Ginger ROGERS
 Actrice et danseuse américaine
Sa silhouette aérienne, sa souple chevelure blonde, son visage parsemé de tâches de rousseur et ses yeux d'un bleu peu commun ont fait rapidement remarquer Ginger Rogers par les studios hollywoodiens. Ses talents de danseuse et sa fantaisie naturelle feront le reste. Associée à Fred Astaire, elle va livrer les plus stupéfiants pas de danse du film musical. Plus de soixante-dix films en quarante ans de carrière confirment ses multiples talents et font d'elle un véritable monument du cinéma américain.
Ginger Rogers, de son vrai nom Virginia Katherine MacMath, est née le 16 juillet 1911 à Independence, petite bourgade du Missouri. Elle est élevée, après le divorce de ses parents, par une mère énergique, Lela Rogers, qui conduira la carrière de Ginger avec une autorité devenue légendaire. À neuf ans, sa mère se remarie avec John Logan Rogers. Ginger prend alors le nom de Rogers, qui deviendra son nom de scène, mais qu’elle ne portera jamais légalement. Son surnom Ginger lui vient de son cousin qui, au lieu de prononcer Virginia, l’appelle Ginja (gingembre, en anglais).
Vedette de la Warner
Dès l'âge de seize ans, Ginger Rogers gagne un concours de charleston et, très vite, est engagée dans des tournées de music-hall, qui la mèneront à Broadway. À dix-neuf ans, elle crée un spectacle des frères Gershwin, Girl Crazy, qui connaît un grand succès, et fait ses premières apparitions à l'écran, des petits rôles dans des longs-métrages de la Paramount de la côte comme Young Man of Manhattan de Monta Bell. Lorsqu'elle arrive à Hollywood, en 1931, elle n'est qu'une starlette parmi d'autres, ce qui ne l'empêche pas de tourner une douzaine de films. Son ami Mervyn LeRoy, alors réalisateur à la Warner, lui permet de décrocher deux rôles, brefs mais marquants, de chorus girl dans 42e Rue de Lloyd Bacon et Chercheuses d'or de Mervyn LeRoy. Ce dernier film s'ouvre sur un morceau d'anthologie réglé par Busby Berkeley, We're in the Money, où on la voit entièrement vêtue de pièces d'or. C'est alors qu'on lui demande de jouer les faire-valoir auprès de Dolores del Río et Gene Raymond dans Carioca de Thornton Freeland. À cette occasion, on lui adjoint comme partenaire un autre transfuge de Broadway, Fred Astaire. Le film est laborieux, mais le couple enflamme l'écran en dansant quelques secondes pendant le grand numéro central. La RKO leur donne la vedette dans La Joyeuse Divorcée de Mark Sandrich. De triomphe en triomphe, le tandem Astaire-Rogers va pratiquement sauver le studio de la faillite.
Ginger et Fred
Dans La Joyeuse Divorcée, les péripéties vaudevillesques du scénario sont littéralement transcendées par l'alchimie du couple, qui, déjà patente dans les séquences de comédie, se révèle pleinement lorsqu'ils dansent Night and Day de Cole Porter. Le jeu du désir et de la séduction, l'attitude hautaine de la jeune femme qui se dégèle au cours du pas de deux, la griserie de l'envolée finale seront désormais des icônes du romantisme hollywoodien. Cette magie amoureuse sera portée à son apogée dans Le danseur du dessus Mark Sandrich sur une musique d'Irving Berlin et de Sur les ailes de la Danse de George Stevens, orchestré par Jerome Kern. En revanche, Roberta de William Seiter et Suivons la flotte de Mark Sandrich font de Fred Astaire et Ginger Rogers un couple de camarades complices, plutôt que d'amants, une relation amicale assurément plus proche de celle qu'entretenaient les deux vedettes dans la vie. Au total, c'est dix films qui vont sceller la plus fructueuse association du septième art.
Un vrai talent de comédienne
Après le succès mitigé de L'Entreprenant M. Petroff, Ginger Rogers obtient de la RKO des rôles plus consistants. Elle part en solo servir des comédies comme Primrose Path de Preston Sturges avec Joel McCrea, Uniforme et jupons courts de Billy Wilder avec Ray Milland, Lune de Miel mouvementée de Leo McCarey avec Cary Grant, Mademoiselle et son bébé de Mitchell Leisen avec David Niven ou Chérie je me sens rajeunir d'Howard Hawks avec Cary Grant. En 1941, Ginger Rogers reçoit l’Oscar de la meilleure actrice pour sa prestation dans Kitty Foyle de Sam Wood. Elle démontre un vrai talent dramatique dans Coincée de Phil Karlson. Mariée à Jack Briggs de 1943 à 1949, elle croise le français Jacques Bergerac dans Meurtre sur la Riviera et l’épouse en 1953. En 1940, l’actrice achète un ranch dans l’Oregon et y vivra avec son cinquième époux William Marshall de 1961 à 1969 puis où avec sa mère jusqu’à son décès en 1977. Elle le revendra en 1990, pour s’installer à Rancho Mirage, en Californie, et y écrire sa biographie Ginger, my story. C’est dans cette ville que Ginger Rogers s’est éteinte le 25 avril 1995, d’une attaque cardiaque à 84 ans. Le cinéma était déjà loin d’elle mais elle a continué à se produire sur scène jusqu’à un âge respectable.


FILMOGRAPHIE :

Avec Mark Sandrich
1929 : A Day of a Man of Affairs de Basil Smith (cm)
1930 : A Night in a Dormitory d’Harry Delmar (cm)
1930 : Campus Sweethearts de James Leo Meehan (cm)
1930 : Young Man of Manhattan de Monta Bell
1930 : The Sap from Syracuse d’A. Edward Sutherland
1930 : Queen High de Fred C. Newmeyer
1930 : Office Blues de Mort Blumenstock
1931 : Follow the Leader de Norman Taurog
1931 : Honor Among Lovers de Dorothy Arzner
1931 : The Tip-Off d’Albert S. Rogell
1931 : L'Étrange mission du Morlande (Suicide Fleet) d'Albert S. Rogell
1932 : La Forêt en fête (Carnival Boat) d'Albert S. Rogell
1932 : The Tenderfoot de Ray Enright
1932 : Le Treizième invité (The Thirteenth Guest) d'Albert Ray
1932 : La Jeune Fille du Vestiaire (Hat Check Girl) de Sidney Lanfield
1932 : À tour de brasses (You Said a Mouthful) de Lloyd Bacon
1933 : 42e Rue (42nd Street) de Lloyd Bacon
1933 : Mystérieux Week-end (Broadway Bad) de Sidney Lanfield
1933 : Chercheuses d'or de 1933 (Gold diggers of 1933) de Mervyn LeRoy
1933 : Professional Sweetheart de William A. Seiter
1933 : Ne jouez pas avec l'amour (Don't Bet on Love) de Murray Roth
1933 : Un hurlement dans la nuit (A Shriek in the Night) d'Albert Ray
1933 : Idylle sous les toits (Rafter Romance) de William A. Seiter
1933 : Chance at Heaven de William A. Seiter
1933 : Sitting Pretty d’Harry Joe Brown
1933 : Carioca (Flying Down to Rio) de Thornton Freeland
1934 : Ondes d'amour (Twenty Million Sweethearts) de Ray Enright
1934 : L'Homme de quarante ans (Upperworld) de Roy Del Ruth
1934 : Filles d'Amérique (Finishing School) de George Nichols Jr. et Wanda Tuchock
1934 : Premier Amour (Change of heart) de John G. Blystone
1934 : La Joyeuse Divorcée (The Gay Divorcee) de Mark Sandrich
1935 : Romance à Manhattan) Romance in Manhattan de Stephen Roberts
1935 : Roberta (Roberta) de William A. Seiter
1935 : L'Étoile de minuit (Star of Midnight) de Stephen Roberts
1935 : Le Danseur du dessus (Top Hat) de Mark Sandrich
1935 : Je te dresserai (In Person) de William A. Seiter
1936 : En suivant la flotte (Follow the Fleet) de Mark Sandrich
1936 : Sur les ailes de la danse (Swing Time) de George Stevens
1937 : L'Entreprenant Monsieur Petrov (Shall We Dance) de Mark Sandrich
1937 : Pension d'artistes (Stage door) de Gregory La Cava
1938 : Mariage incognito (Vivacious Lady) de George Stevens
1938 : Vacances payées (Having Wonderful Time) d'Alfred Santell
1938 : Amanda (Carefree) de Mark Sandrich
1939 : La Grande Farandole (The Story of Vernon and Irene Castle) de Henry C. Potter
1939 : Mademoiselle et son bébé (Bachelor Mother) de Garson Kanin
1939 : La Fille de la Cinquième Avenue (5th Avenue Girl) de Gregory La Cava
1940 : Le Lys du ruisseau (Primrose Path) de Gregory La Cava
1940 : Kitty Foyle (Kitty Foyle, the natural History of a Woman) de Sam Wood
1940 : Double Chance (Lucky Partners) de Lewis Milestone
1941 : Ses trois amoureux (Tom Dick and Harry) de Garson Kanin
1942 : La Folle Histoire de Roxie Hart (Roxie Hart) de William Wellman
1942 : Six Destins (Tales of Manhattan) de Julien Duvivier
1942 : Uniformes et jupons courts (The Major and the Minor) de Billy Wilder
1942 : Lune de miel mouvementée (Once Upon a Honeymoon) de Leo McCarey
1943 : Tendre Camarade (Tender Comrade) d'Edward Dmytryk
1944 : Les Nuits ensorcelées (Lady in the dark) de Mitchell Leisen
1944 : Étranges Vacances (I'll be seeing you) de William Dieterle
1945 : Week-end au Waldorf (Week-End at the Waldorf) de Robert Z. Leonard
1946 : Un cœur à prendre (Heartheat) de Sam Wood
1946 : L'Impératrice magnifique (Magnificent doll) de Frank Borzage
1947 : L'Homme de mes rêves (It Had to Be You) de Don Hartman et Rudolph Maté
1949 : Entrons dans la danse (The Barkleys of Broadway) de Charles Walters
1950 : Le Verdict de l’Amour (Perfect Strangers) de Bretaigne Windust
1950 : Ku Klux Klan (Storm warning) de Stuart Heisler
1951 : Nuit de noces mouvementée (The Groom Wore Spurs) de Richard Whorf
1952 : Cinq Mariages à l'essai (We're Not Married!) d'Edmund Goulding
1952 : Chérie, je me sens rajeunir (Monkey Business) de Howard Hawks
1952 : Un grand séducteur (Dreamboat) de Claude Binyon
1953 : L'Éternel féminin (Forever female) de Irving Rapper
1954 : Meurtre sur la Riviera (Beautiful stangers) de David Miller
1954 : La Veuve noire (Black Widow) de Nunnally Johnson
1955 : Coincée (Tight spot) de Phil Karlson
1956 : La VRP de choc (The First Traveling Saleslady) de Arthur Lubin
1956 : L'Enfant du divorce (Teenage rebel) d'Edmund Goulding
1957 : Ma femme a des complexes (Oh, Men! Oh, Women!) de Nunnally Johnson
1964 : La Confession (The Confession) de William Dieterle
1965 : Harlow (Harlow) d’Alex Segal


Filmographie de Ginger ROGERS
 
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