Paul SCOFIELD
 Acteur britannique
Grand acteur britannique, Paul Scofield possédait cette prestance à la fois humble et grandiose. Son interprétation de Thomas More, tiraillé entre sa loyauté, son ambition et ses convictions profondes dans Un Homme pour l’éternité lui a valu un Oscar amplement mérité. Avant tout acteur de théâtre, il a été le grand serviteur de William Shakespeare mais contrairement aux autres acteurs britanniques, en refusa les honneurs.
David Paul Scofield est né le 21 janvier 1922 à Hurstpierpoint, dans le Sussex. Fils d’instituteur, il s’intéresse très tôt à la littérature et au théâtre. Il suit une scolarité médiocre jusqu’à sa découverte de Shakespeare au collège de garçons de Vardean à Brighton. Il prend des cours d'art dramatique à la Croydon Repertory Theatre School, dans le sud de Londres, en 1939. L’année suivante, il intègre la Mask Theatre School. Une fois sa formation achevée, il participe à plusieurs tournées aux côtés de troupes de théâtre ambulantes qui divertissent les soldats au cours de la Seconde Guerre mondiale, puis, rejoint le Birmingham Repertory Theatre.
Grand acteur de la scène londonienne
En 1946, il part s'installer à Stratford-upon-Avon, où il rencontre son premier grand succès, en incarnant notamment le rôle-titre d'Henry V, Cloten dans Cymbeline, Don Adriano de Armado dans Peines d'amour perdues, Lucio dans Mesure pour mesure, Hamlet et bien d'autres personnages shakespeariens. En 1949, Paul Scofield apparaît pour la première fois en tête d'affiche d'une représentation plus commerciale, lorsqu'il campe Alexandre le Grand dans la malheureuse adaptation du roman Adventure Story de Terence Rattigan. Sa parfaite diction et sa voix profonde en font un des interprètes les plus appréciés de la scène londonienne. Il impressionne son entourage par sa capacité à s’immerger entièrement dans les rôles qu’il incarne. Peter Brook raconte que lors des premières répétitions du Roi Lear, « Scofield s’est complètement transformé. Son grand corps a rétréci. Il est devenu insignifiant. Le nouveau personnage le posséde désormais entièrement ».
Un Homme pour l'éternité
Monstre sacré du théâtre, Paul Scofield ne s’intéresse que rarement au cinéma. Il fait une première apparition en Philippe II d’Espagne dans La Princesse d’Eboli, Ana de Mendoza incarnée par Olivia de Havilland devant la caméra de Terence Young. Il obtient le BAFTA du meilleur espoir britannique. En 1957, il apparaît dans le fils d’espionnage Agent secret S. Z. de Lewis Gilbert porté par Maurice Ronet et Virginia McKenna et incarne le colonel allemand Von Waldheim dans Le Train, imposant film de guerre de John Frankenheimer avec Burt Lancaster. L’acteur triomphe au théâtre avec son interprétation de Thomas More dans A Man for All Seasons de Robert Bolt, qui évoque le procès du célèbre humaniste, condamné à la décapitation pour avoir refusé de reconnaître Henri VIII comme chef suprême de l'Église d'Angleterre. Il reprend le rôle de Thomas More dans l’adaptation Un Homme pour l’éternité de Fred Zinnemann. Sa performance exceptionnelle lui vaut l’Oscar du meilleur acteur en 1967. Malgré le succès du film, Scofield revient au théâtre en jouant dans Coriolan, Love’s Labour’s Lost, Oncle Vania et Volpone. Par la suite, il interprète le rôle-titre du long-métrage Le Roi Lear de Peter Brook, ainsi que celui de Tobias dans A Delicate Balance de Tony Richardson d’après la pièce d'Edward Albee. Il interprète également le roi de France Charles VI dans l'adaptation cinématographique d'Henry V de Kenneth Branagh ainsi que le juge Thomas Danforth dans La Chasse au Sorcières, reprise de la pièce d'Arthur Miller Les Sorcières de Salem. Il joue quelques rôles épisodiques dans des productions commerciales comme Scorpio de Wichael Winner avec Alain Delon et Burt Lancaster ou Quiz Show de Robert Redford.
Un grand aux goûts modestes
Paul Scofield a épousé l’actrice Joy Mary Parker, le 15 mai 1943. Ils s’étaient rencontrés alors qu’il interprétait Hamlet et sa future épouse Ophélie. Ils ont deux enfants, Martin en 1945 qui deviendra un brillant maître de conférences en littérature anglaise et Sarah née en 1951. Le couple vit très heureux à l’écart des regards. S’il consacre toute sa vie à son art, le grand acteur refuse tous les honneurs, déclinant à plusieurs reprises les demandes d'anoblissement de la Reine, préférant sa résidence du Sussex aux endroits chics de Londres. Atteint d'une leucémie, Paul Scofield disparaît le 19 mars 2008 à l’âge de 86 ans. Homme brillant et acteur d’exception, il aura été vraiment « a man for all seasons ».


FILMOGRAPHIE :

Avec Fred Zinnemann
1954 : La Princesse d’Eboli (That Lady) de Terence Young
1957 : Agent Secret S.Z. (carve her with pride) de Lewis Gilbert
1964 : Le Train (The Train) de John Frankenheimer
1966 : Un Homme pour l’éternité (A Man for all Seasons) de Fred Zinnemann
1967 : Dites-moi n’importe quoi (Tell me Lies) de Peter Brook
1969 : Nijinsky-Project de Tony Richardson (inachevé)
1970 : Bartleby (Bartleby) d’Anthony Friedmann
1970 : Le Roi Lear (King Lear) de Peter Brook
1972 : Scorpio (Scorpio) de Michael Winner
1973 : A Delicate Balance de Tony Richardson
1977 : Les Ambassadeurs (The Ambassadors) de James Cellan Jones
1982 : A Song at Twilight de Cedric Messina
1983 : Summer Lightning de Paul Joyce
1984 : 1919 (Nineteen nineteen) de Hugh Brody
1985 : Anna Karénine (Anna Karenina) de Simon Langton
1987 : Le Fantôme de M. Corbett (Mister Corbett’s Ghost) de Danny Huston
1988 : Le Journal d’Anne Frank (The Hiding of Anne Frank) de John Erman
1988 : L’île aux Baleines (When the Whales came) de Clive Rees
1989 : Henry V (Henry V) de Kenneth Branagh
1989 : Hamlet (Hamlet) de Franco Zeffirelli
1991 : Utz, la Passion de l’Art (Utz) de George Sluizer
1994 : Martin Chuzzlewit (Maritn Chuzzlewit) de Pedr James
1994 : Quiz Show (Quiz Show) de Robert Redford
1996 : Les Cavaliers de la Liberté (The Little Riders) de Kevin Connor
1996 : La Chasse aux Sorcières (The Crucible) de Nicholas Hytner


Filmographie de Paul SCOFIELD
 
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