Rudy VALLEE
 Acteur et chanteur américain
Rudy Vallée est l’ancêtre des crooners. À une époque où le microphone n’existait pas, il fallait se servir d’un porte-voix pour capter les foules. En 1927, les premières stations radio ont fait figurer le pittoresque Rudy Vallée et son faux porte-voix, qu’il aura tôt fait de délaisser en découvrant les qualités du microphone. En retour, il a grandement contribué à populariser ce média et influencé la chanson.
Rudy Vallée, né Hubert Prior Vallée voit le jour le 28 juillet 1901 à Island Pond dans le Vermont. Il commence à étudier très tôt le saxophone et la clarinette, pour finalement intégrer la prestigieuse université Yale, dans laquelle il fait de la musique avec ses camarades de faculté. C’est dans cette ambiance de potache qu’il commence à chanter avec son porte-voix, alternant avec un solo de clarinette ou de saxophone (il portait tous les instruments en bandoulière). Avec ses amis, il monte le groupe des Connecticut Yankees et joue dans les clubs de New York. Tout cela le conduira à la radio en 1929 qui en fera une star. Il tournera dans la foulée le film Vagabond Lover et deviendra ce chanteur et animateur à la fois drôle, séduisant et musicien. Son style de chanteur de charme inspirera fortement Bing Crosby, Frank Sinatra et Perry Como.
Le premier crooner
Un de ses succès les plus connus est une chanson estudiantine, There is a Tavern in the Town, narrant une rupture amoureuse, dont les paroles ouvertement mélodramatiques sont souvent prises au second degré par les spectateurs. Lors de l’enregistrement en 1934, alors que Vallée (réputé franc buveur) tente de garder son sérieux, ses musiciens lui adressent force mimiques et grimaces, déclenchant un fou-rire difficile à contrôler. Il faudra faire une seconde prise mais son producteur décidera de graver sur disques les deux prises. La version «du pochard» avec les fous rires, gravée en face B aura un immense succès, contrairement à la version «sobre». Même s’il a ses détracteurs, Rudy Vallee connaît une popularité grandissante dans les cabarets et scènes de music-halls puis à la radio et au cinéma. Il apparaît dans plusieurs courts métrages avant de tourner des films musicaux comme George White’s Scandals, Sweet Music, Gold Diggers in Paris ou La Fille du Nord avec Sonja Henie. C’est Preston Sturges qui a su le mieux utiliser sa drôlerie dans Madame et ses flirts avec Claudette Colbert, Oh, quel mercredi qui marque le grand retour d’Harold Lloyd, Infidèlement vôtre aux côtés de Rex Harrison et Mam’zelle Mitraillette avec Betty Grable.
Comique de cinéma
Pendant la guerre, il sera officier-chef d’orchestre et retournera à la radio, dessinant quelques seconds rôles dans des films musicaux comme Too many blondes ou Happy go lucky. Il épouse Jane Greer, le 2 décembre 1943 mais le couple se sépare au bout de trois mois et divorce en juillet 1944. Auparavant, il avait épousé Fay Webb en 1931. Au lendemain de la guerre, on retrouve Rudy Vallée dans Deux sœurs vivaient en paix en 1947, où il tient le rôle d’un procureur et petit ami de Myrna Loy. Souvent portant des lunettes ridicules, il sert souvent de contre-point comique notamment dans The Fabulous Suzanne avec Barbara Britton, So this is New York avec Virginia Grey, Tendresse avec Irene Dunne, Father was a fullback avec Maureen O’Hara et Fred MacMurray et Mother is a Freshman avec Loretta Young. Toujours présent sur les ondes, il fait son retour à Broadway en 1961 dans Comment réussir en affaires sans vraiment essayer qui sera adapté au cinéma par David Swift. Pour le petit écran, il incarne Lord Marmaduke Fog dans la célèbre série Batman.
Un autre visage dans le privé
Sa dernière épouse Eleanor Norris de 1949 à 1986 publie My Vagabond Lover. Elle y revèle que Rudy était d’un tempérament violent, vicieux et ingouvernable avec un langage injurieux et blasphématoire. Il est vrai que Rudy Vallée a eu une violente altercation avec George White lors du tournage de George White's Scandal en 1934 et admis avoir un tempérament trop vif. Rudy Vallée est décédé d’un cancer à son domicile de Palm Springs, le 3 juillet 1986 alors qu’il regardait les cérémonies télévisées du centenaire de la Statue de la Liberté. Sa femme Eleanor a rapporté ses derniers mots : « J’aimerais tellement que nous soyons là, tu sais à quel point j’aime la fête ».


FILMOGRAPHIE :

Avec Eleanor Norris
1929 : Rudy Vallee and His Connecticut Yankees de Joseph Santley (cm)
1929 : Radio Rhythm de Joseph Santley (cm)
1929 : The Vagabond Lover de Marshall Neilan
1930 : Campus Sweethearts de James Leo Meehan (cm)
1931 : Musical Justice d’Aubrey Scotto (cm)
1932 : Knowmore College d’Aubrey Scotto (cm)
1932 : The Musical Doctor de Ray Cozine (cm)
1933 : International House d’Edward Sutherland
1934 : George White’s Scandals de Thornton Freeland
1935 : Sweet Music d’Alfred E. Green
1938 : Gold Diggers in Paris de Busby Berkeley et Ray Enright
1939 : La Fille du nord (Second Fiddle) de Sidney Lanfield
1940 : Rodeo Dough de Sammy Lee (cm)
1941 : Take Me Back to My Boots and Saddle de Sammy Lee (cm)
1941 : Too Many Blondes de Thornton Freeland
1941 : Time Out for Rhythm de Sidney Salkow
1942 : Madame et ses flirts (The Palm Beach Story) de Preston Sturges
1943 : Happy Go Lucky de Curtis Bernhardt
1945 : La Cinquième chaise (It's in the Bag!) de Richard Wallace
1945 : Man Alive de Ray Enright
1946 : People Are Funny de Sam White
1946 : The Fabulous Suzanne de Steve Sekely
1947 : Oh quel mercredi ! (The Sin of Harold Diddlebock) de Preston Sturges
1947 : Deux sœurs vivaient en paix (The Bachelor and the Bobby-Soxer) d’Irving Reis
1948 : So This Is New York de Richard Fleischer
1948 : Tendresse (I remember Mama) de George Stevens
1948 : Infidèlement vôtre (Unfaithfully yours) de Preston Sturges
1949 : My Dear Secretary de Charles Martin
1949 : Mother Is a Freshman de Lloyd Bacon
1949 : Mam'zelle mitraillette (The Beautiful Blonde from Bashful Bend) de P Sturges
1949 : Father Was a Fullback de John M. Stahl
1950 : The Admiral Was a Lady d’Albert S. Rogell
1954 : Ricochet Romance de Charles Lamont
1955 : Les hommes épousent les brunes (Gentlemen marry brunettes) de R. Sale
1967 : How to Succeed in Business Without Really Trying de David Swift
1968 : Le Grand Frisson (Live a Little, Love a Little), de Norman Taurog
1968 : The Night They Raided Minsky's de William Friedkin
1970 : Le Sphinx (The Phynx) de Lee H. Katzin
1975 : Sunburst (Slashed Dreams) de James Polakof
1976 : Won Ton Ton (Won Ton Ton, the Dog Who Saved Hollywood) de Michael Winner


Filmographie de Rudy VALLEE
 
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