James Maitland Stewart naît le 20 mai 1908, à Indiana, en Pennsylvanie où son père tient un magasin. . Il fait des études d’architecture à l’université de Princeton où il a pour camarade de classe Joshua Logan. Après son diplôme, il rejoint Logan à Falmouth dans le Massachusetts dans une troupe de théâtre universitaire.Il y rencontre Henry Fonda et Margaret Sullavan. Le jeune Jimmy joue dans Carrie Nation, All Good Americains et Yellow Jack et sous la recommandation d’Hedda Hopper, signe un contrat de sept ans avec la Metro-Goldwyn-Mayer.
Le boy-scout pur et naïf
Grand escogriffe à la diction balbutiante et indécises, James Stewart incarne des jeunes hommes simples dans des comédies comme Rose-Marie avec Jeanette MacDonald, La petite provinciale avec Janet Gaynor, L’Enchanteresse avec Joan Crawford, L’Amiral mène la Danse avec Eleanor Powell ou Nick gentleman détective, la suite de L’Introuvable, qui le fait connaître du grand public. Henry King l’engage en tête d’affiche, aux côtés de la française Simone Simon pour L’heure suprême. Ce film marque déjà les traits de caractère de son personnage : noblesse des sentiments, humour en demi-teinte, fantaisie lunaire. Avec Vous ne l’emporterez pas avec vous et Mr. Smith au Sénat, Frank Capra le transforme en une sorte de symbole personnifiant la pureté, l’altruisme et la fidélité aux mythes fondateurs de l’Amérique. Intelligent, l’acteur sait faire preuve d’équilibre dans ses interprétations, dans la comédie comme dans le mélodrame. Il est excellent dans Rendez-vous d’Ernst Lubitsch, Femme ou Démon avec Marlene Dietrich et Indiscrétions de George Cukor en compagnie de Cary Grant et Katharine Hepburn avec un oscar à la clé.
Héros de guerre
Pilote depuis 1935, il s’engage sous les drapeaux le 22 mars 1941 comme pilote de bombardier et participe à 25 missions au dessus des territoires ennemis. Il participe à plusieurs documentaires patriotiques et revient aux États-Unis en septembre 1945 avec le rang de colonel et la Croix de Guerre. Après la Seconde Guerre mondiale, l’acteur gagne en maturité et trouve le point culminant de sa collaboration avec Frank Capra dans La Vie est belle. Entre rire et larme, Jimmy incarne George Bailey qui malgré les obstacles de son existence et la tentation de l’auto-destruction trouve le bonheur familial grâce à l’aide de l’ange Clarence. Il s’affirme alors comme un justicier infatigable, épris de vérité et de justice, même au prix du doute ou du sacrifice. En 1947, il est le journaliste au grand cœur d’Appelez Nord 777 d’Henry Hathaway ou l’homme qui se bat contre la maladie dans Un homme change son destin de Sam Wood.
Avec Mann et Hitchcock
Mais c’est dans le western que son humanisme s’exprime le mieux. Il devient un des grands interprètes du genre, comme le prouvent les films de Delmer Daves et son western anti-raciste La Flèche brisée et surtout d’Anthony Mann. Avec ce dernier, il signe quelques grandes réussites, dont Winchester 73, L’Appât, Les Affameurs, J’étais un aventurier, qui font de lui un des acteurs favoris du public américain. Avec Alfred Hitchcock, qui l’emploie notamment pour La Corde et L’Homme qui en savait trop, James Stewart gagne en subtilité et explore les ambiguïtés de son personnage. Il est voyeur cloué dans un fauteuil roulant dans Fenêtre sur cour et se retrouve troublé par Kim Novak dans un double rôle dans Sueurs froides. Otto Preminger récolte les fruits de ce travail et donne à l’acteur son rôle le plus complet dans Autopsie d’un meurtre.
La capitalisation de son image
Les années 1960 et 1970 ne provoquent pas beaucoup d’étincelles, même si elles sont marquées par une rencontre, peut-être trop tardive, avec John Ford dans Les deux Cavaliers et L’Homme qui tua Liberty Valance et un dernier face-à-face émouvant avec John Wayne dans Le Dernier des géants de Don Siegel. Pour le reste, il s’illustre surtout dans les westerns d’Andrew McLaglen comme Les Prairies de l’Honneur, Rio Rancho, Bandolero et Rendez-vous des dupes. Dans les années 1970, il anime des émissions de télévision. Devenu une légende vivante du cinéma, il apparaît dans des séries, téléfilms et autres documentaires. En 1991, il décide de tirer sa révérence du monde du spectacle, après une carrière bien remplie et un oscar d’honneur en 1985. James Stewart s’était marié en 1951 avec l’ancien mannequin Gloria Hartlick, a adopté Michael et Ronald, les enfants d’un précédent mariage de l’actrice et est devenu le père de deux jumelles, Judy et Kelly. Acteur à la carrière exceptionnelle, James Stewart s’éteint, le 2 juillet 1997, à Los Angeles, victime d’une embolie pulmonaire, trois ans après son épouse et à quelques heures d’intervalle de son copain Robert Mitchum.
FILMOGRAPHIE :
Avec Anthony Mann
1935 : La Double vengeance (The Murder Man) de Tim Whelan
1935 : Important News d'Edwin Lawrence (cm)
1936 : Rose-Marie (Rose Marie) de W. S. Van Dyke
1936 : Épreuves (Next Time We Love) d'Edward H. Griffith
1936 : Sa femme et sa secrétaire (Wife versus Secretary) de Clarence Brown
1936 : La Petite Provinciale (Small Town Girl) de William A. Wellman
1936 : Speed d’Edwin L. Marin
1936 : L'Enchanteresse (The Gorgeous Hussy) de Clarence Brown
1936 : L'Amiral mène la danse (Born to Dance) de Roy Del Ruth
1936 : Nick, gentleman détective (After the Thin Man) de W. S. Van Dyke
1937 : L'Heure suprême (Seventh Heaven) d'Henry King
1937 : Le Dernier gangster (The Last Gangster) d'Edward Ludwig
1937 : Les Cadets de la mer (Navy Blue and Gold) de Sam Wood
1938 : Of Human Hearts de Clarence Brown
1938 : Mariage incognito (Vivacious Lady) de George Stevens
1938 : L'Ange impur (The Shopworn Angel) de H. C. Potter
1938 : Vous ne l'emporterez pas avec vous (You Can't Take It with You) de Frank Capra
1939 : Le Lien sacré (Made for Each Other) de John Cromwell
1939 : La Féerie de la glace (Ice Follies of 1939) de Reinhold Schünzel
1939 : Le monde est merveilleux (It's a Wonderful World) de W. S. Van Dyke
1939 : Mr. Smith au Sénat (Mr. Smith Goes to Washington) de Frank Capra
1939 : Femme ou Démon (Destry Rides Again) de George Marshall
1940 : Rendez-vous (The Shop Around the Corner) d'Ernst Lubitsch
1940 : La Tempête qui tue (The Mortal Storm) de Frank Borzage
1940 : Finie la comédie (No Time for Comedy) de William Keighley
1940 : Indiscrétions (The Philadelphia Story) de George Cukor
1941 : Viens avec moi (Come Live with Me) de Clarence Brown
1941 : L'Or du ciel (Pot o' Gold) de George Marshall
1941 : La Danseuse des Folies Ziegfeld (Ziegfeld Girl) de Robert Z. Leonard
1946 : La vie est belle (It's a Wonderful Life) de Frank Capra
1947 : La Cité magique (Magic Town) de William A. Wellman
1948 : Appelez nord 777 (Call Northside 777) d'Henry Hathaway
1948 : La Folle enquête (On Our Merry Way) de Leslie Fenton et King Vidor
1948 : La Corde (Rope) d'Alfred Hitchcock
1948 : L'Extravagante Mlle Dee (You Gotta Stay Happy) de H. C. Potter
1949 : Un homme change son destin (The Stratton Story) de Sam Wood
1949 : Malaya (Malaya) de Richard Thorpe
1950 : Winchester '73 (Montana Winchester) d'Anthony Mann
1950 : La Flèche brisée (Broken Arrow) de Delmer Daves
1950 : Harvey (Harvey) d'Henry Koster
1950 : Gare au percepteur (The Jackpot) de Walter Lang
1951 : Le Voyage fantastique (No Highway in the Sky) d'Henry Koster
1952 : Sous le plus grand chapiteau du monde (The Greatest Show on Earth) de C. B. DeMille
1952 : Les Affameurs (Bend of the River) d'Anthony Mann
1952 : L'Homme à la carabine (Carbine Williams) de Richard Thorpe
1953 : L'Appât (The Naked Spur) d'Anthony Mann
1953 : Le Port des passions (Thunder Bay) d'Anthony Mann
1954 : Romance inachevée (The Glenn Miller Story) d'Anthony Mann
1954 : Fenêtre sur cour (Rear Window) d'Alfred Hitchcock
1954 : Je suis un aventurier (The Far Country) d'Anthony Mann
1955 : Strategic Air Command (Strategic Air Command) d'Anthony Mann
1955 : L'Homme de la plaine (The Man from Laramie) d'Anthony Mann
1956 : L'Homme qui en savait trop (The Man Who Knew Too Much) d'Alfred Hitchcock
1957 : L'Odyssée de Charles Lindbergh (The Spirit of St. Louis) de Billy Wilder
1957 : Le Survivant des monts lointains (Night Passage) de James Neilson
1958 : Sueurs froides (Vertigo) d'Alfred Hitchcock
1958 : Adorable voisine (Bell, Book and Candle) de Richard Quine
1959 : Autopsie d'un meurtre (Anatomy of a Murder) d'Otto Preminger
1959 : La police fédérale enquête (The FBI Story) de Mervyn LeRoy
1960 : Commando de destruction (The Mountain Road) de Daniel Mann
1961 : Les Deux Cavaliers (Two Rode Together) de John Ford
1961 : X-15, l’avion-fusée (X-15) de Richard Donner
1962 : L'Homme qui tua Liberty Valance (The Man Who Shot Liberty Valance) de John Ford
1962 : M. Hobbs prend des vacances (Mr. Hobbs Takes a Vacation) d'Henry Koster
1962 : Flashing Spikes de John Ford (tv)
1962 : La Conquête de l'Ouest (How the West Was Won) d’Henry Hathaway
1963 : Ah ! Si papa savait ça (Take Her, She's Mine) d'Henry Koster
1964 : Les Cheyennes (Cheyenne Autumn) de John Ford
1965 : Chère Brigitte (Dear Brigitte) d'Henry Koster
1965 : Les Prairies de l'honneur (Shenandoah) d'Andrew V. McLaglen
1965 : Le Vol du Phénix (The Flight of the Phoenix) de Robert Aldrich
1966 : Rancho Bravo (The Rare Breed) d'Andrew V. McLaglen
1968 : Les Cinq Hors-la-loi (Firecreek) de Vincent McEveety
1968 : Bandolero! (Bandolero !) d'Andrew V. McLaglen
1970 : Attaque au Cheyenne Club (The Cheyenne Social Club) de Gene Kelly
1971 : Le Rendez-vous des dupes (Fools' Parade) d'Andrew V. McLaglen
1972 : Harvey (Harvey) de Fielder Cook (tv)
1973 : Hawkins de Jeff Corey et Jud Taylor (tv)
1976 : Le Dernier des géants (The Shootist) de Don Siegel
1977 : Les Naufragés du 747 (Airport '77) de Jerry Jameson
1978 : Le Grand Sommeil (The Big Sleep) de Michael Winner
1978 : La Magie de Lassie (The Magic of Lassie) de Don Chaffey
1980 : Mr. Krueger's Christmas de Kieth Merrill (tv)
Filmographie de James STEWART