Heinrich GEORGE
 Acteur allemand
Heinrich George a été un acteur d’une stature imposante et au talent immense. Mais à trop flirter avec le pouvoir du Reich et à se produire dans des œuvres iniques, ce véritable monument du cinéma germanique a fini par être déboulonné et son prestige n’est pas prêt d’être réhabilité.
Georg August Friedrich Hermann Schulz, qui a changé son nom en Heinrich George en 1932 est né le 9 octobre 1893 à Stettin. Fils d'un ancien officier de marine, il fréquente l'école à Berlin mais la quitte avant son baccalauréat pour suivre des cours de théâtre à Szczecin. À partir de 1912, il travaille dans les théâtres de Kolberg, Bromberg et Neustrelitz, suivis d'engagements à Dresde à la fin de la première guerre mondiale, puis à Francfort sur le Main. En 1920, il fait ses premières apparitions à Berlin, où il s'installe finalement en 1922.
Star du muet
Heinrich George apparaît au cinéma dans Le roman de Christine von Herre, Lady Hamilton et Kean en 1921, lorsqu'il a été banni de la scène en raison d'une rupture de contrat. Afin d'être indépendant du monde du théâtre commercial, il fonde le Schauertheater en 1923 aux côtés d'acteurs populaires comme Alexander Granach et Elisabeth Bergner. Il est dirigé par le metteur en scène Erwin Piscator et se produit régulièrement au Festival de théâtre de Heidelberg. Il se lance dans la mise en scène de théâtre en 1927. Pendant la période de la République de Weimar, Heinrich George est surtout connu comme acteur de cinéma qui incarne des personnages qui tentent de cacher leur sensibilité derrière une attitude brutale. C’est le cas dans Das Meer avec Olga Tschechowa, Les Serfs, Ange maudit, Manolesco roi des voleurs et surtout Berlin Alexanderplatz. Son apparence massive et sa présence en font l’acteur le plus important d’Allemagne à l’avènement du parlant.
Des personnages imposants
Henrich George définit sa technique d’acteur comme une « transe contrôlée ». Ses meilleurs moments à l'écran se sont produits dans des films dans lesquels il pouvait jouer dans de longues scènes ininterrompues. Cela inclut par exemple son plaidoyer dans L’Affaire Dreyfus et la séquence de danse dans Le Maître de poste. Son grand succès en Allemagne lui permet de jouer deans deux films en allemand produit par la MGM, L'homme qui assassina et Les Hommes derrière les barreaux. À son retour en Allemagne, il épouse l'actrice Berta Drews en 1932 qui donne naissance à Jan en 1932 et à Götz George en 1938. Alors qu’Heinrich George est considéré comme un sympathisant de gauche pendant la période de la République de Weimar, il se lie aux nazis peu après 1933. Dans Le jeune Hitlérien Quex, l'un des premiers films à célébrer ouvertement la prise du pouvoir par les fascistes, il incarne un communiste qui se convertit au national-socialisme.
Au service du Reich
En 1937, Heinrich George est nommé directeur artistique du Schillertheater. Les membres de son ensemble comprennent des acteurs populaires et établis tels que Paul Wegener, Eduard von Winterstein et Ernst Legal, ainsi que de jeunes acteurs talentueux comme Horst Caspar, la covedette de son film Friedrich Schille. En décembre 1942, il reprend son propre département au sein de la société de production cinématographique Tobis. Au cours de la dernière décennie de son activité, il devient l'un des principaux représentants du cinéma nazi et se révèle être un acteur très polyvalent. Dans les biographies historiques tels que Le Cœur immortel et Andreas Schlüter, il incarne des dirigeants puissamment charismatiques qui insistent sur une obéissance inconditionnelle. Dans Le Juif Süss, il incarne un duc en quête de plaisir qui confie son pays à un conseiller financier juif, et dans Kolberg, La citadelle des Héros, dernier film nazi, il incarne un maire qui appelle ses citoyens à défendre la ville contre les troupes napoléoniennes, parabole de la situation de l’Allemagne au moment de l’avancée des Alliés.
Interné dans un camps russe
À la fin de la guerre, Heinrich George est arrêté par les troupes russes pendant le tournage de son dernier opus, Docteur Döderlein et interné au camp d’Hohenschönhausen, puis à Sachsenhausen, où il meurt le 26 septembre 1946, officiellement d’une appendicectomie mal soignée. En réalité, la malnutrition et les mauvaises conditions de sa détention ont eu raison de sa résistance. Il avait 52 ans. Jeté dans une fosse commune, ce n’est qu’en 1994 que son fils, l’acteur Götz George sera chargé de la reconnaissance de son identité.


FILMOGRAPHIE :

Avec Berta Drews
1921 : Le Roman de Christine von Herre (Der Roman der Christine von Herre) de L. Berger
1921 : Lady Hamilton (Lady Hamilton) de Richard Oswald
1921 : Kean (Kean) de Rudolf Biebrach
1922 : Fridericus Rex (Friedrich roi) d’Arzén von Cserépy
1922 : Die Perlen der Lady Harrison d’Heinz Herald
1922 : Lucrèce Borgia (Lucrezia Borgia) de Richard Oswald
1922 : Das fränkische Lied d’Hubert Moest & Friedrich Weissenberg
1922 : Lola Montez (Lola Montez, die Tänzerin des Königs) de Willi Wolff
1923 : Loulou (Erdgeist) de Leopold Jessner
1923 : Le Soleil de Saint-Moritz (Die Sonne von St. Moritz) de Friedrich Weissenberg
1923 : L’Homme au bord de la route (Der Mensch am Wege) de W Dieterle
1923 : Quarantaine (Quarantäne) de Max Mack
1924 : Sans direction (Steuerlos) de Gennaro Righelli
1924 : Devoir et avoir (Soll und haben) de Carl Wilhelm
1924 : Zwischen Morgen und Morgen de Friedrich von Maydell
1925 : She (Mirakel del liebe) de Leander De Cordova & G.B. Samuelson
1925 : La bataille navale de Skagerak (Die schlacht am Skagerak) de Manfred Noa
1926 : Metropolis (Metropolois) de Fritz Lang
1926 : La casemate blindée (Das Panzergewölbe) de Lupu Pick
1926 : Überflüssige Menschen d’Aleksandr Razumnyj
1927 : Das Meer de Peter Paul Felner
1927 : Orient Express (Orienexpress) de Wilhelm Thiele
1927 : Bigamie de Jaap Speyer
1927 : Les Parias (Die Ausgestoßenen) de Martin Berger
1927 : Les Serfs (Die Leibeigenen) de Richard Eichberg
1928 : La Dame au masque (Die Dame mit der Maske) de Wilhelm Thiele
1928 : Ange maudit (Schmutziges Geld song) de Richard Eichberg
1928 : Théâtre (Das letzte Souper) de Mario Bonnard
1928 : Das letzte Fort de Curtis Bernhardt
1928 : Montagnes russes(Rutschbahn) de Richard Eichberg
1928 : L’Homme à la grenouille (Der Mann mit dem Laubfrosch) de G Lamprecht
1928 : Razzia (Kinder der Straße) de Carl Boese
1929 : Le Forçat d’Istanbul (Der Sträfling aus Stambul) de Gustav Ucicky
1929 : Manolesco roi des voleurs (Manolescu) de Victor Tourjansky
1929 : Sprengbagger 1010 de Carl Ludwig Achaz-Duisberg
1930 : Les Hommes en cage (Menschen im Käfig) d’Ewald André Dupont
1930 : Le Procureur Hallers (Der Andere) de Robert Wiene
1930 : L’Affaire Dreyfus (Der Fall Dreyfus) de Richard Oswald
1930 : 1914, Fleurs meurtries (1914, die letzten=t vor dem Weltbrand) de Richard Oswald
1930 : L’Homme qui assassina (Der Mann, der den Mord beging) de K. Bernhardt
1931 : Sur le Pavé de Berlin (Berlin Alexanderplatz) de Piel Jutzi
1931 : Les Hommes derrière les barreaux (Menschen hinter Gittern) de Paul Féjos
1931 : Wir schalten um auf Hollywood de Frank Reicher
1932 : Goethe lebt...! d’Eberhard Frowein
1932 : Le jeune Hitlérien Quex (Hitlerjunge Quex) d’Hans Steinhoff
1933 : Jeunesse bouleversée (Reifende Jugend) de Carl Froelich
1933 : Péniche M 17 (Schleppzug M 17) d’Heinrich George & Werner Hochbaum
1933 : Le Pardon du marin (Das Meer ruft) d’Hans Hinrich
1934 : Le Fanion des 7 braves (Hermine und die sieben Aufrechten) de F Wisbar
1935 : Les Piliers de la société (Stützen der Gesellschaft) de Douglas Sirk
1935 : Jeanne d’Arc (Das Mädchen Johanna) de Gustav Ucicky
1935 : Nuit de carnaval (Nacht der Verwandlung) d’Hans Deppe
1935 : Au Chant du coq (Wenn der Hahn kräft) de Carl Froelich
1936 : Stenka Razine, l’Aigle de la Volga (Wolga, Wolga) d’A Volkoff
1936 : Die große und die kleine Welt de Johannes Riemann
1936 : L’Ennemi du peuple (Ein Volksfeind) d’Hans Steinhoff
1937 : La folle Imposture (Verprich mir nichts !) de Wolfgang Liebeneiner
1937 : Ball im Metropol de Franz Wisbar
1937 : Unternehmen Michael de Karl Ritter
1937 : Der Biberpelz de Jürgen von Alten
1937 : Sylvelin (Frau Sylvelin) d’Herbert Maisch
1938 : Les Étoiles brillent (Es leuchten die Sterne) d’Hans H. Zerlett
1938 : Magda (Heimat) de Carl Froelich
1938 : Le Cœur immortel (Das unsterbliche Herz) de Veit Harlan
1939 : Une Cause sensationnelle (Sensationsprozess Casilla) d’Eduard von Borsody
1939 : Pedro soll hängen de Veit Harlan
1940 : Le Maître de poste (Der Postmeister) de Gustav Ucicky
1940 : Le Juif Süss (Jud Süß) de Veit Harlan
1940 : Friedrich Schiller (Friedrich Schiller) d’Herbert Maisch
1940 : Die Räuber d’Herbert Maisch
1941 : Hochzeit auf dem Bärenhof de Carl Froelich
1941 : L’implacable Destin (Der große Schatten) de Paul Verhoeven
1941 : Wien 1910 d’E.W. Emo
1941 : Andreas Schlüter (Andreas Schlüter) d’Herbert Maisch
1942 : Le Vengeur (Schicksal) de Géza von Bolváry
1942 : La Parole est à la défense (Der vVrteidiger hat das Wort) de Werner Klinger
1943 : Die Degenhardts de Werner Klingler
1943 : Das Mädchen Juanita de Wolfgang Staudte
1944 : La Citadelle des héros (Kolberg) de Veit Harlan
1944 : La Vie continue (Das Leben geht weiter) de Wolfgang Liebeneiner
1945 : Dr. phil. Doederlein de Werner Klinger


Filmographie d'Heinrich GEORGE
 
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