George RAFT
 Acteur américain
George Raft, formé dans la rue, a été le grand interprète des films de gangsters avant que Bogart qui débuta à ses côtés le supplante. Mais de mauvais choix et des amitiés avec la pègre auront raison de sa popularité. Il sera réduit à s’auto-parodier à la fin de sa carrière dans des bandes souvent médiocres. Mais le lanceur de pièce de monnaie dans Scarface reste une des plus grandes figures du film noir américain.
George Raft naît George Ranft, le 26 septembre 1895, dans une famille nombreuse et pauvre du bas quartier new-yorkais de Hell’s Kitchen. Il quitte très tôt l’école pour la rue, pratique plusieurs petits métiers, puis devient boxeur et danseur mondain. Il devient un vedette des night-clubs de New-York notamment au El Fey Club de Texas Guinan où il s’acoquine avec la pègre locale et danse le Charleston. À la fin des années vingt, il décide de partir tenter sa chance à Hollywood.
Du danseur mondain au mauvais garçon
En 1929, George Raft entre dans l’univers du cinéma hollywoodien grâce à la danse. En 1931, l’acteur au charme sombre et à la séduction digne d’un Rudolph Valentino, partage l’affiche avec Jean Harlow dans Goldie et Joan Bennett dans Palmy days. Il occupe un rôle de danseur dans Taxi et Mae West exige sa présence dans Nuit après nuit d’Archie Mayo. Mais c’est son rôle du gangster Guino Rinaldo dans Scarface d’Howard Hawks, qui l’impose dans son statut de star. La fameuse scène de son jet de pièce le fait entrer dans la légende. Dès lors, s’il n’oublie pas ses débuts de danseur avec Carole Lombard dans Boléro et dans un fabuleux numéro de claquettes improvisé dans La dernière Rumba, George Raft endosse surtout des rôles de mauvais garçon.
Acteur phare de la Warner
L’acteur affronte Wallace Beery dans The Bowery de Raoul Walsh et James Cagney dans À chaque aube je meurs de William Keighley, incarne le détective Ed Beaumont, imaginé par Dashiell Hammett dans La Clé de Verre de Frank Tuttle. Il tourne deux films d’action et d’aventure avec Henry Hathaway, Âmes à la mer avec Gary Cooper et Les gars du large avec Henry Fonda. Avec un contrat de longue durée avec la Warner Bros en juillet 1939, la star est à l’apogée de sa carrière Il joue le frère aîné d’Humphrey Bogart dans Une Femme dangereuse de Raoul Walsh, incarnée par Ida Lupino et se dispute avec Edward G. Robinson les faveurs de L’Entraîneuse fatale, alias Marlene Dietrich. Mais George Raft a le tort de refuser trois propositions importantes dans La Grande Évasion de Raoul Walsh, Le Faucon Maltais de John Huston et Casablanca de Michael Curtiz. Les trois rôles échoient à son ancien faire-valoir Humphrey Bogart qui en bâtit sa légende. De son côté, la star en chute libre enchaînent les prestations maussades dans des polars souvent signés Edwin L. Marin comme Nocturne ou Johnny Angel , ainsi que Tragique Rendez-vous de Leonide Moguy, La dernière Charge de Robert Florey ou L’Homme de Main de Ted Tezlaff.
Des prestations autoparodiques
George Raft a en outre des problèmes avec le fisc et on le soupçonne d’être en lien étroit avec des mafieux dont le célèbre Bugsy Siegel. Dans les années cinquante, il joue avec une certaine routine l’homme dur, élégant et froid dans Les Requins font la loi avec Dorothy Hart, Sur la Trace du Crime de Roy Rowland avec Janet Leigh, La Veuve noire avec Ginger Rogers, Un Pruneau pour Joe avec Edward G. Robinson. En 1958, Billy Wilder l’emploie pour une scène où il reprend son fameux jet de pièce dans Certains l’aiment chaud. Dès lors, George Raft va se contenter de jouer les guest-stars. Présent déjà dans Nous irons à Paris avec Françoise Arnoul, il croise Jean Gabin dans Du Rififi à Paname, reprend un pas de danse dans Le Tombeur de ses dames avec Jerry Lewis et s’autoparodie dans Jerry souffre-douleur, retrouve Mae West dans Sextette et fait une apparition dans Détective comme Bogart de Robert Day, avec le sosie de Bogey, Robert Sacchi en 1979. Il fait de fréquentes apparitions dans des shows télévisés, fait une apparition remarquée dans Batman et prête sa voix pour des feuilletons radiophoniques. L’acteur Ray Danton interprète le biopic Le Dompteur de Femmes de Joseph M. Newman qui lui est consacré. George Raft a épousé Grace Mulrooney en 1923. S’ils se séparent très vite, ils resteront unis jusqu’à la mort de celle-ci en 1970. Atteint d’une leucémie, George Raft décède le 24 novembre 1980, à Los Angeles à l’âge de 85 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Billy Wilder
1929 : Queen of the Night Clubs de Bryan Foy
1929 : Chercheuses d’Or de Broadway (Gold Diggers of Broadway) de Roy Del Ruth
1929 : Le Dernier Voyage (Side Street) de Malcolm St. Clair
1931 : Fortunes rapides (Quick Millions) de Rowland Brown
1931 : Goldie (Goldie) de Benjamin Stoloff
1931 : Hush Money de Sidney Lanfield
1931 : Palmy Days d’A. Edward Sutherland
1932 : Taxi! (Taxi) de Roy Del Ruth
1932 : Les Danseurs dans la Nuit (Dancers in the Dark) de David Burton
1932 : Scarface (Scarface, the Shame of the Nation) de Howard Hawks
1932 : Cabaret de nuit (Night World) d'Hobart Henley
1932 : Love Is a Racket de William A. Wellman
1932 : Tout au Vainqueur (Winner Take All) de Roy Del Ruth
1932 : Madame Racketeer (The Sporting Widow) d'Harry Wagstaff Gribble et Alexander Hall
1932 : Nuit après nuit (Night After Night) d'Archie Mayo
1932 : Under-Cover Man d de James Flood
1932 : Si j'avais un million (If I Had a Million) de William A. Seiter
1933 : Pick-up de Marion Gering
1933 : Club de Minuit (The Midnight Club) d'Alexander Hall
1933 : Les Faubourgs de New York (The Bowery) de Raoul Walsh
1934 : All of Me de James Flood
1934 : Boléro (Bolero) de Wesley Ruggles
1934 : El Matador (The Trumpet Blows) de Stephen Roberts
1934 : Mystères de Londres (Limehouse Blues) d'Alexander Hall
1935 : La Dernière Rumba (Rumba) de Marion Gering
1935 : Harmonie volée (Stolen Harmony) d'Alfred L. Werker
1935 : La Clé de verre (The Glass Key) de Frank Tuttle
1935 : Empreintes digitales (Every Night at Eight) de Raoul Walsh
1935 : Gosse de riche (She Couldn't Take It) de Tay Garnett
1936 : C'était inévitable (It Had to Happen) de Roy Del Ruth
1936 : Yours for the Asking d’Alexander Hall
1937 : Âmes à la mer (Souls at sea) de Henry Hathaway
1938 : Casier judiciaire (You and Me) de Fritz Lang
1938 : Les Gars du large (Spawn of the North) de Henry Hathaway
1939 : Gagnant et placé (The Lady's from Kentucky) d'Alexander Hall
1939 : À chaque aube je meurs (Each Dawn I Die) de William Keighley
1939 : J’ai volé un Million (I Stole a Million) de Frank Tuttle
1939 : En surveillance spéciale (Invisible Stripes) de Lloyd Bacon
1940 : Destins dans la nuit (The House Across the Bay) d'Archie Mayo
1940 : Une femme dangereuse (They Drive by Night) de Raoul Walsh
1941 : L'Entraîneuse fatale (Manpower) de Raoul Walsh
1942 : Les Bas-Fonds de Broadway (Broadway) de William A. Seiter
1943 : Intrigues en Orient (Background to Danger) de Raoul Walsh
1944 : Hollywood Parade (Follow the boys) de A. Edward Sutherland
1945 : La Grande Dame et le Mauvais Garçon (Nob Hill) d’Henry Hathaway
1945 : Johnny Angel (Johnny Angel) d'Edwin L. Marin
1946 : Tragique rendez-vous (Whistle Stop) de Léonide Moguy
1946 : La Gangster et la Lady (Mr. Ace) d'Edwin L. Marin
1946 : Nocturne (Nocturne) d'Edwin L. Marin
1947 : Rendez-vous de Noël (Christmas Eve) d'Edwin L. Marin
1947 : Les Affameurs de Shanghai (Intrigue) d'Edwin L. Marin
1948 : La Nuit désespérée (Race Street) d'Edwin L. Marin
1949 : La Dernière Charge (Outpost in Morocco) de Robert Florey
1949 : L'Homme de main (Johnny Allegro) de Ted Tetzlaff
1949 : Feu rouge (Red Light) de Roy Del Ruth
1949 : Dangereuse Profession (A Dangerous Profession) de Ted Tetzlaff
1950 : Nous irons à Paris de Jean Boyer
1950 : Le Mystère de San Paolo (I'll Get You for This) de Joseph M. Newman
1952 : La Route de la Mort (Escape Route) de Seymour Friedman
1952 : Les Requins font la loi (Loan Shark) de Seymour Friedman
1953 : Le Secret de la Casbah (Dramma nella Kasbah) de Ray Enright
1954 : Sur la trace du crime (Rogue Cop) de Roy Rowland
1954 : La Veuve noire (Black Widow) de Nunnally Johnson
1955 : Un pruneau pour Joe (A Bullet for Joey) de Lewis Allen
1956 : Le Tour du monde en 80 jours (Around the World in Eighty Days) de Michael Anderson
1959 : Certains l'aiment chaud (Some Like It Hot) de Billy Wilder
1959 : Bagarre au-dessus de l'Atlantique (Jet Over the Atlantic) de Byron Haskin
1960 : L'Inconnu de Las Vegas (Ocean’s Eleven) de Lewis Milestone
1961 : Le Tombeur de ces dames (Ladies Man) de Jerry Lewis
1962 : Two Guys Abroad de Don Sharp
1964 : For Those Who Think Young de Leslie H. Martinson
1966 : Du rififi à Paname de Denys de La Patellière
1966 : Casino Royale (Casino Royale) de Robert Parrish
1967 : Five Golden Dragons de Jeremy Summers
1968 : Silent Treatment de Ralph Andrews
1968 : Madigan's Millions de Stanley Prager
1968 : Skidoo (Skidoo) d'Otto Preminger
1972 : Liberté provisoire (Hammersmith Is Out) de Peter Ustinov
1978 : Sextette (Sextette) de Ken Hughes
1980 : Détective comme Bogart (The Man with Bogart's Face) de Robert Day


Filmographie de George RAFT
 
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