Karin Dor, née Kätherose Derr voit le jour le 22 février 1938 à Wiesbaden. Elle se passionne très vite pour le théâtre et la danse et sa beauté impressionne le réalisateur autrichien Harald Reinl qui l’épouse en 1954. Il la fait finalement travailler pour le film Der schweigende Engel.
La belle Ribanna
Elle enchaîne dans les années 50 des films sans grande valeur. La sublime beauté brune et froide devient dans les années 60 la muse d’Harald Reinl qui affectionne les genres populaires, westerns, aventure et fantastique. Elle apparaît dans des adaptations allemandes d’Edgar Wallace comme Scotland Yard contre le Masque, Le Faussaire de Londres, Espions sur la Tamise ou Le Mystère du Château de Blackmoor. On la retrouve contre l’invisible docteur Mabuse. C’est surtout la belle Ellen Patterson dans la série des Winnetou qui reste dans les mémoires des cinéphiles. Associée à Pierre Brice dans le rôle de Winnetou et Lex Barker puis Stewart Granger en Old Shatterland, elle affiche sa beauté sauvage dans Le Trésor du Lac d’Argent et Le Trésor des montagnes bleues. Elle tourne en dehors de l’Allemagne dans Le Masque de Fu-Manchu de Don Sharp avec Christopher Lee et Le Carnaval des Barbouzes d’Alberto Cardone. Dans le genre fantastique, elle est Brunhild d’Islande dans La Vengeance de Siegfried et la baronne Lilian von Brabant dans Le Vampire et le Sang des Vierges, toujours réalisés par Harald Reinl. Elle est unie au réalisateur jusqu’en 1968 et le couple a eu un enfant.
De James Bond à Hitchcock
La jeune actrice devient une vedette internationale avec son rôle d’Helga Brandt, la secrétaire allemande du terrible monsieur Osato dans On ne vit que deux fois face à Sean Connery, où elle est choisie après avoir casté de nombreux mannequins européens. Dans L’Étau d’Hitchcock, dans lequel on voit les actrices blondes, Dany Robin en épouse et Claude Jade en fille du héros, elle est la maîtresse de Frederick Stafford, une héroïne brune ce qui constitue une rareté chez le maître du suspense. Dans le film, son plus important, une scène est une des merveilles du film. La caméra filme l’héroïne nommée Juanita de Cordoba, en contre-plongée, fait un travelling en hauteur très lent, qui ne s’arrête qu’au moment où elle s’écroule, sa robe rouge en corolle. Cette scène mémorable constitue malheureusement son chant du cygne. Après un bref mariage entre 1972 et 1974 avec Günther Schmucker, elle convole en juste noces avec Georges Robotham en 1988. Le couple qui partage leur vie entre Los Angeles et Munich, restera uni jusqu’au décès de l’actrice. Dans les années soixante-dix, on ne voit guère Karin Dor que dans des rôles secondaires comme la française Nicole Monnier dans Seul le vent connaît la réponse face à Maurice Ronet. Après une longue interruption, elle accepte le rôle de la mère de Katja Riemann dans Je suis l’autre de Margarethe von Trotta en 2006. En 2008, elle joue dans une production théâtrale munichoise, Man liebt nur. Au cours des années suivantes, elle joue principalement sur scène et à la télévision.
Finir sur scène
En juillet 2016, alors qu’elle est en vacances dans le Tyrol du Sud, Karin Dor est projetée au sol par une femme avec une poussette. Sa blessure à la tête nécessite une hospitalisation. Elle a également perdu la mémoire pendant une heure. Selon l’actrice, les médecins n’ont détecté ni commotion cérébrale ni lésion intracrânienne. Ce n’est que lors des répétitions de la pièce de théâtre Der Dressierte Mann, des semaines après sa chute, que les médecins ont réalisé que ses blessures étaient plus graves qu’on ne le pensait. Son attitude est cependant restée positive et, bien que ses médecins le déconseillent, elle continue à travailler. Entre octobre et novembre 2016, elle apparaît sur scène tous les soirs au Komödie im Bayerischen Hof de Munich mais souffre déjà d’une fonction motrice limitée dans sa jambe droite. En janvier 2017, elle rechute. Son état rapidement aggravé l’oblige à être confinée dans une maison de retraite, où elle est finalement décédée le 6 novembre 2017, à l’âge de 79 ans.
FILMOGRAPHIE :
Avec Lex Barker
1954 : Roses du Sud (Rosen aus dem Süden) de Franz Antel
1954 : La porteuse de fleurs (Rosen-Resli) d’Harald Reinl
1954 : Sa grande épreuve (Ihre große Prüfung) de Rudolf Jugert
1954 : L’Ange silencieux (Der schweigende Engel) d’Harald Reinl
1955 : Tant que tu vivras (Solange du lebst) d’Harald Reinl
1956 : Santa Lucia (Santa Lucia) de Werner Jacobs
1957 : Kleiner Mann - ganz groß de Hans Grimm
1957 : Les jumelles de Zillertal (Die Zwillinge vom Zillertal) d’Harald Reinl
1957 : Almenrausch et Edelweiss (Almenrausch und Edeleiß) d’Harald Reinl
1958 : Mit Eva fing die Sünde an de Fritz Umgelter
1958 : Les Fausses Hontes (Worüber man nicht spricht de Wolfgang Glück
1958 : Treize vieux ânes (13 kleine Esel und der Sonnenhof) de Hans Deppe
1959 : Une femme qui fait scandale (Skandal um Dodo) d’Eduard von Borsody
1959 : La mer bleue et toi (Das blaue Meer und du) de Thomas Engel
1959 : Un été que vous n'oublierez jamais (Ein Sommer, den man nie vergißt) de Werner Jacobs
1959 : So angelt man keinen Mann de Hans Deppe
1960 : L'auberge du cheval blanc (Im weißen Rössl) de Werner Jacobs
1960 : Bei Pichler stimmt die Kasse nicht de Hans Quest
1960 : Scotland Yard contre le masque (Die Bande des Schreckens) d’Harald Reinl
1961 : L'Archer vert (Der grüne Bogenschütze) de Jürgen Roland
1961 : Le Faussaire de Londres (Der Fälscher von London) d’Harald Reinl
1961 : Am Sonntag will mein Süsser mit mir segeln geh'n de Franz Marischka
1961 : Im schwarzen Rößl de Franz Antel
1962 : The Bellboy and the Playgirls de Francis Ford Coppola & Fritz Umgelter
1962 : L'invisible Dr Mabuse (Die unsichtbaren Krallen des Dr Mabuse) d’Harald Reinl
1962 : Espions sur la Tamise (Der Teppich des Grauens) d’Harald Reinl
1962 : Ohne Krimi geht die Mimi nie ins Bett de Franz Antel
1962 : Le Trésor du lac d’argent (Der Schatz im Silbersee) d’Harald Reinl
1963 : L'Araignée blanche défie Scotland Yard (Die weiße Spinne) d’Harald Reinl
1963 : Le Mystère du château de Blackmoor (Der Würgen von Schloß Blackmoor) d’H. Reinl
1963 : Le secret de la veuve noire (Das Geheimnis der schwarzen Witwe) de Franz J. Gottlieb
1964 : L'Attaque du fourgon postal (Zimmer 13) d’Harald Reinl
1964 : Le Trésor des montagnes bleues (Winnetou 2. Teil) d’Harald Reinl
1965 : Hotel der toten Gäste d’Eberhard Itzenplitz
1965 : Le dernier des Mohicans (Der letzte Mohikaner) d’Harald Reinl
1965 : Le Masque de Fu-Manchu (The Face of Fu Manchu) de Don Sharp
1965 : Je la connaissais bien (Io la conoscevo bene) d’Antonio Pietrangeli
1965 : Winnetou III (Winnetou 3. Teil) d’Harald Reinl
1965 : Le Moine inquiétant (Der unheimliche Mönch) d’Harald Reinl
1966 : Espionnage à Capetown (Upperseven, l'uomo da uccidere) d’Alberto De Martino
1966 : Le Carnaval des barbouzes (Gern hab’ ich die Frauen gekillt) d’Alberto Cardone
1966 : Guet-apens à Téhéran (Geheimnis der gelben Mönche) de Manfred Köhler
1967 : La Vengeance de Siegfried (Die Nibelungen) d’Harald Reinl
1967 : On ne vit que deux fois (You Only Live Twice) de Lewis Gilbert
1967 : Le Vampire et le Sang des vierges (Die Schlagengrube und das Pendel) d’Harald Reinl
1968 : Caroline Chérie de Denys de la Patellière
1968 : Le trésor de la vallée de la mort (Tal der Toten) d’Harald Reinl
1969 : L'Étau (Topaz) d’Alfred Hitchcock
1970 : Dracula contre Frankenstein (Los monstruos del terror) de Tulio Demicheli
1971 : Requins à bord (Haie an Bord) d’Arthur Maria Rabenalt
1974 : Seul le vent connaît la réponse (Die Antwort kennt nur der Wind) d’Alfred Vohrer
1974 : Lune de miel au paradis (Hochzeitsnacht im Paradies) de Thomas Engel
1977 : Warhead (Prisonner on the Middle) de John O’Connor
1977 : Frauenstation de Rolf Thiele
1977 : Dark Echo de George Robotham
1978 : Quatre du Désert (Four agains the Desert) d’Ivan Tors (tv)
1987 : Johann Strauss, le roi sans couronne (Der König ohne Krone) de Franz Antel
1993 : Der Lord und das Kätzchen de Wolfgang Spier (tv)
1994 : Mein Freund, der Lipizzaner de Franz Antel (tv)
2006 : Je suis l'autre (Ich bin die Andere) de Margarethe von Trotta
2015 : The Misplaced World (Die abhandene Welt) de Margarethe von Trotta
Filmographie de Karin DOR