Robert RYAN
 Acteur américain
Avec son physique viril et sa stature d’athlète, Robert Ryan a personnifié la brute et le meurtrier dont seul le désordre mental peut expliquer le comportement. Mais sous la houlette des plus grands réalisateurs des années 50 et 60, il offre une personnalité plus nuancée, poignante et profondément humaine. Avec plus de cent films, il a largement contribué à bâtir la légende d’Hollywood.
Robert Bushnell Ryan a vu le jour à Chicago, le 11 novembre 1909. Son père Timothy Aloysius Ryan est issu d’une riche famille d’Irlandais, propriétaire d’une société immobilière. Sa mère Mabel Arbutus Bushnell est secrétaire et également d’origine irlandaise. Enfant déjà, Robert Ryan s'illustre dans des comédies produites par la compagnie Essanay. Pendant ses études dans le New Hampshire, il devient champion de boxe de son lycée. Difficile à canaliser, il travaille comme ouvrier agricole puis comme marin. C’est alors qu’il se dirige vers l’art dramatique.
Une solide carrière théâtrale
Élève de Max Reinhardt puis de Vladimir Sokoloff, il débute au théâtre en 1941. Doté d’une belle présence, Robert Ryan interprète Shakespeare, Pirandello, Brecht ou Hemingway. Pendant la guerre, il sert dans le Corps des Marines comme instructeur de forage. Il se lie d’amitié avec le scénariste et futur cinéaste Richard Brooks. Il a également comme passe-temps la peinture. Après quelques furtives apparitions à l'écran, notamment dans Les Tuniques écarlates auprès de Gary Cooper et Bombardier de Richard Wallace, il obtient son premier rôle important en 1943 dans Tendre Camarade d'Edward Dmytryk où il pousse la chansonnette.
La brute de service
Acteur à la carrure impressionnante et aux traits marqués, Robert Ryan joue régulièrement les hors-la-loi et les brutes dans des films d'aventures hollywoodiens. Edward Dmytryk le met de nouveau en scène en 1947 dans le rôle d'un militaire assassin et raciste dans Feux croisés, personnage qui le confirme dans ses interprétations de mauvais garçons. Robert Ryan trouve un jeu plus nuancé sous la direction de Jean Renoir dans La Femme sur la plage, de Joseph Losey en docteur attentif du Petit Garçon aux cheveux verts et de Robert Wise dans Nous avons gagné ce soir en boxeur intègre. Il partage la vedette avec Merle Oberon dans Berlin Express de Jacques Tourneur. Il livre une belle composition de traître face à Van Heflin dans Acte de Violence de Fred Zinnemann. Dans les années 1950, l'acteur continue de personnifier le mal. Il est un bandit retors dans L'Appât d'Anthony Mann, Reno Smith, l’ambitieux et peu scrupuleux frère aîné de Rock Hudson dans Le Traître du Texas, le citoyen antijaponais dans Un Homme est passé, le chef de gang de La Maison de Bambou de Samuel Fuller, le pionnier rival de Clark Gable dans Les Implacables de Raoul Wash, l’ambigu éleveur de La Chevauchée des Bannis ou encore un maître d'équipage pervers dans Billy Budd de Peter Ustinov. Toujours attaché à la scène, il fonde en 1959 le Theatre Group à l'université de Californie. Certains réalisateurs lui donnent la possibilité de s'échapper de ses rôles sombres. Nicholas Ray le transforme en tendre bagarreur dans La Maison dans l'ombre ou en Jean-Baptiste dans Le Roi des rois, et Richard Brooks en aventurier dresseur de chevaux dans Les Professionnels.
Un homme de conviction
Si sa carrière décline dans les années 70, il trouve encore de beaux rôles dans Les Douze Salopards de Robert Aldrich, La Horde sauvage de Sam Peckinpah et L’Homme de la Loi de Michael Winner face à Burt Lancaster. Contrairement à ses personnages souvent antipathiques qu’il incarne, Robert Ryan est un démocrate libéral aux convictions clairement progressistes. Il défend la liberté d’expression devant le Comité des activités antiaméricaines, lutte pour la protection des droits civils et s’inscrit au Comité de défense de Martiin Luther King. Il est marié depuis 1937 à Jessica Caldwalader, rencontrée sur les bancs de l’école de théâtre Max Reinhardt et père de trois enfants Timothy en 1946, Cheyney en 1948 et Lisa en 1951. Jessica décède en 1972 après 33 ans de vie commune. Cette même année, Ryan tourne sous la direction de René Clément dans La Course au lièvre à travers les champs, où il signe une nouvelle composition de gangster, cette fois sympathique. Peu avant sa mort, il renoue avec ses racines irlandaises en interprétant un vieil anarchiste du pays dans The Iceman Cometh de John Frankenheimer. Gros fumeur, Robert Ryan meurt d’un cancer du poumon, à l’âge de 63 ans, le 11 juillet 1973.


FILMOGRAPHIE :

Avec Nicholas Ray
1940 : Le Mystère du château maudit (The Ghost Breakers) de George Marshall
1940 : Queen of the Mob de James P. Hogan
1940 : Le Gant d’or (Golden Gloves) d’Edward Dmytryk et Felix E. Feist
1940 : Les Tuniques écarlates (North West Mounted Police) de Cecil B. DeMille
1940 : La Légion des Damnés ressuscite (The Texas Rangers Ride Again) de James P. Hogan
1943 : Bombardier (Bombardier) de Richard Wallace
1943 : L'Aventure inoubliable (The Sky's the Limit) d'Edward H. Griffith
1943 : The Iron Major de Ray Enright
1943 : Gangway for Tomorrow (en) de John H. Auer
1943 : Tendre Camarade (Tender Comrade) d'Edward Dmytryk
1943 : Face au soleil levant (Behind the Rising Sun) d'Edward Dmytryk
1944 : Marine Raiders d’Harold D. Schuster
1947 : Du sang sur la piste (Trail Street) de Ray Enright
1947 : La Femme sur la plage (The Woman on the Beach) de Jean Renoir
1947 : Feux croisés (Crossfire) d’Edward Dmytryk
1948 : Berlin Express (Berlin Express) de Jacques Tourneur
1948 : Far West 89 (Return of the Bad Men) de Ray Enright
1948 : Acte de violence (Act of Violence) de Fred Zinnemann
1948 : Le Garçon aux cheveux verts (The Boy with Green Hair) de Joseph Losey
1949 : Pris au piège (Caught) de Max Ophüls
1949 : Nous avons gagné ce soir (The Set-Up) de Robert Wise
1949 : La Grève des Dockers (The Woman on Pier 13) de Robert Stevenson
1950 : Fureur secrète (The Secret Fury) de Mel Ferrer
1950 : Lit de Roses (Born to Be Bad) de Nicholas Ray
1951 : Jeu, set et match (Hard, Fast and Beautiful) d'Ida Lupino (apparition)
1951 : Plus fort que la loi (Best of the Bad Men) de William D. Russell
1951 : Les Diables de Guadalcanal (Flying Leathernecks) de Nicholas Ray
1951 : Racket (The Racket) de John Cromwell
1951 : La Maison dans l'ombre (On Dangerous Ground) de Nicholas Ray
1952 : Attention, mon Amour (Beware, My Lovely) d'Harry Horner
1952 : Le Démon s'éveille la nuit (Clash by Night) de Fritz Lang
1952 : Le Traître du Texas (Horizons West) de Budd Boetticher
1953 : L'Appât (The Naked Spur) d'Anthony Mann
1953 : La Cité sous la mer (City Beneath the Sea) de Budd Boetticher
1953 : La Piste fatale (Inferno) de Roy Ward Baker
1954 : Les Pirates du Nord (Alaska Seas) de Jerry Hopper
1954 : Romance sans lendemain (About Mrs Leslie) de Daniel Mann
1954 : Les Fils de Mademoiselle (Her Twelve Men) de Robert Z. Leonard
1955 : Un homme est passé (Bad Day at Black Rock) de John Sturges
1955 : Les Rubis du Prince birman (Escape to Burma) d'Allan Dwan
1955 : La Maison de bambou (House of Bamboo) de Samuel Fuller
1955 : Les Implacables (The Tall Men) de Raoul Walsh
1956 : Le Shérif (The Proud Ones) de Robert D. Webb
1956 : Les Échappés du néant (Back from Eternity) de John Farrow
1957 : Cote 465 (Men in War) d'Anthony Mann
1958 : Cœurs brisés (Lonely Hearts) de Vincent J. Donehue
1958 : Le Petit Arpent du bon Dieu (God's Little Acre) d'Anthony Mann
1959 : Le Coup de l'escalier (Odds Against Tomorrow) de Robert Wise
1959 : La Chevauchée des bannis (Day of the Outlaw) d'André De Toth
1960 : Les Aventuriers (Ice Palace) de Vincent Sherman
1961 : L’Escadron rouge (The Canadians) de Burt Kennedy
1961 : Le Roi des Rois (King of Kings) de Nicholas Ray
1962 : Le Jour le plus long (The Longest Day) de Ken Annakin, Andrew Marton et Bernhard Wicki
1962 : Billy Budd (Billy Budd) de Peter Ustinov
1965 : The Crooked Road de Don Chaffey
1965 : Guerre secrète de Terence Young
1965 : La Bataille des Ardennes (Battle of the Bulge) de Ken Annakin
1966 : Les Professionnels (The Professionals) de Richard Brooks
1967 : The Busy Body de William Castle
1967 : Les Douze Salopards (The Dirty Dozen) de Robert Aldrich
1967 : Custer, l'homme de l'ouest (Custer of the West ) de Robert Siodmak
1968 : Sept secondes en enfer (Hour of the Gun) de John Sturges
1968 : Un Minuto per pregare, un instante per morire de Franco Giraldi
1968 : La Bataille pour Anzio (Lo Sbarco di Anzio) de Duilio Coletti et Edward Dmytryk
1969 : La Horde sauvage (The Wild Bunch) de Sam Peckinpah
1969 : Le Cpt Nemo et la ville sous-marine (Captain Nemo and the Underwater City) de J. Hill
1970 : The Reason Why de Paul Leaf (cm)
1971 : L'Homme de la loi (The Lawman) de Michael Winner
1971 : Love Machine (The Love Machine) de Jack Haley Jr.
1972 : La course du lièvre à travers les champs de René Clément
1973 : Une Fille nommée Lolly Madonna (Lolly-Madonna XXX) de Richard C. Sarafian
1973 : Échec à l'organisation (The Outfit) de John Flynn
1973 : Complot à Dallas (Executive Action) de David Miller
1973 : The Iceman Cometh de John Frankenheimer


Filmographie de Robert RYAN
 
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