Ann SOTHERN
 Actrice américaine
Rares sont les actrices qui ont su allier beauté, élégance et fantaisie. Au rang des Carole Lombard ou Lucille Ball, on peut compter Ann Sothern, jolie blonde glamour qui a su s’identifier à la femme américaine avec ironie et classe. C’est ce qui explique sa constante popularité même s’il ne lui a manqué qu’un grand titre pour accéder au rang de star auquel elle pouvait prétendre.
Fille du comédien et homme d’affaires Walter Lake et de la chanteuse lyrique Annette Nielsen, Harriet Arlene Lake voit le jour le 22 février 1909 à Valley City dans le Dakota du Nord. Après quelques années partagées à Minneapolis avec ses sœurs cadettes Marion et Bonnie, elle doit affronter le divorce de ses parents en 1927. Adolescente, elle achève ses études à la Minneapolis Central High School avant de se produire dans plusieurs shows.
Débuts à Broadway
Comédienne à Broadway sous le nom d’Hariette Lake, c’est finalement au cinéma qu’elle débute en 1927, dans Les nuits de Broadway de Joseph C. Boyle avec Lois Wilson où elle danse aux côtés d’une autre débutante qui va devenir célèbre sous le nom de Barbara Stanwyck. Sa carrière se poursuit dans des oeuvrettes de série B jusqu’à la fin de la décennie, nonobstant une interposition fort remarquée entre Merle Oberon et Maurice Chevalier dans Folie Bergere de Paris et ses intrusions divertissantes dans le drame policier de Tay Garnett, La femme aux cigarettes blondes. Entre temps, ballotée de la Columbia Pictures où elle s’ennuie (Blind Date, Don’t Gamble With Love) et à la RKO où elle forme plusieurs fois un duo agréable avec Gene Raymond (Faisons un vœu, Une fiancée s’enfuit), notre nouvelle vedette aura pris le temps d’épouser en 1936 Roger Pryor, musicien et acteur déjà croisé lors d’un tour de chant, qui la laissera sans descendance…
La populaire Maisie
En 1939, notre rousse naturelle installe sa blondeur préfabriquée dans les studios de la MGM. Son premier personnage de Mary Anastasia O’Connor, connu sous le nom de Maisie Ravier, danseuse burlesque à Brooklyn la propulse vers le vedettariat. Dévolu au départ à Jean Harlow, ce rôle de Maisie sera endossé par la belle à une dizaine de reprises, prolongé par une adaptation radiophonique à la fin des années quarante. Entre-temps, elle incarne remarquablement l’une des tragiques héroïnes en uniforme de Cry Havoc, à la distribution essentiellement féminine. Sa carrière cinématographique ne survit pas véritablement à la série fétiche des Maisie et ses apparitions sont perturbées par quelques ennuis de santé. Elle est pourtant épatante dans des rôles secondaires comme dans Chaînes conjugales de Joseph L. Mankiewicz, retenue par son mari Kirk Douglas, La femme au gardénia de Fritz Lang, soignée de près par Richard Conte et dans Que le meilleur l’emporte, soutien indéfectible de son époux Henry Fonda. Son dernier titre, Les baleines du mois d’aôut du britannique Lindsay Anderson, dans lequel elle forme un trio de vieilles gloires en compagnie de Lillian Gish et Bette Davis, lui vaudra une nomination à l’oscar, une fois de plus non concrétisée.
Vedette du petit écran
Le télévision lui donne de plus grandes satisfactions. De 1953 à 1957, Ann Sothern incarne Susie MacNamara, Private Secretary d’un agent théâtral. De 1958 à 1961, elle anime, sous les traits de Katy O’Connor, l’assistante d’un directeur d’hôtel aux multiples facettes dans The Ann Sothern Show, produit par sa grande amie Lucille Ball. Épouse entre 1943 et 1949 de l’acteur Robert Sterling, son partenaire dans Ringside Maisie, Ann a eu la joie de donner naissance à leur fille Patricia Ann en 1944, future actrice sous le nom de Tisha Sterling. Femme d’affaires avisée, elle a la sagesse de diversifier ses activités : magasin de Haute couture, élevage de bétail, boutique de cadeaux et franfreluches, maison d’édition de disques… Souffrant d’une vilaine hépatite contractée en 1952 qui lui fait retrouver la foi (elle se convertit au catholicisme la même année) sinon le foie, puis sévèrement blessée sur un plateau de télévision, elle doit voir son tour de taille s’épaissir à la suite de traitements médicaux et de longues périodes d’inactivité. Ayant chanté du printemps à l’automne de son existence, elle quitte le monde dans sa maison de Ketchum dans l’Idaho, le 15 mars 2001 succombant à une crise cardiaque à l’âge de 92 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Robert Sterling
1927 : Fay et Fanchette (Broadway Nights) de Joseph Boyle
1929 : Cœurs en Exil (Hearts in Exile) de Michael Curtiz
1929 : The Show of Shows de John G. Adolfi
1930 : Chanson de l'Ouest (Song of the West) de Ray Enright
1930 : Bonnes Nouvelles (Good News) de Nick Grinde
1930 : Hold Everything de Roy Del Ruth
1930 : Buster s'en va-t'en guerre (Doughboys) de Edward Sedgwick
1930 : Whoopee! de Thornton Freeland
1933 : Prologue (Footlight Parade) de Lloyd Bacon
1933 : Nuits de Broadway (Broadway Through a Keyhole) de Lowell Sherman
1933 : Un Rêve à deux (Let's Fall in Love) de David Burton
1934 : Melody in Spring de Norman Z. McLeod
1934 : The Hell Cat d’Albert S. Rogell
1934 : La Coupe est pleine (The Party's Over) de Walter Lang
1934 : Blind Date de Roy William Neill
1934 : Le Gosse aux Millions (Kid Millions) de Roy Del Ruth
1935 : Folies Bergère (The Man from Folies Bergere) de Roy Del Ruth
1935 : Les Rivaux de la mer (Eight Bells) de Roy William Neill
1935 : Vive l'amour (Hooray for Love) de Walter Lang
1935 : The Girl Friend d’Edward Buzzell
1935 : L'Incendiaire de New York (Grand Exit) d’Erle C. Kenton
1936 : Panique à la radio (You May Be Next) d’Albert S. Rogell
1936 : Le Capitaine du Diable (Hell-Ship Morgan) de D. Ross Lederman
1936 : Don't Gamble with Love de Dudley Murphy
1936 : Ma Femme américaine (My American Wife) de Harold Young
1936 : Faisons un vœu (Walking on Air) de Joseph Santley
1936 : Une jeune fille délurée (Smartest Girl in Town) de Joseph Santley
1937 : Dangerous Number de Richard Thorpe
1937 : Une fiancée s'enfuit (There Goes My Girl) de Ben Holmes
1937 : Week-end mouvementé (Fifty Roads to Town) de Norman Taurog
1937 : Super-Sleuth de Benjamin Stoloff
1937 : Charmante Famille (Danger-Love at Work) d’Otto Preminger
1937 : There Goes the Groom de Joseph Santley
1937 : Fantaisies d’Amour (She's Got Everything) de Joseph Santley
1938 : La Femme aux cigarettes blondes (Trade Winds) de Tay Garnett
1939 : Aventure au Ranch (Maisie) d’Edwin L. Marin
1939 : Hôtel pour femmes (Hotel for women) de Gregory Ratoff
1939 : Mon mari court encore (Fast and Furious) de Busby Berkeley
1939 : Joe and Ethel Turp Call on the President de Robert B. Sinclair
1940 : La Blonde de la Jungle (Congo Maisie) d’H. C. Potter
1940 : L’étrange Aventure (Brother Orchid) de Lloyd Bacon
1940 : Gold Rush Maisie d’Edwin L. Marin
1940 : Dulcy (Dulcy) de S. Sylvan Simon et King Vidor
1941 : Maisie Was a Lady d’Edwin L. Marin
1941 : Ringside Maisie d’Edwin L. Marin
1941 : Divorce en musique (Lady Be Good) de Norman Z. McLeod
1942 : Maisie Gets Her Man de Roy Del Ruth
1942 : Panama Hattie de Norman Z. McLeod
1943 : Three Hearts for Julia de Richard Thorpe
1943 : Swing Shift Maisie de Norman Z. McLeod
1943 : Cry Havoc (Cry Havoc) de Richard Thorpe
1943 : Parade aux étoiles (Thousands cheers) de George Sidney
1944 : Maisie Goes to Reno d’Harry Beaumont
1946 : Up Goes Maisie d’Harry Beaumont
1947 : Undercover Maisie d’Harry Beaumont
1948 : Cavalcade d'avril (April Showers) de James V. Kern
1948 : Ma vie est une chanson (Words and music) de Norman Taurog
1949 : Chaînes conjugales (A Letter to Three Wives) de Joseph Mankiewicz
1949 : The Judge Steps Out de Boris Ingster
1950 : Voyage à Rio (Nancy goes to Rio) de Robert Z. Leonard
1950 : L'Ombre sur le mur (Shadow on the Wall) de Patrick Johnson
1953 : La Femme au gardénia (The Blue Gardenia) de Fritz Lang
1954 : Lady in the Dark de Max Liebman (tv)
1964 : Que le meilleur l'emporte (The Best Man) de Franklin J. Schaffner
1964 : Une femme dans une cage (Lady in a Cage) de Walter Grauman
1964 : Water’s Edge de Bernard Girard (tv)
1965 : L'Enquête (Sylvia) de Gordon Douglas
1967 : La Course à la vérité (The Outsider) de Michael Ritchie (tv)
1968 : Chubasco (Chubasco) d’Allen H. Miner
1971 : Né de Père inconnu (Congratulations, It's a Boy!) de William A. Graham
1971 : A Death of Innocence de Paul Wendkos
1972 : Fol-de-Rol de Tony Charmoli
1972 : The Great Man's Whiskers de Philip Leacock
1972 : The Weekend Nun de Jeannot Szwarc
1973 : The Killing Kind de Curtis Harrington
1974 : Les sept Aiguilles d'or (Golden Needles) de Robert Clouse
1975 : Crazy Mama de Jonathan Demme
1976 : Capitaines et Rois (Captains and the Kings) de Douglas Heyes & Allen Reisner (tv)
1978 : Le Faiseur d'épouvantes (The Manitou) de William Girdler
1980 : The Little Dragons de Curtis Hanson
1985 : Chaînes conjugales (A Letter to Three Wives) de Larry Elikann
1987 : Les Baleines du mois d'août (The Whales of August) de Lindsay Anderson


Filmographie d'Ann SOTHERN
 
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