Akim TAMIROFF | ||
Acteur américain d'origine russe | ||
Akim Tamiroff fut l’un des grands acteurs de composition de l’histoire du cinéma hollywoodien. En occupant rarement le premier rôle, il est apparu dans plus de 150 films. Son ami Orson Welles parlait de lui comme le plus grand de tous les acteurs de l’écran. Akim Mikhaïlovitch Tamiroff est né à Tiflis en Géorgie (aujourd’hui Tbilissi), le 29 octobre 1899. Bien qu’il porte un nom russe, son origine est arménienne. À 19 ans, il décide de poursuivre une carrière d’acteur. Il est choisi parmi 500 candidats pour intégrer l’école d’art et de théâtre de Moscou. Il étudie l’art dramatique sous la direction du grand Konstantin Stanislavski qui lance sa carrière. Une de ses tournées l’amènent sur le continent américain en 1920. Malgré un fort accent russe, il fait vibrer sa belle voix de baryton guttural en travaillant régulièrement avec le Guild Theatre à Broadway. Pour masquer son accent, il adopte un phrasé haché, lorsqu’il joue les européens, les moyen-orientaux ou les asiatiques. Sa voix devient son principal atout. Des personnages malsains et inquiétants Akim Tamiroff débute au cinéma en 1932 dans Okay, America ! mais son nom n’est pas crédité au générique. Il en sera souvent ainsi jusqu’en 1935. On le remarque cependant comme le serviteur Pedro dans La Reine Christine, l’émir Gopal dans Les Trois Lanciers du Bengale et Rudolpho le maître marionnettiste de La Fugue de Mariette. En 1936, il signe pour la Paramount et joue le rôle-titre dans Le général est mort à l’aube, pour lequel il a été nominé pour l’Oscar du meilleur acteur de soutien. Il déplore que Gary Cooper sans rien faire lui vole toutes les scènes importantes du film. Tamiroff comprend qu’il devra se contenter de rôles de composition, ce dont il s’acquitte très bien. Son domaine de prédilection demeure l’aventure exotique, parmi lesquels plusieurs classiques de Cecil B. De Mille comme Les Flibustiers, Pacific Express et Les Tuniques écarlates, ainsi que Les Gars du Large d’Henry Hathaway avec Henry Fonda, Michel Strogoff avec Anton Walbrook, Tortilla Flat avec Spencer Tracy et John Garfield, Le Fils du Dragon avec Katharine Hepburn, Les Cinq secrets du Désert avec Erich von Stroheim et Dangerous to know avec Anna May Wong considéré souvent comme son meilleur rôle. Il est à nouveau nominé aux Oscars en 1946 grâce à son rôle de Pablo dans Pour qui sonne le glas avec Gary Cooper et Ingrid Bergman. Il ne néglige pas pour autant le film musical comme La Furie de l’or noir et la comédie comme Gouverneur malgré lui du grand Preston Sturges. Il ne rechigne pas à camper des êtres odieux et veules comme dans Vendetta où il meurt après un duel interminable. Une belle amitié avec Welles Dans la décennie suivante, son aura est souvent associée à Orson Welles. Il rencontre l’acteur dans Cagliostro, une biographie fantaisiste dont Welles semblait se moquer comme de sa première chemise. Les deux sont devenus amis et associés dans des plusieurs projets de films des années cinquante-soixante, une collaboration qui se poursuivra à la télévision. Ses trois films avec Welles sont autant de chefs-d’œuvre. Monsieur Arkadin présente un dédale de flash-backs dans la continuité de Citizen Kane. La Soif du Mal avec ses angles de prises de vue baroques et son surréalisme graveleux est une autre belle réussite extravagante. Dans Le Procès d’après Kafka, il s’impose une nouvelle fois avec ses yeux exorbités que traque la caméra sauvage de Welles. Dommage que le génial cinéaste n’ait pu achever son Don Quichotte dans lequel Tamiroff incarnait Sancho Pança. Une carrière internationale Chabrol en grand admirateur de Welles fera de Tamiroff son docteur Kha défiant Marie-Chantal et Godard le plongera dans Alphaville. Les années soixante marque un certain déclin. Il accepte beaucoup de rôles de commande dans des co-productions internationales comme Moi et le Colonel de Peter Glenville, Topkapi de Jules Dassin, La Fabuleuse aventure de Marco Polo de Denys de la Pattelière ou Justine de Sade de Jesus Franco. Il reste très actif à la télévision et au théâtre. Akim Tamiroff meurt d’un cancer, le 17 septembre 1972. Sa figure familière et souvent inquiétante continue d’éclairer nombres de productions où on prend plaisir à redécouvrir son regard de félon. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Orson Welles |
1932 : Okay, America ! de Tay Garnett 1932 : Clear all wires ! de George W. Hill 1932 : Gabriel au-dessus de la Maison Blanche (Gabriel over the White House) de G. La Cava 1933 : Le chant du Nil (The barbarian) de Sam Wood 1933 : Professional sweetheart de William A. Seiter 1933 : Rhapsodie amoureuse (Storm at Daybreak) de Richard Boleslawski 1933 : Sous le soleil d’Afrique (The Devil’s in Love) de William Dieterle 1933 : La Reine Christine (Queen Christina) de Rouben Mamoulian 1933 : Les Amants fugitifs (Fugitive Lovers) de Richard Boleslawski 1934 : Le Bar magnifique (Wonder Bar) de Lloyd Bacon 1934 : L’impératrice rouge (The red Empress) de Josef von Sternberg 1934 : Vivre et aimer (Sadie McKee) de Clarence Brown 1934 : Le grand Flirt (The great Flirtation) de Ralph Murphy 1934 : Naufrage (Whom the Gods Destroy) de Walter Lang 1934 : Straight is the way de Paul Sloane 1934 : C’est pour toujours (Now and Forever) d’Henry Hathaway 1934 : La Passagère (Chained) de Clarence Brown 1934 : La Danseuse à l’éventail (Lady by Choice) de David Burton 1934 : Le Capitaine déteste la mer (The Captain hates the sea) de Lewis Milestone 1934 : La Veuve joyeuse (The merry Widow) d’Ernst Lubitsch 1934 : La veuve joyeuse d’Ernst Lubitsch (version française) 1934 : La grande-Duchesse et le garçon d’étage (Here is my Heart) de Frank Tuttle 1934 : Les trois Lanciers du Bengale (The Lives of a Bengal Lancer) d’Henry Hathaway 1934 : The winning Ticket de Charles F. Reisner 1934 : La dernière Rumba (Rumba) de Marion Gering 1934 : La Fugue de Mariette (Naughty Marietta) de W.S. Van Dyke & Robert Z. Leonard 1934 : Furie noire (Black Fury) de Michael Curtiz 1935 : Imprudente Jeunesse (Reckless) de Victor Fleming 1935 : Casino de Paris (Go in to your Dance) d’Archie Mayo 1935 : Paris in Spring de Lewis Milestone 1935 : La Malle de Singapour (China Seas) de Tay Garnett 1935 : Les Femmes aiment le danger (Ladies love Danger) de H. Bruce Humberstone 1935 : Le gai Mensonge (The gay Deception) de William Wyler 1935 : Symphonie burlesque (The big Broadcast of 1936) de Norman Taurog 1935 : Two-fisted de James Cruze 1935 : Intelligence Service (The last Outpost) de Charles Barton & Louis J. Gasnier 1935 : Séquestrée (Woman Trap) d’Harold Young 1936 : I loved a Soldier d’Henry Hathaway 1936 : La Vie de Louis Pasteur (The Story of Louis Pasteur) de William Dieterle 1936 : Désir (Desire) de Frank Borzage 1936 : Anthony Adverse, Marchand d’esclaves (Anthony Adverse) de Mervyn LeRoy 1936 : Le Général est mort à l’aube (The General died at dawn) de Lewis Milestone 1936 : Hula fille de la brousse (The jungle princess) de Wilhelm Thiele 1936 : Sa dernière Carte (Her Husband lies) d’Edward Ludwig 1937 : Les Aventures de Michel Strogoff (The Soldier and the Lady) de George Nichols Jr. 1937 : L’homme qui terrorisait New York (King of Gamblers) de Robert Florey 1937 : La Voix qui accuse (The great Gambini) de Charles Vidor 1937 : La Furie de l’or noir (High, Wide and Handsome) de Rouben Mamoulian 1937 : This way please de Robert Florey 1937 : Les Flibustiers (The Buccaneer) de Cecil B. DeMille 1937 : Dangereux à connaître (Dangerous to know) de Robert Florey 1938 : Les Gars du large (Spawn of the North) d’Henry Hathaway 1938 : La Faute d’un père (Ride a crooked mile) d’Alfred E. Green 1938 : Paris Honeymoon de Frank Tuttle 1938 : Le Roi de Chinatown (King of Chinatown) de Nick Grinde 1939 : Pacific Express (Union Pacific) de Cecil B. DeMille 1939 : The magnificent Fraud de Robert Florey 1939 : Honeymoon in Bali d’Edward H. Griffith 1939 : Le Souffle de la vie (Disputed Passage) de Frank Borzage 1940 : Les Tuniques écarlates (North West Mountain) de Cecil B. DeMille 1940 : Gouverneur malgré lui (The great McGinty) de Preston Sturges 1940 : Quand la Chair succombe (The Way of all Flesh) de Louis King 1940 : Untamned de George Archainbaud 1940 : La Légion des damnés ressuscite (The Texas rangers ride again) de James P. Hogan 1941 : New York Town de Charles Vidor 1941 : Vendetta (The Corsican Brothers) de Gregory Ratoff 1941 : Les Naufrageurs des mers du sud (Reap the Wild Wind) de Cecil B. DeMille 1942 : Tortilla flat (Tortilla Flat) de Victor Fleming 1943 : Les cinq Secrets du Désert (Five Graves to Cairo) de Billy Wilder 1943 : Pour qui sonne le Glas (For whom the Bell tolls) de Sam Wood 1943 : La Sœur de son Valet (His Butler’s Sister) de Frank Borzage 1943 : Miracle au village (The Miracle of Morgan’s Creek) de Preston Sturges 1943 : Le Pont du roi Saint Louis ((The Bridge of San Luis Rey) de Rowland V. Lee 1944 : Les Fils du dragon (Dragon Seed) d’Harold S. Bucquet & Jack Conway 1944 : Caravane d’Amour (Can’t help singing) de Frank Ryan 1945 : Pardon my Past de Leslie Fenton 1946 : Scandale à Paris (A Scandal in Paris) de Douglas Sirk 1947 : Senorita Toréador (Fiesta) de Richard Thorpe 1947 : Un Gangster pas comme les autres (The Gangster) de Gordon Wiles 1947 : Tisa mon Amour (My Girl Tisa) d’Elliott Nugent 1947 : Du sang dans la Sierra (Relentless) de George Sherman 1948 : La dernière Charge (Outpost in Morocco) de Robert Florey 1949 : Cagliostro (Black Magic) de Gregory Ratoff 1953 : La Légion du Sahara (The desert Legion) de Joseph Pevney 1953 : Commando sur Rhodes (They who dare) de Lewis Milestone 1953 : Prisonnier du Harem (You know what Sailors are) de Ken Annakin 1954 : Un Émule de Cartouche (Le avventure di Cartouche) de Gianni Vernuccio 1954 : La vVuve (La Vedova X) de Lewis Milestone 1955 : Monsieur Arkadin (Confidential Report) d’Orson Welles 1956 : Les Monstres se révoltent (The Black Sleep) de Reginald LeBorg 1956 : Anastasia (Anastasia) d’Anatole Litvak 1957 : Commando sur le Yang Tsé (Yangtse Incident) de Michael Anderson 1958 : La Soif du mal (Touch of evil) d’Orson Welles 1958 : Moi et le Colonel (Me and the Colonel) de Peter Glenville 1959 : Les Desperados du Désert (La peccatrice del deserto) de G. Vernuccio & Steve Sekely 1960 : L’inconnu de Las Vegas (Ocean’s Eleven) de Lewis Milestone 1960 : Mi mujer me gusta más d’Antonio Román 1961 : Les Bacchantes (Le Baccanti) de Giorgio Ferroni 1961 : Romanoff et Juliette (Romanoff and Juliet) de Peter Ustinov 1961 : Le jJgement dernier (Il giudizio universale) de Vittorio De Sica 1961 : Les Guérilleros (I briganti italiani) de Mario Camerini 1961 : La Fille des Tartares (Ursus e la ragazza Tartara) de Remigio Del Grosso 1962 : Miracle à Capertino (The Reluctant Saint) d’Edward Dmytryk 1962 : Le Procès (The Trial) d’Orson Welles 1962 : Cléopâtre une Reine pour César (Una regina per Cesare) de P. Pierotti & V. Tourjansky 1962 : Par le Fer et par le Feu (Col ferro e col fuocco) de Fernando Cerchio 1963 : La Tulipe noire de Christian-Jaque 1963 : Un Américain à Rome (Panic Button) de George Sherman 1963 : Topkapi (Topkapi) de Jules Dassin 1963 : Don Quichotte (Don Quixote) d’Orson Welles (inachevé) 1963 : Lord Jim (Lord Jim) de Richard Brooks 1964 : Spuit Elf de Paul Cammermans 1964 : Les Poupées (Le Bambole), segment « Monsignor Cupido » de Mauro Bolognini 1964 : Par un beau Matin d’été de Jacques Deray 1964 : La fabuleuse Aventure de Marco Polo de Noel Coward & Denys de La Patellière 1965 : Alphaville de Jean-Luc Godard 1965 : Marie-Chantal contre docteur Kha de Claude Chabrol 1965 : Le liquidateur (The Liquidator) de Jack Cardiff 1965 : Paradiso Hôtel du libre échange (Hotel Paradiso) de Peter Glenville 1966 : Un gangster revient de Brooklyn (Un gangster venuto da Brooklyn) de Emimmo Salvi 1966 : Lieutenant Robinson Crusoë (Lt. Robin Crusoe, U.S.N.) de Byron Paul 1966 : I nostri mariti, segment « Il marito di Olga » de Luigi Zampa 1966 : Le renard s’évade à trois heures (After the fox) de Vittorio De Sica 1966 : Une rose pour tous (Una rosa per tutti) de Franco Rossi 1966 : The vulture de Lawrence Huntington 1966 : Adulterio all’italiana de Pasquale Festa Campanile 1967 : O tutto o niente de Guido Zurli 1967 : La grande Catherine (Great Catherine) de Gordon Flemyng 1968 : Tenderly (Il suo mondo di fare) de Franco Brusati 1968 : Les cent fusils (100 rifles) de Tom Gries 1968 : Justine ou Les infortunes de la vertu (Deadly sanctuary) de Jésus Franco 1969 : Le plus grand des hold-up (The great Bank Robbery) de Hy Averback 1969 : Mort d’un juif (Sabra) de Denys de La Patellière Filmographie d'Akim TAMIROFF | |
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