA
 Actrice soviétique
Tatiana Samoilova est née le 4 mai 1934 à Leningrad. Fille de l’acteur Yevgeny Valerianovich Samoilov et de l’ingénieure Zinaida Ilyinichna Levina, elle s’installe avec sa famille à Moscou en 1937. La jeune Tatiana étudie la danse pendant ses années scolaires et obtient un diplôme du studio de ballet du MAMT, dirigé par K. S. Stanislavsky. Elle est invitée au ballet du Bolchoï par Maya Plisetskaya, mais son désir d’être artiste dramatique est la plus forte. Elle entre à l’école de théâtre de Boris Shchukin en 1953 où elle rencontre Vasily Lanov, qu’elle épouse.
Le cinéma du dégel
Après une première apparition dans Le Mexicain, bronzée à souhait, elle obtient une renommée internationale avec le formidable Quand passent les cigognes de Mikhail Kalatozov, une des grandes réussites du cinéma soviétique avec La Ballade du Soldat et L’Enfance d’Ivan, qui a changé le genre militaire en s’attachant à la vie de gens ordinaires. Tatiana y joue Veronika qui attend le retour de son fiancé Boris, interprété par Alexei Batalov parti pour le front. Symbole du dégel, le film obtient la Palme d’Or à Cannes en 1958. L’actrice retrouve Mikhail Kalatozov l’année suivante avec le drame romantique La Lettre inachevée. Malgré les honneurs, Tatiana retourne à Moscou pour parfaire sa formation théâtrale au GITIS puis au théâtre Mayakovsky. Tatiana Samoilova se voit proposer des rôles en Europe occidentale. C’est tout d’abord Marcello Pagliero qui lui adjoint Jean Gaven, Jean Rochefort et Léon Zitrone pour Vingt mille lieues sur les terres puis Giuseppe de Santis, célèbre réalisateur italien, invite l’actrice soviétique à jouer, mais pas dans le rôle principal le drame militaire Marcher ou mourir. Pourtant, les autorités cinématographiques ne lui avaient pas donné l’autorisation de se rendre en Italie. L’actrice disparaît des écrans pour se consacrer au théâtre où elle interprète la pièce Tanya d’Arbuzov et à sa vie personnelle en compagnie de l’écrivain et documentariste Solomon Schulman. En 1967, l’actrice endosse le rôle de l’héroïne de Tolstoï, Anna Karenine réalisé par Alexander Zarkhi. Elle y est superbe de prestance, de finesse et d’émotion.
Traversée de la steppe
Malgré sa grande popularité, Tatiana Samoilova ne parvient plus à jouer dans des grands films. Elle doit se contenter de rôles de complément comme dans Un long chemin dans une courte journée de Timofei Levtchou, Sans retour d’Aleksei Saltykov, Joies inattendues de Rustam Khamdamov ou Océan de Youri Vychynsky. Elle croise Jeanne Moreau en 1991 dans Anna Karamazov. Elle fait une apparition à la télévision dans la série Une saga moscovite où elle incarne une professeure en mathématiques et fait encore deux apparitions au cinéma dans Loin de Sunset Boulevard d’Igor Minaiev et Nirvana d’Igor Volochine. Mais l’actrice qui a dépassé les soixante-dix ans n’est plus que l’ombre d’elle-même.
Une fin difficile
Le 16 juin 2009, Tatiana Samoilova, âgée de 75 ans, quitte son domicile moscovite et le lendemain est retrouvée à l’hôpital, dans le service de pneumologie. Au début du mois d’août 2011, l’actrice s’est perdue à Moscou pour la deuxième fois. Les employés de l’organisation Mercy Service ont commencé à tirer la sonnette d’alarme après que Tatiana Samoilova n’ait pas donné signe de vie pendant une semaine. La police de Moscou s’est jointe à la recherche de l’actrice. Tard dans la soirée du 18 août, l’actrice a été retrouvée dans l’un des hôpitaux de Moscou. En avril 2013, elle participe cependant à l’émission We Speak and Show sur la vie actuelle d’artistes autrefois célèbres et livre une véritable confession dans le documentaire Il n’y a pas de mort pour moi, dans lequel Tatiana parle de sa vie, de la solitude et de la séparation d’avec son fils Dmitri né de son mariage avec Eduard Machkovitch, installé aux États-Unis comme médecin radiologue. Le jour de son 80e anniversaire, le 4 mai 2014, l’actrice est hospitalisée dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital Botkin dans un état grave avec une maladie coronarienne et de l’hypertension. Elle est décédée dans la soirée du même jour. L’adieu à celle qui a symbolisé toute une époque du cinéma soviétique a lieu le 7 mai 2014 à la Maison du cinéma de Moscou.


FILMOGRAPHIE :

Avec Alexandre Zarkhi
1955 : Le Mexicain (Meksikanets) de Vladimir Kaplounovski
1957 : Quand passent les Cigognes (Letyat zhuravli) de Mikhail Kalatozov
1959 : La Lettre inachevée (Neotpravlennoye pismo) de Mikhail Kalatozov
1959 : Vingt mille lieues sur la terre (Leon Garros ishchet duga) de Marcello Pagliero
1960 : Les Cigognes s’envolent à l’aube (Alba Regia) de Mihály Szemes
1963 : Marcher ou mourir (Italiani brava gente) de Giuseppe De Santis
1967 : Anna Karénine (Anna Karenina) d’Aleksandr Zarkhi
1971 : Le Concert de Bach (Konkurs prodolzhayetsya, Iogann Sebastyan Bakh) de N. Khrobko
1971 : Joies inattendues (Nechayannye radosti) de Rustam Khamdamov
1972 : Une longue Route en une courte journée (Dlinnaya doroga v korotkiy den) de TLevchuk
1973 : Sans Retour (Vozvrata net) d’Aleksei Saltykov
1974 : Océan (Okean) de Yuri Vychinski
1975 : Diamants pour le Prolétariat (Brillianty dlya diktatury proletariata) de Grigori Kromanov
1989 : Anna Karamazov (Anna Karamazoff) de Rustam Khamdamov
2000 : 24 heures (24 Chasa) d’Aleksandr Atanessian
2004 : Mars (Mars) d’Anna Melikian
2005 : Loin de Sunset Boulevard (Daleko ot Sanset Bulvara) d’Igor Minaiev
2008 : Nirvana (Nirvana) d’Igor Voloshin


Filmographie de Tatiana SAMOILOVA
 
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