Lil DAGOVER
 Actrice allemande
Grande dame du cinéma allemand, Lil Dagover résume à travers sa riche carrière toutes les étapes du cinéma germanique, de l’expressionnisme de Fritz Lang et Murnau, du Kammerspiel de Karl Grüne et Robert Land, du cinéma nazi de Veit Harlan et Wolfgang Liebeneiner, de la médiocrité d’après-guerre d’Harald Braun et Rudolf Jugert jusqu’à l’avant-garde de Syberberg.
Lil Dagover, de son vrai nom Martha Seubert naît le 30 septembre 1887 à Madiun en Indonésie que l’on nommait encore les Indes orientales néerlandaises. Fille d'un officier forestier du service néerlandais, elle suit très jeune ses parents en Europe et grandit en France, en Angleterre, en Suisse et en Allemagne à partir de 1897. Elle fréquente la prestigieuse école pour jeunes filles de Tübingen.
La diva de l'expressionnisme
Lil Davoger fait ses débuts devant la caméra en 1913 comme danseuse. La même année, elle épouse l'acteur Fritz Daghofer qui inspire son nom de scène et dont elle se sépare en 1920. Elle apparaît dans des rôles secondaires avant d’endosser le rôle principal de la Prêtresse du Soleil dans le film d'aventure en deux parties de Fritz Lang Les Araignées. Sa percée vient avec Jane Olsen, le rôle principal féminin dans le classique de Robert Wiene Le Cabinet du Dr Caligari et le premier chef-d'œuvre de Fritz Lang Les trois Lumières. Friedrich Wilhelm Murnau la choisit pour être la petite amie du héros dans Le Fantôme et la mère bourgeoise dans Tartuffe. Avec ces films, Dagover façonne son image de dame subtile et élégante du cinéma allemand.
Actrice d'état pour Goebbels
Très présente sur les écrans, Lil Dagover continue à se produit au théâtre sous la houlette de Max Reinhardt qui l’engage au Festival de Salzbourg et au Théâtre de Vienne der Josefstadt. En 1926, Lil Dagover épouse Georg Witt qui fonde sa propre société de production en 1932. Rompue à la scène, la diva n’a aucune difficulté avec le cinéma parlant et connaît son premier succès avec la comédie policière Va Banque d'Erich Waschneck en 1930. L’année suivante, elle répond à l’appel d'Hollywood et apparaît dans La Femme de Monte Carlo de Michael Curtiz. Mais l’accueil américain la déçoit et elle revient en Allemagne pour connaître à nouveau le succès avec La Danseuse du Sans-Souci et sa participation dans Le Congrès s’amuse. Après l'arrivée au pouvoir des nationaux-socialistes, elle n’adhère pas explicitement mais ne prend pas non plus ses distances avec le régime hitlérien. Entre 1933 et 1945, elle incarne principalement des impératrices et des femmes de la noblesse ainsi que des épouses d'artistes et d'entrepreneurs dans L’éventail de Lady Windermere, Accord final de Douglas Sirk, Bismark de Wolfgang Liebeneiner où elle joue l’impératrice Eugénie. En 1937, Joseph Goebbels lui décerne le titre d'actrice d'État. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle effectue des tournées sur le front de l'Est avec sa propre formation.
Des femmes du monde
Après la fin de la guerre, Lil Dagover joue d'abord au théâtre à Berlin. En 1947, elle obtient un grand succès dans La Cerisaie d'Anton Tchekhov. Écartée par la dénazification, elle reprend les chemins des studios à partir de 1948. Elle participe à des films qui posent un regard critique sur la période nazie comme Les Fils de M. Gaspary de Rolf Meyer, Un jour viendra de Rudolf Jugert. Dans les années 1950, elle se tourne vers des films de divertissement plus légers. Récompensée pour son étrange dame d’honneur dans Son altesse royale d’Harald Braun et pour Roses d’Automne de Rudolf Jugert, elle tourne des chroniques régionales comme Le Pêcheur d’Heilisensee, Mes seize fils ou La famille Buddenbrooks et des films historiques comme Mayerling. Cédant à la mode, elle figure dans une adaptation d’Edgar Wallace L’étrange Comtesse de Josef von Baky. Dans les années 1960 et 1970, elle est surtout présente dans des productions télévisuelles. Ses quelques rôles au cinéma incluent Bertha von Suttner dans Karl May de Hans-Jürgen Syberberg et la mère de Gastmann (Robert Shaw) dans Double Jeu de Maximilian Schell. Le 23 janvier 1980, Lil Dagover décède à 93 ans à son domicile à Geiselgasteig. Elle reçoit à titre posthume le Prix du cinéma allemand 1980 pour son ultime rôle de vieille musicienne aveugle dans la satire sociale tragi-comique Légende de la forêt viennoise de Maximilian Schell.


FILMOGRAPHIE :

Avec Fritz Lang
1916 : Das Rätsel der Stahlkammer de Max Mack
1916 : Die Refterin de Christa Christensen
1918 : Das Lied der Mutter d’Alvin Neuß
1918 : Der Volontär d’Alwin Neuss
1918 : Bettler GmbH d’Alvin Neuß
1919 : Le Masque (Die Maske) d’Ewald André Dupont
1919 : Le Danseur (Der Tänzer) de Carl Froelich
1919 : Madame Butterfly (Harakiri) de Fritz Lang
1919 : Les Araignées (Die Spinnen) de Fritz Lang
1919 : Le Cabinet du docteur Caligari (Das Kabinett des Doktor Caligari) de Robert Wiene
1919 : Phantome des Lebens de Josef Coenen
1919 : La Blonde Loo (Die Blonde Loo) de Josef Coenen
1920 : La Chasse à Mort (Die Jagd nach dem Tode) de Karl Gerhardt en 4 parties
1920 : Spiritismus de Frederic Zelnick
1920 : Die Frau im Himmel de Johannes Guter
1920 : Le Juge de Zalamée (Der Richter von Zalamea) de Ludwig Berger
1920 : Le Sang des Ancêtres (Das Blut der Ahnen) de Karl Gehradt
1920 : Die Kwannon von Okadera de Carl Froelich
1920 : Le Mystère de Bombay (Das Geheimnis von Bombay) d’Arthur Holz
1920 : L’île des morts (Toteninsel) de Carl Froelich
1920 : Luise Millerin (Kabake und Liebe) de Carl Froelich
1920 : Tiefland d’Adolf E. Licho
1921 : Le Médium (Das Medium) d’Hermann Rosenfeld
1921 : Der Mord in der Greenstreet de Johannes Guter
1921 : Les trois Lumières (Der müde Tode) de Fritz Lang
1922 : La Puissance de la Tentation (Macht der Versuchung) de Paul L. Stein
1922 : Le Fantôme (Phantom) de Friedrich Wilhelm Murnau
1923 : La Princesse Suwarin (Die Prinzessin Suwarin) de Johannes Guter
1923 : Sa femme cette inconnue (Sein Frau, die Unbekannte) de Ben Christensen
1923 : La Chronique des Griehuus (Zur chronik von Griehuus) d’Arthur von Gerlack
1924 : Komödie der Herzens de Rochus Gliese
1924 : L’Humble et la Chanteuse (Der Demütige und die Sängerin) d’E. A. Dupont
1925 : L’Amour est aveugle (Liebe macht blind) de Lothar Mendes
1925 : Tartuffe (Herr Tartüff) de Friedrich Wilhelm Murnau
1925 : Bara en danserka d’Olof Molander
1925 : Le plus beau Mariage (Hans engelska fru) de Gustaf Molander
1926 : L’Avocat du cœur (Der Anwalt des Aerzens) de Wilhelm Thiele
1926 : Les Frères Schellenberg (Die Brüder Schellenberg) de Karl Grune
1926 : Le Conquérant des violettes (Der Veilchenfresser) de Frederic Zelnik
1927 : La grande Passion d’André Hugon
1927 : Orient Express (Orientexpress) de Wilhelm Thiele
1928 : Monte-Cristo d’Henri Fescourt
1928 : Le Tourbillon de Paris de Julien Duvivier
1928 : Le Rouge et le Noir (Der geheime Kurier) de Gennaro Righelli
1928 : Rhapsodie Hongroise (Ungarische Rhapsodie) d’Hanns Schwarz
1928 : Le Mariage (Die Ehe) d’Eberhard Frowein
1928 : Melodie des Herzens d’Hanns Schwarz
1929 : Amours sanglantes (Es flüstert die Nacht) de Victor Janson
1929 : La Bague impériale (Der Günstling von Schönbrunn) d’Erich Waschneck
1929 : Derrière la rampe (Es gibt eine Frau, die dich niemals vergißt) de Leo Mittler
1929 : Le Diable blanc (Der weiße Teufel) d’Alexander Volkoff
1929 : La Vie aventureuse de Catherine Ire (Spielereien einer kaiserin) de Vladimir Strizhevsky
1930 : Va banque d’Erich Waschneck
1930 : Boykott de Robert Land
1930 : La vieille Chanson (Das alte Lied) d’Erich Waschneck
1930 : Vedettes (Die große Sehnsucht) de Steve Sekely
1931 : La Tragédie de Mayerling (Elisabeth von Österreich) d’Adolf Trotz
1931 : Der Fall des Generalstrabs-oberst Redl de Karl Anton
1931 : Le Congrès s’amuse (Der Kongreß tanzt) d’Erik Charell
1932 : La Femme de Monte Carlo (The Woman from Monte Carlo) de Michael Curtiz
1932 : Théa, femme moderne (Das Abenteuer der Thea Roland) d’Henry Koster
1932 : La Danseuse de Sans-Souci (Die Tänzerin von Sans Souci) de Frederic Zelnik
1933 : Madame Barbe-Bleue (Das Schicksal einer schönen Frau) de Conrad Wiene
1933 : La Nuit de la Saint-Jean (Johannisnacht) de Willy Reiber
1934 : J’épouse ma Femme (Ich heirate meine Frau) de Johannes Riemann
1934 : Le Fugitif de Chicago (Der Flüchtling von Chicago) de Johannes Meyer
1934 : Manon Cavallini (Eine Fraü, die weiß, was sie will) de Victor Janson
1935 : Le haut Commandement (Der höhere Befehl) de Gerhard Lamprecht
1935 : L’Oiseleur (Der Vogelhändler) d’E.W. Emo
1935 : L’Éventail de Lady Windermere (Lady Windermeres Fächer) d’Heinz Hilpert
1935 : August der starke de Paul Wegener
1936 : Fridericus (Der alte Fritz) de Johannes Meyer
1936 : Accord final (Schlußakkord) de Douglas Sirk
1936 : Seize ans (Das Mädchen Irene) de Reinhold Schünzel
1937 : La Sonate à Kreutzer (Die Kreutzersonate) de Veit Harlan
1937 : Son propre Enfant ? (Streit um den Knaben Jo) d’Erich Waschneck
1937 : L’énigme de Beate (Rätsel um Beate) de Johannes Meyer
1938 : Dreiklang d’Hans Henrich
1938 : Destin de femme (Maja zwischen zwei Ehen) de Fritz Kirchhoff
1939 : Unwege zum Glück de Fritz Peter Buch
1939 : Die Räuber d’Herbert Maisch
1940 : Bismark (Bismark) de Wolfgang Liebeneiner
1940 : Friedrich Schiller (Friedrich Schiller) d’Herbert Maisch
1942 : Vienne 1910 (Wien 1910) d’E.W. Emo
1942 : Kleine Residenz d’Hans H. Zerlett
1944 : Musik in Salzburg d’Herbert Maisch
1948 : Les Fils de Monsieur Gaspary (Die Söhne des Herrn Gaspary) de Rolf Meyer
1949 : On ne badine pas avec l’amour (Man spielt nich mit der Liebe) d’Hans Deppe
1949 : Un jour viendra (Es kommt ein Tag) de Rudolf Jugert
1951 : Von Teufel gejagt de Victor Tourjansky
1952 : La Fille au fouet (Das geheimnis vom bergsee) de Jean Dréville
1952 : Rote Rosen, rote Lippen, rote Wein de Paul Martin
1953 : Son Altesse royale (Königliche Hoheit) d’Harald Braun
1953 : Le Château de Saint-Hubert (Schloß Hubertus) d’Helmut Weiss
1954 : Le Procès d’une mère (Ich weiß, wofür ich lebe) de Paul Verhoeven
1954 : Der Fischer von Heiligensee d’Hans H. König
1955 : Roses d’automne (Effi Briest, Rosen im Herbst) de Rudolf Jugert
1955 : La Famille Barring (Die Barrings) de Rolf Thiele
1955 : Mes seizeFfils (Meine 16 Söhne) d’Hans Domnik
1955 : Mayerling (Kronprinz Rudolfs letzte Liebe) de Rudolf Jugert
1956 : Unter Palmen am blauen Meer d’Hans Deppe
1956 : Les Confessions de Felix Krull (Die Bekenntnisse ...) de Kurt Hoffmann
1958 : Das gab’s nur einmal de Géza von Bolváry
1959 : La Famille Buddenbrooks I (Die Buddenbrooks) d’Alfred Weidenmann
1961 : L’étrange Comtesse (Die seltsame Gräfin) de Josef von Báky
1973 : Le Piéton (Der Fußgänger) de Maximilian Schell
1974 : Karl May, à la recherche du paradis perdu (Karl May) d’Hans-Jürgen Syberberg
1975 : Double jeu (End of the game) de Maximilian Schell
1977 : Die Standarte d’Ottokar Runze
1979 : Légende de la Forêt viennoise (Geschichten aus dem Wienerwald) de Maximilian Schell


Filmographie de Lil DAGOVER
 
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