Marie Windsor est née Emily Marie Bertelson à Marysvale (Utah), le 11 décembre 1919. Beauté sculpturale, cette jolie brunette remporte le titre officieux de Miss Utah en 1937. Forte de cette récompense, la jeune femme monte à New York pour y suivre l’enseignement de la comédienne d’origine russe Maria Ouspenskaïa, adepte des théories de Stanislavski. Pour payer ses études, elle travaille comme opératrice téléphonique.
Femme fatale du film noir
Après quelques années passées à cachetonner dans des troisièmes rôles, apparitions et autres silhouettes, souvent non crédités au générique, la reconnaissance vient avec son rôle de femme fatale dans un film noir, L’Enfer de la corruption d’Abraham Polonsky en 1948. Opposée à John Garfield en force du mal, elle incarne la séductrice Edna Tucker. Considéré comme un classique du film noir, il permet à Marie de s’imposer dans ce genre ou ce type d’emploi. Elle joue les femmes fatales dans une série de films de série B, comme La Blonde Diabolique de Preston Sturges où elle rivalise de perversité avec Betty Grable, La Diablesse de R. G. Springsteen, La Reine des Outlaws de Lesley Selander, La Femme sans Loi avec Joel McCrea. Elle gravit un échelon avec Terreur à l’Ouest où elle partage l’affiche avec Randolph Scott. À la fin des années cinquante, elle est au sommet de sa carrière grâce à ses grands rôles dans des films noirs comme L’Homme à l’Affût d’Edward Dmytryk, L’Énigme du Chicago Express de Richard Fleischer, Traqué dans Chicago de John Auer avec Gig Young et surtout L’Ultime Razzia, le polar virtuose de Stanley Kubrick où elle joue l’épouse manipulatrice d’Elisha Cook Jr. En 1953, elle fait également une incursion dans la science-fiction avec Cat-Wioman of the Moon opposée à Victor Jory.
Visage familier du petit écran
Marie Windsor se consacre à partir de 1959 à la télévision. Elle était apparue en 1954 dans le rôle de Belle Starr qui inaugurait une série de films inspiré des Histoires du siècle et raconté par Jim Davis. Près de cent rôles suivront dans des genres aussi variés que Maverick avec James Garner, Epitaph for a Gambler avec Jack Kelly, L’Homme à la Rolls opposée à Gene Barry , quatre épisodes de Perry Mason avec Raymond Burr, L’Incroyable Hulk, trois épisodes de Rawhide avec Clint Eastwood, Bonanza avec Lorne Greene ou Arabesque avec Angela Lansbury. Ses téléfilms en vedette lui ont permis de recueillir de nombreuses récompenses. En 1962, elle interprète Ann Jess, une femme qui meurt en couches dans Lawman. Elle fera ensuite des apparitions au cinéma dans des westerns d’Andrew McLaglen comme Les Cordes de la Potence ou Le dernier train de Frisco, des polars comme Échec à l’Organisation avec Robert Duvall ou des films d’horreur comme Les Vampires de Salem. Sa dernière apparition est l’année de son décès dans le documentaire Stanley Kubrick, une vie en image.
La vie personnelle
Après avoir déserté les plateaux de cinéma et de télé, Marie Windsor se consacre à sa passion pour la peinture et la sculpture. Moins sympathique, elle milite pour le parti républicain et prend la carte de membre de la Screen Actors Guild aux côtés de Ronald Reagan et Charlton Heston. Marie Windsor s’est mariée une première fois le 21 avril 1946 avec le chef d’orchestre Ted Steele, un populaire show-man de la télévision. Le mariage sera annulé moins d’un an après. Elle convole le 30 novembre 1954 avec Jack Hupp, un ancien membre de l’équipe de basket-ball olympique de 1936 avec qui elle donnera naissance à un fils. Hupp fera une apparition au cinéma dans Les Tambours de la Guerre de Reginald Le Borg. Elle meurt de causes non divulguées la veille de son 81e anniversaire, le 10 décembre 2000 à Beverly Hills. Elle est enterrée avec Jack Hupp à Marysvale dans l’Utah. En 1999, Marie Windsor fut nominée par l’American Film Institute pour apparaître parmi les 50 plus grandes stars du cinéma américain de tous les temps.
FILMOGRAPHIE :
Avec George Montgomery
1941 : Oncle malgré lui (Unexpected Uncle) de Peter Godfrey
1941 : Le Collège en folie (All-american co-ed) de LeRoy Prinz
1941 : Playmates de David Butler
1941 : Jeanne de Paris (Joan of Paris) de Robert Stevenson
1941 : Four Jacks and a Jill de Jack Hively
1941 : Au fond de l’océan (Call out the Marines) de Fr Ryan & W Hamilton
1942 : Flying with Music de George Archainbaud
1942 : Parachute Nurse de Charles Barton
1942 : Smart Alecks de Wallace Fox
1942 : La Poupée brisée (The big Street) d’Irving Reis
1942 : Les Yeux dans les Ténèbres (Eyes in the Night) de Fred Zinnemann
1942 : La Maison de mes rêves (George Washington slept here) de William Keighley
1942 : The lady or the tiger ? de Fred Zinnemann (cm) –
1943 : Le Bluffeur (Chatterbox) de Joseph Santley
1943 : Three Hearts for Julia de Richard Thorpe
1943 : Pilot No. 5 (Pilot # 5) de George Sidney
1943 : En vadrouille (Let’s face it) de Sidney Lanfield
1943 : The Iron Major de Ray Enright
1944 : Follow the Leader de William Beaudine
1946 : I love my husband, but ! de Dave O’Brien (cm) –
1947 : Living in a big Way de Gregory La Cava
1947 : Marchands d’Illusions (The Hucksters) de Jack Conway
1947 : L’Heure du Pardon (The Romance of Rosie Ridge) de Roy Rowland
1947 : Meurtre en Musique (Song of the Thin Man) d’Edward Buzzell
1947 : La Danse inachevée (The unfinished Dance) d’Henry Koster
1947 : I love my wife, but ! de Dave O’Brien (cm) –
1948 : Le Pirate (The Pirate) de Vincente Minnelli
1948 : Dans une Île avec Vous (On an Island with You) de Richard Thorpe
1948 : Les trois Mousquetaires (The Three Musketeers) de George Sidney
1948 : L’Enfer de la Corruption (Force of Evil) d’Abraham Polonsky
1948 : La dernière Charge (Outpost in Morocco) de Robert Florey
1949 : La Blonde diabolique (The Beautiful Blonde from Bashful Bend) de Pr Sturges
1949 : La Diablesse (Hellfire) de R.G. Springsteen
1949 : Le bagarreur du Kentucky (The fighting Kentuckian) de George Waggner
1949 : La reine des outlaws (Dakota Lil) de Lesley Selander
1950 : Cartes sur table (The showdown) de Dorrell & Stuart E. McGowan
1950 : La Femme sans loi (Frenchie) de Louis King
1950 : Double Deal d’Abby Berlin
1951 : Little Big Horn (The fighting Seventh) de Charles Marquis Warren
1951 : L’Île de l’Ouragan (Hurricane Island) de Lew Landers
1951 : Two Dollar Bettor d’Edward L. Cahn
1951 : Japanese War Bride de King Vidor
1951 : L’Énigme du Chicago Express (The Narrow Margin) de Richard Fleischer
1952 : Femmes hors-la-loi (Outlaw Women) de Ron Ormond & Sam Newfield
1952 : L’Homme à l’affût (The Sniper) d’Edward Dmytryk
1952 : La Jungle (The Jungle) de William A. Berke
1952 : Les Démons du Texas (The Tall Texan) d’Elmo Williams
1952 : USSR today de Georgi Bobrov
1953 : L’Homme de bonne Volonté (Trouble along the Way) de Michael Curtiz
1953 : Traqué dans Chicago (City that never sleeps) de John H. Auer
1953 : La Route du Succès (So this is love) de Gordon Douglas
1953 : Cat-Woman of the moon d’Arthur Hilton
1953 : The Eddie Cantor Story d’Alfred E. Green
1953 : Les Bas-fonds d’Hawaii (Hell’s Half Acre) de John H. Auer
1954 : Terreur à l’Ouest (The Bounty Hunter) d’André de Toth
1954 : The Silver Star de Richard Bartlett
1955 : Deux Nigauds et la Momie (A.and C. meet the Mummy) de Charles Lamont
1955 : La Femme aux deux Revolvers (Two-Gun Lady) de Richard Bartlett
1955 : No Man’s Woman de Franklin Adreon
1955 : Femmes Gangsters (Swamp Women) de Roger Corman
1956 : L’Ultime Razzia (The killing) de Stanley Kubrick
1957 : La Femme et le Rôdeur (The Unholy Wife) de J Farrow
1957 : La Fille aux bas noirs (The Girl in black Stockings) d’Howard W. Koch
1957 : Le Retour de Billy the Kid (The Parson and the Outlaw) d’Oliver Drake
1957 : L’Histoire de l’Humanité (The Story of Mankind) d’Irwin Allen
1957 : La Journée des Violents (Day of the Bad Man) d’Harry Keller
1958 : Island women de William Berke
1961 : Paradise Alley (Stars in the Black Yard) d’Hugo Haas
1962 : The Day Mars invaded Earth de Maury Dexter
1962 : Ma femme est sans critique (Critic’s Choice) de Don Weiss
1963 : À l’Ouest du Montana (Maid order Bride) de Burt Kennedy
1964 : Les Séducteurs (Bedtime Story) de Ralph Levy
1966 : La Chambre des Horreurs (Chamber of Horrors) d’Hy Averback
1969 : Un Homme fait la loi (The good Guys and the bad Guys) de Burt Kennedy
1970 : Le dernier Train pour Frisco (One more Train to rob) d’Andrew V. McLaglen
1970 : Tueur malgré lui (Support your Local Gunfighter) de Burt Kennedy
1971 : Echec à l’Organisation (The Outfit) de John Flynn
1973 : Les Cordes de la potence (Cahill, United States Marshal) d’Andrew V. McLaglen
1975 : Hollywood cowboy (Hearts of the West) d’Howard Zieff
1976 : Un Vendredi, dingue, dingue, dingue (Freaky Friday) de Gary Nelson
1979 : Les Vampires de Salem (Salem’s Lot) de Tobe Hooper
1981 : Lovely but deadly de David Sheldon
1987 : Commando Squad de Fred Olen Ray
Filmographie de Marie WINDSOR