Sara MONTIEL
 Actrice espagnole
D’une beauté éclatante, Sara Montiel a parcouru le médiocre cinéma franquiste avant de s’illustrer brillamment au Mexique puis à Hollywood. Véritable icône du cinéma hispanique, elle a été l’actrice la mieux payée des années soixante, sa vie personnelle complétant une attention médiatique constante dans le monde hispanophone. Elle s'est mariée quatre fois et a adopté deux enfants.
María Antonia Abad Fernández voit le jour à Campo de Criptana dans la région de La Mancha le 10 mars 1928. Remarquée pour sa jolie voix lors d’une procession dans le village d’Orhuela où se sont installés ses parents, elle suit une formation de chant à Valence. Elle débute au cinéma à seize ans en tenant un rôle secondaire dans son premier film, Je te veux pour moi immédiatement suivi du rôle principal de Ça a commencé avec un mariage. Elle adopte le pseudonyme de Sara Montiel suggéré par un partenaire, l’acteur Enrique Herreros.
À la conquête du continent américain
Sara Montiel fait une dizaine d’apparitions, notamment dans trois films de José Luiz Saenz d’Heredia, Bambou, Mariona Rebull et La Récolte est abondante et dans le Don Quichotte de Rafael Gil avec Rafael Rivelles. Elle obtient le rôle principal de Folies d’Amour et de Bagatelles tous deux auprès de Jorge Mistral. En avril 1950, accompagnée de sa mère, elle s'installe au Mexique et se produit dans les music-halls. Elle est la partenaire de la star nationale Pedro Infante dans la comédie policière Necesito dinero et tourne une douzaine de films en cinq ans, notamment Le Bagne des filles perdues, Jimmy, Piel canela, Reportage d’Emilio Fernandez et On demande des modèles de Chano Urueta. Elle prend la double nationalité mexicaine. Hollywood fait appel à elle pour Vera Cruz de Robert Aldrich auprès de Gary Cooper et Burt Lancaster. Devenue star, elle se voit proposer un contrat de sept ans chez Columbia qu’elle refuse. Elle accepte le film Serenade auprès de Mario Lanza pour la Warner Bros. Cette romance musicale médiocre est réalisée par Anthony Mann qu'elle épouse en 1957. Elle tourne un autre grand western, Le Jugement des Flèches de Samuel Fuller auprès de Rod Steiger.
Actrice et chanteuse prolifique
De retour en Espagne, Sara Montiel obtient un succès surprise avec un film musical à petit budget, Valencia de Juan de Orduña. Au départ, la vedette devait être doublée pour les chansons mais pour des raisons de finance, elle assure elle-même la bande originale qui devient un énorme succès. Elle signe un contrat avec le producteur Benito Perojo et enchaîne les films musicaux à succès comme La Violetera, Carmen de Grenade, Mon dernier Tango, Une Dame aux Caméloias, L’Espionne de Madrid et tourne en France le thriller Casablanca nid d’espions d’Henri Decoin face à Maurice Ronet. Si ses films sont de qualité moindre, elle enregistre de bons résultats financiers qui la placent pami les plus grandes stars hispanophones. On la retrouve dans Samba à Rio, Aventure à Beyrouth, Tuset Street, Soledad et surtout Variétés de Juan Antonio Bardem, remake de Comicos du même Bardem, ascension d’une chanteuse opportuniste dans les années trente. Le film connaît quelques soucis avec la censure. En 1974, Sara Montiel, insatisfaite de la tournure commerciale et érotique du cinéma annonce sa retraite du cinéma. Elle continue cependant à se produire en direct dans ses propres émissions de variétés en Espagne. Elle obtient un beau succès en accompagnant la chanteuse pop Alaska pour Absolutamente qui devient un gros succès des fêtes de fin d’année de 2009. En mai 2011, après presque quarante ans d’absence des écrans, elle a joué dans Abrázame, un long métrage tourné dans la Mancha et réalisé par Óscar Parra de Carrizosa.
Icône gay
Celle que l’on a qualifiée d'«icône sexuelle, féministe et gay de l'Espagne franquiste» a connu une vie maritale agitée. Elle s'est mariée quatre fois, est excommuniée par l'Église catholique en Espagne pour la cérémonie de mariage civil de son premier mariage. Elle a été l’épouse d’Anthony Mann de 1957 à 1963, de l’avocat José Vicente Ramirez Olalla de 1964 à 1970, du journaliste juridique José Tous de 1979 à 1992 avec qui elle adopte deux enfants, Thais et José Zeus et enfin l’opérateur cubain Antonio Hernández en 2002. Elle publie son autobiographie Souvenirs vivre est un plaisir en 2000, suivie de Sara and Sex en 2003. Elle y livre ses liaisons secrètes avec Ernest Hemingway, le prix Nobel Severo Ochoa, James Dean et le dramaturge Miguel Mihura. Au cours de ses dernières années, elle est devenue une figure emblématique de la communauté gay et a noté «Chaque fois que je me produis dans une ville des États-Unis, tous les les gays de cette ville se présentent.». Sara Montiel est décédée le 8 avril 2013 à son domicile de Madrid à l'âge de quatre-vingt-cinq ans d'une insuffisance cardiaque congestive.


FILMOGRAPHIE :

Avec Anthony Mann
1944 : Te Quiero para Mi de Ladislao Vajda
1944 : Empezó en Boda de Raffaello Matarazzo
1945 : Bambu (Bambú) de José Luis Saenz de Heredia
1945 : Se Le Fue El Novio de Julio Salvador
1946 : El Misterioso Viajero del Clipper de Gonzalo Delgrás
1946 : Por El Gran premio de Pierre-Antoine Caron
1947 : Vidas Confusas de Jeronimo Mihura
1947 : Confidencias de Jeronimo Mihura
1947 : Mariona Rebull de José Luis Saenz de Heredia
1947 : Don Quichotte (Don Quijote de la Mancha) de Rafael Gil
1948 : Alhucemas de José López Rubio
1949 : Folies d’Amour (Locura de Amor) de Juan de Orduña
1949 : La Récolte est abondante (La Mies es Mucha) de José Luis Saenz de Heredia
1949 : El Capitan Veneno de Luis Marquina
1950 : Bagatelles (Pequeneces) de Juan de Orduña
1950 : L’Homme de Tanger (Aquel hombre de Tanger) de Luis Maria Delgado
1950 : Storngold de Steve Sekely
1950 : Le Dernier Fort (Furia Roja) de Steve Sekely
1951 : Le Bagne des filles perdues (Carcel de mujeres) de Miguel M. Delgado
1951 : Necesito Dinero de Miguel Zacharias
1951 : Ahi Viene Martin Corona de Miguel Zacarias
1951 : El Enamorado de Miguel Zacarias
1952 : Ella Lucifer y Yo de Miguel Morayta
1952 : Jimmy (Yo Soy Gallo Dondequiera) de Roberto Rodriguez
1953 : Piel Canela de Juan José Ortega
1953 : Porque Ya No Me Quieres de Chano Urueta
1954 : On demande des Modèles (Se Solicitan Modelos) de Chano Urueta
1954 : Frente Al Pecado De Ayer de Juan José Ortega
1954 : Je ne crois pas aux Hommes (Yo No Creo en Los Hombres) de Juan José Ortega
1954 : La Ambiciosa d’Alfredo B. Crevenna
1955 : Vera Cruz (Vera Cruz) de Robert Aldrich
1955 : La Belle de Mexico (Donde el circulo se termina) d’Alfredo B. Crevenna
1956 : Sérénade (Serenade) d'Anthony Mann
1957 : Le Jugement des flèches (Run of the Arrow) de Samuel Fuller
1957 : Valencia (El ultimo cuplé) de Juan de Orduña
1958 : La Violetera (La bella fioraia di Madrid) de Luis César Amadori
1959 : Carmen de Grenade (Carmen la de Ronda) de Tulio Demicheli
1960 : Mon Dernier tango (Mi ultimo tango) de Luis César Amadori
1961 : Magdalena, péché d’amour (Pecado de amor) de Luis César Amadori
1962 : Une Dame aux camélias (La bella Lola) d’Alfonso Balcazar
1963 : Casablanca nid d'espions (Noches De Casablanca) d'Henri Decoin
1964 : Samba à Rio (Samba) de Rafael Gil
1965 : Aventure à Beyrouth (La Dama de Beirut) de Ladislao Vajda
1966 : La Femme Perdue (La Mujer Perdida) de Tulio Demicheli
1967 : Tuset Street de Luis Marquina & Jorge Grau
1969 : Soledad (Esa Mujer) de Mario Camus
1970 : La Maison des Martinez (La casa de los Martinez) d’Augustin Navarro
1971 : Variétés (Varietes) de Juan Antonio Bardem
1973 : Cinq oreillers pour une nuit (Cinco Almohadas para una Noche) de Pedro Lazaga
1975 : Canciones de nuestra vida d’Eduardo Manzanos Brochero
2010 : Abrazame d’Oscar Parra de Carrizosa


Filmographie de Sara MONTIEL
 
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs Européens > Contact