Margaret SULLAVAN
 Actrice américaine
Trop fragile pour Hollywood, cantonnée dans des rôles perturbants, Margaret Sullavan n’a pas eu la carrière qu’elle méritait mais le nombre de classiques du cinéma où elle a joué est extraordinaire et sa présence toute en sensibilité en fait une des plus belles étoiles du cinéma américain.
Margaret Brooke Sullavan est née le 16 mai 1909 à Norfolk, en Virginie. Fille d'un riche agent de change, Cornelius Sullavan, et de son épouse, Garland Councill, elle un frère cadet, Cornelius, et une demi-sœur, Louise "Weedie" Gregory mais est élevée isolée des autres enfants. Elle joue les garçons manqués avec des camarades de milieux populaires et participe à des spectacles de danse à l’église épiscopale. Pensionnaire à Chatham en Virginie, elle étudie la danse au studio Boston Denishawn et l’art dramatique au Copley Theatre.
Avec Henry Fonda et William Wyler
Margaret Sullavan débute comme choriste dans la comédie musicale Close Up et rejoint la University Players où elle rencontre Henry Fonda dans la pièce The Devil in the Cheese. Ils se marient en 1931 et divorce l’année suivante mais restent très proches. Elle finit par convaincre ses parents de sa vocation et de son talent avec Stritly Dishonorable de Preston Sturges. Elle fait ses débuts à Broadway dans A Modern Virgin d’Elmer Harris mais connaît quatre échecs consécutifs avec If Love were all, Happy Landing, Chrysalis avec Humphrey Bogart et Bad Manners. Elle reçoit cependant des critiques positives pour ses performances. Le réalisateur John M. Stahl l’engage pour le mélodrame Une Nuit seulement face au séducteur John Boles. Elle tourne Et Demain ? de Frank Borzage qui suit un couple luttant pour survivr dans l’Allemagne dévastée après la Première Guerre Mondiale. En 1934, elle épouse le réalisateur William Wyler qui la dirige dans La bonne Fée où elle illustre sa polyvalence. Elle incarne une belle native du Sud qui devient une femme responsable dans Roses de Sang de King Vidor qui préfigure Autant en emporte le vent.
Un beau couple de cinéma avec James Stewart
Dans Épreuves d’Edward H. Griffith, Margaret Sullavan impose la présence comme partenaire de James Stewart, le meilleur ami de son ex-mari Henry Fonda. Le couple cinématographique fonctionne à merveille et se retrouve en tout à quatre reprises sous l’œil inquiet de Wyler. Mais si le jeune Jimmy est visiblement très amoureux de Maggie, c’est avec Lelan Haywward que la star se remarie après son divorce avec Wyler. Elle joue les jeunes mariées dans Le Diable au Corps auprès d’Henry Fonda, la belle-sœur suicidaire de Joan Crawford dans L’Enchanteresse, la mondaine amoureuse de Robert Taylor dans Trois Camarades de Borzage. Elle retrouve Jimmy Stewart dans L’Ange impur où elle est une star sophistiquée du théâtre de Broadway face à un soldat naïf, La Tempête qui tue un drame anti-nazi de Frank Borzage et surtout le chef-d’œuvre d’Ernst Lubitsch, Rendez-vous où elle est la petite vendeuse de librairie contactée par courrier du cœur par son chef de rayon.
La maladie et la dépression
Pendant la guerre, Margaret Sullavan contrainte d’honorer son contrat de deux films avec Universal triomphe dans Back Street et s’illustre dans la comédie légère Rendez-vous avec l’amour, tous deux aux côtés de Charles Boyer. Elle joue une exilée juive fuyant le nazisme dans Ainsi finit notre nuit avec le débutant Glenn Ford puis le film de guerre en jupons Cry Havoc de Richard Thorpe. La star à partir de 1943 affiche une nette préférence pour la scène. Elle souhaite également passer plus de temps avec ses enfants, Brooke, Bridget et Bill. Elle revient à l’écran en 1949 en incarnant une mère de banlieue atteinte d’un cancer qui décide de trouver une seconde épouse pour son mari Wendell Corey et une belle-mère pour sa fille Natalie Wood. Ce film La Flamme qui s’éteint de Rudolph Maté s’inscrit comme le testament artistique de Margaret. Elle épouse le banquier Kenneth Wagg en 1950. Mais l'audition et la dépression de Margaret Sullavan empirent. Les deux plus jeunes enfants décident de rester définitivement avec leur père. Elle accepte de remonter sur scène en 1959 dans Sweet Love Remembered de la dramaturge Ruth Goetz mais ses problèmes de surdité l’obligent à être opérée. Le 1er janvier 1960, Margaret Sullavan est retrouvée inconsciente dans une chambre d'hôtel à New Haven. Transportée d'urgence à l'hôpital elle est déclarée morte à son arrivée. Les légistes concluent à une absortion massive de barbituriques. Elle avait 50 ans. L’ancienne star du muet Louise Brooks déclare que Margaret Sullavan est « étrange, féerique, mystérieuse, comme une voix chantant dans la neige ».


FILMOGRAPHIE :

Avec Ernst Lubitsch
1933 : Une Nuit seulement (Only Yesterday) de John M. Stahl
1934 : Et Demain ? (Little Man , what now ?) de Frank Borzage
1934 : La bonne Fée (The good Fairy) de William Wyler
1935 : Roses de Sang (So red the Rose) de King Vidor
1935 : Hotel Imperial d’Henry Hathaway (inachevé)
1935 : Épreuves (Next Time we love) de Edward H. Griffith
1936 : Le Diable au Corps (The Moon’s our Home) de William A. Seiter
1937 : Trois Camarades (Three Comrades) de Frank Borzage
1938 : L’Ensorceleuse (The Shining Hour) de Frank Borzage
1938 : L’Ange impur (The Shopworn Angel) de H.C. Potter
1939 : Rendez-vous (The Shop around the Corner) de Ernst Lubitsch
1940 : La Tempête qui tue (The Mortal Storm) de Frank Borzage
1940 : Back Street (Back Street) de Robert Stevenson
1941 : Ainsi finit notre Nuit (So ends our Night) de John Cromwell
1941 : Rendez-vous avec l’Amour (Appointment for Love) de William A. Seiter
1943 : Cry Havoc de Richard Thorpe
1949 : La Flamme qui s’éteint (No sad Songs for me) de Rudolph Maté


Filmographie de Margaret SULLAVAN
 
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