William Lee Tracy est né le 14 avril 1898 à Atlanta, en Géorgie. Fils unique d’un cheminot, William L. Tracy Sr et de son épouse Ray Griffith, il change souvent de domicile en fonction des affectations de son père. Il gandit à Atlanta, Louisville, Kansas City, Saint-Louis et plus tard Sayre, en Pennsylvanie où son père trouve un emploi stable de surintendant d'un atelier de locomotives.
Le journaliste Hildy Johnson
Le jeune William Lee obtient un diplôme en génie électrique à l’Union College de New York. Il interrompt ses études furent interrompues par s’enrôler dans l'armée au cours des dernières semaines de la Première Guerre mondiale. Il accède rapidement au grade de sous-lieutenant. Après sa démobilisation, Lee Tracy abandonne l'ingénierie pour travailler dans des productions théâtrales locales. Son ascension au théâtre est rapide. Après deux ans passées dans des productions de troupes itinérantes, il se produit régulièrement à New York dans des vaudevilles et fait ses débuts à Broadway dans The Show-Off de George Kelly en 1924. Il triomphe dans The Front Page où il incarne Hildy Johnson, journaliste « buveur invétéré et bavard ». Il trouve son emploi récurrent qu’il n’aura de cesse de peaufiner de films en films.
Incident diplomatique américano-mexicain
En 1929, Lee Tracy arrive à Hollywood. Bien qu’il ne soit pas choisi pour son rôle dans la version cinématographique de The Front Page (le rôle est interprété par Pat O’Brien), il joue plusieurs journalistes au cinéma dans Salute et Born Reckless de John Ford ou les chroniqueurs de Blessed Event ou de Conseils aux cœurs brisés librement inspiré d’un roman de Nathanael West. Il incarne le Buzzard, le criminel qui a une influence néfaste sur Liliom dans la version de Frank Borzage en 1930, le manager frénétique de Lupe Vélez dans La Vérité à demi-nue de Gregory LaCava, l’agent de John Barrymore dans Les Invités de huit Heures de George Cukor. En 1933, il est au cœur d’un incident diplomatique lors du tournage de Viva Villa ! au Mexique. Tracy est accusé d’avoir uriné sur un défilé militaire depuis un balcon d’hôtel. La version est contestée par des observateurs qui n’ont constaté qu’un échange d’amabilité entre l’acteur et un militaire mexicain. L’histoire cause un tollé dans le Mexique et la MGM décide de sacrifier Lee Tracy ainsi qu’Howard Hawks qui refusa de témoigner contre lui et qui est remplacé par Jack Conway. Le rôle de Lee Tracy est repris par Stuart Erwin.
Cinéma, radio et télévision
Lee Tracy ne trouve dès lors que des rôles stéréotypés dans des séries B comme Poochy avec Sally Eilers, Boîte Postale 309 avec Gloria Stuart, L’Or Maudit avec Edward Arnold, Affaires de Brigands avec Lee Patrick. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Lee Tracy reprend du service. En 1943, il trouve un nouveau rôle de journaliste dans Power of the Press, inspiré par les débuts dans le journalisme de Samuel Fuller. Il joue une deuxième version d’I tell the World avec Brenda Joyce, onze ans après la première mouture avec Gloria Stuart. Après la guerre, sa carrière se concentre de plus en plus sur la radio et la télévision. Entre 1949 et 1954, il participe aux versions radiophonique et télévisée de la série hebdomadaire Martin Kane, Private Eye alternant le rôle titre avec William Gargan, Lloyd Nolan et Mark Stevens.
Nominé aux Oscars à 66 ans
Après une longue interruption, Lee Tracy incarne le président Art Hockstader, inspiré d’Harry Truman dans Que le Meilleur l'emporte de Franklin J. Schaffner auprès d’Henry Fonda et de Cliff Richardson. Pour la première fois de sa carrière, il est nommé aux Oscars dans la catégorie Meilleur Second Rôle. Il se retire dans sa maison de Californie avec sa femme Helen Thomas Wyse, épousée discrètement à Yuma en Arizona en juillet 1937 et qui restera à ses côtés pendant plus de 30 ans. Après avoir reçu un diagnostic de cancer du foie avancé, il subit en vain une intervention chirurgicale à l'hôpital St. John's de Santa Monica et meurt le 18 octobre 1968 à l’âge de 70 ans. Il est enterré à côté de ses parents à Shavertown, en Pennsylvanie.
FILMOGRAPHIE :
Avec Jean Harlow
1929 : Big Time de Kenneth Hawks
1930 : Born Reckless de John Ford
1930 : Liliom (Liliom) de Frank Borzage
1930 : She Got What She Wanted de James Cruze
1932 : L'Étrange passion de Molly Louvain (The Strange Love of Molly Louvain) de M. Curtiz
1932 : L’Amour en Vitesse (Love Is a Racket) de William A. Wellman
1932 : Docteur X (Doctor X) de Michael Curtiz
1932 : The Night Mayor de Benjamin Stoloff
1932 : Blessed Event de Roy Del Ruth
1932 : Washington Merry-Go-Round de James Cruze
1932 : La Vérité à demi-nue (The Half Naked Truth) de Gregory La Cava
1933 : Clear All Wires! de George W. Hill
1933 : Private Jones de Russell Mack
1933 : The Nuisance de Jack Conway
1933 : Les Invités de huit heures (Dinner at Eight) de George Cukor
1933 : Turn Back the Clock d’Edgar Selwyn
1933 : Mademoiselle volcan (Bombshell) de Victor Fleming
1933 : Conseil aux Cœurs brisés (Advice to the Lovelorn) d’Alfred L. Werker
1934 : I'll Tell the World d’Edward Sedgwicki
1934 : You Belong to Me d’Alfred L. Werker
1934 : La Môme Boule de Gomme (The Lemon Drop Kid) de Marshall Neilan
1935 : Poochy (Carnival) de Walter Lang
1935 : Two-Fisted de James Cruze
1935 : Pirate Party on Catalina Isle de Gene Burdette (cm)
1936 : L'Or maudit (Sutter's Gold) de James Cruze
1936 : Boîte Postale 309 (Wanted: Jane Turner) d’Edward Killy
1937 : L'Avocat criminel (Criminal Lawyer) de Christy Cabanne
1937 : Le Mystère du Radio X (Behind the Headlines) de Richard Rosson
1938 : Affaires de Brigands (Crashing Hollywood) de Lew Landers
1939 : La grande Attraction (Fixer Dugan) de Lew Landers
1939 : The Spellbinder de Jack Hively
1940 : Millionnaires en Prison (Millionaires in Prison) de Ray McCarey
1942 : The Payoff d’Arthur Dreifuss
1943 : Power of the Press de Lew Landers
1945 : Trahison japonaise (Betrayal from the East) de William Berke
1945 : I'll Tell the World de Leslie Goodwins
1947 : Marée haute (High Tide) de John Reinhardt
1964 : Que le meilleur l'emporte (The Best Man) de Franklin J. Schaffner
Filmographie de Lee TRACY