![]() | Sidney POITIER | |
Acteur et réalisateur américain | ||
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Sidney Poitier était présenté comme le parangon de personnages afro-américains trop idéalisés qui n’étaient pas autorisés à avoir des défauts de sexualité ou de personnalité, comme son personnage dans Devine qui vient dîner et les plaidoyers antiracistes pachydermiques de Martin Ritt, Stanley Kramer, Ralph Nelson ou Norman Jewison. Poitier était conscient de ce schéma, mais était en conflit sur la question. Il voulait des rôles plus variés, mais il se sentait également obligé de montrer l’exemple avec ses personnages, en remettant en cause les vieux stéréotypes, car il était le seul acteur majeur d’origine africaine à interpréter à l’époque des rôles de premier plan dans l’industrie cinématographique américaine. Sidney Poitier est né le 20 février 1924 à Miami. Bien que son père possède une petite ferme à Nassau dans les Bahamas, le jeune Sidney arrête l’école à 13 ans pour subvenir aux besoins de la famille. Durant quelques années, il exerce des petits métiers comme employé de parking, chauffeur de taxi ou ouvrier d’usine puis il part pour New-York où il est embauché comme machiniste à l’American Negro Theatre. Pionnier des acteurs afro-américains Il suit alors des cours de comédie à l’Actor’s Studio et débute en parallèle sur les planches. Des agents de la Fox le remarque dans la pièce Lysistrata, entièrement jouée par des acteurs noirs. Les débuts de Sidney Poitier au cinéma ont lieu dans La porte s’ouvre de Joseph Leo Mankiewicz. Première vedette noire américaine, Sidney Poitier est appelé à tourner le plus souvent dans des plaidoyers antiracistes comme Graine de violence de Richard Brooks ou L’esclave libre de Raoul Walsh. Par son charisme et la justesse de ses interprétations, Sidney Poitier devient le leader des acteurs de couleur et remporte en 1958 une citation aux Oscars et à l’Ours d’argent du Festival de Berlin pour La Chaîne, œuvre de Stanley Kramer où il se retrouve enchaîné à Tony Curtis. Il donne la réplique à la superbe Dorothy Dandridge dans Porgy and Bess d'Otto Preminger d'après l'opéra de George Gershwin. Consécration des années 60 Pour Le Lys des champs de Ralph Nelson, Sidney Poitier obtient l’Oscar du meilleur acteur. Il y incarne un homme à tout faire qui répare le toit d'une congrégation de nonnes. Il redonne un sens à la vie à une jeune aveugle entourée d'une mère débauchée et un grand-père alcoolique dans Un coin de ciel bleu. Les succès internationaux défilent avec Devine qui vient dîner de Stanley Kramer où il est fiancé à la fille de Spencer Tracy et Katharine Hepburn ou Dans la chaleur de la Nuit de Norman Jewison où il incarne le policier Virgil Tibbs, un personnage qu’il reprendra à deux reprises. À la fin des années 70, la mode des films antiracistes s’estompe et l’acteur voit sa cote chuter au Box-office. Celui qui se qualifie lui-même de caution d’Hollywood est supplanté par de nouveaux acteurs noirs jouant souvent les rôles de policiers musclés. La porte est ouverte à une nouvelle génération comme Eddie Murphy, Richard Pryor ou Danny Glover. Réalisateur burlesque D’abord producteur de films s’adressant au public noir, Sidney Poitier tourne une dizaine de films dans le genre burlesque en tant que réalisateur dont Uptown saturday night avec Bill Cosby, Richard Pryor et Harry Belafonte qui remporte un joli succès commercial Hanky Panky qui réunit Gene Wilder, Richard Widmark et Kathleen Quinlan dans un film à mi chemin entre la comédie et le polar ou Buck et son complice avec son vieux complice Harry Belafonte. Mais ses films dans l’ensemble ne remportent guère de succès. En 1988, il retrouve les plateaux de cinéma pour Randonnée pour un tueur de Roger Spottiswoode dans lequel il campe un ancien agent du FBI qui renonce à sa tranquillité pour se lancer à la poursuite d’un tueur dans les Montagnes Rocheuses. Marié depuis 1976 avec Joanna Shimkus, sa partenaire du L’Homme perdu et père de six enfants (quatre filles avec Juanita Hardy et deux avec Joanna), il publie en 1980, son autobiographie This Life. Possédant la double nationalité américaine et bahaméenne, il milite pour les droits civiques américains. En 1974, Sidney Poitier a été fait chevalier-commandeur de l’ordre de l’Empire britannique ce qui lui confère le titre de sir. En avril 1997, Poitier est nommé ambassadeur des Bahamas au Japon puis auprès de l’UNESCO. Sidney Poitier fait partie des seize personnalités ayant reçu en août 2009, des mains du président Barack Obama, la médaille présidentielle de la Liberté, la plus haute distinction civile américaine. Père de six filles, Sidney Poitier s'éteint le 6 janvier 2022 à Los Angeles à l'âge de 94 ans. FILMOGRAPHIE : | |
![]() Avec Norman Jewison |
1947 : Sepia Cinderella d’Arthur H. Leonard (figuration) 1950 : La porte s'ouvre (No Way Out) de Joseph L. Mankiewicz 1952 : Pleure, ô pays bien-aimé (Cry, the Beloved Country) de Zoltan Korda 1952 : Les Conducteurs du diable (Red Ball Express) de Budd Boetticher 1954 : Vas-y mon Gars (Go, Man, Go!) de James Wong Howe 1955 : Graine de violence (Blackboard Jungle) de Richard Brooks 1956 : Adieu Lady (Good-bye, My Lady) de William A. Wellman 1957 : L'Homme qui tua la peur (Edge of the City) de Martin Ritt 1957 : Le Carnaval des dieux (Something of Value) de Richard Brooks 1957 : L'Esclave libre (Band of Angels) de Raoul Walsh 1957 : La Marque du faucon (The Mark of the Hawk) de Michael Audley 1958 : Sur une Île avec toi (Virgin Island) de Pat Jackson 1958 : La Chaîne (The Defiant Ones) de Stanley Kramer 1959 : Porgy and Bess (Porgy and Bess) d'Otto Preminger 1960 : Les Marines attaquent (All the Young Men) de Hall Bartlett 1961 : Un raisin au soleil (A Raisin in the Sun) de Daniel Petrie 1961 : Paris Blues (Paris Blues) de Martin Ritt 1962 : Pressure Point (Pressure Point) d’ Hubert Cornfield 1963 : Les Drakkars (The Long Ships) de Jack Cardiff 1963 : Le Lys des champs (Lilies of the Field) de Ralph Nelson 1965 : Aux postes de combat (The Bedford Incident) de James B. Harris 1965 : La Plus Grande Histoire jamais contée (The Greatest Story Ever Told) de George Stevens 1965 : Un coin de ciel bleu (A Patch of Blue) de Guy Green 1965 : Trente minutes de sursis (The Slender Thread) de Sydney Pollack 1966 : La Bataille de la vallée du diable (Duel at Diablo) de Ralph Nelson 1967 : Les Anges aux poings serrés (To Sir, with Love) de James Clavell 1967 : Dans la chaleur de la nuit (In the Heat of the Night) de Norman Jewison 1967 : Devine qui vient dîner... (Guess Who's Coming to Dinner) de Stanley Kramer 1968 : Mon homme (For Love of Ivy) de Daniel Mann 1969 : L'Homme perdu (The Lost Man) de Robert Alan Aurthur 1970 : Appelez-moi Monsieur Tibbs (They Call Me Mister Tibbs!) de Gordon Douglas 1971 : Brother John de James Goldstone 1971 : L'Organisation (The Organization) de Don Medford 1972 : Buck et son complice (Buck and the Preacher) de Sidney Poitier 1973 : L'Amour fleurit en décembre (A Warm December) de Sidney Poitier 1974 : Uptown Saturday Night de Sidney Poitier 1975 : Le Vent de la violence (The Wilby Conspiracy) de Ralph Nelson 1975 : Let's Do It Again (en) de Sidney Poitier 1977 : A Piece of the Action de Sidney Poitier 1987 : Randonnée pour un tueur (Shoot to Kill) de Roger Spottiswoode 1988 : Little Nikita (The Sleepers) de Richard Benjamin 1991 : Separate but Equal de George Stevens Jr (tv) 1992 : Les Experts (Sneakers) de Phil Alden Robinson 1995 : La Croisée des destins (Children and Dust) de David Greene (tv) 1996 : Un prof en enfer (To Sir, with Love 2) de Peter Bogdanovich (tv) 1997 : Mandela and de Klerk de Joseph Sargent (tv) 1997 : Le Chacal (The Jackal) de Michael Caton-Jones 1998 : David et Lisa (David and Lisa) de Lloyd Kramer (tv) 1999 : Free of Eden de Leon Ichaso (tv) 1999 : L'Affaire Noah Dearborn (The Simple Life of Noah Dearborn) de Gregg Champion (tv) 2001 : The Last Brickmaker in America de Gregg Champion (tv) Filmographie de Sidney POITIER | |
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