ANDERSSON Bibi
 Actrice suédoise
Le nom de Bibi Andersson est irrémédiablement lié à celui du grand cinéaste Ingmar Bergman. Mais cette belle blonde au charme ingénu a su poursuivre loin du maître une brillante carrière internationale abordant tous les genres avec un grand sentiment de liberté.
Fille d’un homme d’affaires et d’une assistante sociale, Bibi de son vrai nom Berit Elisabeth Andersson est née le 11 novembre 1935 à Stockholm. Elle rêve très tôt de devenir comédienne et encouragée par sa mère elle étudie l’art dramatique. Sa sœur cadette Gerd Andersson sera également danseuse et actrice. Elle a quinze ans lorsqu’elle rencontre Ingmar Bergman qui l’engage pour des spots publicitaires pour une marque de savon. Quelques années plus tard, après des études à l’École nationale d’art dramatique de Stockholm et une première apparition créditée au cinéma dans Dum-Bom de Nils Poppe, en 1953, elle fait son entrée dans l’univers bergmanien. En 1955 au cinéma, elle occupe un petit rôle dans Sourires d’une nuit d’été. En 1956 au théâtre de Malmö, elle intègre la troupe dirigée par le maître.
La femme solaire
Sa blondeur, son charme gracile, sa fraîcheur et sa vitalité font d’elle, aux yeux de Bergman, dont elle partage un temps la vie, une femme solaire dont il va reproduire l’image de film en film. Symbole de la vie jusque dans Le Septième Sceau, elle est, dans Les Fraises sauvages, tout à la fois la figure idéalisée d’un premier amour du vieillard Victor Sjöström et une jeune femme délurée. Dans Au seuil de la vie qui lui vaut un prix d’interprétation collectif à Cannes, elle est encore celle qui s’affirme du côté de la vie et de l’espoir. Elle est la femme sourire dans Le Visage, L’Œil du diable puis Toutes ses femmes. Sur la scène du Théâtre dramatique royal de Stockholm, elle interprète Tchékhov, Shakespeare, Molière, Strindberg ou Genet. Au cinéma, elle obtient le prix d’interprétation féminine au festival de Berlin avec La Maîtresse de Vilgot Sjöman.
Une grande carrière internationale
Si elle continue de jouer au théâtre sous la direction de Bergman, celui-ci ne lui confie au cinéma, que des personnages de second plan, fussent-ils marquants. Elle en souffre. « J’enviais les rôles d’Harriet Andersson et ceux de Liv Ullman. Je me sentais un peu oubliée. ». Mais, en 1966, vient Persona. Face à Liv Ullmann, une actrice en dépression frappée de mutisme, Bibi Andersson est Alma, une garde-malade à la personnalité ambigüe et à la parole débordante. Elle assure ainsi la quasi-totalité des dialogues. Ce portrait en miroir de deux femmes fait de Persona l’œuvre majeure de Bergman. Bibi Andersson est désormais demandée dans le monde entier. Elle joue à Broadway Full Circle d’Erich Maria Remarque et The Night of the Tribades avec Max von Sydow. Elle tourne le western La Bataille de la vallée du diable de Ralph Nelson, le film d’espionnage La Lettre du Kremlin de John Huston et le film d’anticipation Quintet de Robert Altman. Elle est dirigée en Italie par Alberto Sordi et Marco Bellocchio et en France par Jacques Doniol-Valcroze (Le Viol), Helvio Soto (Il pleut sur Santiago), André Cayatte (L’Amour en question avec Annie Girardot). Elle retrouve son mentor Ingmar Bergman pour Une passion, Le lien tourné en Angleterre avec Elliott Gould et Scènes de la vie conjugale autour des thèmes favoris du cinéaste, l’amour, le couple, l’infidélité, les faux-semblants.
Dix ans de silence
En 1977, elle donne la réplique à Steve McQueen méconnaissable dans une adaptation d’Un Ennemi du Peuple d’Henrik Ibsen pour lequel elle est créditée comme productrice. Elle se retrouve embarquée, avec Alain Delon aux commandes du Concorde pour le film catastrophe de David Lowell Rich Airport 80. Elle tient un petit rôle mémorable dans Le festin de Babette de Gabriel Axel et incarne la mère du héros dans Rêve de papillon de Marco Bellocchio. Entre 1980 et 1990, elle consacre sa carrière au théâtre dans plusieurs pièces au Dramaten et participe à des productions télévisées. Elle décroche encore un prix à plus de 70 ans pour son interprétation d’une religieuse inflexible dans la saga médiévale de Peter Flinth, Arn, chevalier du temple en 2006. Bibi Andersson a épousé le réalisateur Kjell Grede en 1960 avec qui elle a eu une fille Jenny, puis le politicien et écrivain Per Ahlmark en 1979 avant de convoler avec Gabriel Mora Baeza en 2004. Elle publie son autobiographie, A Blink of the Eye en 1996. En 2009, elle subit un accident vasculaire cérébral qui la laisse handicapée et la prive de la parole. Elle décède à Stockholm dix ans plus tard, le 14 avril 2019. Reste une carrière éclatante comme un brillant reflet de son amour pour la vie.


FILMOGRAPHIE :

Avec Alf Sjöberg
1951 : Mademoiselle Julie (Fröken Julie) d’Alf Sjöberg
1952 : Le sous-marin 39 (Ubåt 39) d’Hampe Faustman
1952 : Vingslag i natten de Kenne Fant
1953 : Dum-Bom de Nils Poppe
1954 : Le Trésor d’Arne (Herr Arnes penningar) de Gustaf Molander
1954 : Une nuit au château de Glimminge (En natt pa Glimmingehus) de Torgny Wickman
1955 : La Jeune Fille sous la pluie (Flickan i regnet) de Alf Kjellin
1955 : Sourires d’une nuit d’été (Sommarnattens leende) d’Ingmar Bergman
1956 : Le Dernier Couple qui court (Sista paret ut) d’Alf Sjöberg
1956 : Le Septième Sceau (Det sjunde inseglet) d’Ingmar Bergman
1957 : Entrée réservée (Egen ingång) de Hasse Ekman
1957 : On demande une maison de campagne (Sommarnoje sokes) d’Hasse Ekman
1957 : Tu es mon aventure (Du är mitt äventyr) de Stig Olin
1958 : Au seuil de la vie (Narat Livet) d’Ingmar Bergman
1958 : Tu es mon aventure (Du ar mitt aventyr) de Stig Olin
1958 : Le Visage (Ansiktet) d’Ingmar Bergman
1959 : Le Jeu de l'amour (Den kara leken) de Kenne Fant
1959 : L'Œil du diable (Djävulens öga) d’Ingmar Bergman
1960 : Jour de noces (Bröllopsdagen) de Kenne Fant
1960 : Carnaval (Karneval) de Lennart Olsson
1961 : La Nuit des otages (Square of Violence) de Leonardo Bercovici
1961 : Le Jardin des plaisirs (Lustgarden) d’Alf Kjellin
1962 : La Maîtresse (Alskarinnan) de Vilgot Sjöman
1962 : L'été fut bref (Kort ar sommarren) de Bjarne Henning-Jensen
1964 : Toutes ses femmes (For att inte tala om alla dessa kvinnor) d’Ingmar Bergman
1965 : Nuit de juin (Juninatt) de Lars-Erik Liedholm
1965 : De l’amour (O lyubvi) de Mikhail Bogin
1966 : Ma sœur, mon amour (Syskonbadd) de Vilgot Sjöman
1966 : L’Île (On) d’Alf Sjöberg
1966 : La Bataille de la vallée du diable (Duel at diablo) de Ralph Nelson
1966 : Scussi, lei e favorevole, o contrario d’Alberto Sordi
1966 : Persona (Persona) d’Ingmar Bergman
1967 : Le Viol de Jacques Doniol-Valcroze
1968 : Les Filles (Flickorna) de Mai Zetterling
1968 : Les Palmiers noirs (Svarta palmkroner) de Lars-Magnus Lindgren
1969 : L'Histoire d’une femme (Storia du una donna) de Leonardo Bercovici
1969 : La Partenaire (Violenza al sole) de Florestano Vancini
1969 : Pense à un nombre (Tænk på et tal) de Palle Kjaerulff Schmidt
1969 : Une passion (En passion) d’Ingmar Bergman
1970 : La Lettre du Kremlin (The Kremlin letter) de John Huston
1971 : Le Lien (Beröringen) d’Ingmar Bergman
1972 : Afskedens time de Per Holst
1972 : Tjelovek s drugo storoni de Youri Jegorov
1973 : Scènes de la vie conjugale (Scener ur ett aktenskap) d’Ingmar Bergman
1974 : La Rivale de Sergio Gobbi
1974 : Après la chute (After the Fall) de Gilbert Cates (téléfilm)
1975 : Il pleut sur Santiago d’ Helvio Soto
1975 : Blondy de Sergio Gobbi
1977 : Jamais je ne t'ai promis un jardin de roses d’Anthony Page
1978 : Un ennemi du peuple (An Enemy of the People) de George Schaefer
1978 : L'Amour en question d’André Cayatte
1978 : Quintet (Quintet) de Robert Altman
1979 : Un homme, deux femmes (Twee vrouwen) de George Sluizer
1979 : Airport 80 (Airport’79: The Concorde) de David Lowell Rich
1980 : Fais donc l'amour, on n'en meurt pas ! (Marmeladupproret) d’Erland Josephson
1979 : Barnförbjudet de Marie-Louise de Geer Bergenstråhle
1980 : Jag Rodnar de Vilgot Sjöman
1982 : Surexposé (Exposed) de James Toback
1982 : Les oiseaux noirs (Svarta fåglar) de Lasse Glomm
1983 : Une colline sur la face sombre de la lune (Berget på månens baksida) de L. Hjulström
1983 : Le dernier Été (Sista leken) de Jon Lindström
1985 : Demain (Huomenna) de Juha Rosma
1986 : Pauvre Papillon (Pobre mariposa) de Raúl de la Torre
1986 : Los dueños del silencio de Carlos Lemos
1987 : Le Festin de Babette (Babettes Gæstebud) de Gabriel Axel
1988 : Les créanciers (Fordringsägare) de Stefan Böhm, Keve Hjelm
1992 : Quand tu me reviendras (Una estación de paso) de Gracia Querejeta
1994 : Le Rêve du papillon (Il sogno della farfalla) de Marco Bellocchio
1994 : Le Songe (Drømspel) d’Unni Straume
1999 : Det blir aldrig som man tänkt sig de Måns Herngren & Hannes Holm
2000 : Anna d’Erik Wedersøe
2002 : Elina (Elina : Som om jag inte fanns) de Klaus Härö
2005 : Quand la nuit tombe (När mörkret faller) d’Anders Nilsson
2007 : Arn, chevalier du Temple (Arn Tempelriddaren) de Peter Flinth
2007 : Arn 2: Le voyage à la fin de la route (Arn: Riket vid vägens slut) de Peter Flinth
2008 : The Frost de Ferran Audí


Filmographie de Bibi ANDERSSON
 
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