Mary PHILBIN
 Actrice américaine
Il aura suffi de deux chefs-d’œuvre pour propulser Mary Philbin parmi les plus grandes actrices du muet. Erich von Stroheim l’a qualifiée de pur joyau tragique tandis que son partenaire Pat O’Malley a dit d’elle : « Si j’étais superstitieux, je penserais que l’esprit d’une grande tragédienne d’un lointain passé s’est glissé dans l’âme de Mary Philbin. »
Mary est née le 16 juillet 1902 à Chicago dans l'Illinois de John Philbin et sa première épouse, Mary. L’enfant est regardée comme une petite beauté dès son plus jeune âge par une mère dominatrice, au point de lui imprimer ses strictes croyances religieuses tandis que la jeune fille se montre aussi réservée que son père qu’elle adore. Son père l’emmène souvent voir les pièces de théâtre et la gamine tombe amoureuse de la scène. Il lui est pourtant inerdit d’apprendre à chanter ou suivre des cours d’art dramatique. Elle se rattrape en prenant des leçons de danse classique et en s’exerçant sur un orgue d’église. Sa meilleure amie est Carla Laemmle, la fille de Joseph Laemmle, frère du patron d’Universal Studios, Carl Laemmle. Elle lui permet de découvrir les derniers films.
Mary et Erich von Stroheim
Particulièrement friande des films d’Erich von Stroheim, elle se porte candidate à seize ans pour un rôle dans La loi des montagnes. Frappé par sa beauté et son ardeur, von Stroheim l’engage malgré les réticences de sa famille mais elle apprend qu’elle est remplacée. Meurtrie, elle désire rentrer chez elle mais Carl Laemmle qui la considère comme une "angélique, douce et calme" jeune fille lui confie le rôle principal de The Blazing Trail de Robert Thornby. Femme enfant en vogue, elle enchaîne avec Danger Ahead, le western Red Courage et le rôle de Mary dans False Kisses. Stroheim lui offre le rôle de la fille handicapée dans Folies de femmes, la jeune fille étant filmée de dos avec des béquilles et on devine subrepticement un bout de son visage à travers ses cheveux bouclés. Mary commençe à obtenir plus d’attention de la part de Carl Laemmle et Irving Thalberg, après les recommandations appuyées d’Erich von Stroheim. Après un film mineur, The Trooper elle décroche le rôle de Ruth dans Le coeur humain de King Baggot. Elle décroche son premier grand rôle d’héroine, celui d’Agnes Urban dans Chevaux de bois d’Erich von Stroheim en 1923, très courtisée par son partenaire Norman Kerry. Le tournage est orageux entre Laemmle et Erich von Stroheim au point que le cinéaste est débarqué au profit de Rupert Julian. La plupart des scènes antérieures sont retournées ou coupées au montage et Chevaux de bois, mutilé et méconnaissable établit Mary Philbin en star officielle d’Hollywood.
Mary et Lon Chaney
La carrière de Mary Philbin décolle avec Where is the West?, La Roturière, Le Temple de Venus et Les Parvenus avec William Haines. Elle est retenue pour le rôle clé de Christine, la chance de sa vie dans Le Fantôme de l’Opéra. Elle y retrouve ses amis Norman Kerry et Cesare Gravina mais le tournage est surtout marqué par les oppositions entre Lon Chaney et Rupert Julian qui se détestent. Le fantôme de l'opéra est un très gros succès et le film le plus rentable de la décennie. En 1928, elle trouve le rôle qui va parachever son apogée de star, celui de Dea, la jeune aveugle dans L’Homme qui rit de Paul Leni auprès de Conrad Veidt. Mary s’est fiancée à Paul Kohner, un des directeurs d’Universal mais sa famille s’oppose à cette union entre leur fille si bien élevée et un juif. Elle doit renoncer à son mariage et ne se mariera jamais. Sa carrière est pratiquement finie, à l’exception du pathétique Jeunesse triomphante de D.W. Griffith et son dernier film parlant After the Fog. Elle décide d’abandonner le cinéma et d’aborder une vie de célibataire contrainte, en devenant une recluse virtuelle dans la maison de son père. Vers la fin des années 1970, Mary commençe à ressentir les premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer. En 1988, elle fait sa dernière apparition publique depuis 1931, date à laquelle elle avait assisté à un service funèbre de Rudolph Valentino pour la première de la comédie musicale Le Fantôme de l’Opéra. Elle subit un autre choc quand on lui annonce le décès de Paul Kohner. Mary Philbin est décédée des suites d’une pneumonie, le 7 mai 1993 à Huntington Beach, à 91 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Conrad Veidt, Erich
von Stroheim et Paul Leni
1921 : The Blazing Trail de Robert Thornby
1921 : Danger Ahead de Rollin S. Sturgeon
1921 : Red Courage de B. Reeves Eason
1921 : Sure Fire de John Ford
1921 : False Kisses de Paul Scardon
1922 : Folies de femmes (Foolish Wives) d’Erich von Stroheim
1922 : The Trouper d’Harry B. Harris
1922 : Le Cœur humain (Human Hearts) de King Baggot
1922 : Chevaux de Bois (Merry-go-round) de Rupert Julian
1923 : Pemrod and Sam de William Beaudine
1923 : Where is this West ? de George Marshall
1923 : La Roturière (The Age of Desire) de Frank Borzage
1923 : Le Temple de Vénus (The Temple of Venus) d’Henry Otto
1923 : Une Cruche, une Miche... et toi ! (The Thrill Chaser) d’Edward Sedgwick
1924 : Les Parvenus (The Gaiety Girl) de King Baggot
1924 : The Rose of Paris d’Irving Cummings
1924 : Fool’s Highway d’Irving Cummings
1925 : Le Fantôme de l’Opéra (The Phantom of the Opera) de Rupert Julian
1925 : Mannequins (Fifth Avenue Models) de Sven Gade
1925 : Stella Maris de Charles Brabin
1926 : L’Otage (Surrender) d’Edward Sloman
1927 : Eric le Grand (The last Performance) de Paul Fejos
1927 : L’implacable Destin (Love me and the World is mine) d’Ewald Dupont
1928 : Jeunesse triomphante (Drums of Love) de David Wark Griffith
1928 : L’Homme qui rit (The Man who laughs) de Paul Leni
1928 : Le Port des Rêves ( Girl Overboard) de Wesley Ruggles
1929 : The Shannons of Broadway d’Emmett J. Flynn
1929 : After the Fog de Leander De Cordova


Filmographie de Mary PHILBIN
 
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