Ralph RICHARDSON
 Acteur et réalisateur britannique
Évoquer la carrière de ce grand comédien, c’est avant tout parcourir plus d’un demi-siècle de l’histoire du théâtre anglais, dont il fut, avec ses amis Laurence Olivier et John Gielgud, l’un des plus éminents représentants.
Ralph Richardson voit le jour à Cheltenham, le 19 décembre 1902. D’abord bruiteur, puis figurant, il devient dans les années 30 un acteur shakespearien de premier plan au sein de la prestigieuse troupe de l’Old Vic, qu’il dirigera pendant quelques années avec Laurence Olivier. En 1940, il triomphe dans Othello avant d’incarner Macbeth dans une mise en scène de John Gielgud et de laisser libre cours à sa fantaisie dans le rôle mythique de Falstaff dans Henry IV en 1945.
Acteur shakespearien
Tout au long d’une extraordinaire carrière théâtrale qui le mène jusqu’aux années 80, Ralph Richardson ne négligera ni le répertoire étranger ni les auteurs contemporains, jouant les rôles-titres de Cyrano de Bergerac ou Oncle Vanya et créant en Angleterre En attendant Godot de Beckett ou No Man’s Land d'Harold Pinter en 1978. Bien qu’abondante et régulière, sa production cinématographique n’aura pas toujours le même éclat. Les débuts dans les années 30 sont visiblement alimentaires si l’on excepte le rôle du dictateur dans La vie future d’après H.G. Wells et sa participation aux deux classiques que sont La citadelle de King Vidor et Les quatre plumes blanches de Zoltan Korda. En 1948, enfin, il trouve un rôle à sa mesure dans la nouvelle adaptation par Julien Duvivier du roman de Tolstoï, Anna Karénine, face à son épouse de cinéma, Vivien Leigh, il n’a pas de mal à éclipser le pâle interprète de Vronski ! La même année, Carol Reed lui offre l’un de ses rares premiers rôles dans Première désillusion, adaptation du roman de Graham Greene : il y incarne l’idole déchue du titre original, le majordome Baines, qui fascine le jeune héros jusqu’à ce que sa médiocrité éclate au grand jour. En 1949, le père autoritaire de L’héritière Olivia de Havilland lui vaut une première nomination à l’oscar du meilleur second rôle masculin.
Un grand second rôle
Les années suivantes lui apporteront bon nombre de compositions marquantes sous la direction de grands cinéastes anglais et américains, de David Lean (Le Docteur Jivago) à Otto Preminger (Exodus), et aux côtés de comédiens émérites comme Alec Guinness ou Katharine Hepburn. On le retrouve dans Richard III de son ami Laurence Olivier, Notre agent à La Havane de Carol Reed, Khartoum de Basil Dearden. Il semble difficile d’imaginer à cette époque une production de prestige sans la caution d’un tel comédien ! S’il n’obtint jamais l’oscar malgré deux nominations, il reçoit de nombreux prix d’interprétation, en particulier en 1952 pour Le mur du son de David Lean et en 1962, au festival de Cannes, pour Le long voyage vers la nuit de Sidney Lumet.
Des vieillards cocasses
À partir des années 60, l’humour vient tempérer nombre de ses compositions. Il faut dire que de jeunes cinéastes comme Richard Lester ou Lindsay Anderson et plus tard Terry Gilliam font appel à lui. N’oublions pas sa savoureuse prestation en Mr.Micawber dans David Copperfield version 1969 qui vaut bien celle de W. C. Fields et dans Rollerball en 1975, il donne une profonde humanité au personnage du libraire, dernier gardien de la culture dans un monde futuriste et violent. Quelques semaines avant sa disparition, il trouve l’un de ses rôles les plus célèbres, celui du grand-père de Christophe Lambert dans Greystoke de Hugh Hudson. La scène où le vieux lord anglais entreprend de dévaler le grand escalier du château assis sur un plateau d’argent et trouve la mort dans les bras de son petit-fils illustre parfaitement les qualités de ce grand artiste capable de combiner classe et humour, dérision et émotion. Alors que le grand comédien succombe à une crise cardiaque le 10 octobre 1983 à Londres, le film sera dédié à sa mémoire. Ralph Richardson se maria à deux reprises avec des comédiennes, en 1924 avec Muriel Hewitt décédée en 1942 puis en 1944 avec Meriel Forbes, qui lui donna un fils et sera à plusieurs reprises sa partenaire. Il fut anobli en 1947 par le roi George VI pour services rendus à la scène britannique.


FILMOGRAPHIE :

Avec John Gielgud
1933 : Le fantôme vivant (The Ghoul) de T. Hayes Hunter
1933 : Vendredi 13 (Friday the 13th) de Victor Saville
1934 : La voie lactée (The King of Paris) de Jack Raymond
1934 : Java Head de J. Walter Ruben
1934 : Le retour de Bulldog Drummond (The Return of B Drummond) de Walter Summers
1935 : Bulldog Jack (Alias Bulldog Drummond) de Walter Forde
1936 : La vie future (Things to come) de William Cameron Menzies
1936 : L’homme qui faisait des miracles (The Man who could work miracles) de Lothar Mendes
1937 : Les derniers hors-la-loi (Thunder in the City) de Marion Gering
1937 : Le divorce de Lady X (The Divorce of Lady X) de Tim Whelan
1937 : South riding de Victor Saville
1938 : La Citadelle (The Citadel) de King Vidor
1938 : Armes secrètes (Q Planes) de Tim Whelan & Arthur B. Woods
1938 : Les quatre Plumes blanches (The four Feathers) de Zoltan Korda
1939 : Cette nuit-là (The Fugitive) de Brian Desmond Hurst
1939 : Le lion a des ailes (The lion has Wings) de Michael Powell
1942 : La Revanche (The Day will dawn) d’Harold French
1943 : P.M. contre la Gestapo (The Silver Fleet) de Vernon Sewell
1946 : School for secrets de Peter Ustinov
1947 : Anna Karénine (Anna Karenina) de Julien Duvivier
1948 : Première désillusion (The Fallen Idol) de Carol Reed
1949 : L’Héritière (The Hereiss) de William Wyler
1950 : Home at seven de Ralph Richardson
1951 : Le Banni des îles (Outcast of the Islands) de Carol Reed
1952 : Le Mur du son (The Sound Barrier) de David Lean
1952 : The Holly and the Ivy de George More O’Ferrall
1955 : Richard III (Richard III) de Laurence Olivier
1956 : Perdu dans la brousse (Smiley) d’Anthony Kimmins
1956 : Etrange passion (The Passionate Stranger) de Muriel Box
1959 : Notre agent à la Havane (Our Man in Havana) de Carol Reed
1960 : Oscar Wilde (Forbidden Passion) de Gregory Ratoff
1960 : Exodus (Exodus) d’Otto Preminger
1961 : La Bataille des Thermopyles (The 300 Spartans) de Rudolph Maté
1962 : Le long Voyage dans la Nuit (Long day’s Journey into Night) de S Lumet
1963 : La Femme de Paille (Woman of Straw) de Basil Dearden
1965 : Docteur Jivago (Doctor Zhivago) de David Lean
1965 : Falstaff (Campanadas a medianoche) d’Orson Welles
1966 : Un Mort en pleine forme (The Wrong Box) de Bryan Forbes
1966 : Khartoum (Karthoum) de Basil Dearden
1968 : La Bataille d’Angleterre (Battle of Britain) de Guy Hamilton
1968 : Une combine en or (Midas Run) d’Alf Kjellin
1969 : Ah ! Dieu que la guerre est jolie (Oh ! what a lovely War) de Richard Attenborough
1969 : Le Miroir aux espions (The Looking Glass War) de Frank Pierson
1969 : L’ultime garçonnière (The Bed sitting Room) de Richard Lester
1970 : Qui a tué Tante Roo ? (How slew Auntie Roo ?) de Curtis Harrington
1971 : Histoires d’outre-tombe (Tales from the Crypt) de Freddie Francis
1971 : Eagle in a Cage de Fielder Cook
1972 : Alice au pays des merveilles (Alice’s Adventures in Wonderland) de William Sterling (tv)
1972 : Lady Caroline Lamb (Lady Caroline Lamb) de Robert Bolt
1972 : Maison de poupées (A Doll’s House) de Patrick Garland
1972 : Le meilleur des Mondes possibles (O Lucky Man !) de L Anderson
1973 : Frankenstein (Frankenstein : The true Story) de Jack Smight (tv)
1975 : Rollerball (Rollerball) de Norman Jewison
1976 : Jésus de Nazareth (Gesù di Nazareth) de Franco Zeffirelli
1976 : L’Homme au Masque de fer (The Man in the Iron Mask) de Mike Newell
1981 : Le Dragon du lac de feu (Dragonslayer) de Matthew Robbins
1981 : Bandits, bandits (Time Bandits) de Terry Gilliam
1982 : Greystoke, la Légende de Tarzan (Greystoke) d’Hugh Hudson
1983 : Rendez-vous à Broadway Street (Give my regards to Broad Street) de Paul McCartney
1983 : Invitation to the Wedding de Joseph Brooks


Filmographie de Ralph RICHARDSON
 
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs R > Contact