Charlotte Rampling, née à Sturmer dans l'Essex, le 5 février 1946. Elle est la fille de Godfrey Rampling, colonel de l'armée britannique qui fut, sous les couleurs du Royaume-Uni, champion olympique d'athlétisme au relais 4 × 400 mètres lors des Jeux olympiques de Berlin de 1936, et de la peintre Anne Isabelle Gurteen. Elle a huit ans lorsque sa famille s'installe à Fontainebleau. Inscrite à l'école communale, elle y apprend le français. De retour en Angleterre, l'adolescente se produit dans des spectacles de music-hall avec sa sœur, puis travaille brièvement comme mannequin. En 1966, se déroule un drame qui va profondément la marquer. Sa sœur Sarah se suicide en Argentine à l'âge de 23 ans, après avoir accouché prématurément.
Cet obscur objet du scandale
Comme Jane Birkin et Jacqueline Bisset, elle fait ses débuts à l'écran dans le film-phare du Swinging London, Le Knack... et comment l'avoir, en 1965, puis tourne dans des comédies à succès tout en prenant des cours d'art dramatique à la Royal Court School. Mais, marquée par le décès brutal de sa sœur, elle décide de quitter la Grande-Bretagne. Installée en Italie, Charlotte Rampling y fait sa première rencontre marquante, celle de Luchino Visconti, qui la dirige en 1969 dans Les Damnés. En 1972, elle épouse l'acteur Bryan Southcombe. La presse rapporte qu'ils vivent en « ménage à trois » avec un mannequin, causant un scandale. Elle se défend en affirmant que si elle vivait avec deux hommes, c'était juste pour partager un appartement. Rampling et Southcombe ont un fils, Barnaby, puis divorcent en 1976. En 1978, elle épouse le compositeur français Jean-Michel Jarre avec lequel elle a un enfant, David Jarre. Elle se sépare de Jean-Michel Jarre en 1997, puis divorce en 2003.
Mystère, audace et liberté
La comédienne prouve très tôt qu'elle n'a pas froid aux yeux, passant de l'univers SF de Zardoz de John Boorman à celui, SM, de Portier de nuit, le film qui la révèle au grand public en 1974. Dans ce succès-scandale de Liliana Cavani, elle incarne une rescapée des camps nazis qui entretient une étrange relation avec son ex-bourreau (Dirk Bogarde). Se plaisant à explorer à travers ses rôles les zones les plus troubles de l'âme humaine, elle joue le rôle, devant la caméra d'Oshima, d'une femme qui s'éprend d'un chimpanzé dans Max mon amour en 1985. Les Américains ne sont pas insensibles au charme de l'énigmatique Rampling, qui incarne des personnages faisant fondre celui joué par Woody Allen dans Stardust Memories ou par Robert Mitchum dans Adieu ma jolie, et joue les femmes fatales sous la direction de Sidney Lumet dans Le Verdict où elle donne la réplique à Paul Newman.
Carrière française
Vivant en France à partir de la fin des années 1970, elle y tourne avec Chéreau dans La Chair de l'orchidée, Boisset dans Un taxi mauve, Lelouch dans Viva la vie ! et Deray dans le polar On ne meurt que deux fois face à Michel Serrault. Moins présente sur les écrans dans les années 1990, elle livre en 2000 des prestations remarquées dans La Cerisaie, d'après Tchekhov et le singulier Signs & Wonders de Jonathan Nossiter. Charlotte Rampling fait un retour éclatant grâce à Sous le sable, portrait d'une femme désemparée après la disparition de son mari, signé François Ozon. Elle retrouve le cinéaste pour Swimming pool, Angel et Jeune et Jolie. C'est au moment même où un César d'honneur vient récompenser l'ensemble de sa carrière en 2001 qu'elle redevient une actrice de premier plan, s'illustrant aussi bien dans la comédie (Embrassez qui vous voudrez) que dans le thriller (Lemming), le film d'auteur (Vers le sud) ou le divertissement hollywoodien (Basic Instinct 2). Son nouveau compagnon, Jean-Noël Tassez, mort en 2015, est un homme d'affaires. Elle campe de beaux personnages de femmes usées pour la télévision dans Broadchurch en avocate désabusée ou Dexter.
FILMOGRAPHIE :
Avec Sidney Lumet
1965 : Rotten to the Core de John Boulting
1966 : Georgy Girl (Georgy Girl) de Silvio Narizzano
1967 : Les Turbans rouges (The long Duel) de Ken Annakin
1968 : Sequestro di persona (en) de Gianfranco Mingozzi
1969 : Istanbul, mission impossible (Target Harry) de Roger Corman
1969 : Les Damnés (La Caduta degli Dei) de Luchino Visconti
1969 : Three (Three) de James Salter
1971 : Point limite zéro (Vanishing Point) de Richard C. Sarafian
1971 : Dommage qu'elle soit une putain de Giuseppe Patroni Griffi
1971 : Slalom aquatique (The Ski Bum) de Bruce D. Clark
1972 : Henry VIII et ses six femmes (Henry VIII and His Six Wives) de Waris Hussein
1972 : Corky (Corky) de Leonard Horn
1972 : Asylum (Asylum) de Roy Ward Baker
1973 : Giordano Bruno (Giordano Bruno) de Giuliano Montaldo
1974 : Zardoz (Zardoz) de John Boorman
1974 : Le Passager (Carvavan to Vaccarès) de Geoffrey Reeve
1974 : Portier de nuit (Portiere di notte) de Liliana Cavani
1975 : La Chair de l'orchidée de Patrice Chéreau
1975 : Yuppi Du de Adriano Celentano
1975 : Adieu ma jolie (Farewell my Lovely) de Dick Richards
1976 : Foxtrot (Foxtrot) de Arturo Ripstein
1977 : Un taxi mauve d'Yves Boisset
1977 : Orca (Orca) de Michael Anderson
1980 : Stardust Memories (Stardust Memories) de Woody Allen
1982 : Le Verdict (The Verdict) de Sidney Lumet
1984 : Viva la vie de Claude Lelouch
1985 : On ne meurt que deux fois de Jacques Deray
1985 : Tristesse et Beauté de Joy Fleury
1986 : Max mon amour de Nagisa Oshima
1987 : Angel Heart de Alan Parker
1987 : Mascara de Patrick Conrad
1988 : Paris by Night de David Hare
1988 : Mort à l'arrivée (DOA) de Rocky Morton et Annabel Jankel
1989 : Rébus (Rebus) de Massimo Guglielmi
1993 : Asphalt Tango de Nae Caranfil
1993 : Hammers Over the Anvil d'Ann Turner
1994 : Time is Money de Paolo Barzman
1996 : Piège intime (Invasion of Privacy) de Anthony Hickox
1997 : Les Ailes de la colombe (The Wings of the Dove) de Iain Softley
1999 : La Cerisaie (The Cherry Orchard) de Michael Cacoyannis
2000 : Signs and Wonders de Jonathan Nossiter
2000 : Aberdeen (Aberdeen) de Hans Petter Moland
2000 : Sous le sable de François Ozon
2001 : Vengeance secrète (The Fourth Angel) de John Irvin
2001 : Superstition de Kenneth Hope
2001 : Spy Game, Jeu d'espions (Spy Game) de Tony Scott
2001 : Nuages, Lettres à mon fils de Marion Hänsel
2002 : Embrassez qui vous voudrez de Michel Blanc
2003 : Seule la mort peut m'arrêter (I'll Sleep When I'm Dead) de Mike Hodges
2003 : Swimming Pool de François Ozon
2003 : Crime contre l'humanité (The Statement) de Norman Jewison
2004 : Immortel, ad vitam (Immortal) d'Enki Bilal
2004 : Jerusalemski sindrom de Dominik Sedlar et Jakov Sedlar
2004 : Les Clefs de la maison (Le chiavi di casa) de Gianni Amelio
2005 : Lemming de Dominik Moll
2005 : Vers le sud de Laurent Cantet
2006 : Basic Instinct 2 de Michael Caton-Jones
2006 : Désaccord parfait de Antoine de Caunes
2007 : Angel de François Ozon
2007 : Chaotique Ana (Caotica Ana) de Julio Medem
2008 : Babylon A.D. de Mathieu Kassovitz
2008 : Manipulation (Deception) de Marcel Langenegger
2008 : The Duchess de Saul Dibb
2009 : La Femme invisible d'Agathe Teyssier
2009 : Le Bal des actrices de Maïwenn
2009 : Quelque chose à te dire de Cécile Telerman
2009 : Life During Wartime de Todd Solondz
2009 : Boogie Woogie de Duncan Ward
2010 : StreetDance 3D de Max Giwa et Dania Pasquini
2010 : Never Let Me Go (Never let me go) de Mark Romanek
2011 : Rio Sex Comedy de Jonathan Nossiter
2011 : Melancholia de Lars von Trier
2012 : Menace d'État (Cleanskin) de Hadi Hajaig
2011 : Moi, Anna (I, Anna) de Barnaby Southcombe
2011 : Bruegel, le Moulin et la Croix de Lech Majewski
2011 : The End de Daniel Barcelo (cm)
2012 : Tutto parla di te d'Alina Marazzi
2013 : Jeune et Jolie de François Ozon
2013 : L'Oil du cyclone (The Eye of the Storm) de Fred Schepisi
2013 : The Sea de Stephen Brown
2013 : Un train de nuit pour Lisbonne (Night Train to Lisbon) de Bille August
2015 : Le Dos rouge d'Antoine Barraud
2015 : 45 ans (45 Years) d'Andrew Haigh
2015 : La Chambre interdite (The Forbidden Room) de Guy Maddin
2016 : Spiritismes de Guy Maddin
2016 : Sculpt de Loris Gréaud
2016 : Waiting for the Miracle to come de Lian Lunson
2016 : Assassin's Creed de Justin Kurzel
2017 : Valley of the Gods de Lech Majewski
2017 : À l'heure des souvenirs (The Sense of an Ending) de Ritesh Batra
2017 : Euphoria (Euporia) de Lisa Langseth
2017 : Hannah (The Whale) d'Andrea Pallaoro
2017 : Waiting for the miracle to come de Lian Lunson
2018 : Red Sparrow (Red Sparrow) de Francis Lawrence
2018 : The Little Stranger de Lenny Abrahamson
2018 : Voyez comme on danse de Michel Blanc
2019 : La Vallée des Dieux (Valley of the Gods) de Lech Majewski
2020 : Last Words (Last Words) de Jonathan Nossiter
2021 : Benedetta de Paul Verhoeven
2021 : Tout s'est bien passé de François Ozon
2021 : Dune (Dune) de Denis Villeneuve
2021 : Juniper de Matthew J. Saville
Télévision :
1976 : Sherlock Holmes à New York (Sherlock Holmes in New York) de Boris Sagal
1983 : Play of the Month de Peter Wood
1992 : La Femme abandonnée d'Édouard Molinaro
1994 : Meurtre à l'esprit de Robert Bierman
1995 : Samson le magnifique d'Étienne Périer
1995 : La Marche de Radetzky (Radetzkymarsch) d'Axel Corti et Gernot Roll
1996 : La Dernière Fête de Pierre Granier-Deferre
1999 : Grandes espérances (Great Expectations) de Julian Jarrold
2000 : My Uncle Silas de Philip Saville
2003 : Imperium: Augustus de Roger Young
2009 : L'Homme aux cercles bleus de Josée Dayan
2010 : Un lieu incertain de Josée Dayan
2012 : La Vie aux aguets (Restless) d'Edward Hall
2015 : London Spy de Tom Rob Smith
2020 : I Love You coiffure de Muriel Robin
Filmographie de Charlotte RAMPLING