Märta Torén est née le 21 mai 1925 à Stockholm dans une famille aisée, son père était un officier suédois qui fut secretaire au bureau de la guerre pendant la seconde guerre mondiale. La jeune Marta est une jeune fille au naturel timide qui choisit la danse alors que ses envies se situent plutôt du côté du théâtre. Elle étudie l’art dramatique zu Théâtre dramatique royal de Stockholm et fait ses premiers pas sur scène en 1947.
La belle brune dans des films exotiques
Surtout remarquée grâce à ses beaux yeux bleus-gris et son allure féline, elle fait des apparitions non créditées dans cinq films suédois et dès la fin de la guerre part pour les États-Unis à la faveur d’un contrat pour Universal. Son premier film américain, Casbah de John Berry est un remake de Pépé le Moko où elle reprend le rôle de Gaby tenu initialement par Mireille Balin tandis que Charles Boyer reprend le personnage de Gabin. Marta Toren tourne des films basés sur son physique dans des aventures exotiques sous la direction de Robert Florey (Légion étrangère), George Sherman (La Bataille des Sables), Robert Siodmak (Déporté), Hugo Fregonese (L’Impasse tragique), Douglas Sirk (Le Sous-Marin mystérieux) ou Curtis Bernhardt (Sirocco). Ses partenaires ont pour nom Charles Boyer, Vincent Price, James Mason ou Humphrey Bogart, que du haut de gamme.
Exil en Italie
Tout en poursuivant sa carrière d’actrice, Marta Toren crée une troupe d’amateurs composée de techniciens de studio qu’elle initie à l’art dramatique. Elle s’attire les foudres du studio Universal qui lui rappelle que la mise en scène ne fait pas partie de son contrat. Comble d’infortune elle se voit refuser l’adoption du fils de sa sœur défunte pour la raison qu’elle est célibataire. Des rumeurs la fiance avec certaines stars comme Jeff Chandler et le docteur Linström, l’infortuné mari de sa meilleure amie Ingrid Bergman pendant l’escapade de la star en Italie. C’en est trop. Après Aveux Spontanés, un polar de Robert Parrish avec Dana Andrews, en 1952, Märta Torén revient en Europe et tourne à Amsterdam et Paris une coproduction américano-britannique L'Homme qui regardait passer les trains d'Harold French avec Claude Rains et Marius Goring, adaptation d’un roman de Georges Simenon. Elle s'installe alors en Italie et épouse le scénariste américain victime du maccarthysme Leonardo Bercovici en juin 1952 et elle joue dans son film Serments d'amour en 1956. Elle est également à l'affiche d'Une fille nommée Madeleine d'Augusto Genina avec Gino Cervi et Charles Vanel, Le Fils de l’Autre avec Paolo Stoppa, Puccini où elle est Elvira et La Maison du Souvenir deux films de Carmine Gallone et La Veine d'or de Mauro Bolognini avec Richard Basehart.
Foudroyée en pleine gloire et en pleine jeunesse
C’est à Rome que Marta Toren accouche de sa fille Christina le 20 avril 1953, dans la même chambre qu’Ingrid Bergman pour Isotta et Isabella. Fin 1956, elle reçoit une proposition du théâtre Alle pour une pièce à Stockholm. Elle triomphe jusqu’au 19 février 1957 où chargée de fleurs, elle s’écroule devant la porte de sa loge après la représentation. Emmenée inconsciente aux urgences, Marta Toren décède sans avoir repris connaissance, terrassée par une hémorragie cérébrale. Elle n’a que 31 ans. Six mois après son décès, sort sur les écrans son dernier film tourné en Espagne, Fatal Rendez-vous de César Fernandez Ardavin avec Amedeo Nazzari.
FILMOGRAPHIE :
Avec John Berry
1942 : Roulez ce soir ! (Rid i natt) de Gustav Molander
1943 : Ombyte av tåg d’Hasse Ekman
1946 : Johansson och Vestman d'Olof Molander
1947 : Eviga länkar / De glada åren de Rune Carlsten
1948 : Casbah (Casbah) de John Berry
1948 : Légion étrangère (Rogues’ Regiment) de Robert Florey
1949 : Entrée illégale (Illegal Entry) de Frederick De Cordova
1949 : La Bataille des sables (Sword in the Desert) de George Sherman
1950 : Le Déporté (Deported) de Robert Siodmak
1950 : L’impasse maudite (One Way Street) d’Hugo Fregonese
1950 : Chasse aux Espions (Spy Hunt) de George Sherman
1951 : Le Sous-marin mystérieux (Mystery Submarine) de Douglas Sirk
1951 : Sirocco de Curtis Bernhardt
1952 : Aveux spontanés (Assignment : Paris) de Robert Parrish
1952 : Puccini (Puccini vissi d’arte, vissi d’amore) de Carmine Gallone & Glauco Pellegrini
1953 : The Man who watched the trains go by d’Harold French
1953 : Une fille nommée Madeleine (Maddalena) d’Augusto Genina
1954 : Le Fils de l’Autre (L’Ombra) de Giorgio Bianchi
1954 : La Maison du Souvenir (Casa Ricordi) de Carmine Gallone
1955 : La Veine d’or (La Vena d’oro) de Mauro Bolognini
1956 : Serment d’Amour (Carta a Sara) de Leonardo Bercovici
1956 : Fatal Rendez-vous (La Puerta abierta) de César Fernández Ardavin
Filmographie de Marta TOREN