Patricia ROC
 Actrice britannique
Patricia Roc a été considérée comme l’archétype de la beauté anglaise. Elle a atteint son plus grand niveau de popularité dans des mélodrames patriotiques pendant la seconde Guerre mondiale. Très présente dans le cinéma français et italien, elle n’a fait que quelques apparitions à la télévision après la mort de son deuxième mari en 1954.
Patricia Roc vient au monde à Londres le 7 juin 1915 sous le patronyme complet de Felicia Miriam Ursula Herold. Elle ne découvrira qu’à l’âge de 34 ans qu’elle a été adoptée par un couple très riche, le père adoptif étant un agent de change flamand et sa mère une franco-anglaise. Après des études dans d’élégants collèges de jeunes filles, elle suit sa famille en Allemagne en 1937. En visite à Londres, elle ne rejoint pas le foyer car elle vient d’être engagée au théâtre.
Une vie de sainte à l'écran
Patricia Roc prend des cours et se fait remarquer par Alexander Korda, le tout puissant réalisateur et producteur de la London Films qui lui confie un petit rôle dans Le Divorce de Lady X auprès de son épouse Merle Oberon. La jeune actrice se retrouve dans le film d’aventure Le Fils rebelle, adapté du Taras Bulba de Gogol. Après un passage à la Rank, Patricia Roc devient une des quatre stars de la Gainsborough avec Margaret Lockwood, Phyllis Calvert et Jean Kent qui possèdent un physique assez similaire. Patricia se marie en 1939 avec un ostéopathe canadien, le docteur Murray Laing de 12 ans son aîné. Mais le notable se révèle un despote jaloux qui voit d’un mauvais œil son épouse échangeait des regards langoureux et des baisers passionnés au cinéma. Par défi, la belle s’affiche avec Michael Wilding puis l’acteur Ralph Michael, époux de Fay Compton. L’actrice devient un objet de scandale, surnommée Bed Roc à mesure que grandit sa réputation d’actrice qui couche avec tous ses partenaires. À l’écran, au contraire, elle joue les jeunes saintes bien sous tous rapports dans des mélodrames comme Meurtre à l’aube, Ceux de chez nous, Deux mille Femmes en religieuse prisonnière d’un camp de concentration, Romance d’Amour avec Stewart Granger, La Madone aux deux Visages où elle souffre d’une double identité, Johnny Frenchman avec Ralph Michael ou Le Masque aux Yeux verts avec James Mason.
Une vie dissolue en privé
Patricia Roc tente une carrière aux États-Unis après So Well Remembered d’Edward Dmytryk et apparaît dans Le Passage du Canyon, un western de Jacques Tourneur, son seul film américain et un gros échec. Mais ses décolletés affolent le public américain plutôt coutumier aux collerettes pudibondes de Greer Garson. Elle connaît une aventure avec Ronald Reagan prêt à divorcer de Jane Wyman pour elle. Après cette escapade en 1946, Patricia rentre à Londres et divorce enfin en 1949 de Laing pour se remarier avec André Thomas, le chef opérateur d’un de ses films. Elle profite d’un séjour à Paris pour tourner Black Jack de Julien Duvivier et incarner une officier de la RAF dans Retour à la Vie, un sketch avec François Périer. Vedette internationale, Patricia Roc tourne des films en Italie comme Ma Vie c’est toi, Un Émule de Cartouche ou La Veuve de Lewis Milestone avec Massimo Serato. En Angleterre, elle démontre l’étendue de sa palette dramatique dans When the Bough breaks de Lawrence Huntington et L’Enquête est close de Jacques Tourneur avec Ray Milland. Elle met au monde son fils Michael, issu d’une liaison avec son partenaire de Something Money can’t buy, Anthony Steel. Son mari stérile élève son fils comme s’il en était le père biologique mais meurt à 45 ans, foudroyé par une attaque cérébrale.
Une vie de riche retraitée
L’actrice s’éloigne des studios mais fait une apparition dans l’épisode pilote de la série Le Saint avec Roger Moore. En 1962, elle épouse le millionnaire viennois Walter Reif. Un an plus tard, elle prend sa retraite officielle à 48 ans. Celle dont Noel Coward disait qu’elle était la « vierge qui savait jouer la comédie » s’installe à Locarno, près du lac Majeur et ne réapparaît que rarement en public. Walter Reif meurt en 1986 et Patricia Roc ne fait parler d’elle que dans la rubrique des faits divers lorsqu’elle est prise en flagrant délit d’un vol à l’étalage dans une boutique de Marks & Spencer. Complètement oubliée, la sulfureuse actrice des années quarante, s’éteint à Locarno, le 30 décembre 2003 à l’âge de 88 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Sidney Gilliat
1937 : Le Divorce de Lady X (The Divorce of Lady X) de Tim Whelan
1938 : Le Fils rebelle (Taras Bulba) d’Adrian Brunel & Albert de Courville
1938 : The Phantom Strikes de Walter Forde
1939 : The Mind of Mr. Reeder de Jack Raymond
1939 : The missing People de Jack Raymond
1939 : Pack up your Troubles d’Oswald Mitchell
1939 : Meurtre à l’Aube (A Window in London) d’Herbert Mason
1940 : Dr. O’Dowd d’Herbert Mason
1940 : It happened to one Man de Paul L. Stein
1940 : Three silent Men de Daniel Birt
1940 : The Farmer’s Wife de orman Lee & Leslie Arliss
1941 : La Famille de ma Femme (My Wife’s Family) de Walter C. Mycroft
1942 : Suspected Person de Lawrence Huntington
1942 : Laisse chanter le Peuple (Let the People sing) de John Baxter
1942 : We’ll meet again de Philip Brandon
1943 : Ceux de chez nous (Millions like us) de Frank Launder & Sidney Gilliat
1944 : Deux mille Femmes (Two thousand Women) de Frank Launder
1944 : Romance d’Amour (Love Story) de Leslie Arliss
1944 : La Madone aux deux Visages (Madonna of the Seven Moons) d’Arthur Crabtree
1945 : Johnny Frenchman (Johnny Frenchman) de Charles Frend
1945 : Le masque aux yeux verts (The Wicked Lady) de Leslie Arliss
1946 : Le Passage du canyon (Canyon Passage) de Jacques Tourneur
1946 : So well remembered d’Edward Dmytryk
1946 : Le Manoir tragique (Jassy) de Bernard Knowles
1947 : The Brothers de David MacDonald
1947 : When the bough breaks de Lawrence Huntington
1948 : One Night with you de Terence Young
1948 : La Femme parfaite (The Perfect wWman) de Bernard Knowles
1949 : Retour à la vie, « Le retour d’Antoine » de Georges Lampin
1949 : L’Homme de la Tour Eiffel (The Man on the Eiffel Tower) de Burgess Meredith
1950 : Dernier Témoin (Captain Blackjack) de Julien Duvivier
1950 : L’Inconnue de Montréal de Jean Devaivre
1951 : L’Enquête est close (Circle of Danger) de Jacques Tourneur
1952 : Something Money can’t buy de Pat Jackson
1953 : Ma Vie c’est toi (La mia vita è tua) de Giuseppe Masini
1954 : Un Émule de Cartouche (Le Avventure di Cartouche) de Gianni Vernuccio & Steve Sekely
1955 : La Veuve (La Vedova X) de Lewis Milestone
1956 : L’Hypnotiseur ( Scotland Yard Dragnet) de Montgomery Tully
1957 : La Maison des Bois (The House in the Woods) de Maxwell Munden
1959 : La dixième Femme de Barbe Bleue (Bluebeard’s ten Honeymoons) de W. Lee Wilder


Filmographie de Patricia ROC
 
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