Paul STEWART
 Acteur américain
Paul Stewart avait un regard froid qui lui a permis pendant des années d’illustrer des méchants sombres, calleux et immobiles, y compris un grand nombre de gangsters. Si son nom n’est pas des plus connus, son physique reste inoubliable dans un grand nombre de films noirs. Avec ses cheveux argentés prématurés, ses sourcils épais et sombres, ses yeux profonds, le tout amplifié par un accent de Brooklyn dur et pénétrant, il fut un des seconds couteaux les plus mémorables du cinéma américain.
Né à New York le 13 mars 1908, Paul Stewart développe rapidement un intérêt pour le théâtre dès l’adolescence, faisant ses débuts à Broadway avec Two Seconds en 1931, après avoir obtenu son diplôme de l’Université Columbia.
Avec Orson Welles
Paul Stewart joue quelques autres rôles sur scène à New York lorsque survient sa rencontre avec Orson Welles sur qui il fait une forte impression. En conséquence, il devient membre fondateur du Mercury Theatre auprès de Joseph Cotten et Agnes Moorehead et membre fondateur de l’AFTRA alors qu’il ne s’agissait que d’un syndicat de la radio. La voix dure et gutturale de Stewart devient un son familier sur les ondes des années 1930 et il figure parmi les acteurs de la tristement célèbre émission de Welles La guerre des mondes. Il épouse la chanteuse et actrice du groupe Peg La Centra en 1939 et au fil des ans, ils apparaissent ensemble dans de nombreuses émissions de radio. Elle double de nombreuses stars telles que Susan Hayward dans des versions chantées. Orson Welles le dirige au théâtre dans Native Son en lui confiant le rôle de Raymond, le valet rusé de Kane qui détruit le traineau dans le classique Citizen Kane, effaçant du même trait le mystère de Rosebud.
Le méchant de service
Dès lors Paul Stewart incarne des personnages indignes de confiance dans des productions prestigieuses de David O. Selznick ou Dore Schary. Il campe un certain nombre de types austères et sinistres à la perfection, dans des films tels que Johnny roi des gangsters avec Robert Taylor, M. Lucky avec Cary Grant, Le champion en manager véreux de Kirk Douglas, Illegal Entry avec Howard Duff, Un homme de fer avec Gregory Peck, L’homme à la carabine où il en vient aux mains au bagne avec James Stewart, Les ensorcelés où il retrouve Kirk Douglas, Bas les Masques en journaliste peu scrupuleux auprès d’Humphrey Bogart et En quatrième vitesse, thriller politique avec Ralph Meeker. Il est surtout l’assassin terrifiant d’Une Incroyable Histoire où il n’hésite à poursuivre le petit Bobby Driscoll, témoin du meurtre qu’il vient de commettre.
Théâtre, TV et cinéma
À la télévision, Paul Stewart devient un habitué de quelques séries de courte durée comme Top Secret et L’Homme qui n’a jamais existé. Dans les années 1950, Stewart se tourne également vers la mise en scène, pilotant un certain nombre d’épisodes de séries populaires tels que Peter Gun, Michael Shayne, Opération vol, Hawaii Police d’état ou Les enquêtes de Remington Steele. Il n’abandonne pas pour autant le théâtre et crée un mémorable rôle de docteur dans Mister Roberts que Joshua Logan met en scène avec Henry Fonda dans le rôle principal. Militant démocrate, il fait partie de la délégation d’artistes venus protester à Washington pendant le Maccarthysme. Il soutient Adlai Stevenson lors des élections de 1952. En 1974, Paul Stewart est victime d’une crise cardiaque alors qu’il tourne au Nouveau-Mexique La chevauchée sauvage de Richard Brooks. Il se remet difficilement mais poursuit sa carrière. En 1975, il incarne Florenz Ziegfeld dans W. C. Fields et moi et tourne deux films avec Blake Edwards, La Malédiction de la Panthère Rose et S. O. B. Par amitié pour Orson Welles, il apparaît dans The Other Side of the Wind et se rend au chevet de son ami mourant le 10 octobre 1985. Le 17 février 1986, il subit une deuxième attaque cardiaque et décède au Cedars-Sinai Medical Center de Los Angeles. Il avait 77 ans. La fidèle Peg La Centra sera restée sa compagne jusqu’au bout soit près de 47 ans d’union sans tâche.


FILMOGRAPHIE :

Avec Kirk Douglas
1941 : Citizen Kane d’Orson Welles
1942 : Johnny, roi des gangsters (Johnny Eager) de Mervyn LeRoy
1943 : L'Exubérante Smoky (Government Girl) de Dudley Nichols
1943 : Mister Lucky (Mr Lucky) d'H. C. Potter
1948 : Le Champion (Champion) de Mark Robson
1949 : Illegal Entry de Frederick De Cordova
1949 : Une incroyable histoire (The window) de Ted Tetzlaff
1949 : La Vie facile (Easy Living) de Jacques Tourneur
1949 : Un homme de fer (Twelve O'Clock High) de Henry King
1950 : La Marche à l’Enfer (Edge of Doom) de Mark Robson
1950 : L'étranger dans la cité (Walk Softly, Stranger) de Robert Stevenson
1951 : Échec au hold-up (Appointment with Danger) de Lewis Allen
1952 : Les Ensorcelés (The Bad and the Beautiful) de Vincente Minnelli
1952 : Bas les masques (Deadline - U.S.A.) de Richard Brooks
1952 : L'Homme à la carabine (Carbine Williams) de Richard Thorpe
1952 : Les Requins font la loi (Loan Shark) de Seymour Friedman
1953 : Cinq Mariages à l’Essai (We’re not married) d’Edmund Goulding
1953 : Le Jongleur (The Juggler) d’Edward Dmytryk
1953 : The Joe Louis Story de Robert Gordon
1953 : Prisonnier de guerre (Prisoner of War) d’Andrew Marton
1954 : Au fond de mon cœur (Deep in my Heart) de Stanley Donen
1955 : Colère noire (Hell on Frisco Bay) de Frank Tuttle
1955 : Meurtres à responsabilité limitée de Fred F. Sears
1955 : En quatrième vitesse (Kiss Me Deadly) de Robert Aldrich
1955 : La Toile d’araignée (The Cobweb) de Vincente Minnelli
1956 : La Nuit bestiale (The Wild Party) d’Harry Horner
1957 : Affaire ultra-secrète (Top Secret Affair) de Henry C. Potter
1958 : Bagarres au King Créole (King Creole) de Michael Curtiz
1959 : Fleur de Mai (Flor de Mayo) de Robert Gavaldon
1963 : Un enfant attend (A Child is waiting) de John Cassavetes
1965 : La Plus Grande Histoire jamais contée (The Greatest Story ever told) de George Stevens
1967 : De sang-froid (In Cold Blood) de Richard Brooks
1968 : Les Complices (Jigsaw) de James Goldstone
1969 : How to commit Marriage de Norman Panama
1970 : Black Brigade (Carter’s Army) de George McCowan (tv)
1971 : La Cité sous la mer (City beneath the Sea) d’Irwin Allen (tv)
1972 : Fabuleux Trinita (La Fabulosos de Trinidad) de Ignacio Iquino (Steve McCohy)
1975 : La Chevauchée sauvage (Bite the Bullet) de Richard Brooks
1975 : Le Jour du Fléau (The Day of the Locust) de John Schlesinger
1975 : Les Gagneurs (Murph the Surf) de Marvin J. Chomsky
1976 : W.C. Fields et moi (W.C. Fields and me) d’Arthur Hiller
1977 : Opening Night (Opening Night) de John Cassavetes
1978 : Un Privé dans la Nuit (The Dain Curse) de Robert Lenski (tv)
1978 : La Malédiction de la panthère rose (Revenge of the Pink Panther) de Blake Edwards
1978 : The Nativity (The Nativity) de Bernard L. Kowalski (tv)
1980 : Power (Power) de Barry Shear et Virgil Vogel (tv)
1981 : S.O.B. de Blake Edwards
1981 : Nobody’s Perfekt de Peter Bonerz
1982 : Tempête (Tempest) de Paul Mazursky


Filmographie de Paul STEWART
 
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