Ruth WARRICK
 Actrice américaine
Ruth Warrick aurait pu rester dans les mémoires comme l’épouse du citoyen Kane. C’est finalement le rôle de Phoebe Tyler Wallingford dans la série All my Children qu’elle va endosser pendant trente-cinq ans qui restera dans les mémoires du grand public. C’est un peu restrictif pour cette chanteuse, actrice et militante politique de grand talent. Les producteurs ont toutefois eu la bonne idée de projeter le chef-d’œuvre de Welles à l’occasion de son 80e anniversaire en 1996.
Ruth Warrick vient au monde le 29 juin 1915, à St. Joseph, petite ville du Missouri, frontalière avec le Kansas. Pendant ses études à Kansas City, c’est en écrivant un essai au lycée intitulé «Prévention et guérison de la tuberculose», que la petite Ruth Warrick remporte un concours pour devenir Miss Jubilesta, l’ambassadrice rémunérée du Missouri à New York. Elle s’installe à New York où elle pratique plusieurs petits métiers dont celui de mannequin. Simultanément, elle suit des cours de comédie et fait ses débuts artistiques en tant que chanteuse dans des émissions radiophoniques. Elle épouse l’acteur d’Eric Rolf en 1938.
Madame Kane
Orson Welles, alors en pleine préparation de son premier long métrage Citizen Kane, produit par la RKO Pictures se rappelle avoir croisé Ruth Warrick sur La Guerre des Mondes pour la radio et se trouve séduit par sa présence altière. En 1940, Ruth Warrick est choisie pour interpréter le rôle d’Emily Monroe Norton, la première femme de Kane. Propulsée dans la sphère du cinéma, elle signe un contrat de sept ans avec le studio. Malgré les problèmes rencontrés à la sortie du film, Ruth tourne une dizaine de productions en tête d’affiche parmi lesquelles Vendetta, Voyage au pays de la peur, Monsieur Winkle s’en va-t-en guerre, Une invitée dans la maison et Sous le ciel d’Orient. En 1946, Ruth Warrick est la vedette, avec Bobby Driscoll, de Mélodie du Sud, réalisé par Wilfred Jackson et Harvey Foster. Cette reconstitution historique du Sud des États-Unis, incluant animation et fiction, est la première production de Walt Disney avec des acteurs professionnels.
De beaux rôles de complément
Divorcée depuis 1945 d’Eric Rolf, père de Jon et Karen, elle épouse en 1950 Carl Neubert, divorce en 1952 et après une union avec Robert McNamara et la venue de Tim son troisième enfant, elle épouse à nouveau Neubert mais ce deuxième essai se termine à nouveau en 1962. Beaucoup trop réservée et aristocratique pour interpréter les filles glamours ou les héroïnes aventurières, Ruth Warrick reprend le chemin des scènes de théâtre. Elle joue notamment dans les pièces Miss Lonelyhearts et dans Take me along. Pour le cinéma, elle reste cantonnée dans des rôles secondaires jusqu’à la fin des années soixante. Parmi ses prestations les plus remarquables, on peut aisément citer Femme ou maîtresse d’Otto Preminger, Arc de triomphe de Lewis Milestone, Marqué au fer rouge de Bernard McEveety et Le plus grand des hold up d’Hy Averback.
Alias Phoebe Tyler
Parallèlement au grand écran, la carrière de Ruth Warrick trouve un second souffle avec sa participation à plusieurs séries ou films de télévision. Elle apparaît entre autres, dans les célèbres séries Haine et passion puis dans Peyton Place, et enfin dans All my Children, appelé en France La force du destin de 1970 jusqu’au début du 21e siècle. En 2001, Ruth se brise la hanche alors qu’elle passe des vacances en Italie. Pendant sa convalescence, son rôle de Phoebe Tyler, très populaire, ne sera pas supprimé. Le scénario sera remanié et Ruth continuera à jouer en fauteuil roulant. Les producteurs seront par contre contraints d’inscrire un additif In Loving Memory of Ruth Warrick à la fin du dernier épisode tourné par la vedette quelques mois auparavant.
Porte-parole démocrate
Au cours de ses dernières années, elle est devenue porte-parole des droits des personnes âgées et des personnes handicapées et a été nommée au Comité mondial des femmes des Nations Unies sur la santé mentale. Membre du Parti démocrate, elle a travaillé avec les administrations de John F. Kennedy, Lyndon Johnson et Jimmy Carter sur les questions de travail et d’éducation et des droits des afro-américains. Mariée six fois avec cinq époux, elle a encore de rapides unions en 1972 avec Frank Freda et en 1975 avec Jarvis Cushing. Ruth Warrick a publié en 1980 son autobiographie Les confessions de Phoebe Tyler. En 2004, sa carrière est couronnée d’un Prix aux Daytime Emmy Awards. Elle meurt le 15 janvier 2005, à son domicile de New York de complications durant une pneumonie.


FILMOGRAPHIE :

Avec Orson Welles
1941 : Citizen Kane (Citizen Kane) d’Orson Welles
1941 : Vendetta (The Corsican Brothers) de Gregory Ratoff
1941 : Obliging young Lady de Richard Wallace
1942 : Et la Vie recommence (Forever and a Day) de Robert Stevenson
1942 : Voyage au Pays de la peur (Journey into Fear) de Norman Foster
1943 : Petticoat Larceny de Ben Holmes
1943 : The iron Major de Ray Enright
1944 : M Winkle s’en va-t-en guerre (Mr. Winkle goes to War) d’Alfred E. Green
1944 : Les Saboteurs (Secret Command) d’A. Edward Sutherland
1944 : Une Invitée dans la Maison (Guest in the House) de John Brahm
1945 : Sous le Ciel d’Orient (China Sky) de Ray Enright
1945 : Mélodie du Sud (Song of the South) de Wilfred Jackson & Harvey Foster
1946 : Le Gars épatant (Swell Guy) de Frank Tuttle
1946 : Vacances tragiques (Perilous Holiday) d’Edward H. Griffith
1947 : Jenny et son Chien (Driftwood) d’Allan Dwan
1947 : Femme ou Maîtresse (Daisy Kenyon) d’Otto Preminger
1947 : Arc de triomphe (Arch of Triumph) de Lewis Milestone
1948 : Parade musicale (Make believe Ballroom) de Joseph Santley
1949 : Dan Patch le Victorieux (The Great Dan Patch) de Joseph M. Newman
1949 : Beauty on Parade de Lew Landers
1950 : Second chance de William Beaudine
1950 : Maman est à la Page (Let’s dance) de Norman Z. McLeod
1950 : One too many d’Erle C. Kenton
1950 : Trois Maris (Three Husbands) d’Irving Reis
1952 : Like the Rich People d’Arthur Ripley (tv)
1953 : Tunnel Job de Richard Goode (tv)
1953 : Mon bien-aimé Époux (My Beloved Husband) de Franklin J. Schaffner (tv)
1953 : La Fin de la Lune de Miel (End of the Honeymoon) de Fletcher Markle (tv)
1954 : Roogie’s Bump d’Harold Young
1964 : Perry Mason, the Case of the Blonde Bonanza d’Arthur Marks (tv)
1964 : A Letter to Nancy de William F. Claxton
1965 : Marqué au fer rouge (Ride beyond Vengeance) de Bernard McEveety
1968 : Les Maîtres du monde (How to Steal the World) de Sutton Rolley
1968 : Le plus grand des Hold up (The Great Bank Robbery) d’Hy Averback
1983 : La Malédiction démoniaque (The Returning) de Joel Bender
1984 : Masque de Mort (Deathmask) de Richard Friedman
1985 : Peyton Place, the Next Generation de Larry Elikann (tv)


Filmographie de Ruth WARRICK
 
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