Catherine Josephine Van Fleet est née à Oakland le 30 décembre 1915. Elle est la plus jeunes des deux filles du couple Roy H. Van Fleet et Elizabeth "Bessie" Catherine Gardner, venant de l'Indiana et du Michigan. Son père Roy travaille pour le chemin de fer mais décède d'un infection de la gorge due à un streptocoque qui s'est propagé à tout son corps. Pour subvenir aux besoins de Catherine Josephine et de Corinne, Bessie Van Fleet travaille comme vendeuse dans un magasin d’Oakland.
Actrice fétiche d'Elia Kazan
Jo Van Fleet fait des études brillantes qui la conduit à un diplôme de l'Université de Californie en 1936, passant ensuite plusieurs années comme professeur de lycée à Morro Bay, en Californie. Tandis qu'elle montre un intérêt précoce pour les productions théâtrales, elle poursuit une formation théâtrale à New York. En 1944, elle commence sa carrière scénique dans le rôle de Miss Phipps dans Oncle Harry à Washington. Deux ans plus tard, elle interprète Dorcas dans Le Conte d'hiver de Shakespeare et Regan face à Louis Calhern dans Le Roi Lear. Elle remporte le Tony Award du Meilleur second rôle féminin pour son rôle de Jessie Mae Watts dans The Trip to Bountiful d’Horton Foote face à Lillian Gish et Eva Marie Saint. C’est donc une comédienne aguerrie qui s’inscrit à l’Actor’s Studio au début des années 1950, sous la houlette d’ Elia Kazan et de Lee Strasberg. En 1952, Kazan la dirige dans La Fuite en Egypte et, l'année suivante, dans Camino Real. En 1954, il lance sa carrière au cinéma en lui confiant le rôle de Cathy Ames, la mère de Cal interprété par James Dean dans À l’est d’Eden, adapté de John Steinbeck. Sa performance, largement saluée par les critiques, lui fait remporter un Oscar de la Meilleure Actrice dans un second rôle.
Des personnages intenses et uniques
Choisissant avec soin ses rôles, elle est Bessie dans La Rose tatouée auprès d’Anna Magnani et Burt Lancaster, l’autoritaire Katie Roth mère de Susan Hayward qui sombre dans l’alcoolisme dans Une Femme en Enfer, la pittoresque Ma McDade, propriétaire d’un ranch dans Le Roi et quatre Reines de Raoul Walsh avec Clark Gable, la compagne délaissée du Doc Holliday (Kirk Douglas) dans Règlements de comptes à O.K. Corral et la veuve madame Dufresne, propriétaire d’une concession en Indochine dans Barrage contre le Pacifique de René Clément d’après Duras. Souvent cantonnée aux rôles tragiques, Jo accepte de jouer des personnages beaucoup plus âgés qu’elle. Ainsi, elle campe une octogénaire dans Le Fleuve sauvage d’Elia Kazan auprès de Montgomery Clift et Lee Remick, ce qui nécessite chaque matin cinq heures de maquillage.
Prestations scéniques et télévisées
Déçue par la tournure de sa carrière, Jo Van Fleet retourne à la scène où elle obtient un Tony Award de la Meilleure actrice pour sa performance dans Look Homeward, Angel, en mère avide d'Anthony Perkins. Elle joue la méchante belle-mère dans Cendrillon pour la télévision, la mère de Paul Newman dans Luke la main froide et celle de Peter Sellers dans Le Baiser papillon. L’actrice au jeu intense apparaît dans des dramatiques télévisées comme Alfred Hitchcock présente et des épisodes de Thriller, Bonanza, Les Mystères de l'Ouest et Sergent Anderson. Côté privé, Jo Van Fleet connaît un bonheur stable auprès du chorégraphe William G. Bales, épousé en 1946 et qui restera son mari jusqu’à son décès en 1990. Le couple a un fils Michael. En février 1960, en reconnaissance de sa carrière dans l'industrie cinématographique, mais aussi pour son travail sur scène et à la télévision, Jo Van Fleet obtient une étoile sur le Walk of Fame d'Hollywood. Politiquement, elle a toujours affiché des opinions démocrates et, a soutenu Adlai Stevenson à l'élection présidentielle de 1952. Elle croise Robert De Niro alors débutant dans The Gang that couldn' shoot straight et rejoint Isabelle Adjani et Melvyn Douglas dans Le Locataire de Roman Polanski. Elle fait une dernière apparition au cinéma dans Le Pouvoir de l’Argent auprès de Robin Williams pour deux petites scènes où elle incarne une vieille femme qui promène deux teckels incontinents. A l'âge de 81 ans, Van Fleet décède à New York, à l’hôpital Jmaica dans le Queens.
FILMOGRAPHIE :
Avec Jack Lemmon
et Ernest Borgnine
1955 : La Rose tatouée (The Rose Tattoo) de Daniel Mann
1955 : Une femme en enfer (I'll Cry Tomorrow) de Daniel Mann
1956 : Le Roi et Quatre Reines (The King and Four Queens) de Raoul Walsh
1957 : Règlements de comptes à O.K. Corral (Gunfight at the O.K. Corral) de John Sturges
1958 : Barrage contre le Pacifique (This Angry Age) de Rene Clement
1960 : Le Fleuve sauvage (Wild River) d’Elia Kazan
1967 : Luke la main froide (Cool Hand Luke) de Stuart Rosenberg
1968 : Le Baiser papillon (I Love You, Alice B. Toklas!) d’Hy Averback
1969 : 80 Steps to Jonah de Gerd Oswald
1971 : The Gang That Couldn't Shoot Straight de James Goldstone
1976 : Le Locataire (The Tennant) de Roman Polanski
1986 : Le pouvoir de l’argent (Seize the Day) de Fielder Cook
Télévision :
1952 : The Thin Air de Sumner Locke Elliott
1954 : Before the Act de Thomas Walsh
1955 : A Business Proposition d’Hal Tulchin
1955 : Lady Ruth de Richard Dunlap
1956 : The Painted Blind de Patricia Joudry
1956 : Shopping for Death de Robert Stevens
1957 : Reward to Finder de James Neilson
1959 : Disaster de Robert Stevens
1959 : The Human Comedy de Robert Mulligan
1960 : La remarquable Madame Hawk (The Remarkable Mrs Hawk) de John Brahm
1960 : Volpone (Volpone) de Gene Frankel
1961 : Four by Tennessee de Lamont Johnson
1961 : Servant Problem d’Alan Crosland Jr
1961 : The Night of the Storm de Daniel Petrie
1964 : Satan’s Waitin’ de Charles F. Haas
1964 : Haute Tension, Le Monde que je veux (The World I want) d’Elliot Silverstein
1965 : Cendrillon (Cinderella) de Charles S. Dubin
1971 : Paradis perdu (Paradise Lost) de Glenn Jordan
1972 : La Famille Rico (The Family Rico) de Paul Wendkos
1973 : Satan's School for Girls de David Lowell Rich
1973 : Médecins d'aujourd'hui (Medical Center) de Richard Benedict
1980 : Power (Power) de Barry Shear & Virgil W. Vogel
Filmographie de Jo VAN FLEET