Luis Miguel CINTRA | ||
Acteur portugais | ||
Jeune cofondateur de la troupe théâtrale Teatro da Cornucópia, en 1973, Luis Miguel Cintra est l’un des artisans du renouveau du théâtre portugais et de son ouverture aux auteurs étrangers après la Révolution des œillets. Au cinéma, Cintra est avant tout l’acteur fétiche au même titre que Diogo Dória et Leonor Silveira de Manoel de Oliveira qui l’a dirigé dans 19 films. Luís Miguel Cintra est né le 29 avril 1949 à Madrid. Fils du philologue et linguiste Luís Filipe Lindley Cintra, le jeune Luis Miguel s’initie au théâtre en 1968 dans la compagnie théâtrale Grupo de Teatro de Letras, de la faculté de lettres de l’université de Lisbonne où il est étudiant en philologie romane. Il joue dans les pièces La Farce des physiciens de Gil Vicente, O Avejão de Raul Brandão, Les Troyennes d’Euripide et signe également la mise en scène d’Amphitryon ou Júpiter e Alcmena d’António José da Silva. La bourse de la Fondation Calouste-Gulbenkian, dont il est bénéficiaire, lui permet de suivre les cours d’art dramatique de la Bristol Old Vic Theatre School, de 1970 à 1972 et, parallèlement, il est critique de théâtre pour les revues O Tempo e o Modo et Crítica. Fondateur du Cornucopia De retour au Portugal, Luis Miguel Cintra est, en 1973, le cofondateur, avec Jorge Silva Melo de la compagnie théâtrale Teatro da Cornucópia, hébergée au Teatro do Bairro Alto à Lisbonne et baptisée du nom d’un personnage d’Amphitryon. Parallèlement à ses fonctions au sein de cette compagnie, il dirige la collection Théâtre des Éditions Seara nova et des Éditions Ulmeiro et, de 1973 à 1974, il est professeur d’interprétation à l’école de théâtre du Conservatoire national. Jusqu’à la Révolution des œillets, le répertoire du Teatro do Cornucópia se compose de classiques, Le Misanthrope de Molière, L’Île aux esclaves et Le Legs de Marivaux, La Locandiera de Carlo Goldoni, L’Amoureuse discrète de Felix Lope de Vega. La fin de la censure est l’occasion pour Luís Miguel Cintra de proposer à ses compatriotes des auteurs et des pièces méconnus et, avec une liberté inouïe, Grand-peur et misère du IIIe Reich de Bertolt Brecht est au programme du Teatro da Cornucópia le 13 juillet 1974. Au fil des années, le répertoire s’est naturellement enrichi et, à ce jour, les pièces de plus de 60 auteurs ont été jouées. Avec le vétéran Oliveira Luís Miguel Cintra fait ses débuts au cinéma en 1970 dans un court métrage de João César Monteiro, puis deux ans plus tard dans le film A Pousada das Chagas de Paulo Soares da Rocha. Si sa carrière au cinéma est moins prolifique que celle au théâtre, il figure néanmoins au générique d’une cinquantaine de films, quasi exclusivement de réalisateurs portugais. Son visage tragique en fait l’un des acteurs fétiches de Manoel de Oliveira qui le dirige entre autres dans Le Soulier de Satin, Les Cannibales, Mon Cas, Non ou la vaine gloire de commander, La divine Comédie, Val Abraham, La Cassette, Le Couvent, La Lettre, Le principe de l’incertitude, Un film parlé, Le Miroir magique et Gebo et l’ombre. Parmi les films de ses grands compatriotes, on trouve Silvestre de João César Monteiro, Le Sang de Paulo Costa, Ici sur la terre de João Botelho, Capitaines d’Avril de Maria de Medeiros et Poisson lune de José Alvaro Morais. Il tourne très peu sous la direction de cinéastes étrangers mais on le retrouve en tête d’affiche de Vertiges et Transatlantique de la française Christine Laurent, Terre étrangère du Suisse Luc Bondy, Villa Mauresque de Patrick Mimouni, Dancer Upstairs de John Malkovich, Les jours où je n’existe pas et L’Enclos du temps du français Jean-Charles Fitoussi. Une véritable institution De 1983 à 1985, Luís Miguel Cintra enseigne la direction d’acteurs à l’école de cinéma du Conservatoire national. Il dirige plusieurs opéras de Maurice Ravel, Henry Purcell, Mozart, Joseph Haydn, et Luigi Cherubini. Il est fait grand officier de l’Ordre de Santiago de l’Épée en août 1998. L’œil sombre, le sourcil noir, la voix grave, ce ténébreux qui parle un français impeccable n’a jamais voulu quitter Lisbonne et son petit théâtre de la Cornucopia auquel il reste viscéralement attaché. Résolument à l’écart de «la vaine gloire», pour reprendre un titre d’Oliveira, Cintra s’est entièrement dédié à son art et est resté très discret sur sa vie personnelle et sa probable homosexualité. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Manoel de Oliveira |
1970 : Quem Espera por Sapatos de Defunto Morre Descalço de João César Monteiro (cm) 1972 : A Pousada das Chagas de Paulo Soares da Rocha 1978 : Nem Pássaro Nem Peixe de Solveig Nordlund (cm) 1982 : Silvestre de João César Monteiro 1982 : L'Île des amours (A Ilha dos Amores) de Paulo Soares da Rocha 1984 : Sinais de Vida de Luís Filipe Rocha 1985 : No one twice (Ninguém Duas Vezes) de Jorge Silva Melo 1985 : Le Soulier de satin de Manoel de Oliveira 1985 : Vertiges de Christine Laurent 1986 : Mon cas (O meu caso) de Manoel de Oliveira 1987 : Terre étrangère (Das Weite Land) de Luc Bondy 1987 : Bobo (O Bobo) de José Álvaro Morais 1988 : Les Montagnes de la lune (O Desejado) de Paulo Soares da Rocha 1988 : Uma Pedra no Bolso de Joaquim Pinto 1988 : Les Cannibales (Os Canibais) de Manoel de Oliveira 1989 : Le Sang (O Sangue) de Pedro Costa 1989 : Souvenirs de la maison jaune (Recordações da Casa Amarela) de João César Monteiro 1990 : Non, ou la vaine gloire de commander (Non', ou A Vã Glória de Mandar) de M. de Oliveira 1991 : La Mort du Prince (A Morte do Príncipe) de Maria de Medeiros 1991 : La Divine comédie (A Divina Comédia) de Manoel de Oliveira 1992 : Le Jour du désespoir (O Dia do Desespero) de Manoel de Oliveira 1992 : Villa Mauresque de Patrick Mimouni 1993 : Coitado do Jorge de Jorge Silva Melo 1993 : Zéphir (Zéfiro) de José Alvaro Morais 1993 : Val Abraham (Vale Abraão) de Manoel de Oliveira 1993 : Ici sur la Terre (Aqui na Terra) de João Botelho 1994 : Casa de Lava de Pedro Costa 1994 : Deux frères, ma sœur (Três Irmãos) de Teresa Villaverdeavec Maria de Medeiros 1994 : La Cassette (A Caixa) de Manoel de Oliveira 1995 : Le Couvent (O Convento) de Manoel de Oliveira 1996 : Transatlantique de Christine Laurent 1998 : Inquiétude (Inquietude) de Manoel de Oliveira 1998 : Todas hieren de Pablo Llorca 1999 : Les Noces de Dieu (As Bodas de Deus) de João César Monteiro 1999 : La Lettre (O Carta) de Manoel de Oliveira 2000 : Erros Meus de Jorge Cramez 2000 : Capitaines d'avril (Capitães de Abril) de Maria de Medeiros 2000 : La Racine du cœur (A Raiz do Coração) de Paulo Soares da Rocha 2000 : Poisson lune (Peixe-Lua) de José Álvaro Morais 2000 : Parole et Utopie (Palavra e Utopia) de Manoel de Oliveira 2000 : Blanche Neige (Branca de Neve) de João César Monteiro 2001 : La Espalda de Dios de Pablo Llorca 2001 : La Larme (Rasganço) de Raquel Freire 2002 : Dancer Upstairs (The Dancer Upstairs) de John Malkovich 2002 : Le Principe de l'incertitude (O Princípio da Incerteza) de Manoel de Oliveira 2002 : Le Loup de la côte Ouest d’Hugo Santiago 2003 : Les jours où je n'existe pas de Jean-Charles Fitoussi 2003 : Un film parlé (Um Filme Falado) de Manoel de Oliveira 2004 : Le Cinquième Empire ( O Quinto Império - Ontem Como Hoje) de Manoel de Oliveira 2005 : Le Miroir magique (Espelho Mágico) de Manoel de Oliveira 2007 : Uno de los dos no puede estar equivocado de Pablo Llorca 2007 : Christophe Colomb, l'énigme (Cristóvão Colombo - O Enigma) de Manoel de Oliveira 2007 : J’ai deux amours (Daqui P'rá Frente) de Catarina Ruivo 2009 : Singularités d’une jeune fille blonde (Singularidades de uma Rapariga Loura) Oliveira 2010 : L’étrange affaire Angelica (O estranho Caso de Angelica) de Manoel de Oliveira 2010 : L’épée et la rose (A espeda e a rosa) de João Nicolau 2011 : El mundo que fue y el que es de Pablo Llorca 2011 : Demain ? de Christine Laurent 2012 : Gebo et l'ombre de Manoel de Oliveira 2012 : L'Enclos du temps de Jean-Charles Fitoussi 2012 : Em Segunda Mão de Catarina Ruivo 2013 : Se eu fosse ladrão, Roubava de Paulo Rocha 2013 : Miserere (Miserere) de Ricardo Aibéo 2016 : Correspondencias de Rita Azevedo Gomes 2016 : Dias Color Naranja de Pablo Llorca 2018 : Raiva de Sergio Tréfaut 2020 : Guerra de José Oliveira, Marta Ramos 2021 : Pathos Ethos Logos de Nuno Leonel et Joaquim Pinto Filmographie de Luis Miguel CINTRA | |
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