Vera RALSTON
 Actrice et sportive tchécoslovaque naturalisée américaine
Les talents d’actrice de Vera Ralston ne trouvèrent pas en son temps grâce auprès de ses confrères. Ainsi Maureen Stapleton prétendait-elle qu’inquiète parfois pour son jeu, elle se rassurait en voyant un film de Vera Ralston, car, disait-elle, elle ne pouvait pas être plus mauvaise qu’elle. Quant à John Wayne, qui fut son partenaire à deux reprises, il refusa, à un certain moment, de paraître à ses côtés pour ne pas compromettre sa carrière. Vera Ralston, belle femme de l’est ne méritait assurément pas cet excès d’indignité.
La Reine du Patin
Vera Helena Hruba naît à Prague le 12 juillet 1919. Fille d’un riche joallier, elle devient une championne de patinage artistique, qui représente son pays aux jeux olympiques d’hiver de 1936, qui ont lieu en Allemagne. À cette occasion, à Hitler qui lui demande si elle veut patiner pour la Croix gammée, elle répond du tac au tac : "Je préférerais patiner sur la Croix gammée". Voilà qui est envoyé ! Elle quitte la Tchécoslovaquie en 1939 avec son frère Rudy Ralston qui deviendra un producteur de films aux États-Unis. Vera Hruba Ralston prend rapidement après la nationalité américaine.
Avec le président de Republic
Celle qui s’appellera Vera Ralston doit toute sa carrière à Hollywood à la protection d’Herbert Yates, qui dirige la petite compagnie Republic et qui, dans un premier temps, pense à en faire une nouvelle Sonja Henie. Il lui fait signer un contrat en 1943 et, jusqu’à la fin des années 50, elle va tourner 26 films pour la firme de celui qui deviendra son mari en 1952. Elle commence sa carrière en patinant, dans deux films, dont un de Bernard Vorhaus, Ice-capades revue où sous son nom complet elle assure les intermèdes glissants entre deux scènes glamour de la romance entre Ellen Drew et Richard Denning. On la voit par la suite dans des westerns où, accent oblige, elle joue la fille d’immigrants de fraîche date. Dans Dakota de Joseph Kane en 1945, elle incarne la fille d’un magnat du chemin de fer, qui s’enfuit avec un joueur professionnel interprété par John Wayne. Elle retrouve la star en 1949 dans un autre western, Le bagarreur du Kentucky de George Waggner, où elle campe une certaine Fleurette de Marchand (sic!), la fille d’un général français rescapé de Waterloo. Dans Wyoming de Joseph Kane, Vera Ralston prête vie à une courageuse pionnière qui meurt en couches. Et la voilà qui, sous le nom évocateur de Belle Le Grand, dirige un établissement de jeu dans La belle du Montana d’Allan Dwan. Mais l’actrice flirte aussi avec le mélodrame. Dans L’homme que j’ai choisi de John H. Auer en 1947, elle incarne une intrigante qui, devant épouser et tuer le demi-frère de son amant, finit par s’éprendre de sa victime. L’année suivante, elle campe encore une Française (à l’accent tchèque!) qui, dans La naufragée, toujours de John H. Auer, se lance à la poursuite d’un mari bigame.
D'Est en Ouest
Puis Vera Ralston s’essaie au film de guerre et s’engage dans l’armée pour les besoins d’un film d’Allan Dwan, Tonnerre sur le Pacifique. L’aventure lui sied d’ailleurs très bien, il n’est que de la voir, dans Cargo de Femmes de R.G. Springsteen, aux commandes d’un navire dont l’équipage est composé de femmes qui voguent vers la Californie pour trouver un mari. C’est encore vers la Californie qu’elle fait route dans La grande caravane de son réalisateur favori, Joseph Kane, mais c’est à bord d’un chariot de pionniers ! Au total, elle va tourner douze films sous la direction de Joe Kane parmi lesquels Au royaume des crapules avec Brian Donlevy, La Loi du plus fort avec Sterling Hayden et La Forêt meurtrière avec Rod Cameron.
Une retraite dorée
Vera Ralston s'adapte à tous les genres et campe une indigène pour les besoins du film Toutes voiles sur Java de Joseph Kane, qui se passe en Indonésie. Mais elle préfère à nouveau l’ambiance du film noir et devient une vénéneuse chanteuse de cabaret, accusée de meurtre, dans Accused of murder. Après un dernier film en 1958, The man who died twice, toujours de Joseph Kane, avec Rod Cameron et Mike Mazurki, elle se retire des écrans et, en 1966, à la mort d’Herbert Yates, hérite d’une jolie fortune, qui lui permet de vivre de ses rentes. Après une dépression nerveuse, la belle se remarie avec Charles de Alva et s’installe en Californie. Elle s’éteint paisiblement à Santa Barbara, le 9 février 2003 à l’âge de 84 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec John Wayne
1941 : Ice-Capades de Joseph Santley
1942 : Ice-Capades Revue de Bernard Vorhaus
1944 : La Femme et le Monstre (The Lady and the Monster) de G. Sherman
1944 : Tempête sur Lisbonne (en) (Storm Over Lisbon) de George Sherman
1944 : Symphonie d’hiver (Lake Placid Serenade) de Steve Sekely
1945 : La Femme du pionnier (Dakota) de Joseph Kane
1946 : Meurtre au music-hall (Murder in the Music Hall) de John English
1946 : Plainsman and the Lady de Joseph Kane
1947 : Une semaine tranquille à la maison (Týden v tichém dome) de Jirí Krejcík
1947 : L'Homme que j'ai choisi (The Flame) de John H. Auer
1947 : Wyoming (Wyoming) de Joseph Kane
1948 : La Naufragée (I, Jane Doe) de John H. Auer
1948 : Tam-tam sur l'Amazone (Angel on the Amazon) de John H. Auer
1949 : Le Bagarreur du Kentucky (The Fighting Kentuckian) de George Waggner
1950 : Cœurs enflammés (Surrender) d’Allan Dwan
1951 : La Belle du Montana (Belle Le Grand) d’Allan Dwan
1951 : Tonnerre sur le Pacifique (The Wild Blue Yonker) d’Allan Dwan
1952 : Au royaume des crapules (en) (Hoodlum Empire) de Joseph Kane
1953 : Cargo de femmes (A Perilous Journey) de R. G. Springsteen
1953 : Toutes voiles sur Java (Fair Wind to Java) de Joseph Kane
1954 : La Grande Caravane (Jubilee Trail) de Joseph Kane
1955 : La Loi du plus fort (Timberjack) de Joseph Kane
1956 : Accused of Murder (en) de Joseph Kane
1957 : La Forêt meurtrière (Spoilers of the Forrest) de Joseph Kane
1957 : Les Renégats d’Indian Gap (Gunfire at Indian Gap) de Joseph Kane
1958 : The Notorious Mr. Monks de Joseph Kane
1958 : The Man who died Twice de Joseph Kane


Filmographie de Vera RALSTON
 
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