Horace John Waters, appelé Jack Warner pour sa carrière artistique est né le 24 octobre 1895 à Bromley-by-Bow, quartier populaire de Londres. Troisième enfant d’un entreposeur de pompes funèbres, Edward William Waters et de son épouse Maud Mary Best, il a deux sœurs Elsie et Doris Waters qui se produisent comme comédiennes sous le nom de Gert et Daisy. Il fréquente la Grammar School et chante avec ses sœurs à la chorale de l’église Saint-Léonard de Bromley-by-Bow dont il fut un temps le soliste.
Des corbillards aux cabarets
Jack Warner fait des études d'ingénierie automobile au Northampton Institute. Plus attiré par la pratique, il travaille comme mécanicien notamment à Paris où il apprend le français. Pendant la première guerre mondiale, il est chauffeur en France et reçoit la Médaille du Mérite en 1918. Il retourne en Angleterre dans le commerce automobile, passant des corbillards aux courses automobiles. Il s’oriente vers le spectacle et se fait connaître avec une émission humorisque qui commence par « Un monologue intitulé… ». Il devient ainsi très populaire, s’illustrant par des imitations de Maurice Chevalier et tient le rôle principal de The Dummy Talks d’Ostwald Mitchell en 1943. Sa carrière à l’écran décolle après la seconde guerre mondiale avec le rôle secondaire de prisonnier dans le film de guerre Cœur captif de Basil Dearden auprès de Michael Redgrave.
Le patriarche des Huggetts
C’est avant tout dans le domaine de la comédie que Jack Warner va accéder au vedettariat. Il joue le détective Nightingale auprès de gamins poursuivant un gangster dans À cor et à cri de Charles Crichton qui rencontre un énorme succès. Il joue le patriarche de la famille Huggett dans Camp de Vacances, puis dans Here come the Huggets où débute Diana Dors, Vote for Huggets avec Petula Clark et The Huggets Abroad. Il devient l’un des acteurs les plus populaires des studios Gainsborough Pictures. Ilparticipe à plusieurs films à sketches comme Easy Money ou Train of Events et accroît encore sa popularité en incarnant l'agent de police George Dixon poursuivant le jeune voyou Dirk Bogarde dans La Lampe bleue de Basil Dearden. Il avait auparavant connu Dirk Bogarde comme délinquant dans Boys in Brown où Warner dirige une maison de correction. Habitué du film policier comme Emergency Call, Bang you’re dead ou Forbidden Cargo, il aborde tous les genres passant de la comédie Talk of a Milliion à l’adaptation de Dickens Scrooge, du film de boxe The Square Ring au film de guerre Les Guerriers de l’Ombre avec Simone Signoret ou Albert R.N. avec Anthony Steel.
Le policier George Dixon
Au sommet de sa popularité, Jack Warner incarne un commissaire de police dans la comédie noire Tueurs de Dames des studios Ealing. Il reprend son personnage du policier Dixon (pourtant abattu dans La Lampe bleue) dans la série télévisée Dixon of Dock Green à partir de 1955. Ce succès va perdurer jusqu’en 1976, son personnage prenant dans les dernières années un tour parodique. Le personnage est très admiré par la reine Elisabeth II. L’acteur qui avait interrompu sa carrière à l’écran au début des années soixante prend enfin sa retraite à plus de 80 ans. En dehors de la comédie, Jack Warner a enregistré périodiquement des chansons comiques et des recueils de monologues de son personnage Dixon comme dans l’album An Ordinary Copper qui a été réédité deux fois.
47 ans d'union
Côté privé, Jack Warner ne s’est marié qu’une fois. Le 23 novembre 1933, Warner épouse la secrétaire de la société Muriel Winifred Peters, appelée affectueusement Mollie, la fille du riche et indépendant Roberts Peters d’origine écossaise. Le couple n’a pas eu d'enfants. Jack Warner est nommé Officier de l'Ordre de l'Empire britannique en 1965. Il décède à l'âge de 85 ans d’une pneumonie au Royal Masonic Hospital de Londres, le 24 mai 1981. En reconnaissance pour l’agent Dixon, les officiers du commissariat de police de Paddington Green ont porté le cercueil lors de ses funérailles.
FILMOGRAPHIE :
Avec Jane Hylton
1946 : Cœur captif (The Captive Heart) de Basil Dearden
1947 : À Cor et àCcri (Hue and Cry) de Charles Crichton
1947 : La Mort se venge (Dear Murderer) d’Arthur Crabtree
1947 : Camp de Vacances (Holiday Camp) de Ken Annakin
1947 : Il pleut toujours le Dimanche (It Always Rains on Sunday) de Robert Hamer
1948 : Easy Money de Bernard Knowles
1948 : Here Come the Huggetts de Ken Annakin
1948 : My Brother's Keeper d’Alfred Roome
1948 : Les Guerriers dans l'Ombre (Against the Wind) de Charles Crichton
1949 : Vote for Huggetts de Ken Annakin
1949 : The Huggetts Abroad de Ken Annakin
1949 : Train of Events, « The Engine Driver » de Sidney Cole
1949 : Boys in Brown de Montgomery Tully
1950 : La Lampe bleue (The Blue Lamp) de Basil Dearden
1951 : Talk of a Million de John Paddy Carstairs
1951 : La Vallée des Aigles (Valley of Eagles) de Terence Young
1951 : Scrooge (A Christmas Carol) de Brian Desmond Hurst
1952 : Cherchez ces Trois Hommes (Emergency Call) de Lewis Gilbert
1952 : Meet Me Tonight, « Ways and Means » d’Anthony Pelissier
1952 : Those People Next Door de John Harlow
1953 : The Final Test d’Anthony Asquith
1953 : The Square Ring de Basil Dearden
1953 : Le Prisonnier fantôme (Albert R.N.) de Lewis Gilbert
1954 : Bang, You’re Dead de Lance Comfort
1954 : Le Cargo de la Drogue (Forbidden Cargo) d’Harold French
1955 : Le Monstre (Quatermass Experiment) de Val Guest
1955 : Tueurs de Dames (The Ladykillers) d'Alexander Mackendrick
1955 : C’est formidable d’être jeune (Now and Forever) de Mario Zampi
1956 : Home and Away de Vernon Sewell
1958 : Agent secret S.Z. (Carve Her Name with Pride) de Lewis Gilbert
1962 : Le Mystère de la Villa Blanche (Jigsaw) de Val Guest
1979 : Dominique (Dominique is dead) de Michael Anderson
Filmographie de Jack WARNER