Romy SCHNEIDER | ||
Actrice autrichienne | ||
Certains artistes ne semblent pas savoir différencier vie privée et vie publique. Romy Schneider est de ceux-là. A-t-elle trop puisé dans sa vie intérieure pour s'user prématurément aux feux de la rampe ? Essence même de sa création artistique, il est probable qu'elle ne concevait pas sa vie autrement. Fille de Wolf Albach-Retty et de Magda Schneider, Rose-Marie Magdalena Albach-Retty voit le jour le 23 septembre 1938, à Vienne en Autriche. Enfant perturbée par le divorce de ses parents en 1945, elle poursuit malgré tout une scolarité studieuse dans les meilleurs établissements autrichiens. Jeunes années d'une princesse En 1953, Rose-Marie entre à l'école des Beaux Arts de Cologne. La même année, elle est engagée par le producteur Kurt Ulrich dans Lilas blancs aux côtés de sa mère qui supervise aussi sa carrière. En 1954, devenue Romy Schneider, elle tourne son premier grand succès, Les jeunes années d'une reine de Ernst Marischka, un film sur la jeunesse de la Reine Victoria d'Angleterre. Les années suivantes, toujours sous la direction de Marischka, elle interprète l'impératrice Sissi dans un triptyque romanesque qui sera un triomphe planétaire. Elle est cantonnée dans des rôles d'ingénues à qui elle offre grâce et légéreté. En 1958, elle casse son image de jeune fille sage en jouant dans Jeunes filles en uniforme, un film sur les amitiés sulfureuses entre les étudiantes d'un pensionnat et de leur instructrice interprétée par Lilli Palmer. La même année, en France, elle tourne dans Christine avec Alain Delon, avec qui elle entretient une relation amoureuse passionnelle. Ils se sépareront en 1962. Difficile passage à l'âge adulte Dans les années soixante, la carrière de Romy Schneider s'internationalise. Elle offre alors son talent aux plus grands cinéastes, parmi lesquels Robert Siodmak dans Katia, Luchino Visconti dans un sketch de Boccace 70, Orson Welles dans Le procès, Otto Preminger dans Le cardinal et Jules Dassin dans Dix heures et demie du soir en été. Mais malgré le prestige de ces réalisateurs, la carrière de Romy connaît une grande traversée du désert. En 1968, elle retrouve son amour de jeunesse, Delon, dans La piscine de Jacques Deray, où une nouvelle fois elle brise son image en interprétant une femme libre. L'année suivante, elle récidive dans Les choses de la vie de Claude Sautet, avec celui qui va devenir son partenaire privilégié et son ami, Michel Piccoli. Elle est alors au sommet de son art et de sa beauté. La marche triomphale Dans les années soixante-dix, Romy Schneider travaille essentiellement en France. Elle retrouve Claude Sautet à quatre reprises pour Max et les ferrailleurs, César et Rosalie, Mado et Une histoire simple. Elle tourne aussi pour d'autres grands noms, parmi lesquels Andrzej Zulawski pour L'important c'est d'aimer, rôle magnifique qui lui vaut son premier César, Robert Enrico pour Le vieux fusil, Pierre Granier-Defferre pour Le Train et Une Femme à sa fenêtre et Bertrand Tavernier pour La mort en direct. En 1978, elle remporte un second César pour Une histoire simple de Sautet. En 1981, après le décès tragique de David, le fils quelle eut de son premier mariage avec Harry Meyen, elle s'éloigne de la vie publique et sombre dans la dépression. Romy Schneider trouve malgré tout la force de tourner dans La passante du Sans-Souci de Jacques Rouffio, interprétation très émouvante sur les relations d'une mère et de son fils sur fond de guerre. Inconsolable depuis la disparition de David, Romy Schneider meurt prématurément le 29 mai 1982, à son domicile parisien, victime d'une crise cardiaque. Autrichienne de naissance mais française de cour, elle laisse une carrière exemplaire et une fille Sarah, née de son union avec Daniel Biasini. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Michel Piccoli |
1953 : Lilas blancs (Wenn der weiße Flieder wieder blüht) de Hans Deppe 1954 : Feu d'artifice (Feuerwerk) de Kurt Hoffmann 1954 : Les Jeunes Années d'une reine (Mädchenjahre einer Königin) d'Ernst Marischka 1955 : Mon premier amour (Der letzte Mann) de Harald Braun 1955 : Mam'zelle Cri-Cri (Die Deutschmeister) d'Ernst Marischka 1955 : Sissi (Sissi) d'Ernst Marischka 1956 : Kitty à la conquête du monde (Kitty und die große Welt) d'Alfred Weidenmann 1956 : Sissi impératrice (Sissi, die junge Kaiserin) d'Ernst Marischka 1957 : Monpti (Monpti) de Helmut Käutner 1957 : Un petit coin de paradis (Robinson soll nicht sterben) de Josef von Báky 1957 : Sissi face à son destin (Sissi, Schicksalsjahre einer Kaiserin) d'Ernst Marischka 1958 : Mademoiselle Scampolo (Scampolo) d'Alfred Weidenmann 1958 : Jeunes filles en uniforme (Mädchen in Uniform) de Géza von Radványi 1958 : Christine de Pierre Gaspard-Huit 1959 : Éva ou les Carnets secrets d'une jeune fille (Die Halbzarte) de R.Thiele 1959 : Mademoiselle Ange (Ein Engel auf Erden) de Géza von Radványi 1959 : La Belle et l'empereur (Die schöne Lügnerin) d'Axel von Ambesser 1959 : Katia de Robert Siodmak 1959 : Plein Soleil de René Clément 1961 : Boccace 70 (Boccaccio '70), " Le Travail (Il lavoro)" de Luchino Visconti 1961 : Lysistrata - (Die Sendung der Lysistrata) (tv) de Fritz Kortner 1961 : Le Combat dans l'île d'Alain Cavalier 1962 : Le Procès d'Orson Welles 1962 : Les Vainqueurs (The Victors) de Carl Foreman 1963 : Le Cardinal (The Cardinal) d'Otto Preminger 1964 : Prête-moi ton mari (Good Neighbor Sam) de David Swift 1964 : L'Enfer de Henri-Georges Clouzot (inachevé) 1965 : L'Amour à la mer de Guy Gilles 1965 : Paris brûle-t-il ? de René Clément (scènes coupées au montage) 1965 : Quoi de neuf, Pussycat ? (What's new Pussycat ?) de Clive Donner 1966 : Dix heures et demie du soir en été (10:30 P.M. Summer) de Jules Dassin 1966 : La Voleuse de Jean Chapot 1966 : La Fantastique histoire vraie d'Eddie Chapman (Triple cross) de Terence Young 1968 : Otley de Dick Clement 1968 : La Piscine de Jacques Deray 1969 : L'Inceste (My lover, my son) de John Newland 1970 : Les Choses de la vie de Claude Sautet 1970 : Qui ? de Léonard Keigel 1970 : Bloomfield (Bloomfield) de Richard Harris 1970 : La Califfa d'Alberto Bevilacqua 1971 : Max et les ferrailleurs de Claude Sautet 1971 : L'Assassinat de Trotsky (The Assassination of Trotsky) de Joseph Losey 1972 : Ludwig, le crépuscule des dieux (Ludwig) de Luchino Visconti 1972 : César et Rosalie de Claude Sautet 1973 : Le Train de Pierre Granier-Deferre 1973 : Un amour de pluie de Jean-Claude Brialy 1973 : Le Mouton enragé de Michel Deville 1973 : Le Trio infernal de Francis Girod 1974 : L'important c'est d'aimer d'Andrzej Zulawski 1974 : Les Innocents aux mains sales de Claude Chabrol 1975 : Le Vieux Fusil de Robert Enrico 1976 : Une femme à sa fenêtre de Pierre Granier-Deferre 1976 : Mado de Claude Sautet 1976 : Portrait de groupe avec dames d'Aleksandar Petrovi 1978 : Une histoire simple de Claude Sautet 1979 : Liés par le sang (Bloodline) de Terence Young 1979 : Clair de femme de Costa-Gavras 1979 : La Mort en direct (Death watch) de Bertrand Tavernier 1980 : La Banquière de Francis Girod 1981 : Fantôme d'amour (Fantasma d'amore) de Dino Risi 1981 : Garde à vue de Claude Miller 1982 : La Passante du Sans-Souci de Jacques Rouffio Filmographie de Romy SCHNEIDER | |
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