Robert WALKER
 Acteur américain
Pour tous les cinéphiles, Robert Walker restera pour l’éternité le tueur dément de L’Inconnu du Nord-Express. Pourtant cet ancien soldat aurait pu représenter le jeune premier romantique autant par ses rôles que par le couple glamour qu’il formait avec Jennifer Jones. L’alcool et les dérangements mentaux ont eu raison prématurément de cet excellent comédien.
Robert Hudson Walker naît le 13 octobre 1918 à Salt Lake City. Il est le fils d’un journaliste du Deseret New et plus jeune d'une fratrie de quatre garçons. Ses parents se séparent alors qu'il est très jeune et il passe la majeure partie de son enfance et de son adolescence à Ogden City dans l'Utah où son existence est difficile.
Avec Jennifer
En 1932 son père l’inscrit à l’Académie Militaire de San Diego, en Californie, mais il éprouve peu d’enthousiasme pour la vie militaire et suit donc les cours de théâtre pour embrasser une carrière de comédien. Il joue son premier rôle dans The Other Side, qui remporte un prix universitaire et qui fait du jeune Robert une star du campus. Motivé par ce succès, il quitte San Diego et accède en 1938 à l’Académie des arts dramatiques de New York. Le 2 janvier 1939 il épouse sa camarade étudiante Phyllis Isley, qui deviendra plus tard l’actrice Jennifer Jones. Ils participent ensemble à des pièces radiophoniques à Tulsa dans l’Oklahoma, la radio étant la propriété du père de Phyllis. Deux enfants naissent de leur union, Robert Walker Jr et Michael. Robert Walker décroche quelques rôles de jeune premier auprès d’Ann Sheridan dans Reine d’un Jour de Charles Reisner, Lana Turner dans Des Filles et des idées de S. Sylvan Simon, Ann Rutherford dans Dancing co-ed et Maureen O’Sullivan dans Laissez-nous vivre. À Hollywood son épouse rencontre le producteur David O. Selznick et décroche un contrat de sept ans chez ce Pygmalion. Elle devient sa maîtresse et c'est aussi pour racheter leur image qu'ils sortent deux ans plus tard Le Chant de Bernadette qui vaut un Oscar à l'actrice. Robert et Jennifer joue ensemble dans Depuis ton départ de John Cromwell mais rien ne va plus entre les conjoints et le couple divorce en 1945. Robert Walker ne s'en remettra jamais.
Le séduisant jeune premier
Pendant la guerre, Robert Walker est réformé en raison de sa mauvaise vue. Du coup, il prend la place des acteurs mobilisés dans des films de guerre comme Bataan de Tay Garnett ou le diptyque des Private Hardgrove. Cantonné dans des comédies romantiques, il apparaît dans l’académique Madame Curie auprès de Greer Garson, La Princesse et le Groom avec Hedy Lamarr, et quelques comédies musicales comme La Pluie qui chante. Idole des adolescentes, Robert Walker impose cependant son talent face à Spencer Tracy, dans le film de guerre Trente Secondes sur Tokyo, ou Judy Garland dans L'Horloge de Vincente Minnelli. Après la guerre, il travaille avec Elia Kazan dans Le Maître de la Prairie aux côtés de Spencer Tracy et Katharine Hepburn et avec Clarence Brown dans Passion immortelle. Il donne la réplique à Ava Gardner dans Un Caprice de Vénus. Incarnant des personnages ambigus, fragiles et tourmentés, il s’inscrit comme un possible rival de Montgomery Clift dans la lignée de John Garfield et Alan Ladd.
Des personnages troubles et tourmentés
Après plusieurs succès, Robert Walker se met à boire de plus en plus et est obligé de suivre une cure de désintoxication pendant plusieurs mois, à Topeka, dans le Kansas. Il épouse en 1948 Barbara Ford, la fille de John Ford mais le mariage est annulé cinq semaines plus tard. Dès sa sortie de clinique en 1951, il tourne un classique du western, La Vallée de la vengeance, où il est encore en retrait au côté de Burt Lancaster. En 1952, il obtient son rôle le plus célèbre et achevé face à Farley Granger dans le suspense L'Inconnu du Nord-Express d'Alfred Hitchcock. Il y incarne Bruno Anthony qui propose à son compagnon de compartiment, un célèbre tennisman de tuer son épouse Anne afin qu’en retour, il le débarasse de son père. Après ce triomphe, il joue une dernière fois, dans le mélodrame patriote et anticommuniste Mon Fils John de Leo McCarey, au côté d'Helen Hayes, mais la boisson reprend le dessus. Il décéde prématurément le 28 août 1951 à Los Angeles, pendant le tournage du film de McCarey. Il serait mort d’une crise cardiaque, mais la rumeur avance qu’il se serait suicidé aux barbituriques. Les derniers plans du film de McCarey sont empruntés à L’Inconnu du Nord-Express. Son fils Robert Walker Jr reprendra le flambeau dans les années soixante.


FILMOGRAPHIE :

Avec Jennifer Jones
1937 : Woman in Distress de Lynn Shores
1937 : Two-fisted Gentleman de Gordon Wiles
1939 : Reine d’un Jour (Winter Carnival) de Charles Reisner
1939 : Des Filles et des Idées (These Glamour Girls) de S. Sylvan Simon
1939 : Dancing Coed de S. Sylvan Simon
1939 : Laissez-nous vivre (Let us live !) de John Brahm
1940 : The Lone Wolf strikes de Sidney Salkow
1942 : La Justice des hommes (The Talk of the Town) de George Stevens
1943 : Bataan (Bataan) de Tay Garnett
1943 : Madame Curie (Madame Curie) de Mervyn Le Roy
1944 : See Here, Private Hargrove de Wesley Ruggles
1944 : Depuis ton départ (Since You Went Away) de John Cromwell
1944 : Trente Secondes sur Tokyo (Thirty Seconds Over Tokyo) de Mervyn LeRoy
1945 : L'Horloge (The Clock) de Vincente Minnelli
1945 : La Princesse et le Groom (Her Highness and the Bellboy) de Richard Thorpe
1945 : What Next, Corporal Hargrove? de Richard Thorpe
1946 : The Sailor Takes A Wife de Richard Whorf
1946 : Voulez-vous m'aimer ? (Do you love me ?) de Gregory Ratoff
1946 : Le Maître de la prairie (The Sea of Grass) d’Elia Kazan
1946 : La Pluie qui chante (Till The Clouds Roll By) de Richard Whorf
1947 : Au carrefour du siècle (The Beginning or the End) de Norman Taurog
1947 : Passion immortelle (Song of Love) de Clarence Brown
1948 : Un caprice de Vénus (One Touch of Venus) de William A. Seiter
1948 : Mon véritable Amour (My own true Love) de Compton Bennett
1949 : Black Midnight de Budd Boetticher
1950 : J'ai trois amours (Please Believe Me) de Norman Taurog
1950 : The Skipper Surprised His Wife d'Elliott Nugent
1950 : Military Academy with that Tenth Avenue Gang de D. Ross Lederman
1951 : La Vallée de la vengeance (Vengeance Valley) de Richard Thorpe
1951 : L'Inconnu du Nord-Express (Strangers on a Train) d’Alfred Hitchcock
1952 : Mon Fils John (My Son John) de Leo McCarey


Filmographie de Robert WALKER
 
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