Helmut BERGER
 Acteur autrichien
Acteur fétiche de Luchino Visconti, sous la direction duquel il a notamment joué dans Les Damnés et Ludwig, il incarne pour le réalisateur « mieux que quiconque la perversion ». Sa réputation sulfureuse l’a accompagné tout au long des deux décennies où il s’est principalement illustré.
Helmut Berger, de son vrai nom Steinberger est né le 29 mai 1944 à Bad Ischl dans une famille d’hôteliers. D’une beauté précoce, Il se destine également à l’hôtellerie. À dix-huit ans, il s’installe à Londres et suit des cours de théâtre. Il vient étudier les langues à l’université per Stranieri di Perugia. Il est remarqué dès 1964 par Luchino Visconti qui tourne Sandra à Volterra en Toscane. Helmut Berger débute devant sa caméra, dans un petit rôle du sketch La Sorcière brûlée vive, avec Silvana Mangano en vedette.
Helmut et Luchino
Helmut Berger devient l'amant de Visconti, qui lui apprend le métier d'acteur. Il a tout juste 20 ans, le réalisateur en a 52. Le metteur en scène déclare alors : « Berger est un jeune poulain plein d'inspiration et de qualité, mais il doit encore se faire les os ». C'est travesti en Marlene Dietrich que le jeune acteur entre dans la légende du cinéma dans Les Damnés aux côtés de Dirk Bogarde et Ingrid Thulin. Il incarne Dorian Gray dans Le Dépravé de Massimo Dallamano et joue les amants romantiques pour Vittorio De Sica dans Le Jardin des Finzi Contini aux côtés de Dominique Sanda. En 1972, Luchino Visconti lui confie son deuxième grand rôle, le mythique Ludwig dans Le Crépuscule des Dieux avec Romy Schneider. Le pygmalion ne tarit pas d’éloge sur son jeune poulain. Le troisième film du couple, Violence et Passion voit Helmut Berger incarner le gigolo de Silvana Mangano vampant dans la foulée Burt Lancaster. Mais ce troisième opus, timide confession de la relation des deux hommes sonnent le glas de leur relation après 12 ans de vie commune. L’éphèbe vit une éphémère passion de quelques mois avec la belle Marisa Berenson.
Une réputation sulfureuse
Après la mort de Visconti en 1976, qui laisse Berger anéanti, sa carrière décline malgré des collaborations avec Joseph Losey pour un autre rôle de gigolo dans Une Anglaise romantique avec Glenda Jackson. Il tourne dans deux bluettes kitchs de Sergio Gobbi, Un beau monstre avec Virna Lisi et Les Voraces avec Françoise Fabian, donne la réplique à Elizabeth Taylor dans Les Noces de Cendre et continue de se produire dans des films à dominante érotique aux parfums sulfureux comme Le Baiser d'Otto Schenk avec Senta Berger, Salon Kitty de Tinto Brass où il retrouve Ingrid Thulin, Femmes avec Alexandra Stewart ou La Maison des Fantasmes, giallo érotique de Nini Grassia. On le retrouve même aux côtés de Brigitte Lahaie dans Les Prédateurs de la Nuit de l’inénarrable Jésus Franco. Il rejoue Louis II de Bavière en 1993, mais n'a plus besoin de maquillage pour les scènes finales. La cocaïnomanie et l'alcoolisme ont en effet ravagé son physique.
Une fin de carrière discrète
Dans les années 1980, encore surnommé dans certains articles de presse « le plus bel homme du monde », Helmut Berger fait surtout l’actualité dans des affaires de drogue et de scandale. L’ancien bellâtre devient l’ombre de lui-même. Il relate ses déboires dans son autographie publiée en 1998 et simplement intitulé Moi. Il continue de jouer au cinéma, mais dans des rôles moins importants. Francis Ford Coppola lui propose le rôle de comptable du Vatican dans le troisième volet de sa saga Le Parrain mais l’acteur y est méconnaissable. Il joue un riche truand dans Honey Baby de Mika Kaurismäki d’après le mythe d’Orphée et Eurydice. Pour la télévision, il incarne aussi le mythique Fantômas, sous la direction de Claude Chabrol. Il participe à la saga Dynastie, dans un nouveau rôle de gigolo drogué. En 2013, il participe à l'émission de télé réalité Ich bin ein Star: Holt mich hier raus!. Au bout de deux jours il abandonne la compétition. Pour une de ses dernières apparitions à l’écran, Bertrand Bonello lui confie le rôle du couturier Saint-Laurent dans les dernières années de sa vie. L’acteur se retire dans la maison de sa mère à Salzbourg après l’incendie de son appartement. Helmut Berger meurt « paisiblement » le 18 mai 2023 à Salzbourg, à l'âge de 78 ans. Il est incinéré et ses cendres sont remises à la famille.


FILMOGRAPHIE :

Avec Luchino Visconti
et Romy Schneider
1967 : Les Sorcières (Le streghe) de Luchino Visconti
1968 : Les Jeunes Tigres (I giovani tigri) d’Antonio Leonviola
1968 : Sais-tu ce que Staline faisait aux femmes ? de Maurizio Liverani
1969 : Les Damnés (La caduta degli dei) de Luchino Visconti
1970 : Le Dépravé (Il dio chiamato Dorian) de Massimo Dallamano
1970 : Le Jardin des Finzi-Contini (Il giardino dei Finzi Contini) de Vittorio de Sica
1971 : Un beau monstre de Sergio Gobbi
1971 : Cran d’arrêt (Una farfalla con le ali insanguinate) de Duccio Tessari
1972 : Ludwig Le Crépuscule des dieux (Ludwig) de Luchino Visconti
1972 : La colonna infame de Nelo Risi
1973 : Les Voraces (Così bello, così corrotto, così conteso!) de Sergio Gobbi
1973 : Les Nocesde cendre ( Ash Wednesday) de Larry Peerce
1973 : Le Baiser (Reigen) d’Otto Schenk
1974 : Violence et Passion (Gruppo di famiglia in un interno) de Luchino Visconti
1975 : Ordre de tuer (El clan de los immorales) de José G. Maesso
1975 : Une Anglaise romantique (The Romantic Englishwoman) de Joseph Losey
1976 : Victoire à Entebbé (Victory at Entebbe) de Marvin J. Chomsky (tv)
1976 : Salon Kitty (Salon Kitty) de Tinto Brass
1977 : Ultime Violence (La belva col mitra) de Sergio Grieco
1978 : Le Crépuscule des faux dieux (Das fünfte Gebot) de Duccio Tessari
1978 : La Grande Bataille (Il grande attacco) d’Umberto Lenzi
1979 : Le Retour du Saint (Return of the Saint) de Tom Clegg (tv)
1980 : Fantômas de Claude Chabrol (tv)
1980 : Transes mortelles (Eroina) de Massimo Pirri
1981 : Mia moglie è una strega de Castellano et Pipolo
1981 : Les Roses de Danzig (Le rose di Danzica) d’Alberto Bevilacqua (tv)
1982 : La Partie de Chasse (Die Jäger) de Károly Makk
1982 : Victoria ! La gran aventura de un poble d’Antoni Ribas
1983 : Veliki Transport de Veljko Bulajic
1983 : Femmes (Mujeres) de Tana Kaleya
1983 : Victoria ! 2 El frenesì del 17 d’Antoni Ribas
1984 : Victoria ! 3 La razon y el arrebato d’Antoni Ribas
1985 : Nom de code Émeraude (Codename Emerald) de Jonathan Sanger
1987 : Skipper (Skipper) de Roberto Malenotti (tv)
1988 : Les Fiancés (I promessi sposi) de Salvatore Nocita (tv)
1988 : Les Prédateurs de la nuit (Los depredadores de la noche) de Jesús Franco
1989 : La Maison des fantasmes (La puritana) de Ninì Grassia
1990 : Le Parrain 3 (The Godfather: Part III) de Francis Ford Coppola
1992 : Adelaide de Lucio Gaudino
1993 : Ludwig 1881 de Donatello et Fosco Dubini
1993 : Boomtown de Christoph Schrewe (tv)
1995 : L'Affaire Dreyfus d’Yves Boisset (tv)
1996 : Teo de Cinzia Th. Torrini (tv)
1996 : L'Ombre du pharaon de Souheil Ben Barka
1997 : Ultimo taglio de Marcello Avallone
1997 : Les 120 Journées de Bottrop de Christoph Schlingensief
1999 : Unter den Palmen de Mirjam Kruishoop
2004 : Honey Baby de Mika Kaurismäki
2005 : Damals warst du still de Rainer Matsutani (tv)
2008 : Iron Cross de Joshua Newton
2009 : Initiation (Mörderschwestern) de Peter Kern
2009 : Zapping-Alien@Mozart-Balls de Vitus Zeplichal
2013 : Paganini, le violoniste du diable (The Devil's Violinist) de Bernard Rose
2014 : Saint Laurent de Bertrand Bonello
2016 : Timeless (Cutting Squares) d’Alexander Tuschinski
2019 : Liberté d’Albert Serra
2019 : Portae infernales de Markus Wimberger


Filmographie d'Helmut BERGER
 
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