Christine Maria Kaufmann est née le 11 janvier 1945 à Lengdorf, en Autriche, alors indexée à l’Allemagne nazie. Son père Johannes est un officier allemand et ingénieur de la Luftwaffe tandis que sa mère Geneviève née Gavaert est une maquilleuse française. Elle grandit en Bavière et devient ballerine à l’opéra de Munich. Elle fait ses débuts à l’écran à sept ans dans l’opérette filmée L'Auberge du Cheval blanc du spécialiste viennois Willi Forst.
De la romance viennoise au péplum à l'italienne
Christine Kaufmann devient une enfant star avec La Porteuse de Fleurs d’Harald Reinl et apparaît dans Le Saut de la mort de Victor Tourjansky, L’Ange silencieux et Quatre petits Orphelins d’Harald Reinl, Christine d’Hans Deppe ou Le Ciel n’est pas à vendre d’Ernst Marischka. Gracieuse adolescente, elle est la pensionnaire Mia dans Jeunes Filles en Uniforme auprès de Lilli Palmer et Romy Schneider. Elle est sollicitée par le cinéma italien et tourne Premier Amour de Mario Camerini, Brèves Amours de Camillo Mastrocinque auprès de Georges Marchal et Michèle Morgan, Totò, Fabrizi et les jeunes d’aujourd’hui de Mario Mattoli et surtout les péplums Les Derniers Jours de Pompéi avec Steve Reeves et Constantin le Grand avec Cornel Wilde.
Madame Tony Curtis
Christine Kaufman se rend à Hollywood en 1961 pour le film de guerre Ville sans Pitié où elle prétend avoir été violée par quatre soldats américains dans son village allemand. Les accusés sont défendus par Kirk Douglas. Pour cette première œuvre américaine, elle reçoit le Golden Globe du meilleur espoir féminin. La nouvelle star de 18 ans fait la connaissance de Tony Curtis, alors âgé de 37 ans sur le tournage de Taras Bulba. Récemment divorcé de Janet Leigh, il épouse Christine en février 1963. La belle Allemande met au monde deux filles, Alexandra en 1964 et Allegra en 1966 et met sa carrière de côté pour s’occuper de sa famille à Los Angeles. Divorcée en 1968, elle revient en Allemagne où elle reprend sa carrière avec Double Assassinat dans la rue Morgue de Gordon Hesler, sage adaptation d’Edgar Allan Poe estampillé Hammer.
Avec Schroeter et Fassbinder
À près de trente ans, Christine Kaufmann endosse des rôles de femmes de caractère dans des films d’auteurs allemands. Elle assiste Magdalena Montezuma dans La Mort de Maria Malibran de Werner Schroeter et tourne trois autres films du cinéaste, Willow Springs, histoire de trois femmes isolées dans le désert de Mojave, Flocons d’Or et Le Jour des Idiots aux côtés de Carole Bouquet et Ingrid Caven. Parlant parfaitement l’allemand, le français et l’anglais, elle participe à des productions internationales comme Énigme rouge d’Alberto Negrin dans le rôle principal féminin auprès de Fabio Testi et Le Comte de Monte-Cristo, mini-série en 6 épisodes réalisée par Denys de La Patellière avec Jacques Weber dans le rôle-titre. Rainer Werner Fassbinder fait appel à elle pour de jolies rôles de complément dans Lili Marleen et Lola, une femme allemande. À partir de la fin des années soixante-dix, elle apparaît fréquemment à la télévision notamment avec le réalisateur allemand Helmut Dietl qui la dirige dans la série télévisée satirique Monaco Franze.
Une brillante femme d'affaires
Christine Kaufmann profite de sa popularité toujours intacte pour lancer sa propre ligne de produits cosmétiques en Allemagne. C’est un grand succès. Elle signe plusieurs livres sur la beauté et la santé et publie également deux autobiographies. En 1987, elle joue une tatoueuse glamour et misanthrope dans la comédie culte Bagdad Café de Percy Adlon avec Marianne Sägebrecht et Jack Palance. Elle termine sa carrière au cinéma avec le rôle d’Okana dans le film de science-fiction germano-franco-soviétique Un Dieu rebelle de Peter Fleischman. Son dernier rôle fut celui de Tante Polly dans Tom Sawyer & Huckleberry Finn en 2014. Devenue « la plus belle grand-mère d'Allemagne », elle profite de sa retraite en voyageant. Elle refait une apparition publique à la mort de Tony Curtis pour dénoncer son testament au profit de sa dernière épouse, Jill Vandenberg au détriment de leurs filles. Atteinte d’une leucémie, Christine Kaufmann s’éteint à Munich à l'âge de 72 ans le 28 mars 2017. Son ex-mari, l'artiste Klaus Zey a été jusqu'au bout à ses côtés.
FILMOGRAPHIE :
Avec Tony Curtis
et leur fille Alexandra
1952 : Staatsanwältin Corda de Karl Ritter
1953 : Le Chasseur du Couvent (Der Klosterjäger) d’Harald Reinl
1953 : Le Saut de la Mort (Salto mortale) de Victor Tourjansky
1954 : La Porteuse de fleurs (Rosen-Resli) de Harald Reinl
1954 : L’Ange silencieux (Der schweigende Engel) d’Harald Reinl
1955 : Christine (Wenn di Alpenrosen blühn) d’Hans Deppe & Richard Häussler
1956 : La Voix que j’aime (Stimme der Sehnsucht) de Thomas Engel
1956 : Quatre petits Orphelins (Ein Herz schlägt für Erika) d’Harald Reinl
1957 : Veuf avec cinq Filles (Witwer mit fünf Töchtern) d’Erich Engels
1957 : Die Winzerin von Langenlois d’Hans H. König
1957 : Le Ciel n’est pas à vendre (Der vertuntreute Himmel) d’Ernst Marischka
1958 : Jeunes Filles en uniforme (Mädchen in Uniform) de Géza von Radványi
1958 : La Famille Engel (Die singenden Engel von Tirol) d’Alfred Lehner
1959 : Premier Amour (Primo amore) de Mario Camerini
1959 : Le dernier Piéton (Der letzte Fußgänger) de Wilhelm Thiele
1959 : Les Derniers Jours de Pompéi (Gli ultimi giorni di Pompei) de Mario Bonnard
1959 : Tout le monde aime Peter (Alle lieben Peter) de Wolfgang Becker
1959 : Brèves Amours (Vacanze d'inverno) de Camillo Mastrocinque et Giuliano Carnimeo
1960 : Totò, Fabrizi et les jeunes d’aujourd’hui (Totò, Fabrizi e i giovani d'oggi) de Mario Mattoli
1960 : Un Trône pour Christine (Un trono para Cristy) de Luis César Amadori
1960 : Les Fausses Ingénues (Labbra rosse) de Giuseppe Bennati
1961 : Via Mala (Via Mala) de Paul May
1961 : Un nommé La Rocca de Jean Becker
1961 : Constantin le Grand (Costantino il grande) de Lionello De Felice
1961 : Ville sans pitié (Town Without Pity) de Gottfried Reinhardt
1962 : 90 Minutes après Minuit (90 Minuten nach Mitternacht) de Jüirgen Goslar
1962 : Toller hecht auf Krummer Tour d’Akos Rathony
1962 : Taras Boulba (Taras Bulba) de J. Lee Thompson
1962 : Le Mercenaire (La congiura dei dieci) d'Étienne Périer et Baccio Bandini
1962 : Tunnel 28 (Escape from East Berlin) de Robert Siodmak
1963 : La Mariée a du chien (Wild and Wonderful) de Michael Anderson
1969 : Oiseaux d’Amour (Liebesvögel) de Mario Caiano
1971 : Double Assassinat dans la rue Morgue (Murders in the Rue Morgue) de Gordon Hessler
1972 : La Mort de Maria Malibran (Der Tod der Maria Malibran) de Werner Schroeter
1973 : Willow Springs (Willow Springs) de Werner Schroeter
1973 : Zum Abschied Chrystanthemen de Florian Furtwängler
1974 : Riche et respectable (Ab morgen sind wir reich und ehtlich) de Franz Antel
1975 : Pliez ou cassez (Auf biegen oder brechen) d’Harmut Bitomsky
1976 : Flocons d'or (Goldflocken) de Werner Schroeter
1977 : La Juive de Tolède (Die Jüdin von Toledo) de Klaus Maria Brandauer (tv)
1978 : Énigme rouge (Enigma rosso) d'Alberto Negrin
1978 : Quartet masculin (Das Männerquartett) de Michael Verhoeven (tv)
1979 : Der Durchdreher d’Helmut Dietl
1979 : Le Comte de Monte-Cristo de Denys de La Patellière (tv)
1979 : Joséphine ou la Comédie des Ambitions de Robert Mazoyer (tv)
1981 : Egon Schiele, enfer et passion (Egon Schiele, Exzesse) d’Herbert Vesely
1981 : Lili Marleen (Lili Marleen) de Rainer Werner Fassbinder
1982 : Fermeture provisoire (Die Ausgesperrten) de Franz Novotny (tv)
1982 : Le Jour des Idiots (Der Tag der Idioten) de Werner Schroeter
1982 : Lola, une femme allemande (Lola) de Rainer Werner Fassbinder
1982 : Die wilden Fünfziger de Peter Zadeck
1983 : Inflation im Paradies, « Tetschock » de Susanne Blänkner (tv)
1983 : Pankow 95 (Pankow ’95) de Gabor Altorjay
1983 : Ziemlich weit Weg de Dietrich Schubert
1984 : La Balançoire (Die Schaukel) de Percy Adlon
1987 : Bagdad Café (Out of Rosenheim) de Percy Adlon
1988 : L’Homme qui racontait des Histoires (Der Geschichtenerzähler) de Rainer Boldt
1988 : Jules César (Julius Caesar) de Michael Bogdanov (tv)
1990 : Un dieu rebelle (Es ist nicht leicht ein Gott zu sein) de Peter Fleischmann
1993 : Das sprechende Grab de Marijan David Vajda
1993 : La Voie de l’Amour (Missione d’amore) de Dino Risi (tv)
1993 : Le Double (Das Double) de Ralf Huettner (tv)
1994 : Birkenhof & Lerchernau de Claudia Holldack (tv)
1997 : Caipiranha (Caipiranha, Vorsicht, bissiger Nachbar !) de Felix Dünnemann
1998 : Die Schläfer de Roman Kuhn
1999 : Blutiger Ernst de Christian Rau
2001 : Haider lebt, 1 April 2021 de Peter Kern
2003 : Parfum d’amour (Club der Träume, Türkei, Marmaris) de Berno Kürten (tv)
2008 : Aller-retour pour l’Amour (Liebesticket nach Hause) de Sebastian Vigg (tv)
2010 : Fahr zur hölle Gott de Joachim Mais
2013 : Silence (Stille) de Xaver Schwarzenberger (tv)
2014 : Tom Sawyer & Huckleberry Finn de Jo Kastner
Filmographie de Christine KAUFMANN