Lizabeth SCOTT
 Actrice américaine
La femme fatale a un visage et un nom, ceux de Lizabeth Scott, surnommée The Threat (La Menace) par le département publicitaire de sa compagnie. Les traits anguleux et la voix rauque, insinuante et mystérieuse, cette prédatrice blonde attire les hommes dans ses pièges raffinés et bâtit à elle seule tout un pan de la mythologie du film noir.
Lizabeth Scott, née Emma Matzo voit le jour à Scranton en Pennsylvanie, le 29 septembre 1922. Aînée des six enfants de Jan Matzo, d’origine slovaque et de Mary Penyak, un couple de commerçants, elle suit sa scolarité dans une école catholique pour filles et découvre le théâtre à la Central High School de Scranton.
Reconnaissance au théâtre
En 1939, la jeune Emma s’installe à New York et se fait engager comme mannequin dans l’agence de Walter Thornton. Elle choisit le nom de Lisabeth Scott, inspiré de l’auteur anglais Walter Scott et d’Elizabeth Ière. À la fin des années 1940, elle auditionne pour la tournée nationale de Hellzapoppin de John « Ole » Olsen et Harold « Chic » Johnson, stars de la production originale de Broadway Après 18 mois de tournée, elle revient à New York où elle incarne Sadie Thompson dans la pièce Rain de John Colton. Impressionné par la performance de Lisabeth, Michael Myerberg l’engage comme doublure de Taululah Bankhead dans Sabina. À 22 ans, elle tourne son premier film, la comédie dramatique Le Prix du Bonheur de John Farrow. Hal Wallis qui voit en elle une nouvelle Veronica Lake la prend sous son aile. Elle forme avec Van Heflin le couple de gentils face aux grands malades incarnés par Barbara Stanwyck et Kirk Douglas dans L’Emprise du Crime de Lewis Milestone.
Une galerie de femmes fatales
Mais avec sa voix erraillée, son regard lointain et sa séduction interlope, c’est plutôt du côté des femmes fatales que Lizabeth Scott s’impose à la fin des années quarante. Elle donne la réplique à Humphrey Bogart dans En Marge de l’Enquête, coiffée d’un béret similaire à celui de Lauren Bacall. Dotée d’une voix suave, elle incarne les chanteuses de cabaret dans The Racket auprès de Robert Mitchum, L’Homme aux Abois avec Burt Lancaster, La Main qui venge avec Charlton Heston et la fille de Mary Astor, propriétaire de casino dans La Furie du Désert. Dans Pitfall, elle séduit Dick Powell, directeur d’une compagnie d’assurances pour mieux l’escroquer avec la complicité de son amant Raymond Burr. Dans ses mémoires, De Toth justifie le choix de Lizabeth Scott en disant «Je ne voulais ni starlette à la mode, ni actrice super-sexy, mais un être humain chaleureux, sincère et fier. Et pour moi, une seule femme pouvait le faire, Lizabeth Scott. » Elle obtient les rôles qu’elle désire grâce à sa relation privilégiée avec Hal Wallis. Elle joue un ultime rôle de femme fatale considéré comme le meilleur dans La Tigresse, un suspense à la Hitchcock réalisé par Byron Haskin auprès de Dan Duryea et Arthur Kennedy. Elle endosse des personnages peu sympathiques dans La Vie facile avec Victor Mature ou La Rue de Traverse où elle tue par accident l’enfant de sa sœur.
Libérée d'Hal Wallis
Mais la pression s’avère trop forte pour la jeune actrice qui s’effondre pendant le tournage de The Big Steal pour lequel elle est remplacée par Jane Greer. Lisabeth Scott et Hal Wallis se séparent en février 1954. Devenue indépendante, elle change de genre en tournant des westerns comme La Montagne rouge avec Alan Ladd ou Quatre étrange Cavaliers d’Allan Dwan avec John Payne. Elle revient sur scène dans la pièce Anna Lucasta de Philip Yordan et tourne Amour frénétique avec Elvis Presley. Puis, elle prend sa retraite du cinéma et n’apparaît plus que dans des épisodes d'Aventures dans les îles et un rapide come-back dans le pastiche Retraite mortelle de Mike Hodges avec Michael Caine. En mai 1969, le mariage de Lisabeth Scott avec le dirigeant pétrolier William Dugger de San Antonio au Texas est annoncé après deux ans de fiançailles. Dugger prévoyait de faire un film à Rome avec Scott, mais il mourut subitement le 8 août 1969. Un codicille manuscrit à son testament lègue la moitié de sa succession à sa fiancée. Désormais à l'abri du besoin... et des regards, Lisabeth Scott est décédée d'une insuffisance cardiaque congestive à l'âge de 93 ans le 31 janvier 2015. Jusqu'à sa mort, elle avait réussi à se rajeunir d'un an.


FILMOGRAPHIE :

Avec Hal Wallis
1945 : Le Prix du bonheur (You came along) de John Farrow
1946 : L’Emprise du crime (The Strange Love of Martha Ivers) de Lewis Milestone
1946 : En marge de l’enquête (Dead Reckoning) de John Cromwell
1946 : La Furie du désert (Desert Fury) de Lewis Allen
1947 : Hollywood en folie (Variety Girl) de George Marshall
1947 : L’Homme aux abois (I walk alone) de Byron Haskin
1948 : Sanglante aventure (Pitfall) d’André De Toth
1949 : La Tigresse (Too late for tears) de Byron Haskin
1949 : La Vie facile (Easy Living) de Jacques Tourneur
1949 : La Rue de traverse (Paid in full) de William Dieterle
1950 : La Main qui venge (Dark City) de William Dieterle
1950 : Voleuse d’Amour (The Company she keeps) de John Cromwell
1951 : L’Imposture (Two of a Kind) d’Henry Levin
1951 : La Montagne rouge (Red Mountain) de William Dieterle
1951 : Racket (The Racket) de John Cromwell
1951 : Le Visage volé (A Stolen Face) de Terence Fisher
1952 : Fais-moi peur (Scared Stiff) de George Marshall
1953 : Éternels Ennemis (Bad for each other) d’Irving Rapper
1954 : Quatre étranges Cavaliers (Silver Lode) d’Allan Dwan
1956 : Scotland Yard appelle FBI (The Weapon) de Val Guest
1957 : Amour frénétique (Loving you) d’Hal Kanter
1972 : Retraite mortelle (Pulp) de Mike Hodges


Filmographie de Lizabeth SCOTT
 
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