Ellie LAMBETI
 Actrice grecque
Ellie Loukou dite Lambeti est née le 13 avril 1926 dans le village de Vilia Attiki, de Kostas Loukos et Anastasia Stamati. Elle a six frères et sœurs. Son grand-père maternel était le capitaine Stamatis qui a combattu avec Kolokotronis contre les Turcs en 1821, quand la démocratie grecque moderne a été créée. En 1928, la famille s’installe à Athènes. Pendant la guerre de 1940, elle s’installe dans la grande maison de style néoclassique de la rue Delphon où elle a vécu toute sa vie. Pendant la libération en décembre 1944, sa mère, qui se trouve alors dans la maison, est tuée par un coup de feu tiré au milieu de la bataille. Cela aura un impact psychologique important sur la jeune Ellie toutes sa vie d’adulte.
La reconnaissance au théâtre
Ellie étudie le théâtre à l’école d’art dramatique de Marika Kotopouli. Elle fait ses premiers pas sur scène au moment de l’occupation allemande de la Grèce. Elle passe cette période difficile dans toutes les écoles de théâtre. En 1941, elle est rejetée de deux écoles de théâtre, l’une publique Ethniko et une privée du nom de l’actrice grecque Marika Kotopouli. Cependant, Marika Kotopouli elle-même reconnaît le talent d’Ellie et l’embauche. Elle adopte le nom de Lambeti et devient une actrice majeure de la scène grecque. Elle joue dans Hanneles Himmelfahrt de Hauptmann et en 1945, elle rencontre Marios Ploritis lors du tournage d’un de ses premiers films, Esclaves non asservis en 1946. Ellie Lambeti devient l’une des actrices qui ont joué pour le célèbre metteur en scène de théâtre moderne Karolos Koun. Elle tient le rôle principal féminin dans les productions grecques de La Ménagerie de verre de Tennessee Williams, d’Antigone de Jean Anouilh et de Noces de Sang de Federico Garcia-Lorca.
Rencontre avec Cacoyannis
En août 1950, Ellie Lambeti épouse Marios Ploritis, mais leur mariage s’effondre en 1952 lorsqu’elle a une liaison amoureuse avec Dimitris Horn. Ensemble, ils produisent et jouent au théâtre dans Liebelei, La Cuisine des Anges, L’Invitation au Château, Quality Street, Le Faiseur de pluie de Richard Nash, Gigi, The Fourposter, Two for the Seesaw de William Gibson et Dans sa Candeur naïve. En 1954, elle est choisie par le jeune réalisateur Michael Cacoyannis qui en fait l’actrice principale de quatre films dans des registres très différents. Dans Le Réveil du dimanche, début d’une trlogie sur Athènes, elle joue une ouvrière qui se fait voler un billet de loterie par un compositeur fauché. La Fille en noir dénonce la tradition dans une île retirée. Elle y est une veuve qui prend pour amant un écrivain de passage. Dans Fin de Crédit, elle devient une fille de bonne famille désargentée qui accepte de se marier pour sauver sa famille de la ruine. Trois portraits de femmes fortes, qui passent de la frivolité au deuil et à la déchéance. Elle retrouve le cinéaste pour l’éprouvant L’Épave avec Van Heflin. Elle est également l’héroïne de La Fausse Livre d’or de George Tzavellas.
Tragédies grecques
Les années suivantes sont dramatiques pour Ellie. Sa sœur Koula meurt d’un cancer en 1955, son autre sœur Eirini périt dans un accident de voiture en 1958. Elle perd le bébé conçu avec Horn en 1956. En 1959, elle rencontre son mari américain, Frederic Wakeman Sr. Lambeti poursuit sa carrière théâtrale avec L’héritière et le rôle de Blanche Dubois dans Un tramway nommé désir. Dans les années 1970, Lambeti apparaît régulièrement au théâtre dans Les Petits Renards, Irma La Douce, Miss Margarita et Filoumena Martourano. Et malgré son succès au théâtre, sa vie personnelle est un fiasco. Elle est mpliquée dans une procédure judiciaire concernant l’adoption d’une fille nommée Eliza, du printemps 1970 à 1974. Elle perd le procès et doit rendre l’enfant à ses parents. Les années suivantes furent une lutte incessante contre un cancer du sein. Elle joue cependant avec succès dans des productions théâtrales comme Hello, Dolly! de Thornton Wilder ou Sarah dans Les Enfants du silence de Mark Medoff mais sa santé se dégrade. Elle succombe du cancer le 3 septembre 1983 dans un hôpital de New York, à l’âge de 57 ans. Cette grande dame qui a personnifié l’âme grecque sans l’insouciance d’une Melina Mercouri ou le tragique d’une Irène Papas n’aura laissé que dix films qui la classent pourtant parmi les actrices les plus importantes de sa génération.


FILMOGRAPHIE :

Avec Michael Cacoyannis
1946 : Esclaves non asservis (Adoulotoi sklavoi) de Vion Papamichaïl
1947 : Les Enfants d’Athènes (Paidia tis Athinas) de Takis Bakopoulos
1949 : Zéro de conduite (Diagogi… miden !) de Yannis Filippou & Mihaillis Gaziadis
1951 : Noël sanglant (Matomena Hristougenna) de Giorgos Zervos
1954 : Le Réveil du dimanche (Kyriakatiko xypnima) de Michael Cacoyannis
1955 : La Fausse Livre d'or (Istoria mias kalpikis liras) de Yórgos Tzavéllas
1956 : La Fille en noir (To koritsi me ta mavra) de Michael Cacoyannis
1958 : Fin de crédit (To teleftaio psemma) de Michael Cacoyannis
1961 : L’épave (Il relitto) de Michael Cacoyannis
1968 : Un Jour mon père (Mia mera, o pateras mou) de Frederic Wakeman
1977 : Soirée d’automne (Fthinoporiní Istoría) de Frederic Wakeman


Filmographie d'Ellie LAMBETI
 
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