Mae WEST
 Actrice, scénariste, dialoguiste et dramaturge américaine
Le plus souvent scénariste de ses propres films, Mae West a joué des rôles taillés à la mesure de ses instincts sexuels et d'un ego surdimensionnés. Ses répliques à l'emporte-pièce et son parfum de scandale font le bonheur de ses producteurs, tandis que la censure et la critique se déchaînent. Extravagance extrême, la star plantureuse a défié sur le plan de la séduction à la fin des années soixante Raquel Welch au sommet de sa gloire, alors qu’elle a l’âge de jouer sa grand-mère.
Mary Jane West est née à Brooklyn le 17 août 1893. Elle est la fille aînée des enfants survivants d’un boxeur Jack West devenu détective privé et d’un mannequin Mathilde Delker. Sa sœur aînée, Katie, est décédée en bas âge. Ses frères et sœurs restants sont Mildred et un frère nommé John Edwin. Elle monte pour la première fois sur scène pour une fête religieuse et commence à apparaître dans des spectacles amateurs dès l’âge de sept ans.
Des écrits sulfureux
Mae West entame une carrière professionnelle à l’âge de 14 ans dans le vaudeville sous le sobriquet de Baby Mae. Elle utilise le pseudonyme de Jane Mast au début de sa carrière. Saluée dès sa première apparition dans un spectacle de Broadway, à 18 ans par la critique qui écrit qu'une « fille nommée Mae West, jusqu'alors inconnue, ravit par sa manière grotesque et vive de chanter et danser". Dès lors, la plantureuse comique développe sa carrière dans le vaudeville. Elle écrit ses propres pièces audacieuses qui lui vaut un séjour en prison pour immoralité. Mais loin de l’abattre, son incarcération lui fait une sacrée publicité. Sa pièce The Drag traite de l’homosexualité et la belle blonde poursuit son parcours provocant avec The Wicked Age, Pleasure Man et Diamond Lil. Elle incarne un autre personnage à caractère sexuel, Babe Gordon, dans The Constant Sinner en 1931. L’actrice qui joue sur sa blondeur, la verdeur de son langage souvent à double sens et sa poitrine provocatrice décide de suspendre sa carrière scénique et d'accepter une offre de contrat à court terme pour Paramount Pictures à Hollywood.
Une star hors normes
Mae West a alors 40 ans, un âge inhabituellement tardif pour débuter même si Paramount n'a certainement jamais eu la moindre intention de la choisir comme une ingénue. Elle fait ses débuts au cinéma dans Night After Night avec George Raft, un rôle secondaire pour lequel elle est autorisée à réécrire des parties du dialogue de son personnage. Raft dira : "Elle a tout volé sauf les caméras." Puis elle porte à l’écran son personnage de Diamond Lil, rebaptisée Lady Lou, dans She Done Him Wrong de Lowell Sherman. Le film révèle le débutant Cary Grant qu’elle retrouve dans Je ne suis pas un Ange de Wesley Ruggles. Star sexy et comique, elle devient l’artiste la mieux payée de son époque. Jonglant toujours avec la censure, elle affronte Victor McLaglen dans Annie du Klondike de Raoul Walsh, Edmund Lowe dans Fifi Peau de Pêche d’A. Edward Sutherland, Randolph Scott dans Go West, Young Man d'Henry Hathaway et W. C. Fields dans l’explosif Mon petit Poussin chéri. Après le tournage de Tropicana de Gregory Ratoff en 1943, Mae West se retire du cinéma à la tête d’une fortune considérable. Elle revient à la scène à Broadway avec Catherine Was Great, une parodie de Catherine de Russie s'entourant d'une « garde impériale » de jeunes acteurs grands et musclés.
L'octogénaire sexy
À plus de soixante ans, Mae West se produit à Las Vegas dans un show musical. Entourée d’une vingtaine de boys musculeux, elle affiche encore une fraîcheur et une allure plantureuse remarquable comme si le temps n’avait pas de prise sur elle. En 1958, lors de la cérémonie télévisée des Oscars, elle interprète la chanson Baby, It's Cold Outside avec Rock Hudson et reçoit une standing ovation. En 1959, elle publie son autobiographie Goodness Had Nothing to Do With It qui devient un best-seller. En 1969, elle fait face à la sex-symbol des années 60 Raquel Welch pour l’extravagant Myra Breckinridge, adapté d’un roman de Gore Vidal par Michael Sarne. À 84 ans, elle fait une dernière apparition sexy dans Sextette entourée de culturistes et du débutant Timothy Dalton. Les étudiants de UCLA l’élisent "Femme du siècle" en l'honneur de sa pertinence en tant que pionnière de la franchise sexuelle et courageuse contre la censure. Mae West s’est mariée avec Frank Szatkus dit Frank Wallace, un partenaire de vaudeville alors qu’elle a 17 ans. Le mariage restera longtemps caché et le couple n’a jamais vécu ensemble. Le divorce est prononcé le 7 mai 1943. On lui prête des relations avec son manager l'avoctat James Timony et Owney Madden du Cotton Club. Parmi ses petits amis se trouve le champion de boxe William Jones, surnommé Gorilla Jones et à 61 ans avec Chester Rybinski, l'un des hommes musclés de son spectacle sur scène à Las Vegas. Leur histoire d'amour s'est poursuivie jusqu'à la mort de la star à l'âge de 87 ans le 22 novembre 1980 dans son domicile d'Hollywood, suite à une embolie cérébrale.


FILMOGRAPHIE :

Avec Marlene Dietrich
et Raoul Walsh
1932 : Nuit après nuit (Night after Night) d’Archie Mayo
1932 : Lady Lou (She done him wrong) de Lowell Sherman
1933 : Je ne suis pas un Ange (I’m no Angel) de Wesley Ruggles
1934 : Ce n’est pas un Péché (Belle of the Nineties) de Leo McCarey
1935 : Je veux être une Lady (Goin’to Town) d’Alexander Hall
1935 : The Fashion Side of Hollywood de Josef von Sternberg avec Marlene Dietrich (cm)
1936 : Annie du Klondike (Klondike Annie) de Raoul Walsh
1936 : Go West young man d’Henry Hathaway
1937 : Fifi Peau de Pêche (Every Day’s a Holiday) d’A. Edward Sutherland
1939 : Mon petit Poussin chéri (My little Chickadee) d’Edward F. Cline
1943 : Tropicana (The Heat’s on) de Gregory Ratoff
1969 : Myra Breckinridge (Gore Vidal’s Myra Breckinridge) de Michael Sarne
1977 : Sextette (Sextette) de Ken Hughes


Filmographie de Mae WEST
 
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