Flora ROBSON
 Actrice britannique
Flora Robson a donné la preuve éclatante, comme le firent chez nous Françoise Rosay ou Maria Mériko à laquelle elle ressemble beaucoup, qu'un talent évident dispense d'une beauté rayonnante pour réussir dans le métier de comédienne. Cette grande dame du théâtre londonien a démontré une belle autorité dans des rôles de souveraines ou de femmes du peuple.
Fille d'un ingénieur naval d'origine écossaise, Flora McKenzie Robson voit le jour, le 28 mars 1902, à South Shields, dans le comté de Durham. Sa famille bourgeoise d’origine écossaise deviendra une famille nombreuse composée de trois filles et trois garçons. Son père, séduit par sa fille de cinq ans qui lui récite une fable qu’elle doit connaître par cœur pour l’école décèle dans sa gamine un réel talent. Elle fait des études au Palmers Green High Schoot puis intègre l’Académie Royale des Arts Dramatiques. Mais en grandissant, la petite Flora voit naître deux handicaps, d’abord sa haute taille qui frôle le mètre quatre-vingt et un physique très loin des canons de beautés des jeunes actrices. Cette disgrâce n’entache en rien son enthousiasme, et à dix-neuf ans, Flora Robson aborde au théâtre le répertoire classique comme Abbey Putnam dans Désir sous les Ormes, Bianca dans Othello, Ellen Creed dans Ladies in Retirement et Lady dans Macbeth dans Macbeth.
Impératrice ou fille du peuple
Si l'essentiel de sa carrière se fait sur les planches, Flora Robson apparaît néanmoins dans une cinquantaine de films, attendant l'avènement du cinéma sonore pour aborder ce mode d'expression. Ainsi, en 1933, nous la retrouvons partenaire de Basil Rathbone dans One Precious Year, adaptation d'une pièce de théâtre. Elle est à peine âgée de 32 ans lorsqu'elle prête son imposante stature à l'impératrice Élisabeth de Russie, mère mature de la grande Catherine II dans Catherine de Russie, une production fastueuse d'Alexandre Korda. Sous la bannière de la London Films, la compagnie du plus célèbre Hongrois du 7e art britannique, elle apparaît encore dans I, Claudius, film inachevé de Josef von Sternberg, et Six heures à terre, mais c'est surtout sa composition de la reine Élisabeth d'Angleterre, en lutte contre L'invincible armada en 1937 qui reste dans toutes les mémoires. En 1940, à l'occasion d'un court passage aux Amériques, elle en réendosse le majestueux costume dans le très hollywoodien Aigle des mers, parvenant à manipuler un Errol Flynn pourtant pas né de la dernière tempête. Elle est tout aussi convaincante en campant des personnages de basse condition, souvent des vieilles filles. Surprenante et inoubliable Ftatateeta, nourrice de la reine d'Égypte, dans César et Cléopâtre, elle interprète avec beaucoup d'humilité et de retenue Sœur Filippa, la religieuse jardinière du Narcisse noir, un beau film du tandem Powell et Pressburger, aux couleurs toujours flamboyantes. Et il faut véritablement s'appeler Miss Marple pour soupçonner, sous la coiffe d'une vieille demoiselle bien discrète, l'auteur d'une incroyable série de Meurtre(s) au galop en 1963.
Une imposante actrice de complément
Bien qu'elle n'accédât pas, sans doute par manque de glamour, au statut et aux rôles de star, Flora Robson laissa sa marque sur d'autres grands titres comme L'intrigante de Saratoga entre Gary Cooper et Ingrid Bergman, Roméo et Juliette de son dear Shakespeare réalisé par l’italien Renato Castellani, Les 55 jours de Pékin en impératrice chinoise ou Frontière chinoise de John Ford en 1966. Fidèle au théâtre et régulière à la télévision, elle fait une dernière apparition en 1980 dans Le choc des titans, un combat auquel la démesure de son talent lui permet de prétendre. Flora Robson reçoit la croix de Commandeur de l'Ordre de L'Empire britannique en 1952, avant d'accéder au rang nobiliaire de Dame en 1960, par les souhaits de sa Gracieuse Majesté Élisabeth la Seconde, en reconnaissance de son apport à l'art dramatique national. Célibataire, elle passe le plus clair de sa vie personnelle à dépenser sa fortune aux bonnes œuvres, entourée de ses quatre frères et sœurs et de ses nombreux neveux et nièces. Elle décède le 7 juillet 1984, à Brighton, vraisemblablement des suites d'un cancer, bien que la cause de son décès n'ait jamais été rendue officielle.


FILMOGRAPHIE :

Avec Michael Curtiz
et Errol Flynn
1931 : A Gentleman of Paris de Sinclair Hill
1932 : Carnaval (Dance Pretty Lady) d’Anthony Asquith
1933 : One Precious Year d’Henry Edwards
1934 : Catherine de Russie (The Rise of Catherine the Great) de Paul Czinner
1936 : Anna Christie (Anna Christie) de George More O’Ferrall
1937 : I, Claudius de Joseph von Sternberg (inachevé)
1937 : L'Invincible Armada (Fire over England) de William K. Howard
1937 : Six Heures à Terre (Farewell Again) de Tim Whelan
1939 : Les Hauts de Hurlevent (Wuthering Heights) de William Wyler
1939 : Le Lion a des Ailes (The Lion has Wings) de Michael Powell
1939 : Nous ne sommes pas seuls (We Are Not Alone) d'Edmund Goulding
1939 : En surveillance spéciale (Invisible Stripes) de Lloyd Bacon
1940 : Lettres anonymes (Poison Pen) de Paul L. Stein
1940 : L'Aigle des mers (The Sea Hawk) de Michael Curtiz
1941 : Sous le Soleil de Polynésie (Bahama Passage) d’Edward H. Griffith
1944 : Prisonnières de Guerre (Two-thousand Women) de Frank Launder
1945 : César et Cléopâtre (Caesar and Cleopatra) de Gabriel Pascal
1945 : Great Day de Lance Comfort
1945 : L'Intrigante de Saratoga (Satagoga Trunk) de Sam Wood
1946 : The Years Between de Compton Bennett
1947 : Le Narcisse noir (The Black Narcissus) de Michael Powell et Emeric Pressburger
1947 : Frieda (Frieda) de Basil Dearden
1947 : Camp de Vacances (Holiday Camp) de Ken Annakin
1948 : Les Ailes brulées (Good Time Girl) de David MacDonald
1948 : Sarabande (Saraband for Dead Lovers) de Basil Dearden
1952 : The Tall Headlines de Terence Young
1953 : Tonnerre sur Malte (Malta Story) de Brian Desmond Hurst
1954 : Roméo et Juliette (Giuletta e Romeo) de Renato Castellani
1957 : Marée haute à midi (High Tide at Noon) de Philip Leacock
1957 : Rien ne sert de pleurer (No Time for Tears) de Cyril Frankel
1958 : Gipsy (The Gypsy and the Gentleman) de Joseph Losey
1958 : Les Pêcheurs innocents (Innocent Sinners) de Philip Leacock
1963 : Les 55 Jours de Pékin (Fifty-Five Days at Peking) de Nicholas Ray
1963 : Lady Détective ou Meurtre au Galop (Murder at the Gallop) de George Pollock
1964 : Les Canons de Batasi (Guns at Batasi) de John Guillermin
1965 : Le Jeune Cassidy (Young Cassidy) de Jack Cardiff et John Ford
1965 : Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines de Ken Annakin
1966 : Frontière chinoise (Seven Women)de John Ford
1966 : David Copperfield (David Copperfield) de Joan Craft (tv)
1967 : Le Mystère des treize (Eye of the Devil) de J. Lee Thompson
1967 : La Malédiction des Whateley (The Shuttered Room) de David Greene
1967 : Cry in the Wind d’Anthony Heller & Leonard Schach
1968 : The Old Ladies de William Slater (tv)
1970 : Le Péché (The Beloved) de George Pan Cosmatos
1970 : Le Monstre du Labyrinthe (The Beast in the Cellar) de James Kelley
1970 : Le Tunnel de la Peur (Fragment of Fear) de Richard C. Sarafian
1971 : La grande scrofa nera de Filippo Ottoni
1972 : Alice au pays des merveilles (Alice’s Adventures in Wonderland) de William Sterling
1974 : Le Fantôme de Canterville (The Canterville Ghost) de Robin Miller (tv)
1974 : Heidi (Heidi) de June Wyndham-Davies (tv)
1978 : Les Misérables (Les Miserables) de Glenn Jordan (tv)
1979 : Dominique, les Yeux de l’Épouvante (Dominique) de Michael Anderson
1979 : Oresteia de Bill Hays (tv)
1979 : Un homme nommé Intrépide (A Man Called Intrepid) de Peter Carter (tv)
1980 : Gauguin le Sauvage (Gauguin the Savage) de Fielder Cook (tv)
1980 : L’Histoire des Deux Cités (A Tale of Two Cities) de Jim Goddard (tv)
1981 : Le Choc des Titans (Clash of the Titans) de Desmond Davis


Filmographie de Flora ROBSON
 
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