Peter Ustinov voit le jour à Londres, le 16 avril 1921. C’est le fils de la costumière Nadia Benois, fille du costumier Alexandre Benois qui habilla les ballets de Diaghilev à Saint Pétersboug. Son père est un journalise russe. Peter Ustinov fait ses études à la prestigieuse Westminster School de Londres, qu’il quitte à l’âge de seize ans avant d’intégrer le London Theater Studio, pour suivre des cours d’art dramatique sous la direction de Michel Saint-Denis de 1937 à 1939. Il entame alors une carrière d’acteur dramatique en 1938, dans des sketches satyriques, rejoint la troupe de l’Alesbury Theatre et interprète White Cargo et Pygmalion. Il se signale par ses qualités d’imitateur. Sa pièce La Maison des Regrets qu’il a écrit à l’âge de 19 ans, jouée à Londres, sous les bombardements, fut qualifiée par le Daily Mail de «meilleure pièce de la guerre».
Auteur dramatique
1940 est une année riche en évènements pour Peter Ustinov. Il obtient son premier rôle important dans la revue Swinging the Gate, et écrit sa première pièce de théâtre, Fishing for Shadows. Il poursuit dans ce domaine l’année suivante avec sa première mise en scène de théâtre, Squaring the circle. Peter Ustinov débute au cinéma dans deux courts métrages avant d’être incorporé comme soldat dans le Royal Sussex Regiment. Durant cette période, il écrit deux pièces et signe avec Eric Ambler les scénarios de The New lot et The Way ahead, réalisés par Carol Reed. Homme aux talents multiples, Peter Ustinov, réalise et coproduit son premier long métrage en 1946, School for secrets, un drame se déroulant durant la Deuxième Guerre mondiale. Suivront les comédies Vice versa et Private Angelo. En 1962, il réussit une belle adaptation du roman d’Herman Melville, Billy Bud, qui allait révéler l’acteur Terence Stamp. Il mettra en scène également Romanoff et Juliette, Lady L., avec Sophia Loren, Hammersmith is out et Memed my hawk. A l’écran, il joue principalement des rôles de lâches et de veules. On le trouve en Néron dans Quo Vadis ? de Mervyn LeRoy, en Monsieur Loyal exhibant sous son chapiteau Martine Carol dans Lola Montès de Max Ophuls, en trafiquant d’esclaves dans Spartacus de Stanley Kubrick, rôle pour lequel il obtient l’Oscar du meilleur second rôle, en escroc poltron dans Topkapi de Jules Dassin récompensé par un second Oscar, en Mirabeau cynique et dépravé dans La Révolution française de Richard T. Heffron et Robert Enrico.
De Néron à Hercule Poirot
Mais Peter Ustinov propose aussi des personnages plus complexes comme dans La Cuisine des anges de Michael Curtiz, Le Beau Brummell de Curtis Bernhardt, Les Espions d’Henri-Georges Clouzot, Les Comédiens de Peter Glenville d’après le roman de Graham Greene, Un taxi mauve d’Yves Boisset, aux côtés de Philippe Noiret, ou encore Enquête à l’italienne de Steno. Il campe à trois reprises le débonnaire et perspicace détective Hercule Poirot dans Mort sur le Nil, Meurtre au soleil et Rendez-vous avec la mort. Il s’éloigne ensuite du cinéma, ne faisant que de brèves apparitions dans quelques productions comme Ashanti de Fleischer, Lorenzo où il donne la réplique à Susan Sarandon et Nick Nolte, The Phoenix and the magic carpet de Zoran Perisic ou The Bachelor. Il fait une ultime prestation en 2002 dans Luther, une épopée médiévale sur la vie du réformateur allemand au 16e siècle, du réalisateur britannique Eric Till.
Talents multiples
Comédien, metteur en scène et auteur dramatique, il se produit plusieurs fois sur les planches (Crime et châtiment, L’Amour des quatre colonels). Journaliste et critique de théâtre, il écrit en 1960 un recueil de nouvelles, Un soupçon de pitié. Il publiera huit autres livres dont une autobiographie, Cher moi. Moins connu pour ses incursions dans le monde de la musique, il se produit avec des rôles parlés dans L’Histoire du soldat de Stravinski et Les Créatures de Prométhée de Beethoven. Il écrit et enregistre lui même le prologue d’Arianne à Naxos, de Richard Strauss. Peter Ustinov épouse en premières noces Isolde Denham, fille du réalisateur Reginald Denham et de l’actrice britannique Moyna MacGill. Leur fille, Tamara Ustinov, est actrice. Remarié à Helene du Lau et anobli, il devient ambassadeur permanent pour l’UNICEF. A partir de 1989, il occupe le fauteuil d’Orson Welles à l’Académie des Beaux-Arts de Paris. Peter Ustinov meurt dans une maison de repos de Grenolier dans le canton de Vaud en Suisse, le 29 mars 2004 à 82 ans.
FILMOGRAPHIE :
Avec Laurence Olivier
1942 : Laisse chanter le peuple (Let the People sing) de John Baxter
1942 : Le Pas de l'oie (The Goose Steps Out) de Basil Dearden
1942 : Un de nos avions n'est pas rentré (One of Our Aircraft Is Missing) de Michael Powell
1943 : The New Lot de Carol Reed
1944 : L'Héroïque Parade (The Way Ahead) de Carol Reed
1949 : Private Angelo de Michael Anderson et Peter Ustinov
1950 : Odette, agent S 23 (Odette) d’Herbert Wilcox
1951 : Quo vadis (Quo Vadis ?) de Mervyn LeRoy
1951 : Hôtel Sahara (Hotel Sahara) de Ken Annakin
1951 : La Boîte magique (The Magic Box) de John Boulting
1954 : Le Beau Brummel (Beau Brummell) de Curtis Bernhardt
1954 : L'Égyptien (The Egyptian) de Michael Curtiz
1955 : La Cuisine des anges (We're no angels) de Michael Curtiz
1955 : Lola Montès de Max Ophüls
1956 : Les Forains (I Girovaghi) d’Hugo Fregonese
1957 : Les Espions d’Henri-Georges Clouzot
1957 : Un ange est passé sur la ville (Un Ángel pasó por Brooklyn) de Ladislas Vajda
1959 : La Bergère et le Ramoneur (Adventures of Mr. Wonderbird) de Paul Grimault
1960 : Horizons sans frontières (The Sundowners) de Fred Zinnemann
1960 : Spartacus (Spartacus) de Stanley Kubrick
1961 : Romanoff et Juliette (Romanoff and Juliet) de Peter Ustinov
1962 : Billy Budd (Billy Budd) de Peter Ustinov
1964 : Topkapi (Topkapi) de Jules Dassin
1965 : Lady L (Lady L) de Peter Ustinov
1965 : L'Encombrant Monsieur John (John Goldfarb, Please Come Home) de J. Lee Thompson
1967 : Les Comédiens (The Comedians) de Peter Glenville
1968 : Le Fantôme de Barbe-Noire (Blackbeard’s Ghost) de Robert Stevenson
1968 : Chauds, les millions (Hot Millions) d'Eric Till
1969 : Viva Max (Viva Max) de Jerry Paris
1971 : Liberté provisoire (Hammersmith Is out) de Peter Ustinov
1972 : Big Truck and Sister Clare de Robert Ellis Miller
1975 : Objectif Lotus (One of Our Dinosaurs Is Missing) de Robert Stevenson
1976 : L'Âge de cristal (Logan’s Run) de Michael Anderson
1976 : Le Trésor de Matacumba (Treasure of Matacumbe) de Vincent McEveety
1977 : Mon « Beau » légionnaire (The Last Remake of Beau Geste) de Marty Feldman
1977 : Un taxi mauve d’Yves Boisset
1978 : Mort sur le Nil (Death on the Nile) de John Guillermin
1978 : Enquête à l'italienne (Doppio delitto) de Steno
1979 : Ashanti (Ashanti, Land of no Mercy) de Richard Fleischer
1979 : Nous maigrirons ensemble de Michel Vocoret
1981 : Ch. Chan et la Course de la Reine Dragon (The Curse of the Dragon Queen) C. Donner
1981 : La Grande Aventure des Muppets (The Great Mupper Caper) de Jim Henson
1981 : The Search for Santa Claus de Stan Swan
1982 : Meurtre au soleil (Evil Under the Sun) de Guy Hamilton
1984 : Le Lion et le Vautour (Memed my Hawk) de Peter Ustinov
1988 : Rendez-vous avec la mort (Appointment with Death) de Michael Winner
1989 : La Révolution française de Robert Enrico et Richard T. Heffron
1990 : Au bonheur des chiens (C'era un castello con 40 cani) de Duccio Tessari
1992 : Lorenzo (Lorenzo's Oil) de George Miller
1998 : Flegme (Stiff Upper Lips) de Gary Sinyor
1999 : Le Célibataire (The Bachelor) de Gary Sinyor
2002 : Luther (Luther) d'Eric Till
Télévision :
1966 : Barefoot in Athens de George Schaefer
1971 : The Marshal of Madrid de Richard Donner
1973 : Burt Bacharach de Peter Ustinov
1976 : Kein Abend wie jeder andere d’Hermann Leitner
1977 : Jésus de Nazareth (Gésu de Nazareth) de Franco Zeffirelli
1978 : Le Voleur de Bagdad (The Thief of Baghdad) de Clive Donner
1980 : Strumpet City (Strumpet City) de Tony Barry
1983 : Imaginary Friends de Michaël Darlow
1984 : Abgehört de Rolf von Sydow
1985 : Le Couteau sur la nuque (Thirteen at Dinner) de Lou Antonio
1986 : Poirot joue le jeu (Dead Man's Folly) de Clive Donner
1986 : Meurtre en trois actes (Murder in Three Acts) de Gary Nelson
1986 : Le Défi mondial (World Challenge) de Daniel Berlolino, Daniel Creusot
1988 : Beethovens Zehnte de Sigrid Schröder & Kurt Hübner
1989 : Le Tour du monde en 80 jours (Around the World in 80 Days) de Buzz Kulik
1990 : L'Orchestre (The Orchestra) de Peter Ustinov
1995 : The Old Curiosity Shop de Kevin Connor
1995 : Pierre et le loup de Michel Jaffrennou
1999 : Alice au pays des merveilles (Alice in Wonderland) de Nick Willis
2000 : Les Heures historiques (Deutschlandspiel) d’Hans-Christoph Blumenberg
2001 : Victoria et Albert (Victoria & Albert) de John Erman
2002 : Le Procès des Sorcières de Salem (Salem Witch Trials) de Joseph Sargent
2004 : Solstice d’Hiver (Winter Solstice) de Josh Sternfeld
Filmographie de Peter USTINOV