Carmen MAURA
 Actrice espagnole
Notamment connue pour ses rôles de femmes courageuses dans les films de Pedro Almodóvar, Carmen Maura a su se faire apprécier dans toute l’Europe par son humour, son merveilleux esprit d’autodérision et son accessibilité. Avec un naturel déconcertant, elle a tourné plus de 80 films.
Carmen Maura voit le jour le 15 septembre 1945 à Madrid. Issue d’une grande famille espagnole, Carmen Maura a pour aïeul l’homme politique conservateur Antonio Maura, cinq fois premier ministre au début du XXe siècle et sa sœur Carlota Maura est dirigeante des entreprises Maura. Francophone, elle étudie la philosophie et la littérature à l’école nationale supérieure des beaux-arts de Paris et dirige une galerie d’art avant de se lancer dans la comédie. Carmen Maura commence sa carrière comme chanteuse de cabaret et se fait connaître comme actrice de théâtre classique et animatrice de télévision. Elle débute au cinéma en 1970 avec une apparition dans El hombre oculto d’Alfonso Ungria. Elle obtient son premier rôle important en 1977 dans Tigres de papel de Fernando Colomo et dans Les Yeux bandés de Carlos Saura. Bien qu’elle ait joué plusieurs rôles dramatiques, elle est surtout connue comme actrice de comédies.
La pépite d’Almodovar
Carmen Maura rencontre Pedro Almodovar alors qu’ils jouent tous les deux dans Les Mains sales de Jean-Paul Sartre au théâtre à Madrid. Pedro Almodóvar en fait l’une de ses actrices fétiches et lui offre six rôles dans les années 1980, de Pepi dans Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier à Pepa dans Femmes au bord de la crise de nerfs, qui lui vaut le Goya et le tout premier Prix du cinéma européen de la meilleure actrice. Entre ces deux rôles, elle est Sœur Perdue dans Dans les ténèbres, Gloria dans Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ?, Julia dans Matador et la transsexuelle Tina dans La Loi du désir. Elle incarne la plupart du temps des femmes en crise mais battantes. Elle tient le premier rôle pour Ay, Carmela! de Carlos Saura et gagne de nouveau le Goya et le Félix. En 2001, un troisième Goya jalonne sa carrière pour la comédie policière Mes chers voisins d’Álex de la Iglesia, qui fait de nouveau appel à elle pour 800 balles et Les Sorcières de Zugarramurdi. En 2006, après presque vingt ans de séparation, elle renoue pour Pedro Almodóvar pour Volver, qui vaut aux cinq actrices le prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes. Dans Reinas de Manuel Gomez-Pereira, elle côtoie deux autres égéries du maître espagnol.
Une grande carrière internationale
Carmen Maura apparaît régulièrement dans des films français, principalement des comédies comme Le bonheur est dans le pré d’Étienne Chatiliez et Les Femmes du 6e étage, rôle pour lequel elle reçoit le César de la meilleure actrice dans un second rôle. Mais elle se fond aussi dans l’univers plus austère d’André Téchiné pour Alice et Martin et incarne Anne d’Autriche dans Louis, enfant roi de Roger Planchon. Dans la comédie estivale Sales Gosses, Carmen joue une des savoureuses vacancières qui n’en fait qu’à sa tête face au jeune animateur dépassé, Thomas Solivérès. Toujours à l’étranger, elle a également joué pour l’argentin Alejandro Agresti dans Valentín, l’israélien Amos Gitaï dans Free Zone, le marocain Nadir Mokneche dans Le Harem de Madame Ousmane ou encore l’américain Francis Ford Coppola dans Tetro.
Derniers défis
À 76 ans, elle est de retour sur les planches pour L’Hirondelle, un défi terrifiant pour l’actrice puisqu’elle l’interprète en français. Peu avant, elle avait rejoint la dramaturge Yasmina Reza pour la première réalisation de l’écrivaine, Chicas. Elle est à ce jour l’une des sept actrices à avoir reçu le Prix National de Cinéma du Ministère espagnol de la Culture, avec Rafaela Aparicio, María Luisa Ponte, Marisa Paredes, Mercedes Sampietro, Maribel Verdú et Ángela Molina. Pourtant au début de sa carrière, Carmen Maura a du choisir entre sa carrière, son mari, l’avocat Francisco Forteza et ses deux enfants. Le conjoint macho devant le refus de sa femme de mettre un terme à son métier de comédienne a demandé le divorce et obtenu la garde des enfants. Une brûlure intérieure insoupçonnée devant tant de joie de vivre et de bonne humeur.


FILMOGRAPHIE :

Avec Pedro Almodovar
1970 : Las Gatas tienen frio de Carlos Serrano (figuration)
1971 : El Hombre oculto d’Alfonso Ungria
1973 : El Asesino esta entre los trece de Javier Aguirre
1973 : Un casto varon español de Jaime de Armiñán
1974 : Tanata de Luis Mamerto Lopez-Tapia
1975 : Vida intima de un seductor cinico de Javier Aguirre
1975 : Léonor de Juan Luis Buñuel
1975 : La Encadenada de Manuel Mur Oti
1975 : El love feroz o cuando los hijos juegan al amor de José Luis Garcia Sanchez
1976 : La Mujer es cosa de hombres de Jesus Yagüe
1976 : El Libro de buen amor II de Jaime Bayarri
1976 : La Pétition (La Peticion) de Pilar Miro
1977 : Tigres de papel de Fernando Colomo
1978 : De fresa, limon y menta de Miguel Angel Diez
1978 : Les Yeux bandés (Los Ojos vendados) de Carlos Saura
1978 : Folle, folle, folleme Tim de Pedro Almodovar
1980 : Pepi, Luci, Bom … (Pepi, Luci, Bom y otras chicas del montón) de Pedro Almodóvar
1980 : Aquella casa en las afueras d’Eugenio Martin
1980 : La Mano negra de Fernando Colomo
1980 : El Hombre de moda de Fernando Méndez-Leite
1980 : Gary Cooper, qui es aux cieux (Gary Cooper, que estás en los cielos) de Pilar Miro
1982 : Feminino singular de Juanjo Lopez
1983 : Dans les ténèbres (Entre tinieblas) de Pedro Almodóvar
1983 : El Cid cabreador d’Angelino Fons
1984 : Sal gorda de Fernando Trueba
1984 : Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? (Qué he hecho ...) de Pedro Almodóvar
1985 : Extramuros de Miguel Picazo
1985 : Sois infidèle avec le premier venu (Sé infiel y no mires con quién) de Fernando Trueba
1986 : Tata mía de José Luis Borau
1986 : Matador de Pedro Almodóvar
1987 : La Loi du désir (La Ley del deseo) de Pedro Almodóvar
1988 : Femmes au bord de la crise de nerfs (Mujeres...) de Pedro Almodóvar
1988 : Baton Rouge (Baton Rouge) de Rafael Monleon
1989 : Mieux vaut courir d’Elisabeth Rappeneau (tv)
1990 : Ay, Carmela! de Carlos Saura
1991 : Como ser mujer y no morir en el intento d’Ana Belén
1991 : Chatarra de Félix Rotaeta
1992 : Sur la terre comme au ciel de Marion Hänsel
1992 : La Reine anonyme (La Reina anonima) de Gonzalo Suarez
1993 : Louis, enfant roi de Roger Planchon
1993 : Les Ombres d’une Bataille (Sombras en una batalla) de M. Camus
1994 : Comor ser infeliz y disfrutarlo d’Enrique Urbizu
1994 : Le Roi de la Rivière (El Rey del Rio) de Manuel Gutierrez Aragon
1995 : Le bonheur est dans le pré d’Étienne Chatiliez
1995 : Parella de tres d’Antoni Verdaguer
1995 : El Palomo cojo de Jaime de Armiñán
1996 : Amores que matan de Juan Manuel Chumilla-Carbajosa
1997 : Tortilla y cinema de Martin Provost
1997 : Elles de Luís Galvão Teles
1997 : Alliance cherche doigt de Jean-Pierre Mocky
1997 : Vivir después de Carlos Galettini
1998 : Alice et Martin d’André Téchiné
1998 : L'Enthousiasme (El Entusiasmo) de Ricardo Larraín
1999 : Lisboa d’Antonio Hernández
1999 : Superlove de Jean-Claude Janer
1999 : L'Année de la comète (El Cometa) de José Buil et Marisa Sistach
2000 : Carretera y manta de Alfonso Arandia
2000 : Le Harem de Mme Osmane de Nadir Moknèche
2000 : Mes chers voisins (La Comunidad) de Alex De La Iglesia
2001 : Hold-up (El Palo) d’Eva Lesmes
2001 : Arregui, la noticia del dia de Maria Victor Menis
2001 : Clara y Elena de Manuel Iborra
2002 : Valentín (Valentin) d’Alejandro Agresti
2002 : Assassins en vacances (Assassini dei giorni di festa) de Damiano Damiani
2002 : 800 balles (800 balas) d’Alex De La Iglesia
2003 : Le Ventre de Juliette de Martin Provost
2003 : Le Pacte du silence de Graham Guit
2003 : Arroz y tartana (TV) de José Antonio Escriva
2004 : La Promesse (La Promesa) d’Hector Carré
2004 : Al otro lado de Gustavo Loza
2004 : 25 degrés en hiver de Stéphane Vuillet
2004 : Entre vivir y soñar d’Alfonso Albacete et David Menkes
2005 : Reinas (Reinas) de Manuel Gomez Pereira
2005 : Free Zone d’Amos Gitai
2006 : Volver de Pedro Almodóvar
2006 : Mentir un peu d’Agnès Obadia
2007 : El Menor de los males d’Antonio Hernández
2008 : The Garden of Eden (The Garden of Eden) de John Irvin
2008 : La Vierge noire (La Virgen negra) d’Ignacio Castillo Cottin
2008 : Que parezca un accidente de Gerardo Herrero
2009 : Tetro (Tetro) de Francis Ford Coppola
2009 : Le Mac de Pascal Bourdiaux
2010 : Chicas de Yasmina Reza
2011 : Les Femmes du 6e étage de Philippe Le Guay
2011 : Escalade de Charlotte Silvera
2011 : Let My People Go ! de Mikael Buch
2012 : Sofia y el terco d’Andrés Burgos Vallejo
2012 : Paulette de Jérôme Enrico
2013 : Les Sorcières de Zugarramurdi (Las brujas de Zugarramurdi) d’Álex De La Iglesia
2013 : La Madre (La Madre) d’Angelo Maresca
2015 : Un village presque parfait de Stéphane Meunier
2015 : Les Chaises musicales de Marie Belhomme
2015 : La Vanité de Lionel Baier
2016 : El futuro ya no es lo que era de Pedro L. Barbero
2017 : Sales Gosses de Frédéric Quiring
2017 : Cuernavaca d’Alejandro Andrade
2018 : La Fête des mères de Marie-Castille Mention-Schaar
2018 : Oh, Mammy Blue (Oh, Mammy Blue) d’Antonio Hens
2019 : Une catastrophe n'arrive jamais seule de Patricia Font
2019 : Ma famille et le Loup de Adrian Garcia
2019 : Veneza (Veneza) de Miguel Falabella et Hsu Chien Hsin
2020 : Chasing Wonders (Chasing Wonders) de Paul Meins
2022 : Rainbow (Rainbow) de Paco Leon


Filmographie de Carmen MAURA
 
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