Thelma Alice Todd voit le jour le 26 Juillet 1906 à Lawrence dans le Massachusetts. Ses parents Jim et Bertha Todd, très religieux imposent des principes d’éducation très stricts à la petite fée blonde aux yeux bleus rieurs et à son frère aîné William qui meurt accidentellement par une machine agricole. Elle fait des études brillantes et participe en vedette aux spectacles de fin d’année. Destinée à l’enseignement, elle obtient le diplôme de l’École Normale Lowell. Alors qu’elle est vendeuse dans le plus grand magasin de Lawrence, elle est poussée par sa mère pour participer à des concours de beauté. Elle est élue Miss Massachusetts en 1925 et rate de peu le titre de Miss America.
La vedette sage du muet
Repérée par Jesse Lasky, Thelma Todd rejoint l’école d’acteurs de la Paramount récemment créée et fait ses premiers pas devant la caméra dans Bel Âge de Sam Wood auprès d’Adolphe Menjou. Cette jeune beauté flanquée de sa maman et qui clame qu’être institutrice et assister à la messe du dimanche est ce qu’elle désire plus que tout au monde est parfaite pour les studios en quête de vertu pour ses stars tapageuses. Elle enchaîne les courts-métrages comiques auprès de Laurel et Hardy (Une nuit extravagante, Quelle situation !), Harry Langdon (Hotter than hot), Charley Chase (Stepping out, The Pip from Pittsburg). Elle donne la réplique avec les plus grandes stars du studio comme Wallace Beery dans Fireman, Gary Cooper dans Nevada, Richard Barthelmess dans Le Bâillon, Norman Kerry dans Trial Marriage, Antonio Moreno dans Careers ou Phillips Holmes dans Son Homme. Mais malgré une activité très lucrative, l’orientation artistique de Thelma n’est guère encourageante et elle est licenciée de la Paramount.
Les tandems comiques féminins
Thelma va alors faire la rencontre de Lina Basquette, divorcée d’un des frères Warner. Et la sage vedette va se laisser griser par la vie dissolue de son amie, considérée comme la plus scandaleuse « party girl » d’Hollywood avec Clara Bow. L’avènement du parlant est une aubaine. En plus d’une image magnifique, Thelma présente une voix captivante. Contrairement aux autres stars sophistiquées à l’extrême, Thelma développe un grand sens comique. Elle forme un couple d’aristocrates épatants avec James Finlayson dans Fra Diavolo un des grands chef-d’œuvres d’Hal Roach avec Laurel et Hardy. À partir de 1931, elle est associée à ZaSu Pitts pour une série de courts métrages qui ont le mérite de mettre en vedettes deux femmes, l’une charmante et calme, Thelma tandis que ZaSu se montre maladroite et peu gracieuse. Après le départ de sa partenaire, elle fait équipe avec Patsy Kelly dans le même registre. Elle tourne La Bohémienne avec Laurel et Hardy mais après son décès, ses dialogues sont supprimés et son apparition limitée à un seul numéro musical.
Une fin mystérieuse
En 1932, Thelma Todd épouse Pat diCicco, un triste individu impresario et producteur et ami personnel du mafieux Lucky Luciano. Malgré les mises en garde de Lina, Alice Todd voit en diCicco le gendre idéal aux manières parfaites. Pourtant le gendre a un côté sombre. Entraînant Thelma sur la pente de l’alcool et de la drogue, il ne cesse de la mettre en danger. Pour Thelma, devenue pour ses fans la «Blonde Ice Cream Girl » (la crème glacée blonde), il y a désormais loin de la légende filmée à la réalité quotidienne. Après deux ans de déchirement qui dégénère souvent en bagarres et en beuveries, le couple divorce. Pendant des années, Thelma est la maîtresse du réalisateur Roland West, marié à l’actrice Jewel Carmen. Elle fonde le Thelma Todd's Café, un endroit fréquenté par le tout Hollywood. Le 16 décembre 1935 l’actrice est retrouvée sans vie dans son garage recroquevillée sur le siège de sa voiture. L’autopsie montre un taux d’alcool très élevé et les poumons saturés de monoxyde de carbone. Malgré d’importantes zones d’ombres, comme du sang sur le visage et sur sa robe, la lèvre fendue, le nez cassé et une dent manquante l’enquête officielle conclut à un suicide. Son corps est incinéré pour éviter une seconde autopsie et l’enquête reste classée. Accident, suicide ou assassinat encore une affaire hollywoodienne mystérieuse. L’une des plus belles actrices de la capitale du cinéma a quitté ce monde à seulement 29 ans.
FILMOGRAPHIE :
Avec Gus Meins
1929 : On n'a pas l’habitude (Unaccustomed As We Are) de Lewis R. Foster et Hal Roach
1929 : Hurdy Gurdy d’Hal Roach
1929 : Snappy Sneezer de Warren Doane
1929 : Hotter than Hot de Lewis R. Foster
1929 : Look out Below de Stephen Roberts
1929 : Crazy Feet de Warren Doane
1929 : Sky Boy de Charles Rogers
1929 : Stepping Out de Warren Doane
1929 : The Head Guy de Fred Guiol
1930 : The Real McCoy de Warren Doane
1930 : The Fighting Parson de Fred Guiol et Charles Rogers
1930 : Whispering Woopee de James W. Horne
1930 : All Teed Up d’Edgar Kennedy
1930 : The Shrimp de Charles Rogers
1930 : The King de James W. Horne et Charles Rogers
1930 : Dollar Dizzy de James W. Horne
1930 : Looser than Loose de James W. Horne
1930 : Drôles de locataires (Another Fine Mess) de James Parrott
1930 : High C's de James W. Horne
1931 : Quand les poules rentrent au bercail (Chickens Come Home) de James W. Horne
1931 : The Pip from Pittsburgh de James Parrott
1931 : Love fever de Robert F. McGowan
1931 : Rough Seas de James Parrott
1931 : Let's do Things d’Hal Roach
1931 : Catch As Catch Can de Marshall Neilan
1931 : The Pajama Party d’Hal Roach
1931 : War Mamas de Marshall Neilan
1931 : On the Loose d’Hal Roach
1932 : Seal Skins de Morey Lighfoot et Gilbert Pratt
1932 : The Nickel Nurser de Warren Doane
1932 : Red Noses/Ladies in a Turkisch Bath de James W. Horne
1932 : Strictly Unreliable de George Marshall
1932 : The Old Bull de George Marshall
1932 : Show Business de Jules White
1932 : Alum and Eve de George Marshall
1932 : The Soilers de George Marshall
1932 : Sneak Easily de Gus Meins
1932 : The Voice of Hollywood N°13 de Mack d’Agostino
1932 : Asleep in the Fleet de Gus Meins
1932 : Maids à la Mode de Gus Meins
1933 : The Bargain of the Century de Charley Chase
1933 : One Track Minds de Gus Meins
1933 : Beauty and the Bus de Gus Meins
1933 : Backs to Nature de Gus Meins
1933 : Air Fright de Gus Meins
1934 : Babes in the Goods de Gus Meins
1934 : Soup and Fish de Gus Meins
1934 : Maid in Hollywood de Gus Meins
1934 : I'll Be Suying You de Gus Meins
1934 : Three Chumps Ahead de Gus Meins
1934 : One Horse Farmers de Gus Meins
1934 : Opened by Mistake de James Parrott
1934 : Done in Oil de Gus Meins
1934 : Bum Voyage de Nick Grinde
1935 : Treasure Blues de James Parrott
1935 : Sing, Sister, Sing de James Parrott
1935 : The Tin Man de James Parrott
1935 : The Misses Stooge de James Parrott
1935 : Slightly Static de William H. Terhune
1935 : Twin Triplets de William H. Terhune
1935 : Hot Money de James W. Horne
1935 : Top Flat de Jack Jevne et William H. Terhune
1935 : All-American Toothache de Gus Meins
Longs-métrages :
1926 : Le Bel Âge ou Son Fils avait raison (Fascinating Youth) de Sam Wood
1926 : La Dernière Escale (God Gave me Twenty Cents) d’Herbert Brenon
1927 : Rubber Heels de Victor Heerman
1927 : Sapeurs... sans reproche (Fireman, Save my Child) d’A. Edward Sutherland
1927 : Nevada (Nevada) de John Waters
1927 : The Shield of Honor de Emory Johnson
1927 : Caballero (The Gay Defender) de Gregory La Cava
1927 : Le Bâillon (The Noose) de John Francis Dillon
1928 : Mon rabbin chez mon curé (Abie's Irish Rose) de Victor Fleming
1928 : Vamping Venus d’Edward F. Cline
1928 : Heart to Heart de William Beaudine
1928 : The Crash d’Edward F. Cline
1928 : La Maison hantée (The Haunted House) de Benjamin Christensen
1928 : La P'tite dame du vestiaire (Naughty Baby) de Mervyn LeRoy
1929 : Les Sept empreintes de Satan (Seven Footprints to Satan) de Benjamin Christensen
1929 : Trial marriage d’Erle C. Kenton
1929 : La Maison hantée (House of Horror) de Benjamin Christensen
1929 : The Bachelor Girl de Richard Thorpe
1929 : Careers de John Francis Dillon
1929 : Her Private Life d’Alexander Korda
1930 : Son homme (Her Man) de Tay Garnett
1930 : Follow thru de Lloyd Corrigan et Laurence Schwab
1930 : Command Performance de Walter Lang
1931 : No Limit de Frank Tuttle
1931 : Swanee River de Raymond Cannon
1931 : The Hot Heiress de Clarence G. Badger
1931 : La Danseuse des dieux (Aloha) d’Albert S. Rogell
1931 : Le Faucon maltais (The Maltese Falcon) de Roy Del Ruth
1931 : Broadminded de Mervyn LeRoy
1931 : Monnaie de singe (Monkey Business) de Norman Z. McLeod
1931 : Le Corsaire (Corsair) de Roland West
1932 : Poings et Millions (The Big Timer) d’Edward Buzzell
1932 : La Belle Nuit (This Is the Night) de Frank Tuttle
1932 : Plumes de cheval (Horse Feathers) de Norman Z. McLeod
1932 : Le Professeur (Speak Easily) d’Edward Sedgwick
1932 : Klondike (The Doctor's sacrifice) de Phil Rosen
1932 : Pancrace (Deception) de Lewis Seiler
1932 : Fille de feu (Call Her Savage) de John Francis Dillon
1933 : Air Hostess d’Albert S. Rogell
1933 : Cheating Blondes de Joseph Levering
1933 : Fra Diavolo (The Devil Brothers) d’Hal Roach et Charley Rogers
1933 : Mary Stevens (Mary Stevens, M.D.) de Lloyd Bacon
1933 : L’Ange blond (You made me Love You) de Monty Banks
1933 : Sitting Pretty d’Harry Joe Brown
1933 : L'Irrésistible (Son of a Sailor) de Lloyd Bacon
1933 : Le Grand Avocat (Counsellor at Law) de William Wyler
1934 : Palooka (Joe Palooka) de Benjamin Stoloff
1934 : Hip, Hip, Hip, Hourra (Hips, Hips, Hooray) de Mark Sandrich
1934 : Pauvres Riches (The Poor Rich) d’Edward Sedgwick
1934 : Tu seras star à Hollywood (Bottoms Up) de David Butler
1934 : Gibier de Potence (Coceyed Cavaliers) de Mark Sandrich
1934 : Take the Stand de Phil Rosen
1934 : Lightning Strikes Twice de Ben Holmes
1935 : Le Danseur masqué (After the Dance) de Leo Boulgakov
1935 : Two for Tonight de Frank Tuttle
1936 : La Bohémienne (The Bohemian Girl) de James W. Horne
Filmographie de Thelma TODD