Zbygniew CYBULSKI
 Acteur polonais
Le regard myope derrière ses lunettes sombres, Zbygniew Cybulski est le symbole d'une génération écurée de sang, stupéfaite d'avoir échappé au massacre et meurtrie, un être humain prisonnier et victime d'un monde de haine et de violence, un diamant dans la cendre. Il va incarner le désarroi de toute une génération, sa gaucherie et sa vulnérabilité. Jamais il ne sera le jeune premier banal mais investira chacun de ses rôles d'une étrangeté qui imposera la comparaison avec James Dean, Marlon Brando ou Gérard Philipe.
Zbigniew Cybulski voit le jour le 3 novembre 1927 dans le petit village de Kniaze, en Pologne indexé à l’Union soviétique en 1940 et aujourd’hui en Ukraine. Sa famille se réfugie à Cracovie pendant la guerre. Il entame des études commerciales et de journalisme après la guerre et rejoint l'Académie de théâtre de Cracovie où il obtient son diplôme en 1953.
Le James Dean polonais
Zbigniew Cybulski s'installe à Gdansk, où il fait ses débuts sur scène au Théâtre Wybrzeze de Leon Schiller. Avec son ami Bogumil Kobiela, il fonde un célèbre théâtre étudiant, le Bim-Bom. Au début des années 1960, le jeune acteur s'installe à Varsovie , où il rejoint rapidement le Kabaret Wagabunda. Il apparaît également sur scène au Théâtre Ateneum, l'un des théâtres de Varsovie les plus modernes et les moins conservateurs de l'époque. Il apparaît pour la première fois au cinéma en 1954 en tant que figurant dans Kariera de Jan Koecher. Cependant, ses vrais débuts se réalisent dans Génération, le premier long métrage d'Andrzej Wajda. Avec son beau physique de rebelle, il s’illustre dans Les Épaves de Czeslaw Petelski et La Fin de la nuit, occupant son premier rôle majeur dans Croix de Guerre de Kazimierz Kutz, drame dans lequel il incarne un soldat polonais décoré qui revient dans son village où tout est détruit. La même année, il apparaît également comme l'un des personnages principaux de Cendres et diamants d'Andrzej Wajda et Le huitième jour de la semaine d'Aleksander Ford basé sur une nouvelle de Marek Hlasko, ses deux compositions les plus abouties. Dès lors, Zbygniew Cybulski est considéré comme l'un des acteurs les plus remarquables de l'école de cinéma polonaise et l'un des "jeunes gens en colère", comme on appelait à l'époque sa génération d'acteurs.
La gloire internationale
La carrière de Zbygniew Cybulski s’internationalise avec le sketch Varsovie d’Andrzej Wajda dans L’Amour à Vingt ans, coréalisé par François Truffaut et Roman Polanski, le film de science-fiction La Poupée de Jacques Baratier et le film finlandais Aimer de Jörn Donner avec Harriet Andersson. En 1965, il tourne son film le plus célèbre Le Manuscrit de Saragosse de Wojciech Has, récit picaresque se déroulant pendant les guerres napoléoniennes en Espagne où il est le séduisant héros Alphonse Van Worden. Il est beaucoup présent à la télévision dans des adaptations de pièces de théâtre et des téléfilms basées sur des œuvres de Truman Capote, Anton Tchékhov et Jerzy Andrzejewski. Il a également joué dans de nombreuses pièces de théâtre télévisées, dont certaines basées sur des œuvres de Truman Capote, Anton Tchekhov et Jerzy Andrzejewski.
Un accident stupide
Zbygniew Cybulski montre l’étendue de son talent dans Le Pingouin de Jerzy Stefan Stawinski, Salto de Tadeusz Konwicki, Demain le Mexique d’Aleksander Scibor-Rylski, Les Codes de Wojciech Has en fils de vétéran de la Seconde Guerre mondiale disparu à l’issu du conflit. Le 8 janvier 1967, alors qu’il vient de quitter le plateau de tournage de L’Assassin laisse des traces, il est victime d’un accident dans une gare de Wroclaw Glówny. Alors qu'il cherche à attraper un train à grande vitesse, chose dont il était familier, il glisse sur les marches et tombe sous le train. Il n’avait que 44 ans. L’acteur reste une légende du cinéma polonais. Son jeu d'acteur révolutionnaire à l'époque, tout comme son image de rebelle aux vêtements en cuir et grosses lunettes sombres, l’ont fait comparer à James Dean. Andrzej Wajda qui l’a dirigé à quatre reprises lui rend un hommage direct dans Tout est à vendre en 1969.


FILMOGRAPHIE :

Avec Janusz Morgenstern
1954 : La Carrière (Kariera) de Jan Koecher
1954 : Génération ou Une fille a parlé (Pokolenie) d’Andrzej Wajda
1955 : Les trois Départs (Trzy starty) de Stanislaw Lenartowicz
1956 : Le secret du vieux puits (Tajemnica dzikiego szibu) de Wadim Berestowski
1957 : La Fin de la nuit (Koniec nocy) de Julian Dziedzina
1957 : Les Épaves (Wraki) de Czeslaw Petelski & Ewa Petelska
1958 : Cendres et diamant (Popiól i diament) d'Andrzej Wajda
1958 : Le 8e jour de la semaine (Ósmy dzien tygodnia) d’Aleksander Ford
1959 : Croix de guerre (Krzyz walecznych) de Kazimierz Kutz
1959 : Train de nuit (Pociag) de Jerzy Kawalerowicz
1959 : Zamach de Jerzy Passendorfer
1960 : Les Innocents charmeurs (Niewinni ozardzieje) d'Andrzej Wajda
1960 : Au revoir et à demain (Do widzenia do jutra) de Janusz Morgenstern
1961 : Adieu jeunesse (Rozstanie) de Wojciech Has
1961 : La Poupée de Jacques Baratier
1961 : Les Rencontres manquées (Spoznieni przechodnie) de Jan Ryblowski
1962 : L’Art d’être aimée (Jak byc kochana) de Wojciech Has
1962 : L’Amour à vingt ans, « Varsovie » d’Andrzej Wajda
1963 : Leur Vie quotidienne (Ich dzien powszedni) d(Aleksander Scibor-Rylski
1963 : L’Assassin et la demoiselle (Zbrodniarz i panna) de Janusz Nasfeter
1963 : Le Silence (Milczenie) de Kazimierz Kutz
1963 : Un italien à Varsovie (Giuseppe w Warszawie) de Stanislaw Lenartowicz
1963 : Pas de divorce (Rozwodów nie bedzie) de Jerzy Stawinski
1964 : Aimer (Att älska) de Jörn Donner
1964 : Salto de Tadeusz Konwicki
1964 : Le Manuscrit trouvé à Saragosse (Rekopis znaleziony w Saragossie) de Wojciech Has
1965 : Le Pingouin (Pingwin) de Jerzy Stefan Stawinski
1965 : Seul dans la ville (Sam posród miasta) de Halina Bielinska
1966 : Veillée de fête (Przedswiateczny wieczor) de Helena Amiradzli
1966 : Demain le Mexique (Jutro Meksyk) d’Aleksander Scibor-Rylski
1966 : Les Codes ou Les Chiffres (Szyfry) de Wojciech Has
1966 : En avant toute (Cala naprzód) de Stanislaw Lenartowicz
1967 : Jowita de Janusz Morgenstern
1967 : L’assassin laisse des traces (Mordeca zostawia slad) d’Aleksander Scibor-Rylski


Filmographie de Zbigniew CYBULSKI
 
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs Européens > Contact