Beba LONCAR
 Actrice yougoslave (serbe)
Sex-symbol des années soixante, Beba Loncar est la seule actrice yougoslave à avoir réussi une grande carrière internationale. C’est surtout en Italie qu’elle s’est vue confier des rôles de séductrices exotiques et mystérieuses dans le genre typique de la comédie à l’italienne.
Desanka « Beba » est née le 28 avril 1943 à Belgrade. Elle grandit dans le quartier belgradois de Dorcol et commence à se produire sur scène dès son plus jeune âge. Elle fait ses débuts à la télévision à la fin des années cinquante par des participations à des émissions pour enfants et jeunes sur la récente chaîne TV Belgrade. Elle étudie le théâtre sous la tutelle du réalisateur Soja Jovanovic qui lui offre ses premiers pas au cinéma dans Diližansa snova dans un rôle non crédité au générique.
Star et sex-symbol en Yougoslavie
Très belle blonde, Beba Loncar connaît la célébrité grâce à Deveti krug de France Stiglic, une histoire sur une famille juive de Zagreb aux côtés de Boris Dvornik et Dusica Zegarac qui en assure le rôle principal. À seize ans, elle devient la plus prometteuse des actrices en herbe de Yougoslavie et connaît avec Dusica Zegarac d’un an sa cadette le faste de la présentation à Cannes en 1960. Elle décroche son premier rôle principal, celui d’une belle fille, Sonja Ilic dans une comédie pour adolescents Amour et mode. La Yougoslavie choisie par l’Occident pour ses cascadeurs et ses bonnes conditions de tournage à moindre coût voit alors poindre aussi des vedettes comme Bekim Fehmiu et Beba Loncar. Cette dernière dira dans une interview : « Les acteurs yougoslaves étaient relégués au second plan. Pourtant, Bekim Fehmiu et moi-même avons réussi à décrocher quelques rôles notables à l'étranger. Je ne veux pas paraître prétentieux, mais il est vrai que du début des années 1960 jusqu'aux années 1980, nous avons tous deux réussi à faire de bonnes carrières en Europe. »
Au service d'un cinéma européen
La beauté et le charme juvénile de l’adolescente séduit les cinéastes européens. Elle interprète Jovana Zrnic, une Belgradoise mystérieusement coquette dans le drame féminin Dvoje d’Aleksandar Petrovic qui assoit sa réputation et lui ouvre les portes des grands studios. Elle interprète le rôle secondaire de Gerda dans le film à gros budget Les Drakkars de Jack Cardif aux côtés de Richard Widmark et Sidney Poitier. Elle officialise son surnom de Beba qu’elle conservera pour le reste de sa carrière. Déjà star dans son pays, elle entame une carrière internationale en Italie avec La Femme, quelle chose merveilleuse de Mauro Bolognini. Elle enchaîne par des succès dans la Péninsule marqués par Casanova 70 de Monicelli, La Célestine de Carlo Lizzani, Slalom de Luciano Salce, Ces messieurs-dames de Pietro Germi, Et si on faisait l’amour ? de Vittorio Caprioli ou Cœur de Mère de Salvatore Samperi. En France, elle se signale comme l’auto-stoppeuse naturiste dans Le Corniaud auprès de Bourvil et le drame franco-yougoslave Fruits amers de Jacqueline Audry se déroulant dans un état dictatorial d’Amérique latine.
Une icône sexy
Dans les années 1970, Beba Loncar s’illustre principalement dans des comédies italiennes à connotations érotiques (Les Allumeuses), des films d’espionnage anglais comme Dieu pardonne, elles jamais de Ralph Thomas et des films érotiques français comme La Donneuse de Jean-Marie Pallardy. Elle obtient son meilleur rôle dans le sketch Le Carnet d’Armando dans Les Séducteurs de Dino Risi où elle a pour rivale Rossana Podesta, Sylva Koscina et Catherine Spaak auprès d’Ugo Tognazzi. Elle apparaît à plusieurs reprises à la télévision. Sur le plan privé, Beba Loncar a été mariée à l’homme d’affaires play-boy croate Josif Radeljak dit Dikan. Le couple à un fils Léo né en 1982. Ayant accouché pour la première fois à 39 ans, l’actrice prend la décision d’interrompre sa carrière. Leur divorce est prononcé en 1994 après une âpre bataille juridique pour la garde de leur fils unique. Elle épouse en deuxième noces le skieur serbe Stevan Marinkovic Knicanin. Elle quite Rome pour revenir à Belgrade où elle poursuit une existence calme et discrète. Sa dernière apparition publique a eu lieu en juin 2010 pour commémorer le 50e anniversaire de la sortie de Ljubav i moda.


FILMOGRAPHIE :

Avec John Gavin
1959 : Diližansa snova de Soja Jovanovic
1960 : L'Enfer nazi (Deveti krug) de France Štiglic
1960 : Amour et mode (Ljubav i moda) de Ljubomir Radicevic
1961 : Elle et lui (Dvoje) d'Aleksandar Petrovic
1962 : Medaljon sa tri srca, « Prica » de Vladan Slijepcevic
1962 : Mandragore (Mandragola) de Jovan Konjovic (tv)
1962 : Dr (Dr) de Soja Jovanovic
1962 : Le Bandit et la Princesse (...und ewig knallen die Räuber) de Franz Antel
1963 : Zemljaci de Zdravko Randic
1964 : Les Drakkars (The Long Ships) de Jack Cardiff
1964 : La Femme, quelle chose merveilleuse (La donna è una cosa meravigliosa) de Bolognini
1964 : Un gynécologue accuse (Ein Frauenarzt klagt an) de Falk Harnack
1964 : Freddy et le chant de la prairie de Sobey Martin
1964 : Lito vilovito d’Obrad Gluscevic
1965 : L'Amant paresseux (Il morbidone) de Massimo Franciosa
1965 : Casanova 70 (Casanova ’70) de Mario Monicelli
1965 : Casanova à l'italienne (Letti sbagliati), « Quel porco di Maurizio » de Steno
1965 : Slalom (Slalom) de Luciano Salce
1965 : Le Corniaud de Gérard Oury
1965 : La Célestine (La Celestina P... R...) de Carlo Lizzani
1966 : Un témoin à supprimer (The Boy Cried Murder) de George Breakston
1966 : Ces messieurs dames (Signore & signori) de Pietro Germi
1966 : L'Ombre des aigles (All'ombra delle aquile) de Ferdinando Baldi
1967 : Le Massacre de la Forêt-Noire (Hermann der Cherusker) de Ferdinando Baldi
1967 : Fruits amers de Jacqueline Audry
1967 : Opération Re Mida (Lucky, el intrépido) de Jesús Franco
1967 : Furie au Missouri (I giorni della violenza) d'Alfonso Brescia
1967 : Soledad (Soledad) de Mario Camus
1968 : Ce salaud d'inspecteur Sturlingh (Quella carogna dell'ispettore Sterling) d'E. Miraglia
1968 : Et si on faisait l'amour ? (Scusi, facciamo l'amore?) de Vittorio Caprioli
1968 : Trahison à Stockholm (Rapporto Fuller, base Stoccolma) de Sergio Grieco
1969 : Dieu pardonne, elles jamais ! (Some Girls Do) de Ralph Thomas
1969 : Mr Blyman (Sharon vestida de rojo) de Germán Lorente
1969 : Cœur de mère (Cuore di mamma) de Salvatore Samperi
1969 : Les Allumeuses (Interrabang) de Giuliano Biagetti
1970 : Cerca di capirmi de Mariano Laurenti
1970 : Pussycat, Pussycat, I love you de Rod Amateau
1970 : Brancaleone s'en va-t-aux croisades (Brancaleone alle crociate) de Mario Monicelli
1972 : La Fille à la peau de lune (La ragazza dalla pelle di luna) de Luigi Scattini
1972 : Un cas parfait de stratégie criminelle de Giuseppe Vari
1972 : Si mes nuits d'amour vous étaient contées (Decameron nº 3) d'Italo Alfaro
1972 : Les Évasions célèbres, « L'Évasion de Casanova » de Jean-Pierre Decourt (tv)
1973 : Sabato sera dalle nove alle dieci d’Ugo Gregoretti (tv)
1974 : Ho incontrato un'ombra de Daniele D'Anza (tv)
1976 : La Merde (Perché si uccidono) de Mauro Macario
1976 : La polizia ordina: sparate a vista de Giulio Giuseppe Negri et Yilmaz Atadeniz
1976 : Ragazzo di borgata de Giulio Paradisi
1977 : La Donneuse ou Tremblement de chair de Jean-Marie Pallardy
1977 : Il superspia d’'Eros Macchi (tv)
1977 : La Fiancée de l’évêque (Quella strana voglia d'amare) de Mario Imperoli
1977 : Gli uccisori de Fabrizio Taglioni
1978 : Settimo Anno d’Eros Macchi (tv)
1979 : Pakleni otok de Vladimir Tadej
1979 : Drugarcine de Mica Miloševic
1980 : Les Séducteurs (I seduttori della domenica), « Le carnet d'Armando » de Dino Risi
1982 : House of the Damned (La villa delle anime maledette) de Carlo Ausino


Filmographie de Beba LONCAR
 
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