![]() | Sybille SCHMITZ | |
Actrice allemande | ||
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En incarnant les femmes brunes, élégantes et énigmatiques, Sybille Schmitz s’est imposée comme une grande star du cinéma allemand des années 30. Mais l’hostilité du ministre Josef Gobbels eut raison de sa carrière et de sa santé. Sybille Schmitz est née le 2 décembre 1909 à Düren dans une famille de pâtissiers et grandit à Cologne où elle commence une formation en école de commerce à l'âge de 14 ans. Déjà déterminée à devenir actrice, elle travaille dur pour financer ses études à l'École d'art dramatique de Cologne. Elle abandonne ses études après quelques mois seulement pour apprendre le métier directement sur scène. En 1927, elle s’installe à Berlin et débute dans des petits rôles au Deutsches Theater. La femme fatale élégante et mystérieuse Sybille Schmitz fait ses débuts au cinéma en 1928 en incarnant une jeune ouvrière dans Voyage libre de Max Mack produit par le parti SPD. Elle joue des seconds rôles dans Le journal d’une fille perdue de G. W. Pabst et Vampyr de C. T. Dreyer. Elle tient le rôle principal de IF1 ne répond plus de Karl Hartl aux côtés d’Hans Albers et enchaîne avec Rivaux de l’air de Frank Wisbar partagée entre Wolfgang Liebeneiner et Rupert Graves. Spécialisée dans des rôles de femmes élégantes et énigmatiques, Sybille Schmitz incarne George Sand dans La Chanson de l’Adieu, l’épouse du mégalomane dans Le Maître du Monde, Maria Belloni dans Stradivarius et Gloria Cheveley dans Un Mari idéal d’après Oscar Wilde. Femme fatale, elle joue une espionne russe dans Le Chandelier de l’Empereur de Karl Hartl, l’épouse infidèle d’un chef d’orchestre dans Ich war Jack Mortimer avec Anton Walbrook et affronte la Mort dans la romance fantastique Mort d’une Femme de Chambre de Frank Wisbar. Elle participe à plusieurs films sentimentaux comme Rhapsodie d’amour, Signal dans la Nuit ou Hôtel Sacher. La disgrâce auprès de Goebbels Au sommet de sa popularité, Sybille Schmitz fait l’erreur de décliner les propositions du ministre Goebbels. Son apparence ne correspond pas à l’idéal féminin nordique que privilégie le régime. De plus, elle est très affectée par le décès dans des circonstances assez troubles de son amie Renate Müller en 1937. Sa vie instable ne plaide pas non plus en sa faveur et l’actrice est écartée des plateaux et subit une interdiction temporaire d’exercer. Son ami Gustaf Gründgens parvient toutefois à l’imposer dans Danse sur un Volcan d’Hans Steinhoff. Elle apparaît dans quelques films de propagande comme Trenck, der Pandur avec Hans Albers et Wetterleuchten um Barbara avec Attila Hörbiger qui a été à plusieurs reprises son partenaire sur scène. En 1942, elle participe à la superproduction Titanic d’Herbert Selpin, un film surtout destiné à démontrer l’incompétence et la vanité de la flotte anglaise. Elle ne tourne ensuite que trois films jusqu’à la fin de la guerre. La descente aux Enfers Sybille Schmitz a épousé en 1940 le scénariste Harald G. Peterson et le couple se retire temporairement dans le village autrichien de Krimml. Leur union dure jusqu’en 1945 quand l’époux découvre qu’elle entretient une liaison avec la metteuse en scène Beate von Molo, directrice de théâtre lesbienne très réputée. Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le cinéma d'après-guerre, optimiste et simple, n'avait plus grand-chose à voir avec l'aura de perdition et d'aliénation énigmatique de Sybille Schmitz. Hormis quelques rôles principaux, comme dans le film policier Les Joyaux de la Couronne et le mélodrame Illusion aux côtés d'Hildegard Knef et Hardy Krüger, elle trouve guère sa place dans le cinéma allemand. Pour son dernier film, elle incarne une veuve en rivalité amoureuse avec sa fille dans le sombre Désirs diaboliques ou La Maison sur la Côte. L’actrice dépressive devient de plus en plus dépendante à la drogue et à l'alcool. Le 13 avril 1955, Sybille Schmitz est retrouvée inconsciente à son domicile de Munich et meurt dans un hôpital quelques heures plus tard. L’enquête conclut à un suicide par absorption massive de barbituriques. La triste fin de l’actrice et sa relation avec Beate von Molo ont inspiré en 1982 le mélodrame de Rainer Werner Fassbinder, Le Secret de Veronika Voss incarnée par Rosel Zech. FILMOGRAPHIE : | |
![]() Avec Willy Birgel |
1928 : Überfall d’Ernö Metzner (cm) 1928 : Freie fahrt ! de Max Mack 1929 : Le Journal d’une Fille perdue (Das Tagebuch einer Verlorenen) de Georg Wilhelm Pabst 1932 : Vampyr ou l’étrange Aventure de David Gray (Vampyr) de Carl Theodor Dreyer 1932 : I.F.1 ne répond plus (F.P.1 antwortet nicht) de Karl Hartl 1933 : Rivaux de l’Air (Rivalen der Luft) de Frank Wysbar 1934 : La Chanson de l’Adieu (Abschiedswalzer) de Géza von Bolváry 1934 : Musique dans le Sang (Musik im Blut) d’Erich Waschneck 1934 : Le Maître du Monde (Der Herr der Welt) d’Harry Piel 1934 : Le Policier Schwenke (Oberwachmeister Schwenke) de Carl Froelich 1935 : Le Neveu d’Amérique (Punks kommt aus Amerika) de Karl Heinz Martin 1935 : Un Mari idéal (Ein idealer Gatte) d’Herbert Selpin 1935 : Stradivarius (Stradivari) de Géza von Bolváry 1935 : Rhapsodie d’Amour (Wenn die Musik nicht wär) de Carmine Gallone 1935 : Meurtre dans un Taxi (Ich war Jack Mortimer) de Carl Froelich 1936 : Le Chandelier de l’Empereur (Die Leuchter des Kaisers) de Karl Hartl 1936 : Mort d’une Femme de chambre (Fährmann Maria) de Frank Wisbar 1936 : L’Inconnue (Die Unberkannte) de Frank Wisbar 1937 : Unter Ausschluß der Öffentlichkeit de Paul Wegener 1937 : Die Umwege des schönen Karl de Carl Froelich 1937 : Signal dans la Nuit (Signal in der Nacht) de Richard Schneider-Edenkoben 1937 : L’Affaire Cabano (Die Kronzeugin) de Georg Jacoby 1938 : Une Femme sans Passé (Die Frau ohne Vergangenheit) de Nunzio Malasomma & Ch. Klein 1938 : La Danse sur le Volcan (Der Tanz auf dem Vulkan) de Hans Steinhoff 1938 : Les Étoiles brillent (Es leuchten die Sterne) de Hans H. Zerlett 1939 : Hôtel Sacher (Hotel Sacher) d’Erich Engel 1940 : Trenck, der Pandur d’Herbert Selpin 1941 : Wetterleuchten um Barbara de Werner Klinger 1941 : Clarissa (Clarissa) de Gerhard Lamprecht 1942 : Traqués dans la Jungle (Vom Schicksal verweht) de Nunzio Malasomma 1943 : Titanic (Titanic) d’Herbert Selpin & Werner Klingler 1943 : L’Imposteur (Die Hochstaplerin) de Karl Anton 1944 : Das Leben ruft d’Arthur Maria Rabenalt 1944 : Entre Hier et Demain (Zwischen Gestern und Morgen) d’Harald Braun 1949 : La dernière Nuit (Die letzte Nacht) d’Eugen York 1950 : Kronjuwelen de Frantisek Cap 1950 : Les Joyaux de la Couronne (Sensation in Savoy) d’Eduard von borsody 1950 : Ist Peter Rabanser der Täter de Kurt Hoffmann 1951 : Le Mensonge (Die Lüge) de Gustav Fröhlich 1952 : Illusion (Illusion in Moll) de Rudolf Jugert 1954 : Désirs diaboliques (Das Haus an der Küste) de Bosko Kosanovic Filmographie de Sybille SCHMITZ | |
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