Billie Honor Whitelaw est née le 6 juin 1932 à Coventry. Fille de Frances Mary Williams et de Gerry Whitelaw, elle grandit dans le quartier ouvrier de Bradford auprès de sa sœur aînée, Constance. Après la mort de son père d’un cancer alors qu’elle a 9 ans, les temps sont durs et sa mère a bien du mal à subvenir aux besoins de la famille. À l'âge de 11 ans, elle commence à se produire dans des programmes de radio, notamment dans le rôle de Bunkle, un écolier extraverti dans Children's Hour.
Des apparitions de charme
À l'âge de seize ans, Whitelaw rencontre la réalisatrice Joan Littlewood et rejoint sa troupe du Theatre Workshop. Elle joue des rôles du répertoire à Liverpool et Oxford et fait ses débuts à Londres en 1950. Elle fait ses débuts au cinéma en 1954 dans La Bête s’éveille de Joseph Losey et se spécialise dans les rôles de blondes vaporeuses et de secrétaires dans des petits films britanniques comme Companions in Crime, Aventure à Soho, Agent Secret S.Z. ou Inspecteur de Service de John Ford. Elle commence à avoir des rôles plus valorisants dans les années soixante où elle accompagne Stanley Baker dans Un Homme pour le bagne de Val Guest et surtout Albert Finney dans Charlie Bubbles, une performance qui lui vaut le BAFTA de la meilleure actrice dans un second rôle. Elle remporte son deuxième BAFTA en tant que mère sensuelle de l'étudiante Hayley Mills dans le suspense psychologique Sous l’emprise du Démon.
La muse de Samuel Beckett
En 1963, Billie Whitelaw rencontre le dramaturge irlandais Samuel Beckett. Ils entretiennent une relation professionnelle intense jusqu'à sa mort en 1989. Il écrit plusieurs de ses pièces les plus expérimentales spécialement pour elle, qualifiant Whitelaw d’« actrice parfaite ». Billie Whitelaw devenue la muse de Beckett crée et retravaille chaque pièce parfois jusqu'à l'épuisement total. Elle dira qu’elle est « ce morceau de plastique » que Beckett travaille jusqu’à ce qu’il devienne une « forme parfaite ». Elle crée notamment Play, Eh Joe, Ah les beaux jours, Rockaby et Footfalls pour la scéne et l’écran. De 1964 à 1966, Billie est membre de la National Theatre Company britannique et reprend le rôle de Desdémone face à Othello de Laurence Olivier.
La maléfique nounou de Damien
Pour le cinéma, on la retrouve dans Leo the Last de John Boorman, Commencez la Révolution sans moi de Bud Yorkin, Gumshoe de Stephen Frears et le thriller d'Alfred Hitchcock Frenzy qui marque le retour du maître à Londres. Billie Whitelaw acquiert une renommée internationale pour son rôle effrayant de Mme Baylock, la méchante gardienne de l'enfant démon Damien dans La Malédiction de Richard Donner. Sa performance est considérée comme l'une des plus mémorables du film. Elle prête sa voix à Auhra dans The Dark Crystal et occupe des rôles secondaires très divers. Elle est ainsi la naïve Mrs Hall dans Maurice de James Ivory, la sœur de Joan Plowright luttant pour la survie dans Liverpool en temps de guerre dans The Dressmaker, la mère dominatrice et protectrice des jumeaux meurtriers dans Les Frères Krays de Peter Medak, l’infirmière Grace Poole dans la version de Jane Eyre de Franco Zeffirelli, la blanchisseuse aveugle dans Quills, le masque et la plume de Philip Kaufman pour terminer dans le rôle comique de Joyce Cooper dans Hot Fuzz d’Edgar Wright avec Simon Pegg en 2007.
Fin de carrière à la télévision
Billie Whitelaw est également une habituée du petit écran débutant en 1955 dans la longue série policière Dixon of Dock Green où elle incarne Mary Dixon, fille de Jack Warner. Elle est le temps d’un épisode la fiancée de Robin des Bois et Peggy dans la sitcom Time Out for Peggy. Elle remporte le BAFTA de la meilleure actrice pour sa performance dans Le Sextet. Elle joue dans A Tale of Two Cities, Private Schulz, Duel of Hearts, Born to Run ou Merlin. Sur le plan privé, Billie Whitelaw a été mariée à l’acteur Peter Vaughan de 1952 à 1966. Puis elle a un fils avec son deuxième mari, l’écrivain et critique d’art dramatique Robert Muller avec qui elle restera uni jusqu’à son décès en 1998. En 1996, elle publie son autobiiographie Billie Whitelaw… Who he ?. Billie Whitelaw est décédée dans une maison de retraite d’Hampstead, quartier cossu de Londres, le 21 décembre 2014. Elle avait 82 ans.
FILMOGRAPHIE :
Avec Peter Vaughan
1954 : La Bête s’éveille (The Sleeping Tiger) de Joseph Losey
1954 : Companions in Crime de John Krish
1955 : Room in the House de Maurice Elvey
1957 : Aventure à Soho (Miracle in Soho) de Julian Amyes
1957 : Mr Kettle and Mrs Moon de Lionel Harris (tv)
1957 : Small Hotel de David MacDonald
1957 : Agent secret S.Z. (Carve her with Pride) de Lewis Gilbert
1957 : Inspecteur de Service (Gideon’s Day) de John Ford
1958 : Breakout de Peter Graham Scott
1959 : Bobbikins de Robert Day
1959 : L’impasse aux violences (The Flesh and the Friends) de John Gilling
1959 : Un homme pour le bagne (Hell is a City) de Val Guest
1960 : Lena, o my Lena de Ted Kotcheff
1960 : La Bande de Lady Appleby (Make mine Mink) de Robert Asher
1960 : Les Gangsters (Payroll) de Sidney Hayers
1960 : Monsieur Topaze (Mr. Topaze) de Peter Sellers
1961 : Pas d’amour pour Johnny (No Love for Johnnie) de Ralph Thomas
1962 : L’Espion du diable (The Devil’s Agent) de John Paddy Carstairs
1963 : Anna Christie (Anna Christie) de Rudolph Cartier (tv)
1963 : The Comedy Man d’Alvin Rakoff
1967 : Charlie Bubbles (Charlie Bubbles) d’Albert Finney
1967 : Dr Jekyll et M. Hyde (Dr. Jekyll and Mr. Hyde) de Charles Jarrott (tv)
1968 : Sous l’Emprise du Démon (Twisted Nerve) de Roy Boulting
1969 : The Adding Machine de Jerome Epstein
1969 : Commencez la Révolution sans nous (Start the Revolution without me) de Bud Yorkin
1969 : Léo le Dernier (Leo the Last) de John Boorman
1970 : L’Aigle en Cage (Eagle in a Cage) de Fielder Cook
1971 : Gumshoe (Gumshoe) de Stephen Frears
1971 : Frénésie (Frenzy) d’Alfred Hitchcock
1971 : Jeu de Poète (Poet Game) de Silvio Narizzano (tv)
1972 : Terreur dans la Nuit (Night Watch) de Brian G. Hutton
1972 : Sextet (The Sextet) d’Alan Bridges (tv)
1974 : Les Amours de Napoléon (Napoleon and Love) de Reginald Collin (tv)
1975 : La Malédiction (The Omen) de Richard Donner
1977 : Supernatural de Simon Langton (tv)
1977 : Le Léopard dans la Neige (Leopard in the Snow) de Gerry O’Hara
1978 : Les Enfants de l’Eau (The Water Babies) de Lionel Jeffries
1980 : A Tale of two Cities de Jim Goddard (tv)
1981 : Last Summer’s Child de Giles Foster (tv)
1981 : An unsuitable job for a woman de Christopher Petit
1983 : L’Auberge de la Jamaïque (Jamaica Inn) de Lawrence Gordon Park (tv)
1983 : Délit de fuite (Slayground) de Terry Bedford
1983 : The Chain de Jack Gold
1984 : La Dame aux Camélias (Camille) de Desmond Davis (tv)
1984 : Tanger (Tangiers) de Michael E. Briant
1985 : Shadey de Philip Saville
1985 : Le Domaine du crime (Murder Elite) de Claude Whatham
1986 : Maurice (Maurice) de James Ivory
1987 : Les Amis imaginaires (Imaginary Friends) de Peter Sasdy (tv)
1987 : Le Jardin secret (The Secret Garden) d’Alan Grint (tv)
1987 : The Dressmaker de Jim O’Brien
1988 : Joyriders d’Aisling Walsh
1989 : Chronique d’un Amour impossible (The Fifteen Streets) de David Wheatley (tv)
1989 : Les Frères Krays (The Krays Brothers) de Peter Medak
1990 : Lorna Doone d’Andrew Grieve (tv)
1991 : Duel of Hearts de John Hough (tv)
1991 : Les Chandelles noires (A Murder of Quality) de Gavin Millar (tv)
1992 : Joanna et les Clones (The Cloning of Joanna May) de Philip Saville (tv)
1993 : The Entertainer de Nicholas Renton (tv)
1993 : Deadly Advice de Mandie Fletcher
1994 : Jane Eyre (Jane Eyre) de Franco Zeffirelli
1998 : The Lost Son (The Lost Son) de Chris Menges
1998 : Merlin (Merlin) de Steve Barron (tv)
1999 : Shooting the Past de Steven Poliakoff (tv)
1999 : Quills, la Plume et le Sang (Quills) de Philip Kaufman
2000 : The Last of the Blonde Bombshells de Gillies MacKinnon (tv)
2000 : A Dinner of Herbs d’Alan Grint (tv)
2006 : Hot Fuzz (Hot Fuzz) d’Edgar Wright
Filmographie de Billie WHITELAW