Orson WELLES
 Acteur et réalisateur américain
Orson Welles, l’américain qui mit Hollywood sens dessus dessous, un des inventeurs du cinéma moderne, le prodige multiple et exubérant n’a réalisé que quinze films. Allergique à son incompressible liberté et à son indomptable personnalité, les plus grands studios d’Hollywood lui fermeront en effet leurs portes et l’empêcheront de filmer. Tout avait pourtant bien commencé.
La légende fait d’Orson Welles un enfant surdoué, qui questionne ses parents dès l’âge de dix huit mois sur le sens de la vie. Orson Welles voit le jour à Kenosha, dans le Wisconsin, le 6 mai 1915. À sept ans, il joue Shakespeare pour ses parents qu’il perd très jeune. Il lui reste la fortune de son père pour partir en Europe et découvrir la tauromachie en Espagne, la prestidigitation en France et le théâtre en Irlande. De retour aux États-Unis en 1934, il se lance dans le théâtre, obtenant de nombreux succès tant comme acteur que comme metteur en scène. Il n’a alors que vingt-deux ans lorsqu’il fonde, avec John Houseman, Agnes Moorehead et Joseph Cotten, une troupe de théâtre, le Mercury Theatre. Il est le premier, en 1936, à monter Macbeth avec des comédiens Noirs. Au même moment, il publie quelques nouvelles et débute sur une station de radio new-yorkaise. Il y est animateur, journaliste, éditorialiste. La nuit du 30 octobre 1938, il déclenche une véritable panique à travers tout le pays, faisant croire à l’invasion réelle des Martiens avec son adaptation radiophonique de La guerre des mondes d’H. G. Wells.
Citizen Welles
Orson Welles, âgé de 25 ans, se voit proposer le contrat du siècle par la RKO. Il dispose des meilleurs moyens techniques, peut jouer, interpréter, réaliser et monter lui-même ses films. Le rêve est cependant de courte durée. Le temps de tourner Citizen Kane en 1940 et le jeune cinéaste se voit notifier des réprobations qui s’amplifient les années suivantes. Orson Welles a osé s’attaquer à Randolph Hearst, magnat intouchable de la presse américaine. Le public est tiède, la critique est enthousiaste. Le film est aujourd’hui considéré comme «le plus grand film du siècle» par beaucoup de cinéphiles. Au delà de son sujet sulfureux, ce film jette les bases d’un nouvel art cinématographique, fondé sur la subjectivité de la caméra (elle est l’enquêteur présent, mais que l’on ne voit jamais tout au long du film), sur un nouveau mode de narration qui brise la progression chronologique traditionnelle, sur le rythme de l’enchaînement des plans, sur la profondeur de champs, sur la primauté du montage. Le deuxième film d’Orson Welles souffre de l’aversion des producteurs. Amputé de plus d’une heure au montage, La splendeur des Ambersons trahit le propos du cinéaste et devient un mélo sans relief. Le contrat du jeune prodige est dénoncé. Welles disparaît totalement des studios en tant qu’auteur pendant quatre ans, mais se voit confier plusieurs emplois de comédien comme Jane Eyre. Il trouve tout de même les crédits suffisants pour tourner La dame de Shangaï, grâce à la présence au générique de son épouse Rita Hayworth. Le film est à nouveau fustigé par la Columbia qui se plaint du traitement réservé à la star, la faisant tuer dans un dédale de miroirs. Dès lors, Welles n’obtient plus rien des producteurs.
Acteur par nécessité
À de nombreuses reprises, grâce à son physique imposant, sa voix profonde et son regard intense, il continue de «faire l’acteur» dans d’autres films afin de financer ses tournages. Il tourne ainsi Le Troisième Homme, Échec à Borgia, Cagliostro, Moby Dick, Le Salaire du Diable, Les Feux de l’Été, Les Racines du Ciel, Un Homme pour l’éternité, Le Marin de Gibraltar ou La Décade prodigieuse de Chabrol. Il monte ses films aux quatre coins du monde, Macbeth, Othello puis un policier dans la lignée de Citizen Kane, Mr Arkadin. Après La soif du mal et Le Procès, Welles revient à son auteur favori en empruntant le personnage de Falstaff à Shakespeare. Véritable homme orchestre, Welles se partage entre le cinéma, la télévision, les publicités et le théâtre. Il est également engagé par les grandes chaînes américaines pour être commentateur ou voix off dans une trentaine de réalisations. Cinéaste maudit et acteur d’une stature impressionnante, Orson Welles succombe à une crise cardiaque, le 10 octobre 1985 à Los Angeles.


FILMOGRAPHIE :

Avec John Huston
1938 : Too Much Johnson d’Orson Welles (cm)
1940 : Citizen Kane d’Orson Welles
1942 : Voyage au pays de la peur (Journey into fear) de Norman Foster
1943 : Jane Eyre (Jane Eyre) de Robert Stevenson
1944 : Hollywood Parade (Follow the boys) d’A. Edward Sutherland
1946 : Demain viendra toujours (Tomorrow Is Forever) d’Irving Pichel
1946 : Le Criminel (The Stranger) d’Orson Welles
1947 : La Dame de Shanghai (The Lady from Shanghai) d’Orson Welles
1948 : Macbeth (Macbeth) d’Orson Welles
1949 : Cagliostro (Black Magic) de Gregory Ratoff
1949 : Échec à Borgia (Prince of Foxes) d’Henry King
1949 : Le Troisième Homme (The Third Man) de Carol Reed
1950 : La Rose noire (The Black Rose) de Henry Hathaway
1950 : Désordre de Jacques Baratier
1951 : Othello (The Tragedy of Othello) d’Orson Welles
1951 : L’homme, la bête et la vertu (L’uomo, la bestia e la virtù) de Steno
1952 : L'Affaire Manderson (Trent's Last Case) d’Herbert Wilcox
1953 : Si Versailles m'était conté… de Sacha Guitry
1953 : Révolte dans la vallée (Trouble in the Glen) d’Herbert Wilcox
1955 : Trois meurtres (Three Cases of Murder) de George More O'Ferrall
1955 : Napoléon de Sacha Guitry
1955 : Dossier secret (Mr. Arkadin, Confidential Report) d’Orson Welles
1956 : Moby Dick (Moby Dick) de John Huston
1957 : Le Salaire du diable (Man in the Shadow) de Jack Arnold
1958 : Les Racines du ciel (The Roots of Heaven) de John Huston
1958 : Les Feux de l'été (The Long Hot Summer) de Martin Ritt
1958 : Le Génie du mal (Compulsion) de Richard Fleischer
1958 : La Soif du mal (The Touch of Evil) d’Orson Welles
1959 : David et Goliath (David e Golia) de Richard Pottier
1960 : Drame dans un miroir (Crack in the Mirror) de Richard Fleischer
1960 : Austerlitz d’Abel Gance
1961 : Les Tartares (I Tartari) de Richard Thorpe et Ferdinando Baldi
1961 : La Fayette de Jean Dréville
1962 : Le Procès (The Trial) d’Orson Welles
1963 : Rogopag (Ro.Go.Pag.), « La Ricotta » de Pier Paolo Pasolini
1963 : Hôtel International (The V.I.P.s) d’Anthony Asquith
1964 : In the Land of Don Quixote d’Orson Welles (tv)
1965 : La Fabuleuse Aventure de Marco Polo de Noël Coward et Denys de La Patellière
1965 : Falstaff (Falstaff) d’Orson Welles
1966 : Paris brûle-t-il ? de René Clément
1966 : Un homme pour l'éternité (A Man for All Seasons) de Fred Zinnemann
1967 : Le Désordre à vingt ans de Jacques Baratier
1967 : Le Marin de Gibraltar (The Sailor of Gibraltar) de Tony Richardson
1967 : Une histoire immortelle d’Orson Welles
1967 : Casino Royale de John Huston et Ken Hughes
1967 : Qu'arrivera-t-il après ? (I'll Never Forget What's 'isname) de Michael Winner
1968 : Un cri dans l'ombre (House of Cards) de John Guillermin
1968 : Œdipe roi (Oedipus the King) de Philip Saville
1968 : Pour la conquête de Rome I (Kampf um Rom) de Robert Siodmak
1969 : Pour la conquête de Rome II (Kampf um Rom, Der Verrat) de Robert Siodmak
1969 : La Bataille de la Neretva (Bitka na Neretvi) de Veljko Bulajic
1969 : 12 + 1 (Una su 13) de Nicolas Gessner et Luciano Lucignani
1970 : Trois pour un massacre (Tepepa…viva la revolución) de Giulio Petroni
1970 : Catch 22 (Catch 22) de Mike Nichols
1970 : La Lettre du Kremlin (The Kremlin Letter) de John Huston
1970 : Waterloo (Waterloo) de Sergueï Bondartchouk
1970 : Commencez la Révolution sans nous (Start the Revolution Without Me) de Bud Yorkin
1971 : La Décade prodigieuse de Claude Chabrol
1971 : Un coin tranquille (A Safe Place) d’Henry Jaglom
1972 : Malpertuis d’Harry Kümel
1972 : Necromancy (Necromancy) de Bert I. Gordon
1972 : Get to Know Your Rabbit de Brian de Palma
1973 : L'Île au trésor (Treasure Island) de John Hough
1975 : Vérités et Mensonges (F for Fake) d’Orson Welles
1976 : Le Voyage des damnés (Voyage of the damned) de Stuart Rosenberg
1979 : Les Muppets, ça c'est du cinéma (The Muppet movie) de James Frawley
1980 : Tesla (Tajna Nikole Tesle) de Krsto Papic
1980 : Filming Othello (Filming Othello) d’Orson Welles
1982 : Butterfly (Butterfly) de Matt Cimber
1982 : Slapstick (Of Another Kind) de Steven Paul
1982 : Où est Parsifal ? (Where Is Parsi?) d’Henry Helman
1983 : Hot Money (Gettin Centred) de Zale Magder et George McCowan
1985 : Someone to Love d’Henry Jaglom


Filmographie d'Orson WELLES
 
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs WX > Contact