Kevin Spacey Fowler naît à South Orange, dans le New Jersey, le 26 juillet 1959. Il est le benjamin d’une famille de trois enfants, nés de Kathleen et Thomas Fowler, respectivement secrétaire et rédacteur technique et dont la situation précaire mène la famille Fowler à déménager de manière régulière à travers le pays. Très agité, le turbulent Kevin est un enfant difficile : il est même placé dans un établissement militaire dont il se fait renvoyer au bout de quelques mois seulement. Peu après, il trouve enfin sa voie. Il prend des cours de comédie au lycée et découvre dans le théâtre un excellent moyen de canaliser son énergie. Passionné depuis son plus jeune âge, il accumule un savoir encyclopédique sur le sujet et décide rapidement de se lancer dans une carrière d’acteur.
Des débuts au théâtre
Kevin Spacey s’initie au stand-up et commence par imiter des célébrités comme James Stewart et Johnny Carson avant de s’inscrire aux cours d’art dramatique de Juilliard sur les conseils d’un de ses amis de classe, Val Kilmer. Cependant, pressé de travailler, le jeune Spacey quitte le cursus sans diplôme pour rejoindre le Festival Shakespeare. Il y reste deux ans, de 1979 à 1981, puis signe ensuite avec la troupe du New York Shakespeare Festival. Henri IV de Shakespeare, Le Misanthrope de Molière, La Mouette d’Anton Tchekhov, Le Limier d’Anthony Shaffer et surtout Le Long Voyage vers la nuit d’Eugene O’Neill avec son modèle Jack Lemmon sont autant de pièces qui permettent au jeune comédien de faire ses preuves. Il débute au cinéma en 1986 dans un petit rôle de La Brûlure de Mike Nichols, aux côtés de Jack Nicholson et Meryl Streep. Il enchaîne les prestations télévisées comme The Equalizer, Un Flic dans la Mafia ou L’Avocat des damnés basé sur le personnage controversé de l’avocat Clarence Darrow.
Des pervers en tous genres
L’acteur éprouve un malin plaisir à collectionner les personnages de méchant, voisin intrigant dans Jeux d’adultes, cadre sadique à Hollywood dans Swimming With Sharks. Glengarry de James Foley adapté de la pièce de David Mamet le propulse au milieu d’un aréopage d’acteurs de premier plan, à nouveau Jack Lemmon, Ed Harris, Alec Baldwin et Al Pacino. Il alterne le plus souvent séduction, sentiments troubles, perversité fine et folie manipulatrice. Il peaufine cette image en endossant le rôle du terrifiant John Doe, le tueur psychopathe de Seven, avant d’enchaîner sur un autre rôle emblématique qui achève son entreprise de starification: celui du truand veule, obséquieux et manipulateur de Usual Suspects. Il continue de cultiver une certaine ambiguïté dans ses choix suivants, que ce soit en policier dans L.A. Confidential ou en homme d’affaires aux mœurs dissolues dans Minuit dans le jardin du bien et du mal. Désormais connu et reconnu à l’échelle mondiale, il collabore avec les plus grands, comme Dustin Hoffman dans Alerte, Al Pacino dans Looking for Richard ou Samuel L. Jackson dans Négociateur. Il s’essaye à la réalisation avec le polar Albino Alligator aux nombreux rebondissements et Beyond the Sea, biopic du crooner Bobby Darin. Il se hisse définitivement au panthéon d’Hollywood en décrochant l’oscar du meilleur acteur pour American Beauty, troublante fin d’un pervers sexuel.
Présent sur tous les fronts
Au cours de la décennie suivante, ses succès sont moindres mais marquent par la diversité de ses projets. Ordinary Decent Criminal sur l’IRA, Un Monde meilleur d’après le best-seller de Catherine Ryan Hye, K-Pax, l’homme qui vient de loin avec Jeff Bridges, Terre Neuve avec Julianne Moore et Edison de David Burke, enquête sur la corruption à la Lumet. Spacey cherche à orienter sa carrière vers des personnages plus nuancés pour gommer son image d’acteur retors. L’acteur oscille constamment entre ses deux facettes en tournant d’une part La Vie de David Gale d’Alan Parker ou Recount de Jay Roach mais avec une prédominance de rôles sadiques comme Lex Luthor dans Superman Returns, le diabolique professeur de poker dans Las Vegas 21, militaire corrompu dans Les Chèvres du Pentagone, le patron exécrable dans Comment tuer son Boss ? ou le requin de la finance dans Margin Call. Il parachève son aura de crapules avec le cynique et manipulateur sénateur Frank Underwood dans la brillante série House of Cards conçue et dirigée par son ami David Fincher.
La mise à l'écart
Malgré une carrière cinématographique très prolifique, Kevin Spacey se produit régulièrement au théâtre (The Iceman Cometh d’Eugene O’Neill en 1999, Richard III sous la direction de Sam Mendes en 2011) et occupe le poste de directeur artistique du théâtre de l’Old Vic à Londres menacé de disparition en 2003. Tout bascule en 2017 lorsque l'acteur et chanteur Anthony Rapp l'accuse d'abus sexuel. L'acteur présente ses excuses et en profite pour faire son coming out (un secret de polichinelle à Hollywood). Il est viré de la série à succès House of Cards où il tenait le haut de l'affiche avec Robin Wright et les scènes qu'il venait de tourner dans Tout l'Argent du Monde où il incarnait Paul Getty sont retournées avec Christopher Plummer. Bien que la plainte contre lui soit déboutée à New York et que l'acteur est innocenté à Londres, il peine depuis à trouver des rôles intéressants.
FILMOGRAPHIE :
Avec David Fincher
1987 : Le Long Voyage dans la Nuit (Long Day’s Journey into Night) de Jonathan Miller (tv)
1988 : Le Meurtre de Mary Phagan (The Murder of Mary Phagan) de William Hale
1988 : Rocket Gibraltar (Rocket Gibraltar) de Daniel Petrie
1988 : Working Girl (Working Girl) de Mike Nichols
1989 : Pas nous, pas nous (See No Evil, Hear No Evil) d’Arthur Hiller
1989 : Mon père (Dad) de Gary David Goldberg
1990 : Démonstration de Force (A Show of Force) de Bruno Barreto
1990 : Fall from Grace de Karen Arthur (tv)
1990 : Henry et June (Henry and June) de Philip Kaufman
1990 : La Force de Vivre (When you remember me) d’Harry Winer (tv)
1991 : Darrow de John David Coles (tv)
1992 : Glengarry (Glengarry Glen Ross) de James Foley
1992 : Jeux d’adultes (Consenting Adults) d’Alan J. Pakula
1994 : L'Enfer blanc (Iron Will) de Charles Haid
1994 : Doomsday Gun de Robert Young (tv)
1994 : Tel est pris qui croyait prendre (The Ref) de Ted Demme
1994 : Swimming with Sharks de George Huang
1995 : Usual Suspects (The Usual Suspects) de Bryan Singer
1995 : Alerte ! (Outbreak) de Wolfgang Petersen
1995 : Seven (Se7en) de David Fincher
1996 : Le Droit de tuer ? (A Time to Kill) de Joel Schumacher
1996 : Looking for Richard d’Al Pacino
1997 : L.A. Confidential de Curtis Hanson
1997 : Minuit dans le jardin du bien et du mal (Midnight in the Garden…) de Clint Eastwood
1998 : Négociateur (The Negotiator) de F. Gary Gray
1998 : Hollywood Sunrise (Hurlyburly) d’Anthony Drazan
1999 : American Beauty (American Beauty) de Sam Mendes
1999 : Le Grand Kahuna (The Big Kahuna) de John Swanbeck
2000 : Ordinary Decent Criminal de Thaddeus O'Sullivan
2000 : Un monde meilleur (Pay It Forward) de Mimi Leder
2001 : K-PAX L'Homme qui vient de loin (K-PAX) d’Iain Softley
2001 : Terre Neuve (The Shipping news) de Lasse Hallström
2002 : Austin Powers dans Goldmember (Austin Powers in Goldmember) de Jay Roach
2003 : The United States of Leland de Matthew Ryan Hoge
2003 : La Vie de David Gale (The Life of David Gale) d’Alan Parker
2004 : Beyond the Sea (Beyond the Sea) de Kevin Spacey
2005 : Edison (Edison) de David J. Burke
2006 : Superman Returns de Bryan Singer
2007 : Frère Noël (Fred Claus) de David Dobkin
2008 : Las Vegas 21 (21) de Robert Luketic
2008 : Recount (Recount) de Jay Roach
2008 : Telstar: The Joe Meek Story de Nick Moran
2009 : Le Psy d’Hollywood (Shrink) de Jonas Pate
2009 : Les Chèvres du Pentagone (The Men Who Stare At Goats) de Grant Heslov
2010 : Casino Jack (Casino Jack) de George Hickenlooper
2011 : Comment tuer son boss ? (Horrible Bosses) de Seth Gordon
2011 : Father of Invention de Trent Cooper
2011 : Margin Call (Margin Call) de J. C. Chandor
2011 : Inseparable de Dayyan Eng
2013 : House of Cards (House of Cards) de David Fincher (tv)
2014 : Comment tuer son boss 2 (Horrible Bosses 2) de Sean Anders
2015 : Elvis and Nixon de Liza Johnson
2017 : Baby Driver d’Edgar Wright
2017 : Rebel in the Rye de Danny Strong
2018 : Billionaire Boys Club de James Cox
2021 : L’Uomo che disegnò Dio de Franco Nero
2022 : Gore (Gore) de Michael Hoffman
2022 : 1242, Gateway to the West de Peter Soos
2023 : Peter Five Eight de Michael Zaiko
Filmographie de Kevin SPACEY