Anton WALBROOK
 Acteur autrichien
Anton Walbrook fut un acteur complet, à l’aise dans tous les registres, du dignitaire à l’aventurier, en passant par l’officier rigide ou l’aristocrate charmeur. Ce grand dandy a du fuir l’Autriche des années trente pour suivre une grande carrière internationale en Angleterre, en France et aux États-Unis.
Adolph Anton Wilhelm Wohlbrück est né à Vienne, le 19 novembre 1896. Issu d'une famille de comédiens, il est le fils d‘Adolf Wohlbrück qui se produit comme clown dans un cirque et eut le célèbre Grock pour élève et l’actrice Gisela Cohn. Il étudie très tôt le théâtre avec Max Reinhardt. Beau jeune premier aux cheveux noirs et aux yeux bleus, il fait des premières apparitions dans des films muets comme Mater Dolorosa avec Hanni Weisse.
De Michel Strogoff au prince Albert
Sous son vrai nom, il fait ses vrais débuts au cinéma à l'aube du parlant avec un petit rôle d’amant d’Anna Sten dans Trapèze d’Ewald André Dupont en 1931. Il affiche une belle stature et une grande élégance dans des films musicaux comme La Guerre des Valses de Ludwig Berger et Raoul Ploquin et Mascarade de Willi Forst. Parfaitement trilingue, il tourne simultanément les versions de Victor et Victoria (Georges et Georgette) de Reinhold Schünzel ou Le Baron Tzigane de Karl Hartl et Henri Chomette. C’est ainsi qu’iIl se révèle véritablement au grand public en 1935, en jouant dans les versions anglaise et française de Port-Arthur de Nicolas Farkas avec Danielle Darrieux et dans les versions allemande, américaine et française de Michel Strogoff que signent Richard Eichberg, Jacques de Baroncelli et George Nichols Jr. D’ascendance juive par sa mère et homosexuel, Adolf Wohbrück Jr fuit le régime nazi et se réfugie, lors de l'Anschluss, en Grande-Bretagne où il anglicise son nom en Anton Walbrook. Devenu un acteur reconnu et populaire, il tourne dans quelques grandes productions d'époque, incarnant notamment le Prince Albert dans le dyptique La Reine Victoria et Soixante années de règne d’Herbert Wilcox auprès d’Anna Neagle, le mari sadique de Gaslight de Thorold Dickinson avec Diana Wynyard (une version sera donnée à Hollywood avec Charles Boyer et Ingrid Bergman), et plusieurs films de guerre de Michael Powell et Emeric Pressburger comme 49e Parallèle et Colonel Blimp.
Des chaussons rouges à Lola Montès
Après la guerre, Anton Walbrook retrouve Powell et Pressburger pour camper le directeur de ballet pervers dans Les Chaussons rouges où obsédé par la perfection, il martyrise Moira Shearer. Anton Walbrook est à l'aise dans des rôles d'officiers comme d'aristocrates, et allie dans ses films la sobriété et le charme classique du dandy à l'élégance et une certaine ironie un peu distante. Il retrouve Thorold Dickinson en 1948 dans le thriller La Reine des cartes adapté de La Dame de Pique de Pouchkine. Max Ophuls fait appel à lui pour être le meneur de jeu de La Ronde et lui confiera la narration dans la version allemande du Plaisir. Julien Duvivier le dirige dans L'Affaire Maurizius en fourbe et manipulateur Grégoire Waremme en 1953, et il retrouve Ophuls en 1955 pour Lola Montès, dans lequel il interprète Louis II de Bavière. À Hollywood, il incarne l'évêque Cauchon dans Sainte Jeanne d’Otto Preminger aux côtés de Jean Seberg et John Gielgud, et fait une dernière apparition dans L'Affaire Dreyfus de José Ferrer la même année, où il est le major Esterhazy. Il se retire ensuite définitivement des écrans.
Serviteur du théâtre
Tout au long de sa carrière, Anton Walbrook effectue quelques incursions sur les planches en Europe et aux États-Unis. En 1939, il s’illustre en incarnant Otto dans Design for Living face à Diana Wynyard et Rex Harrison. En 1952, il joue Cosmo Constantine dans Call Me Madam. Malgré son retrait du cinéma, il participe à quelques téléfilms comme le duc d’Altaïr dans Venus Observed, Waldo Lydecker dans une version de Laura, d'après Vera Caspary, en 1962, Colenson Ridgeon dans Le Dilemme du Docteur de George Bernard Shaw et Robert dans Robert et Elisabeth. Anton Walbrook a reçu un prix pour l'ensemble de sa carrière en 1967 au Deutscher Filmpreis de Berlin. Anton Walbrook est mort d'une crise cardiaque dans le quartier de Garatshausen à Feldafing, en Bavière, le 9 août 1967. Il avait 70 ans. Ses cendres ont été enterrées dans le cimetière de l'église Saint-Jean d’Hampstead à Londres, selon ses dernières volontés.


FILMOGRAPHIE :

Avec Anna Neagle
et Herbert Wilcox
1923 : Martin Luther (Martin Luther) de Karl Wüstenhagen
1924 : Mater Dolorosa (Mater Dolorosa) de Joseph Delmont
1925 : Le Secret du Château d’Elmshöh (Das Geheimnis von Schloß Elmshöh) de Max Obal
1931 : Les Cinq Gentlemen maudits (Die fünf verfluchten Gentlemen) de Julien Duvivier
1931 : Trapèze (Salto Mortale) d’Ewald André Dupont
1932 : La Fierté de la 3e Compagnie (Der Stolz der 3. Kompanie) de Fred Sauer
1932 : Chômage (Drei von der Stempelstelle) d’Eugen Thiele
1932 : Mélodie d’amour (Melodie der Liebe) de George Jacoby
1932 : Baby de Carl Lamac
1933 : Georges et Georgette de Reinhold Schünzel et Roger Le Bon
1933 : La Guerre des Valses (Walzerkrieg) de Ludwig Berger
1933 : Toujours l’Amour (Keine Angst vor Liebe) d’Hans Steinhoff
1933 : Victor et Victoria (Viktor und Viktoria) de Reinhold Schünzel
1934 : L’Amour en Cage (Die vertauschte Braut) de Carl Lamac
1934 : Mascarade (Maskerade) de Willi Forst
1934 : Manon Cavallini (Eine Frau, die weiß, was sie will) de Victor Janson
1934 : Un mariage anglais (Die englische Heirat) de Reinhold Schünzel
1935 : Régine (Regine, der Roman einer großen Liebe) d’Erich Waschneck
1935 : Le Baron Tzigane (Zigeunerbaron) de Karl Hartl
1935 : Le Baron tzigane d’Henri Chomette
1935 : Meurtre dans un Taxi (Ich war Jack Mortimer) de Carl Froelich
1935 : L’Étudiant de Prague (Der Student von Prag) d’Arthur Robison
1936 : Michel Strogoff de Jacques de Baroncelli
1936 : Michel Strogoff (Der Kurier des Zaren) de Richard Eichberg
1936 : Allotria de Willi Forst
1936 : Port-Arthur de Nicolas Farkas
1936 : Port-Arthur (Port Arthur) de Nicolas Farkas & Josef Gielen
1937 : Michel Strogoff (The Soldier and the Lady) de George Nichols Jr
1937 : La Reine Victoria (Victoria the Great) d’Herbert Wilcox
1937 : Le Rat (The Rat) de Jack Raymond
1938 : Soixante années glorieuses (Sixty Glorious Years) d’Herbert Wilcox
1940 : Gaslight (Gaslight) de Thorold Dickinson
1941 : Dangerous Moonlight de Brian Desmond Hurst
1941 : 49e Parallèle (49th Parallel) de Michael Powell
1943 : Colonel Blimp (The Life and Death of Colonel Blimp) de M. Powell & E. Pressbuger
1945 : L’Homme du Maroc (The Man from Morocco) de Mutz Greenbaum
1948 : Les Chaussons rouges (The Red Shoes) de Michael Powell & Emeric Pressburger
1949 : La Reine des cartes (The Queen of Spades) de Thorold Dickinson
1950 : La Ronde de Max Ophüls
1950 : Roi pour une Nuit (König für eine Nacht) de Paul May
1951 : La Guerre des valses (Wiener Walzer) d’Emile E. Reinert
1954 : L'Affaire Maurizius de Julien Duvivier
1955 : Oh... Rosalinda!! (Fledermaus ’55) de Michael Powell & Emeric Pressburger
1955 : Lola Montès de Max Ophüls
1957 : Sainte Jeanne (Saint Joan) d’Otto Preminger
1958 : L'Affaire Dreyfus (I Accuse!) de José Ferrer
1960 : Venus im Licht de Peter Beauvais (tv)
1962 : Laura (Laura) de Franz Josef Wild (tv)
1963 : Le Dilemme du Docteur (Der Arzt am Scheideweg) de Kurt Wilhelm (tv)
1966 : Robert et Elisabeth (Robert und Elisabeth) d’Eberhard Schröder (tv)


Filmographie d'Anton WALBROOK
 
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