Helen TWELVETREES
 Actrice américaine
Belle actrice élégante des années trente, Helen Twelvetrees s’est illustrée dans des rôles de femmes tourmentées qui font écho à sa vie personnelle tumultueuse et une fragilité qui s’affiche aussi bien au cinéma qu’au théâtre.
De son vrai nom Helen Marie Jurgens, elle naît le 25 décembre 1908, à New York dans le quartier de Brooklyn. La maison familiale de Flatbush prend feu en 1919 et son jeune frère périt dans l’incendie. La jeune Helen fait des études à la Brooklyn Heights Seminary, puis son diplôme en poche, elle intègre l’Académie Américaine d’Arts Dramatiques où elle rencontre Clark Twelvetrees qu’elle épouse en 1927 à 19 ans. Elle adopte son nom d’épouse comme nom professionnel.
Femme tourmentée à la ville et à l'écran
Le mariage d’Helen avec Clark Twelvetrees, vire rapidement à la catastrophe. Il tente de se suicider en sautant par la fenêtre d’un hôtel de Manhattan. Sa chute est miraculeusement atténuée par un auvent mais son état nécessite de longs mois d’hospitalisation. Helen Twelvetrees demande le divorce en mars 1930 en invoquant la cruauté mentale d’un mari alcoolique et violent. Fort d’une certaine expérience de la scène new-yorkaise, Helen Twelvetrees est engagé par la Fox pour trois films du début du parlant dont Worlds and Music avec le débutant John Wayne. Mais suite à un différend amplifié par la presse, elle est congédiée. Elle signe pour Pathé peu de temps après et joue plusieurs mélodrames comme Son Homme avec Philips Holmes, La Revanche de Joseph Santley avec George Fawcett ou Chicago avec Ricardo Cortez acclamés par la critique qui n’hésite pas à la comparer avec Lillian Gish. Elle épouse en 1931 un vétéran du Corps des Marines de la Première Guerre mondiale, Frank Woody qui devient cascadeur et agent immobililer. Elle donne naissance à un fils Jack Bryan Woody en octobre 1932. Jack deviendra un éminent biologiste. Twelvetrees divorce de Woody en 1936.
Victime d'une véritable cabale
Avec l'arrivée de Katharine Hepburn chez RKO, Helen Twelvetrees quitte le studio pour se lancer en freelance, bientôt suivie par Ann Harding et Constance Bennett. La belle vedette joue une série de rôles représentant des femmes souffrantes confrontées à de mauvais hommes. Elle donne la réplique à William Boyd dans Le Désert rouge, John Barrymore dans La Loi ordonne, Maurice Chevalier dans Monsieur Bébé, Chester Morris dans Son dernier combat et Spencer Tracy dans Nuits de New York. Elle tourne deux films pour la Metro-Goldwyn-Mayer et l'auteur John Douglas Eames note qu'Helen Twelvetrees "a le don de projeter une grande force émotionnelle avec un minimum d'effort visible". Par la suite, sa carrière prend une tournure difficile. Presque tous ses films sont des échecs commerciaux. Elle s’attire les foudres des critiques qui ne sont hélas pas très tendres à son égard. Certains l’accusent de sur-jouer, d’autres disent d’elle qu’elle serait la partenaire idéale de Rintintin ! Les studios décident alors de lui attribuer uniquement des rôles secondaires dans des films médiocres. En 1936, elle se rend aux studios Cinesound à Sydney en Australie pour la production Thoroughbred qui décrit l'ascension d'un cheval de course vainqueur de la Melbourne Cup. En 1939, après le tournage de Unmarried de Kurt Neumann auprès de Buster Crabbe, son contrat n’est pas renouvelé. Et aucune autre maison de production ne veut prendre le risque de l’engager. Helen Twelvetrees rentre à Brooklyn où elle tombe malade. Après une longue convalescence, elle revient au théâtre dans The Man Who Came to Dinner.
Le déclin et l'oubli
Helen Twelvetrees quitte le cinéma et fait ses débuts à Broadway dans Le Boudoir de Jacques Deval en 1941. La pièce est interrompue après 11 représentations. L’actrice décide de prendre sa retraite et se marie pour la troisième et dernière fois avec le capitaine de l’US Air Force Conrad Payne en 1947. Elle parcourt le monde avec son mari en poste aussi bien aux États-Unis qu’en Europe. Elle revient au théâtre en 1951 en incarnant Blanche DuBois dans Un Tramway nommé Désir de Tennessee Williams. Il est vrai qu’entre l’actrice et le personnage, il y a plus qu’une simple concordance. Une de ses partenaires souligne : « Helen a les yeux les plus tristes que je n’ai jamais vus. Il est évident qu’elle a un psychisme d’une extrême fragilité. Le 13 février 1958, Twelvetrees est retrouvée inconsciente sur le sol de son salon à son domicile de Middletown, en Pennsylvanie. Transportée à l’hôpital de la base aérienne d’Olmstead, elle décède le jour même. Selon le coroner du comté, Helen Twelvetrees souffrait d'une maladie rénale depuis un certain temps et avait pris une surdose de sédatifs. Mort accidentelle ou suicide, la question reste posée. Seul son époux Conrad Payne et une amie proche, Geraldine Uglow ont assisté à ses funérailles.


FILMOGRAPHIE :

Avec Frank Woody
et leur fils Jack
1929 : The Ghost talks de Lewis Seiler
1929 : Amour de Gosses (Blue Skies) de Alfred L. Werker
1929 : Words and music de James Tinling
1930 : The grand Parade de Fred C. Newmeyer
1930 : La Revanche (Swing high) de Joseph Santley
1930 : Son homme (Her Man) de Tay Garnett
1930 : The Cat creeps de Rupert Julian & John Willard
1930 : Millie de John Francis Dillon
1931 : Le Désert rouge (The Painted Desert) de Howard Higgin
1931 : A Woman of Experience de Harry Joe Brown
1931 : Chicago (Bad Company) de Tay Garnett
1931 : La Danseuse de Panama (Panama Flo) de Ralph Murphy
1932 : La Loi ordonne (State’s Attorney) de George Archainbaud
1932 : Unashamed de Harry Beaumont
1932 : Young bride de William A. Seiter
1932 : Is my Face red ? de William A. Seiter
1933 : Monsieur Bébé (a bedtime story) de Norman Taurog
1933 : My Woman de Victor Schertzinger
1933 : Son dernier Combat (King for a Night) de Kurt Neumann
1933 : Disgraced ! d’Erle C. Kenton
1934 : Nuits de New York (Now I’ll tell you) d’Edwin J. Burke
1934 : She was a Lady d’Hamilton MacFadden
1934 : All Men are Enemies de George Fitzmaurice
1934 : One Hour late de Ralph Murphy
1935 : Times Square Lady de George B. Seitz
1935 : The Spanish Cape Mystery de Lewis D. Collins
1935 : She gets her Man de William Nigh
1935 : Frisco Waterfront de Arthur Lubin & Joseph Santley
1936 : Thoroughbred de Ken G. Hall
1937 : Hollywood Round-up de Ewing Scott
1938 : Le Parfum de la Dame traquée (Persons in Hiding) de Louis King
1939 : Le Retour du Gangster (Unmarried) de Kurt Neumann


Filmographie d'Helen TWELVETREES
 
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