O.E. HASSE
 Acteur allemand
O.E. Hasse, c’était avant tout une voix autoritaire et un regard perçant. Un physique idéal pour incarner les fourbes, les givrés et les salauds. Ce qu’il fit avec une belle ardeur aussi bien en Allemagne qu’à Hollywood, en France ou à Cinecitta. Son habilité à se glisser dans la peau de pervers lui a valu la reconnaissance de grands réalisateurs comme Alfred Hitchcock, Roger Vadim ou Marcel Carné.
O. E. Hasse est né le 11 juillet 1903 à Obersitzko. Son père Wilhelm Gustav Eduard Hasse est forgeron, et sa mère Valeria Hasse mère au foyer. Le jeune Otto Eduard connaît ses premières expériences scéniques en 1915 au lycée de Kolmar, avec sa camarade de classe Berta Drews. Après avoir terminé ses études, Hasse étudie le droit pendant trois trimestres à Berlin et fréquente simultanément l’école d’art dramatique de Max Reinhardt à Berlin.
Un géant de la scène
En 1924, Hasse fait sa première expérience dans le cinéma en tant que figurant dans Le Dernier des Hommes de Friedrich-Wilhelm Murnau. Mais le cinéma muet ne le tente guère. Après plusieurs représentations au Sommertheater Thale dans la région du Harz, il devient membre de la distribution de Junge Bühne Berlin, et se rend au Deutsches Theater. De 1926 à 1929, il se produit au Vereinigte Theater de Breslau et dans plusieurs théâtres de Berlin. Il fait partie de la distribution du Kammerspiel de Munich de 1930 à 1939. À Munich, Otto Hasse rencontre Karl Valentin et travaille avec lui pour son cabaret satirique. En 1936, il met en scène sa première pièce. En 1939, il s’installe au Théâtre allemand de Prague et raccourcit son nom en O. E. Hasse. En 1944, il est enrôlé dans la Luftwaffe et légèrement blessé. À partir de 1945, Hasse reprend ses activités scéniques au Hebbel Theatre et dans de nombreux théâtres berlinois.
L’ignoble Otto Keller
Pour le cinéma jusqu’en 1945, Hasse ne joue que des rôles mineurs, principalement dans des films de divertissement comme Hôtel Atlantique avec Anny Ondra, Tout pour Gloria de Carl Boese ou Le Grand Prix de Karl Anton. Il tourne aussi quelques films de propagande comme Rembrandt d’Hans Steinhoff ou Stukas de Karl Ritter. Mais en revanche, Hasse connaît un énorme succès dans les années 1950. En 1949, le département d’État américain l’invite à faire une tournée aux États-Unis. Il tourne La Ville écartelée de George Seaton avec Montgomery Clift. Spécialiste du doublage, il prête sa voix à Charles Laughton, Spencer Tracy et Humphrey Bogart. Il commence ainsi à être connu sur le plan international. Dans La Loi du Silence d’Alfred Hitchcock, Hasse joue le meurtrier Otto Keller, un jardinier exilé paranoïaque qui confesse son crime à un prêtre interprété par Montgomery Clift. Il est engagé dans des rôles de militaires comme le colonel dans Le Traître d’Anatole Litvak face à Oskar Werner et en tant qu’adversaire de haut rang de Clark Gable dans Voyage au-delà des Vivants. Il connaît la consécration avec le rôle principal dans L’Amiral Canaris. En 1961, il part en tournée aux États-Unis en tant que partenaire d’Elisabeth Bergner dans une production de Cher Menteur de George-Bernard Shaw. Il est également présent dans des films français comme Les Aventures d’Arsène Lupin de Jacques Becker où il joue le Kaiser roulé par Lupin alias Robert Lamoureux, Sait-on jamais ? de Roger Vadim, Les Espions d’Henri-Georges Clouzot, Le Caporal épinglé de Jean Renoir, Le Vice et la Vertu à nouveau de Vadim avec Catherine Deneuve, Trois Chambres à Manhattan de Marcel Carné et État de Siège de Costa-Gavras avec Yves Montand.
Des personnages odieux
En Allemagne, O. E. Hasse peine à trouver des rôles de premier plan et doit se contenter de jouer sur son image de personnage dérangé dans Lulu ou Le docteur Mabuse contre le rayon de la Mort. De toute façon, Hasse a toujours privilégié le théâtre. Il termine sa carrière à la télévision pour des épisodes de série comme Le Renard. Otto Eduard Hasse est décédé à Berlin-Ouest, le 11 septembre 1978. Depuis 1981, un prix au profit des jeunes acteurs décerné par l’Académie des Arts de Berlin porte le nom de ce grand acteur de la scène.


FILMOGRAPHIE :

Avec Romy Schneider
1924 : Le Dernier des Hommes (Der letzte Mann) de Friedrich Wilhelm Murnau
1926 : Kreuzer Emden de Louis Ralph
1931 : Un drame à quatre sous (Peter Voss, der Millionendieb) d’Ewald A Dupont
1932 : Muß man sich gleich scheiden lassen d’Hans Behrendt
1933 : Hôtel Atlantique (Fräulein Hoffmanns Erzählungen) de Carl Lamac
1934 : L’amour en cage (Die vertauschte Braut) de Carl Lamac
1934 : La petite Dorrit (Klein Dorrit) de Carl Lamac
1934 : Peer Gynt (Peer Gynt) de Fritz Wendhausen
1934 : Knock out (Ein junges Mädchen, ein junger Mann) de Carl Lamac & Hans Zerlett
1935 : Un Type formidable (Ein ganzer Kerl) de Carl Boese
1935 : Le Prisonnier du Roi (Der Gefangene des Königs) de Carl Boese
1935 : Jozi la petite Contrebandière (Der Ahnungslose Engel) de Franz Seitz
1935 : Le timide Casanova (Der schüchterne Casanova) de Carl Lamac
1936 : Die große und die kleine Welt de Johannes Riemann
1936 : Mon Gendre le Lord (Diener lassen bitten) d’Hans H. Zerlett
1937 : Le vrai Amour triomphe toujours (So weit geht die Liebe nicht) de Franz Seitz
1938 : Trois beaux jours (Drei Wunderschöne Tage) de Fritz Kirchhoff
1941 : Stukas (Stukas) de Karl Ritter
1941 : Tout pour Gloria (Alles für Gloria) de Carl Boese
1941 : Illusion (Illusion) de Victor Tourjansky
1941 : L’Abdication (Die Entlassung) de Wolfgang Liebeneiner
1942 : Rembrandt (Ewiger Rembrandt) d’Hans Steinhoff
1942 : Docteur Crippen à bord (Dr. Crippen an Bord) d’Erich Engels
1942 : Gefährtin meines Sommers de Fritz Peter Buch
1942 : Le Son éternel (Der ewige Klang) de Günther Rittau
1943 : Geliebter Schatz de Paul Martin
1943 : Le grand Prix (Der große Preis) de Karl Anton
1943 : Le Coupable est parmi nous (Der Täter ist unter uns) d’Herbert B. Fredersdorf
1944 : Komm zu mir zurück d’Heinz Paul
1944 : Aufruhr der Herzen d’Hans Müller
1944 : Philharmoniker de Paul Verhoeven
1948 : Ballade berlinoise (Berliner Ballade) de Robert A. Stemmle
1948 : Lettres anonymes (Anonyme Briefe) d’Arthur Maria Rabenalt
1950 : La Ville écartelée (The big Lift) de George Seaton
1950 : Epilogue (Epilog, der Geheimnis der Orplid) d’Helmut Käutner
1951 : Le Traître (Decision before Dawn) d’Anatole Litvak
1952 : Der große Zapfenstreich de George Hurdalek
1952 : La Loi du Silence (I confess) d’Alfred Hitchcock
1952 : Lachkabinett de Wolfgang Becker et Erich Engels
1953 : La dernière Valse (Der letzte Walzer) d’Arthur Maria Rabenalt
1953 : La Musique du village (Wenn am Sonntag Abend die Dorfmusik spielt) de R. Schündler
1954 : Voyage au-delà des vivants (Betrayed) de Gottfried Reinhardt
1954 : L’amiral Canaris (Canaris) d’Alfred Weidenmann
1954 : Opération Tirpitz (Above us the waves) de Ralph Thomas
1955 : 08/15 s’en va-t-en guerre (08/15 : Zweiter teil) de Paul May
1955 : 08/15 rentre chez lui (08/15 : In der Heimat) de Paul May
1955 : Rendez-moi justice (Alibi) d’Alfred Weidenmann
1956 : Kitty (Kitty und die große welt) d’Alfred Weidenmann
1956 : Les Aventures d’Arsène Lupin de Jacques Becker
1956 : Les Derniers seront les Premiers (Die Letzten werden die Ersten sein) de Rolf Hansen
1957 : Les Espions d’Henri-Georges Clouzot
1957 : La tour de verre (Der gläserne Turm) d’Harald Baum
1957 : Le Médecin de Stalingrad (Der Arzt von Stalingrad) de Géza von Radványi
1957 : Sait-on jamais ? de Roger Vadim
1958 : La Muselière (Der Maulkorb) de Wolfgang Staudte
1958 : Face à la mort (Solange das Herz schlägt) d’Alfred Weidenmann
1959 : La Profession de madame Warren (Frau Warrens Gewerbe) d’Ákos Ráthonyi
1959 : Der Kaiser von Amerika de Willi Schmidt (tv)
1960 : Au Voleur ! (Affäre Nabob) de Ralph Habib
1960 : Le Mariage de M. Mississippi (Die Ehe des Herrn Mississippi) de Kurt Hoffmann
1961 : Le Droit d’aimer (Das Leben beginnt um acht) de Michael Kehlmann
1961 : Le Caporal épinglé de Jean Renoir
1961 : Les Liaisons douteuses (Lulu) de Rolf Thiele
1962 : Le Vice et la Vertu de Roger Vadim
1964 : Dr. Mabuse et le Rayon de la mort (Die Todesstrahlen des Dr. Mabuse) d’H. Fregonese
1965 : Trois chambres à Manhattan de Marcel Carné
1969 : César et Cléopatre (Cäsar und Cleopatra) d’Ulrich Erfurth
1972 : État de siège de Costa-Gavras
1974 : L’Âge de la Paix (L’età della pace) de Fabio Carpi
1975 : Eiszeit de Peter Zadek


Filmographie d'O.E. HASSE
 
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